6.28.2013

Une figurine en or de femme nue trouvée au Danemark


Un champ sur l'île danoise de Bornholm a été ces dernières années le théâtre de nombreuses découvertes archéologiques surprenantes. La plus récente est cette figurine dorée d'une femme nue:

Gros plan de la figurine ne or. Notez, la ceinture et les anneaux autour des pieds et bras. (Photo: René Laursen)

La petite figurine fortement arquée est seulement haute de 4,2 cm et pèse 3 grammes. Elle présente de nombreux détails et porte la marque d'un artisanat de qualité.

La femme a un corps long et mince, elle pourrait avoir été faite avec une fine barre d'or.
La tête est allongée avec une mâchoire saillante et les cheveux sont incisés.
Les seins sont affaissés et sous les deux épaules il y a des entailles pour faire ressortir ses ses bras. Ceux-ci sont tendus et les pouces sont pressées l'un contre l'autre, tandis que les autres doigts sont orientés vers le bas.

Sur l'estomac, une ceinture plus clairement incisée est décorée d'un motif en zig-zag, et les parties intimes sont clairement visibles entre les jambes courtes et fines.

 Vue sous trois angles de la tête de la figurine. (Photo: René Laursen)


Peut-être un symbole de fécondité et de santé.

La femme d'or semble être debout sur ses orteils ou bien sauter athlétiquement avec les pieds tendus. Au-dessus des pieds de forme élégante, les mollets et les genoux sont clairement visibles.

De face, les scientifiques sont tentés d'associer cette figure féminine nue et athlétique à la fertilité et la santé.

Singulièrement, le dos comporte dix «dents» proéminentes. Il s'agit de quelque chose qui n'a jamais été vu auparavant (des vertèbres ?).

Les figurines féminines nues sont rares dans l'art de l'âge du fer nordique, où ce sont les figurines masculines qui dominent.


La cinquième figurine de la série.

Cette femme d'or est la cinquième d'une série de petites figurines humaines en or du champ Smørenge sur Bornholm.
Les quatre premières seraient toutes des hommes, alors qu'il n'y a aucun doute sur le sexe de la dernière ajoutée à la série.

La première figurine a été trouvé au printemps 2009, avec un certain nombre d'autres découvertes, dont plusieurs personnages en feuille d'or. Les trois suivantes ont été trouvées au printemps 2012.

Les 5 figurines qui ont été trouvées dans le champ de Bornholm. (Photo: René Laursen) 


La charrue a éparpillé les figurines.

Les cinq figurines ont probablement été enterrées au même endroit, individuellement ou collectivement, à un moment donné au cours du 6ème siècle, c'est à dire la période de migration.

Trois d'entre elles ont été trouvées à cinq mètres les unes des autres, tandis que les deux autres ont été trouvés 10-15 mètres plus loin. On peut supposer qu'elles ont été éparpillées par une charrue.

Cet emplacement peut avoir été choisie en raison de la présence d'une ou plusieurs sources.

Mais il va falloir faire des fouilles pour obtenir plus d'informations sur les caractéristiques de l'endroit...

Source:

Derniers articles sur le Danemark:

6.27.2013

Fouilles d'un fort romain frontalier en Angleterre


Situés près de la petite ville côtière de Maryport dans le nord-ouest de l'Angleterre, les vestiges de l'ancien fort romain d'Alauna ont d'abord été découverts par l'archéologue amateur Joseph Robinson à la fin du 19e siècle.

Parmi les artéfacts, il y avait un ensemble de 22 autels de pierre. Certains portaient des inscriptions racontant l'histoire des commandants romains successifs de l'un des postes les plus septentrionaux de la Rome impériale.


En 2011, une équipe d'archéologues et de bénévoles est retournée à l'endroit où les autels en pierre avaient été trouvés afin de découvrir plus d'indices sur l'aménagement du fort, sur son campement, et sur la vie des officiers et des soldats qui tenaient cette lointaine garnison.
J'y avais d'ailleurs consacré un article: Des fouilles à venir sur un important site Romain où furent trouvés 17 autels le long du mur d'Hadrien

Fouilles sur le site de Maryport. Courtesy Senhouse Museum Trust et Newcastle University

L'équipe d'archéologues est dirigée par le professeur Ian Haynes, de l'Université de Newcastle, et le directeur du site Tony Wilmott.

Haynes explique que "les fouilles de ces deux dernières années ont porté sur la zone dans laquelle les autels ont été découverts en 1870. Cette année, il y aura quelques travaux supplémentaires sur le site de 1870 et l'on débutera un nouveau projet, sur trois ans, se concentrant sur l'endroit où, en 1880, le directeur de la banque locale et l'archéologue amateur Joseph Robinson ont découvert d'autres autels et deux hypothétiques temples. Les photographies et autres documents des années 1880 indiquent que l'étude avait seulement mis au jour une partie du site et il est clair qu'il reste encore beaucoup à découvrir. "

En 2012, l'équipe a découvert un total de 63 fosses et des plans partiels de structures montrant des traces d'au moins deux phases de construction. Elle a aussi mis au jour le premier autel en pierre complet (avec inscription) depuis 1870, et un cimetière de la période romaine tardive ou du début médiéval.

Inscription sur un autel de pierre trouvé au cours des fouilles. Courtesy Senhouse Museum Trust et Newcastle University

L'inscription de l'autel témoignait de la consécration de Titus Attius Tutor, un commandant de la garnison qui a également servi dans des zones ou se situent actuellement l'Autriche, la Hongrie et la Roumanie.

Les découvertes provenant des tombes du cimetière comprenaient un collier en perles de verre, un bracelet, des perles en vrac et un fragment d'ancien textile.
La datation au radiocarbone du textile a indiqué que la laine dont il a été tissé provient probablement d'une tonte effectuée vers 240-340 après JC.


Les fosses ont une grande importance pour les archéologues.

Haynes et Wilmott rapportent que les "découvertes en 2011 ont clairement montré que les fameux autels de Maryport n'avaient pas été enterré dans un acte de piété, mais étaient dans les fosses, avec d'autres pierres, pour servir de ballast afin de soutenir des poutres. Nous voulions comprendre la ou les structures que ces poutres représentaient ".

Le fort romain et le lieu d'établissement civil à Maryport sont considérés comme ayant joué un rôle important dans les défenses côtières de la Rome impériale le long de la limite nord-ouest de l'Empire romain pendant plus de 300 ans.
Des levés géophysiques du site ont révélé qu'il était, selon Haynes et Wilmott, "extrêmement complexe et d'une taille considérable et qu'il est bien conservé".

Par ailleurs, l'étude des 23 autels romains (22, plus celui récemment découvert) qui, d'après les inscriptions, étaient consacrés à Jupiter et autres dieux romains par les commandants du fort, fournissent des informations précieuses sur l'armée romaine et ses pratiques religieuses.

"Dans certains cas", disent-ils, "l'histoire de leur carrière peuvent être établies à partir des inscriptions sur les autels, retraçant leurs mouvements à travers l'Empire romain lorsqu'ils se déplaçaient de poste en poste".

Fort Alauna, faisait parti de 30 autres forts qui s'étendaient le long de la frontière romaine sur 240 km dans le nord de l'Angleterre.

Ils complétaient le mur d'Hadrien, construit sous le règne de l'empereur Hadrien au 2ème siècle après JC. Le long du mur, il y avait 80 fortins et environ 160 tourelles, dont un fossé au nord et un terrassement défensif massif au sud.
Avec le mur d'Antonin en Ecosse et les limes germaniques, l'ensemble représentait la limite de l'Empire romain à son maximum d'extension au cours du 2ème siècle après JC.

Source:

A voir aussi:

6.24.2013

Des escargots révèlent que les hommes ont migré de la France vers l'Irlande il y a 8000 ans


Une étude génétique des escargots, combinée à d'autres facteurs, suggère une migration des populations mésolithiques des Pyrénées vers l'Irlande.


Une récente étude de l'ADN mitochondrial a montré que l'escargot des bois nemoralis Cepaea, était curieusement commun seulement à l'Irlande et à la région des Pyrénées au sud de la France.
Cela a conduit les chercheurs à conclure la possibilité que les anciens peuples mésolithiques ont apporté la faune avec eux au cours d'une migration depuis la région française vers l'Irlande il y a environ 8.000 ans.

Cela entre en corrélation avec des analyses sur la génétique humaine et la colonisation de l'Irlande, selon l'étude publiée le 19 Juin 2013 dans la revue PLoS ONE par Angus Davison et ses collègues de l'Université de Nottingham, au Royaume-Uni.

Les points noirs montrent la répartition de l'escargot des bois nemoralis Cepaea


L'Irlande et cette région Française sont distantes de milliers centaines de kilomètres.

D'après Davison, "Il y a un schéma très clair, qui est difficile à expliquer sans intervention humaine. Si les escargots avaient naturellement colonisés l'Irlande, vous vous attendriez à trouver un même type génétique dans d'autres régions d'Europe, en particulier en Grande-Bretagne. Or, cela n'est pas le cas."

En outre, ajoute-t-il, "il y a des données du mésolithique ou de l'âge de pierre montrant que les hommes mangeaient des escargots dans les Pyrénées, et peut-être même les élevaient-ils. Les grandes routes du passé étaient les rivières et l'océan. Ainsi, la rivière (la Garonne) qui longe les Pyrénées était peut-être une ancienne route commerciale vers l'Atlantique. Peut-être sommes nous face à un très vieil héritage; et ce transport d'escargots (accidentel ou en tant que nourriture), montrerait que les hommes se sont rendus du Sud de la France vers l'Irlande il y a 8000 ans".

Lien vers l'étude complète:

Source:

6.20.2013

Mahendraparvata: une cité perdue découverte au Cambodge grâce au Lidar

Christophe Pottier, de l'EFEO (Ecole Français d'Extrème-Orient), m'a contacté au sujet de l'article ci-dessous, m'expliquant que ma source ne donnait qu'un faible aperçu de l'étendue de la découverte de cette étude archéologique beaucoup plus riche et complexe. J'ai donc refait un post à partir d'un article du Phnom Penh Post, bien plus complet et donnant une bien meilleure idée de l'intérêt de ces découvertes:
 

***   ***   ***

Les archéologues pensent avoir découvert, dans les jungles du Cambodge, une ancienne ville vieille de 1200 ans.
L'équipe a minutieusement épluché le terrain miné de la jungle recouvrant l'ancienne ville de Mahendraparvata.

Le Lidar révèle la cité, ses rues et ses canaux...

"C'est là que tout a commencé, donnant naissance à la civilisation angkorienne que tout le monde associe avec Angkor Wat,'' explique Damian Evans, directeur du Centre de Recherche Archéologique au Cambodge de l'Université de Sydney.
Ce complexe de temples hindou construit au 12ème siècle devient ainsi le plus grand monument religieux au monde.

"Avec cet instrument, nous avons vu immédiatement l'image de toute une ville dont personne ne connaissait l'existence, ce qui est tout simplement remarquable'', a ajouté Evans.
Cet «instrument» désigne une nouvelle technologie de balayage laser, aéroportée, appelé LIDAR. Sans cet appareil, la découverte de Mahendraparvata n'aurait pas eu lieu.

Cette technologie a également été largement utilisée à Stonehenge, ainsi que sur les sites mayas d'Amérique centrale.

Dans le cas de la Mahendraparvata, un hélicoptère a balayé une bande de terre dans les montagnes reculées de Phnom Kulen  qui étaient recouvertes de jungle depuis des siècles jusqu'à ce que des bûcherons se soient installés dans la région dans les années 1990.

Les fouilles des ruines sont en cours, et les archéologues ont découvert à ce jour près de 30 temples non comptabilisés antérieurement, ainsi que des restes d'anciens canaux, des digues et des routes vers la cité perdue.

Selon Evans, le site de Mahendraparvata serait antérieur aux célèbres ruines d'Angkor Wat, situées à environ 30 kilomètres, d'environ 350 ans.

Source:

Derniers articles sur le Cambodge:
Quelques découvertes avec le Lidar:

6.17.2013

400 espèces animales sacrifiées aux dieux à Tenochtitlan d'après les archéologues

Les archéologues mexicains ont identifié plus de 400 espèces animales dans quelque 60 offrandes faites aux dieux au Grand Temple (Templo Mayor) de Tenochtitlan , aujourd'hui Mexico.

Source: INAH


Ces offrandes comprenaient, entre autre, des mollusques, des poissons, des oiseaux, des reptiles et des mammifères, selon l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire, (INAH).

Norma Valentin Maldonado, biologiste à l'INAH, explique que les scientifiques ont trouvé "par exemple, des poissons de récifs coralliens de l'océan Atlantique, des reptiles, dont des crocodiles, des serpents et des tortues, ainsi que des oiseaux comme des toucans et des quetzals, et des grands mammifères des tropiques, comme le jaguar. Toute cette faune a été sacrifiée au dieu de la pluie Tlaloc et au dieu de la guerre, Huitzilopochtli, de la quatrième à la septième étape (1440-1520) de la construction du Templo Mayor. Les animaux sont toujours des espèces exotiques, d'une beauté spectaculaire, ou avec une peau rugueuse ou épineuse, et ils sont parfois dangereux ou venimeux".

Valentin estime que plusieurs des animaux ont fait l'objet d'une sorte d'ancienne taxidermie, où certains des os ont été laissés à l'intérieur pour maintenir la forme de la peau et l'empêcher de se déchirer.

Pour les grands mammifères, elle a dit que près de six loups, deux jaguars, 13 pumas et un seul os de la patte arrière d'un chat sauvage, ont été identifiés et étudiés.

Selon l'expert, "les mollusques ont la plus grande présence dans les offrandes Mexicas. Dans à peu près tous les sacrifices au moins l'un d'eux a été trouvé, de sorte que près de 300 espèces ont été signalés dans le Grand Temple, provenant à la fois des océans Pacifique et Atlantique. Par ordre d'abondance, viennent ensuite 60 espèces de poissons, principalement de récifs coralliens".


Source:

Derniers articles concernant le Templo Mayor de Mexico: 

6.13.2013

On mangeait du maïs au Pérou, il y a 5000 ans

Il y a quelques semaines, nous avons vu que l'engrais était utilisé en Suède il y a 5000 ans. A cette même période, du maïs était cultivé au Pérou.

Pendant des décennies, les archéologues ont eu du mal à comprendre l'émergence d'une civilisation distincte Sud américaine, au cours de la Période Archaïque (3000-1800 avant JC) au Pérou. L'une des questions persistantes était le rôle de l'agriculture, et en particulier du maïs, dans l'évolution des sociétés complexes et centralisées.

Jusqu'à présent, la théorie dominante supposait que les ressources marines, et non l'agriculture et le maïs, étaient le moteur économique du développement de la civilisation dans la région andine du Pérou.


L'agriculture, marqueur des grandes civilisations.

Aujourd'hui, les dernières recherches menées par Jonathan Haas, conservateur du Field Museum, apportent une nouvelle réponse à cette question. Et ce, grâce à l'analyse d'éléments microscopiques dans le sol, sur des outils de pierre, et dans les coprolithes d'anciens sites datés au carbone 14.

Après des années d'étude, Haas et ses collègues ont conclu que, au cours de la Période Archaïque, le maïs était en effet un élément principal dans l'alimentation des personnes vivant dans la région du Norte Chico du Pérou. C'était une région d'une floraison culturelle remarquable au 3ème millénaire avant J.-C.

"Ce nouvel ensemble de preuves démontre clairement que l'émergence de la civilisation en Amérique du Sud est en effet basée sur l'agriculture comme dans les autres grandes civilisations de Mésopotamie, d'Egypte, d'Inde et de Chine", a déclaré Haas.

Lui et son équipe se sont concentrés sur les sites dans les vallées désertiques de Pativilca et Fortaleza au nord de Lima, où de nombreuses preuves botaniques soulignent la production, la transformation et la consommation importante de maïs entre 3000 et 1800 avant JC.
Ils ont analysé un total de 13 sites.

Les deux sites les plus étudiés sont Caballete, composé de six grands monticules disposés en "U", et le site de Huaricanga, constitué d'un très grand monticule et de plusieurs monticules plus petites de chaque côté.

Un aperçu du site de Caballete depuis l'ouest. Crédit: Jonathan Haas.

Ce que nous apprend le pollen de maïs.

Les scientifiques ont ciblé plusieurs zones sur les sites: à savoir, les résidences, les fosses à ordures, les salles d'apparat et les campements.

Un total de 212 datations au radiocarbone ont été obtenues dans le cadre de ces fouilles.

Les restes macroscopiques de maïs (grains, feuilles, tiges et épis,) étaient rares. Cependant, l'équipe a examiné de plus près et a trouvé une abondance de preuves microscopiques de maïs sous différentes formes lors des fouilles.

Un des meilleurs marqueurs est l'abondance de pollen de maïs dans les échantillons de sols préhistoriques. Bien que le maïs soit cultivé dans la région aujourd'hui, ils ont pu contourner la contamination du maïs moderne: en effet les grains de pollen du maïs actuel sont plus grands et deviennent rouges foncés lorsqu'une teinture est appliquée.
En outre, les échantillons de sols modernes contiennent toujours du pollen de pin d'Australie (Casuarinaceae Casuarina), une plante qui est une espèce envahissante d'Australie et qui n'a jamais été trouvée dans les échantillons préhistoriques.

La majorité des échantillons de sols analysés provenaient de fosses à ordures liées à l'architecture résidentielle.
D'autres échantillons ont été prélevés dans des endroits tels que les planchers des chambres et les débris de construction.

Sur les 126 échantillons de sol analysés (sans compter les outils de pierre et les coprolithes), 61 contenaient des pollens de maïs. En fait, le maïs était le pollen le plus fréquent dans l'ensemble des échantillons, juste derrière le pollen de quenouille qui a des fleurs pollinisées par le vent.

Ceci est cohérent avec le pourcentage de pollen de maïs dans les analyses polliniques des sites dans d'autres parties du monde où le maïs est une culture importante et constitue la principale source de calories dans le régime alimentaire.

Haas et ses collègues ont également analysé les résidus sur les outils de pierre utilisés pour couper, racler, battre et meuler. Les outils ont été examinés afin de trouver des résidus de végétaux, en particulier des grains d'amidon et de phytolithes (microfossiles micrométriques de cellules végétales).

Sur les 14 outils de pierre analysés, 11 avaient des grains d'amidon de maïs sur les surfaces de travail et deux avaient des phytolithes de maïs.


Le maïs était une composante essentielle du régime alimentaire.

Les coprolithes (excréments minéralisés, fossilisés) apportent des informations directes sur l'alimentation préhistorique.
Parmi 62 coprolithes analysés de tous types (34 humains, 16 de chiens domestiqués, et d'autres de divers animaux), 43 contenaient des grains d'amidon de maïs, des phytolithes, ou d'autres restes.
Sur les 34 coprolithes humains, 23 (soit 68 pour cent) contenaient des traces évidentes de maïs.

Les coprolithes ont également montré que les poissons, principalement les anchois, étaient la principale source de protéine dans l'alimentation.

Les chercheurs en ont conclu que la prévalence du maïs dans de multiples contextes et dans plusieurs sites indique que cette plante a été largement cultivée dans la région et constitue une partie importante du régime alimentaire local (elle n'a pas été utilisée uniquement lors de cérémonies par exemple).

La recherche confirme, en fin de compte, l'importance de l'agriculture pour supporter une base économique solide afin de permettre l'essor de sociétés complexes et centralisées.

Tous les travaux botaniques menées sur ce projet ont été réalisés au Laboratorio de Palinología y Paleobotánica at the Universidad Peruana Cayetano Heredia, sous la direction de Luis Huamán.


Source:

Derniers articles sur le Pérou:

6.11.2013

Cahokia: de nouveaux indices sur la civilisation du Mississippi

À son apogée, Cahokia était l'épicentre de l'ancienne civilisation du Mississippi dans l'Illinois.

Avec une population de 20.000 habitants en 1250, Cahokia était plus grande que Londres à la même époque.

 Le tumulus des Moines à Cahokia. Credit wikimedia commons

Aujourd'hui, un groupe d'archéologues de l'Université de Bologne en Italie fouille les monticules, en essayant de comprendre comment les civilisations développent leur complexité politique.

"Je me suis toujours posé des questions sur ce lieu étrange qu'est Cahokia", a déclaré Davide Domenici, professeur à l'Université de Bologne. Il a étudié les monticules pendant ces trois dernières années.

"Habituellement, nous, archéologues, pensons que dans l'ancienne Amérique du Nord, il n'y avait que des sociétés relativement simples, mais Cahokia possédait une véritable complexité politique." ajoute-t-il.

***
(j'ouvre une parenthèse dans cet article: c'est la deuxième fois que l'on s'étonne de l'avancement de ces sociétés amérindiennes; il a quelques semaine je publiais un article sur Poverty Point où de grands monticules avaient été construits en moins de 90 jours par les amérindiens; les archéologues parlaient "d'un accomplissement incroyable pour ce que l’on croyait être une société mal organisée, composée de petites bandes dispersées d'amérindiens... ")
***


Les archéologues font attention à la façon dont ils parlent du contexte social de Cahokia.
Peu d'indications sur le site permettent aux chercheurs de classer la structure politique et sociale de la ville avec un quelconque degré de certitude: "Pouvons-nous appeler cela un Etat, ou une chefferie ? Nous ne savons pas comment l'appeler, nous ne savons pas ce que c'était", explique Domenici, "mais l'idée est d'étudier cette complexité, et peut-être les chemins menant à celle-ci car ils devaient être très différents de ceux que nous sommes habitués à voir dans d'autres parties du monde."

C'est à Cahokia que l'on retrouve les plus grands exemples de terrassement au nord du Mexique, où Domenici a déjà fait beaucoup de ses recherches.

A sa base, le tumulus des Moines, haut de 100 mètres, occupe plus de 14 hectares; il est plus grand que la Grande Pyramide de Gizeh, en Egypte.

En 2012, les archéologues italiens ont trouvé ce qu'ils croyaient être des bâtiments publics sur la place ouest du tumulus des Moines.

Cette année, les trous de poteaux qu'ils ont trouvé leur ont donné raison. Les élèves ont fait des découvertes sur un site que les chercheurs avaient délaissés dans les années 1960. Les poteaux qu'ils ont découvert sont les traces d'un mur ouest qui fermait une palissade.

Chaque structure identifiée est un nouvel élément permettant aux archéologues de cartographier et décrypter la construction de la civilisation de Cahokia...

Une vue d'artiste de ce à quoi pouvait ressembler Cahokia. Source: Université de Bologne

Source:

Derniers articles sur les Etats-Unis: 

6.06.2013

Huit bateaux préhistoriques découverts en Angleterre


Une flottille de huit bateaux préhistoriques, dont un de près de neuf mètres de long, a été découverte dans une carrière près de Peterborough sur le site de Much Farm.

Ils ont tous été coulés délibérément il y a plus de 3000 ans.

Il s'agit du plus grand groupe de bateaux de l'âge du bronze jamais trouvés sur un même site au Royaume-Uni, et la plupart d'entre eux sont étonnamment bien conservés.


 L'un des bateaux, découverts dans la carrière.

L'un d'eux est recouvert à l'intérieur et à l'extérieur de motifs décoratifs gravés (voir les photos). D'après le conservateur Ian Panter, c'est "comme s'ils avaient joué au morpion dessus".

Un autre a des poignées taillées dans le tronc de l'arbre pour le soulever hors de l'eau.

Un des bateaux flottait encore après 3000 ans, et un autre portait des traces de foyer sur le pont plat et large où les prises étaient probablement cuites.

Plusieurs d'entre eux portaient des signes d'anciennes réparations (comme des "rustines" d'argile...).

Ces bateaux ont été conservés dans la vase gorgée d'eau le long du lit d'un ruisseau desséché, un affluent de la rivière Nene, qui les a enterré profondément sous terre.

"Il y avait une grande effervescence sur le premier bateau", explique Panter, "et puis ils ont téléphoné au bureau en disant qu'ils en avaient trouvé un autre et puis un autre et un autre...".

Les bateaux ont été délibérément coulé dans le ruisseau, car les traverses fermant les poupes, avaient été enlevées. Les archéologues ont du mal à comprendre la signification de cette découverte.

Quelle que soit la raison de cette coutume de l'âge du bronze, elle a perduré pendant des siècles.

L'équipe de l'Unité archéologique de Cambridge (Cambridge Archaeological Unit) attend toujours les résultats des tests de datation au carbone 14. Mais elle estime que la date la plus ancienne des bateaux est environ 1600 avant JC et les plus récents, 600 ans plus tard.

Une offrande rituelle ?

Le ruisseau devait avoir une grande importance (peut-être était-il riche en poissons et anguilles) car, au cours des saisons précédentes, les archéologues ont trouvé des dépôts rituels de métallurgie, dont des pointes de lance.

Les bateaux eux-mêmes ont pu être des offrandes rituelles.
Ils peuvent aussi avoir été coulés pour des raisons plus pragmatiques, comme pour garder le bois gorgé d'eau et l'empêcher de se dessécher et de se fendre lorsqu'il n'est pas utilisé. Mais dans ce cas, il semble étrange qu'ils n'aient jamais été récupérés.

Certains de ces bateaux ont été fabriqués dans d'énormes tronc, dont un chêne qui devait avoir un tronc d'un mètre de diamètre et jusqu'à 20 mètres de hauteur.

Cela devait être un spécimen rare étant donné que le niveau des mers avait augmenté et que le terres se gorgeaient d'eau, modélant ainsi le paysage de Fenland en marais, ruisseaux et îles de gravier.

"Soit c'était le Triangle des Bermudes pour les bateaux de l'âge du bronze, soit il y a quelque chose ici que nous ne comprenons pas encore", estime Panter.

Selon Kerry Murrell, le directeur du site: "Certains montrent des signes de réparation et d'une longue utilisation; mais d'autres sont en si bon état, qu'ils donnent l'impression de pouvoir être utilisés de suite."


Un long traitement avant un exposition permanente.

Etant donné l'état exceptionnel de ces bateaux, ils ont pu être transportés entiers sur 3 kilomètres, dans des berceaux de bois, pour des travaux de conservation sur le site archéologique de Flag Fen.

"Ma première pensée a été de procéder de manière habituelle, c'est-à-dire de les découper en morceaux de taille plus gérable. Mais lorsque je les ai vu, je me suis dit que nous devions trouver une autre façon de faire" explique Panter, qui est expert en bois gorgé d'eau au York Archaeological Trust.

Au lieu de vivre comme des chasseurs et agriculteurs, ces gens sont devenus experts à la pêche: une trappe à anguille a ainsi été trouvée près des bateaux. Elle est d'ailleurs identique à celle utilisée par le dernier pêcheur d'anguilles traditionnel dans la région !

Les bateaux  vont être pulvérisés avec d'éliminer toutes les impuretés pouvant entraîner la décomposition. Ils seront ensuite imprégnés d'une cire synthétique, le polyéthylène glycol, avant d'être progressivement séchés au cours des deux prochaines années. Ils pourront alors être exposés définitivement.

Murrell est convaincu qu'il y a encore plus à découvrir dans la vase: "le ruisseau a continué en dehors des limites de la carrière, il est donc hors de notre site. Mais la prochaine personne qui aura la chance de faire des fouilles trouvera d'autres bateaux, je peux presque le garantir."

Vous pouvez voir quelques photos concernant cette découvertes sur Les Découvertes Archéologiques en Image


Source:

Derniers articles sur l'Angleterre: