10.03.2013

Une frontière romaine perdue découverte grâce à des photographies d'espionnage déclassifiées

Des recherches menées par les archéologues des universités de Glasgow et d'Exeter ont permis l'identification d'un mur long de 60 kilomètres du Danube jusqu'à la mer Noire sur ce qui est aujourd'hui la Roumanie.

Ce serait l'une des frontières artificielles les plus orientales de l'Empire romain.

Image montrant le mur prise par le satellite espion Corona. Credit: University of Glasgow


Construit au milieu du deuxième siècle de notre ère, le «rempart de Trajan», comme on l'appelle localement, faisait autrefois 8.5m de large et 3,5 m de haut et comportait au moins 32 forts et 31 petits fortins le long de son parcours.

On pense qu'il a servi dans un but identique aux autres murs frontières romains, comme le mur d'Hadrien, construit pour défendre l'Empire contre les menaces extérieures.

Le rempart de Trajan se compose en fait de trois murs distincts de différentes périodes: le «Petit mur terrestre», le «Grand mur en terre» et le «Mur de pierres».

Ces constructions étaient déjà connues des environs, mais on pensait, à tort, qu'elles dataient de la période byzantine ou du début de la période médiévale.

Vue aérienne moderne d'un fort du rempart de Trajan.

Les archéologues pensent que l'étude des photographies déclassifiées prises lors de surveillances secrètes peuvent annoncer une nouvelle ère pour les découvertes archéologiques, et peuvent aider à découvrir et identifier des milliers de nouveaux sites archéologiques à travers le monde.

Des dizaines de millions d'images de l'Europe et du Moyen-Orient ont été prises par les Alliés et les forces aériennes allemandes pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale, et sont actuellement détenues dans de vastes archives publiques.

Parallèlement à cela, une ressource aérienne historique considérable est désormais accessible à partir  des renseignement déclassifiés du satellite espion américain CORONA concernant les années 1960, 70 et 80; il y a environ 900.000 photographies du monde entier.

Ces images sont particulièrement précieuses pour les archéologues modernes car elles permettent de revenir en arrière, avant que les développement du vingtième siècle ne changent les paysages par l'industrialisation, l'agriculture intensive et le développement urbain.

Bill Hanson, professeur d'archéologie romaine à l'Université de Glasgow, a déclaré: «Nous pensons que nous avons suffisamment de preuves ici pour démontrer l'existence d'un système de frontière romaine complexe chronologiquement; c'est l'exemple d'une barrière artificielle de l'Empire romain le plus à l'est, servant à bloquer une route importante et stratégique. Il s'agit d'une découverte très importante pour l'étude de l'histoire romaine ».

Pour le Dr Ioana Oltean, maître de conférences au département d'archéologie de l'Université d'Exeter: "les photographies de surveillance militaire révèlent beaucoup plus de choses que ceux qui les ont pris auraient pu imaginer, parce que maintenant, un demi-siècle plus tard, elles se révèlent être d'un très grand bénéfice en nous montrant notre patrimoine archéologique perdu. ".

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9.30.2013

Des fouilles confirment que Stonehenge a été construit sur l'axe des solstices

MAJ 06/06/14
D'après les archéologues, l'ancien peuple qui a construit Stonehenge a choisi le site dans le Wiltshire moderne en raison de sa signification solaire.

Dans ce qui est décrit comme une "pièce manquante du puzzle" dans la compréhension du plus grand site préhistorique d'Angleterre, les fouilles confirment la théorie selon laquelle l'ancienne voie processionnelle a été construite le long d'un relief glaciaire qui était naturellement sur ​​l'axe du solstice, selon le professeur Mike Parker Pearson, un des principaux experts sur Stonehenge: "Le but original du monument reste encore auréolé de mystère, mais c'est un indice très important".

La voie, connue sous le nom d'Avenue, fait 2.4km de long depuis le monument. Après la fermeture de la route A344, les archéologues ont pu y faire des fouilles pour la première fois. Le Professeur Parker Pearson a identifié des fissures d'origines naturelles qui se trouvaient entre les bords situés le long de la voie.

Le parcours, connu sous le nom d'Avenue, s'étend sur 2.4km de l'entrée nord-est des menhirs à l'Ouest d'Amesbury. Il a été comparé à l'avenue londonienne The Mall menant à Buckingham Palace.

Après la fermeture de la route A344, qui traversait de la voie, les archéologues ont pu y faire des fouilles pour la première fois. Les fouilles ont été menées par le Wessex Archaeology pour l'English Heritage.

Juste en dessous de la surface de la route actuelle, ils ont mis au jour des fossés creusés par les bâtisseurs préhistoriques.

Le Professeur Parker Pearson a identifié des fissures d'origine naturelle qui se trouvaient entre les talus qui longent le tracé de l'Avenue.

Ces talus ont été créés par l'eau de fonte glaciaire et pointent naturellement, dans un sens, directement sur le coucher du soleil en plein hiver, et dans l'autre sens,  sur le lever du soleil au milieu de l'été.

Le Professeur Parker Pearson est enthousiasmé par cet indice, qu'il décrit comme «extrêmement important»: "cela nous en dit beaucoup sur les raisons pour lesquelles Stonehenge est situé où il est et pourquoi ils étaient si intéressés par les solstices. Cela n'a pas à voir avec l'adoration du soleil, une sorte de calendrier ou d'observatoire astronomique. Ce relief naturel se trouve être sur l'axe du solstice, ce qui relie le ciel et la terre en un tout".

Il a expliqué que Stonehenge à tout à voir avec le thème des solstices et nos ancêtres on pu le voir dans le paysage.

Dans la zone centrale du site, il y a les pierres bleues, avec à l'intérieur des pierres sarsen disposées en forme de fer à cheval. L'élément le plus éloigné du site est l'Avenue qui consiste en deux talus parallèles distants de 12m et des fossés internes. Les flèches rouges montrent comment le solstice s'aligne avec l'Avenue


Le Dr Heather Sebire, conservateur de Stonehenge de l'English Heritage, a déclaré: "La partie de l'Avenue qui a été coupée par la route a évidemment été détruite pour toujours, mais nous avions bon espoir que l'archéologie en dessous de la route allait survivre. Et ici, nous l'avons: la pièce manquante du puzzle. Il est passionnant de trouver un élément de matériel qui fait officiellement la connexion que nous espérions".

Elle s'attend à ce que les dernières découvertes suscitent un débat académique important, et l'English Heritage n'a pas exprimé une opinion sur les talus formés naturellement, leur interprétation se confinant aux fossés.

La route originale A344 doit être gazonnée au cours de l'année prochaine dans le cadre d'une transformation de ce site du patrimoine mondial, qui attire plus d'un million de visiteurs annuels. Un nouveau centre d'accueil sera ouvert, à 2.4km, pour permettre à Stonehenge de renouer avec le paysage environnant.

La dernière étude a également permis d'identifier trois trous où les pierres manquantes auraient résidé sur le cercle extérieur du sarsen; preuve, pense-t-on, que le cercle a bien été achevé à un moment donné.

C'est une découverte que même les études les plus sophistiquées n'avaient pas réussi à repérer jusqu'ici. Deux membres du personnel aux yeux d'aigle ont réussi à identifier des surfaces d'herbe sèche.


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9.26.2013

Les fouilles d'un extraordinaire tumulus apportent de nouvelles informations sur le peuple Sarmate


Un tumulus Sarmate fouillé cet été dans les steppes de l'Oural, au sud de la Russie, a révélé un magnifique et rarissime trésor.

Les objets trouvés dans le monticule devraient apporter de nombreuses informations sur une période peu connue de cette culture nomade qui a prospéré sur la steppe eurasienne au cours du 1er millénaire avant JC.

Chambre funéraire avec un squelette accompagné d'un riche assortiment de biens funéraires. Image: Leonid Yablonsky

L'étude archéologique de ce remarquable tombeau antique, appelé aussi kurgan, a été réalisée par l'expédition de l'Institut d'Archéologie (Académie Russe des Sciences), dirigé par le professeur Leonid T. Yablonsky.


L'absence de langue écrite.

Les peuples nomades n'avaient pas de langage écrit, aussi les scientifiques n'ont pu apprendre à connaitre leur culture et leurs traditions qu'à travers les données archéologiques.

Les kurgans qui sont dispersés à travers les steppes contiennent beaucoup de reliques Scythes et Sarmates. Alors que les nomades avaient des échanges avec la perse achéménide et les civilisations grecques, ils ont su préserver leur propre culture.


Cette année (2013), les archéologues ont fouillé la partie orientale du monticule 1 du Kurgan à Filippovka dans la région d'Orenbourg. Cette partie faisait environ 5 m de haut et 50 m de long; elle avait été laissée inexplorée par l'expédition précédente, il y a plus de 20 ans.
L'objectif était de terminer l'étude de ce monument extraordinaire, entré dans les annales de la culture mondiale avec la découverte de 26 statuettes de cerfs "en or".

Un autre défi majeur pour les archéologues était d'assurer la préservation de ce patrimoine culturel unique qui fait face à un grand nombre de menaces imminentes, avec le vol comme problème majeur.


Un chaudron massif en bronze coulé.

Un passage souterrain près de l'entrée a été la première zone explorée cette saison.
Un énorme chaudron de bronze d'un diamètre de 102 cm y a été découvert. Ses poignées ont été façonnées dans les traditions du style animalier scythe-Siberien avec une image de deux griffons, bec à bec.

Chaudron coulé en bronze avec des poignées en forme de griffon.. Image: Leonid Yablonsky.

Dans la zone du monticule Est, une chambre funéraire intacte a été découverte mesurant environ 4x5m et 4m de profondeur. Au fond de la chambre, plusieurs couches stratifiées de débris ont été fouillées pour révéler du mobilier funéraire exceptionnellement riche et varié, accompagnant un squelette humain. 
Le matériel associé à l'enterrement semblait appartenir à une femme, étant donné que la tombe contenait ce qui est considéré comme des objets typiquement féminins et des bijoux. 
Cependant, l'examen ostéologique initial de la morphologie du squelette a révélé que l'occupant serait un homme, bien que l'analyse ADN doit encore être effectuée.


Le mobilier funéraire.

Un petit coffre en osier qui pourrait être une trousse de toilette a été trouvé près du crâne. Il était rempli à ras bord avec des objets tels qu'un récipient en argent coulé avec un couvercle, un pectoral en or, une boîte en bois, des cages, des verres, des flacons de toilette en faïence et argent, des pochettes en cuir, et des dents de chevaux qui contenaient des pigments rouges. 

Non loin de là, reposait un grand miroir d'argent avec des animaux stylisés dorés sur la poignée, une décoration en relief sur le dos et l'image d'un aigle au centre, entouré d'un cortège de six taureaux ailés. 

Les vêtements étaient décorés de plusieurs plaques, représentant des fleurs, des rosaces et une panthère bondissant sur le dos d'un saïga (antilope). 

Il y avait également 395 pièces recouvertes de feuilles d'or et cousues sur la culotte, la chemise et le foulard. Il portait un châle avec une frange et une chaîne d'or; et les manches de la chemise étaient agrémentées de perles multicolores, formant un motif géométrique complexe. 
Deux boucles d'or décorées à certaines endroits d'émail cloisonné ont été trouvées dans la zone de l'os temporal. 


Du matériel de tatouage 

Les archéologues ont également découvert des équipements utilisés dans l'art du tatouage, dont deux palettes de pierre à mélange et des aiguilles en fer recouvertes d'or, ainsi que des cuillères en os utilisées pour mélanger les peintures et des stylos décorés avec des animaux. 

Cette fouille constitue une percée majeure dans l'étude de la mystérieuse culture Sarmate du début de l'âge du fer. 

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9.23.2013

Une nouvelle tombe à couloir découverte dans la vallée de la Boyne en Irlande

Le projet "Boyne Valley Landscapes" a permis la découverte de la première tombe à couloir de la vallée de la Boyne depuis 200 ans.

Un nouveau monticule central avec une enceinte extérieure et une stucture allongée à l'Est du site. Image: Stephen Davis, UCD. Lidar data courtesy Meath Co. Council.

Financé par le Conseil du Patrimoine, en Irlande, ce projet de recherche collaboratif est mené par des chercheurs de l'University College de Dublin (le Dr Stephen Davis et le Dr Will Megarry) et l'Institut de Technologie de Dundalk (Dr Conor Brady).

La nouvelle tombe à couloir a été identifiée dans la plaine inondable de la Boyne au sud-ouest de Newgrange. Le lidar a pu la révéler bien qu'elle ait une faible hauteur, 25 cm, et un diamètre de 30m. Elle est entourée d'une clôture à peine visible, de 130m de diamètre.

Le site a d'abord été classé LP2 (Profil Faible) par l'équipe de recherche, mais il est désormais catégorisé comme enceinte fossoyée (l'équivalent irlandais d'un henge).

Des relevés géophysiques utilisant la gradiométrie magnétique et la résistivité ont été effectués. Cela a confirmé l'enceinte extérieure, faiblement définie, en plus d'une structure distincte, comme un passage ou une chambre, alignée vers le nord-nord-est sur la crête de Newgrange.

Les archéologues ont été enthousiasmés par le monticule central qui "semble montrer un passage clair et l'agencement d'une pièce avec des terminaux écartés. Le monticule central est clairement identifiable et mesure 30m de diamètre. Cela suggère fortement que nous sommes en présence d'un tombeau à couloir jusqu'ici inconnu ".

Le sondage lidar a également révélé une foule d'autres nouveaux monuments et probables monuments (plus de 65), dont des enceintes fossoyées non comptabilisées antérieurement à Carranstown, Co. Meath et Dowth townland.

Avec trois enceintes fossoyées et les images remarquables d'une chambre et d'un passage, ces découvertes réécrivent le récit de Brú na Bóinne, et démontrent l'énorme potentiel du lidar à la fois dans la prospection archéologique et  dans l'archéologie du paysage.

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9.19.2013

Les archéologues découvrent des sépultures de l'époque romaine à Czelin

Une fosse crématoire et une urne funéraire du 1er ou 2ème siècle de notre ère ont été découvertes par des archéologues. C'était suite à des fouilles dans le cimetière de l'époque romaine à Czelin (Poméranie Occidentale).

Bartłomiej Rogalski du Musée National de Szczecin, qui mène les recherches, a déclaré que la forme de l'urne en terre cuite et la technique de décoration spécifique en "roue dentée" sont typiques de la région de l'Elbe, située à l'ouest de l'Oder.


L'ornement sur le récipient est cependant typique de la culture de Przeworsk, qui occupait à cette période la Grande Pologne (Wielkopolska ) et de la Silésie.

"Ce mélange de diverses tendances culturelles est caractéristique du groupe Lubusz" a ajouté Rogalski.

Dans la fosse funéraire, en plus des ossements, les archéologues ont trouvé des morceaux de poterie ornés de la même façon.

Dans le voisinage immédiat des sépultures, les archéologues ont découvert un ensemble de fours et de pavés. Les chercheurs pensent que cela pouvait être le lieu de préparation des obsèques et autres rituels.

Selon Rogalski, les sépultures appartiennent au groupe Lubusz, qui, du 1er au 3ème siècle après JC occupair la Basse Nadodrze, les terres Wkra, Pyrzyce et les lacs Mysliborskie. Le Groupe Lubusz est mal exploré archéologiquement et ses caractéristiques attendent toujours une définition claire.

Depuis 2004, les archéologues ont découvert près de 100 objets dans le cimetière de Czelin, dont environ 50 sépultures, ainsi que des traces de dispositifs liés à l'exploitation du cimetière.

Fait remarquable, certaines des urnes comprenaient des guerriers avec leur armure. L'an dernier, les archéologues ont découvert trois tombes de guerriers qui contenaient des raccords de blindage et des fers de lance.

Toujours dans le cimetière de Czelin, ils ont trouvé le deuxième tombeau d'un cavalier enterré avec un éperon. "C'est une découverte unique, car les monuments liés à l'équitation sont rarissime. La cavalerie était une formation marginale dans les armées des tribus barbares." explique Rogalski.

Les objets trouvés à Czelin indiquent une grande importance politique des tribus locales dans leur monde contemporain. Dans une des tombes les archéologues ont trouvé une arme à double tranchant, fabriquée dans l'Empire romain. Des découvertes antérieures comprennent un récipient romain en bronze, réalisé dans la région de Naples, et une boucle de vêtements fabriquée dans les ateliers de bronze de Norique et Pannonie.

Rogalski estime que ces articles de luxe ne sont pas arrivés dans la région de l'Oder directement depuis l'Empire romain, mais ont probablement été importé depuis le territoire de Marcomannie dans l'actuelle République tchèque.

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9.16.2013

Chypre à lâge du bronze était un centre important du commerce méditerranéen

La zone autour de la baie de Larnaka abritait de nombreuses communautés au cours du dernier second millénaire avant notre ère. Elles ont prospéré en raison de la position stratégique face aux principaux centres économiques et politiques de la Méditerranée orientale: depuis l'Egypte et le Levant jusqu'au monde égéen.

En fait, c'était l'une des zones les plus densément peuplées de l'île à cette période. Elle avait été nommée le "croissant fertile de Chypre", en raison de ses terres agricoles productives et de la densité de sa population.

Du minerai et des scories de cuivre sont récupérés sur le site. Photo: Peter Fischer

Un site central dans le commerce méditerranéen.

Hala Sultan Tekke est situé près de l'aéroport de Larnaca, sur l'île de Chypre et couvre environ 25 à 50 hectares, ce qui en fait l'une des plus grandes villes de l'Age du Bronze dans la région méditerranéenne.

En 2010, Peter Fischer et son équipe d'archéologues et d'étudiants ont continué les fouilles de la ville qui avaient été entreprises dans les années 1970 par l'ancien professeur de Fischer, Paul Åström.

Aujourd'hui, l'expédition archéologique suédoise de l'Université de Göteborg fouille une partie inconnue de la ville de l'âge du bronze; elle était occupée autour de 1600-1100 avant notre ère.

Les découvertes incluent également un centre pour l'extraction du cuivre et la production d'objets en bronze, des preuves de production de textiles de luxe, ainsi que des céramiques et autres objets qui étaient importés de toute la Méditerranée et même d'Europe centrale.

Chypre était un important centre d'échange pour la région mais aussi pour le commerce longue distance et il est maintenant clair "que la ville était beaucoup plus grande qu'on ne le pensait", explique Peter Fischer, professeur d'archéologie chypriote à l'Université de Göteborg.


L'apport de la télédétection.

La partie de la ville récemment fouillée a été découverte en 2012 grâce à un géoradar. Il avait permis la télédétection en surface jusqu'à une profondeur d'environ deux mètres.

Les travailleurs saisonniers ont découvert un quartier résidentiel avec des équipements pour l'extraction du cuivre à partir de minerai et scories de cuivre. Il y avait  aussi des restes de fours de fusion et environ 300 kilos de minerai et scories.

Encore plus intéressant dans une pièce voisine: il y avait des restes de coquilles de murex broyées pour la production de colorant violet pour les textiles. Ce qui était parmi les biens les plus précieux au cours de l'âge du bronze...


Une société riche et mobile.

Les archéologues ont mis au jour des quartiers d'habitation où ils ont trouvé de la poterie de grande qualité produite localement et des céramiques de Mycènes et du Levant.

Les découvertes comprennent aussi une broche en bronze décorée, importée d'Italie du Nord ou d'Europe centrale autour de 1200 avant JC, un bol en faïence décoré d'Egypte, des sceaux cylindriques en faïence représentant des guerriers et des chasseurs, et enfin, des figurines de personnes ou de dieux et d'animaux.

Des céramiques de grandes qualités et des pilons pour briser les coquilles de murex. Photo: Peter Fischer.

Toutes ces découvertes peuvent être datées de la période 1400-1175 avant JC et cela met en évidence la mobilité des personnes de l'âge du bronze d'âge bien au-delà de leur environnement immédiat.

Leurs liens avec la Grèce, la Turquie, l'Egypte et le Levant ne sont pas vraiment une surprise, mais ceux avec l'Italie et l'Europe centrale et du nord sont très intéressants.

Ces découvertes apportent plus de crédibilité à l'hypothèse d'une migration majeure qui se déroule aux alentours de 1200 avant notre ère, créant se que l'on a nommé "les Peuples de la Mer".

Des analyses récentes d'objets en bronze suédois de cette période, menées par Johan Ling, de l'Université de Göteborg, suggèrent que le bronze ou le cuivre a été importé depuis la Chypre.


Source:
  • Past Horizons: "Bronze Age city reveals extensive trade"

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9.12.2013

Des archéologues polonais font d'intéressantes découvertes à al-Ghazali au Soudan


Des archéologues polonais ont découvert une église, unique dans l'architecture monastique byzantine, à al-Ghazali dans le nord du Soudan.
Ils ont aussi mis au jour un grand nombre de fragments de stèles funéraires et de récipients portant des inscriptions.

 Le monastère d'Al-Ghazali. Photo: CAS UW

Les chercheurs ont préparé une documentation complète sous forme de prospection géophysique, avec plusieurs milliers de photographies prises d'un cerf-volant. Cela a permis de préparer une orthophotocarte: carte réalisée avec des orthophotographies, clichés aériens sur lesquels est effectué un redressement différentiel.


Le projet inclut le monastère, le village et le cimetière adjacent. 

"Il s'est avéré que les plans publiés antérieurement, à la fois du monastère et de l'église principale, étaient loin de la réalité. Aussi, aujourd'hui, nous pouvons réfuter l'hypothèse que le monastère était le centre de production de céramique, comme cela a été avancé jusqu'ici. Le fer était fondu à proximité du monastère, mais la production n'était pas nécessairement liée à la présence des moines", explique le chef de projet, le Dr Artur Obłuski.

Il a également souligné l'importance de l'investissement dont le monastère a fait l'objet. Selon lui, la taille de la structure est comparable aux fondations impériales byzantines, comme le célèbre Monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï, qui, selon les historiens, fut l'un des investissements de l'empereur Justinien qui drainait la trésorerie vers Constantinople.

"Cela nous donne une échelle de comparaison sur le pouvoir et la richesse de Makourie, un puissant royaume médiéval oublié de l'Afrique. Ghazali n'est qu'un des nombreux projets spectaculaires des rois nubiens, qui ont également construit un réseau de colonies fortifiées le long de la vallée du Nil à partir d'Assouan jusqu'à Khartoum. Le joyau de la couronne était la capitale du royaume, Old Dongola" ajoute Obłuski.

Le monastère d'Al-Ghazali. Photo: CAS UW

Le bâtiment principal du complexe du monastère est l'église construite en blocs de grès aux formes parfaites (l'Eglise du Nord). D'après Szymon Maślak, du Centre d'Archéologie méditerranéenne de l'Université de Varsovie, elle peut être comparée à l'architecture byzantine en termes de conception et de qualité de fabrication.


Une seconde église mise au jour.

Les fouilles de cette année ont également révélé une seconde église dans les structures du monastère, appelée Église du Sud. C'est une petite structure en briques sèches, mais avec toutes les caractéristiques des églises nubiennes.

Le Dr. Grzegorz Ochala, du département de papyrologie à Université de Varsovie, travaille sur les inscriptions de l'Eglise du Nord: "C'est un travail difficile. Les inscriptions sont moins bien conservées que les dessins. Parfois, je passe de nombreuses heures sur quelques lettres sans aucun résultat. Et parfois, un faisceau de lumière éclairant l'inscription pendant quelques secondes dans la bonne direction me permet de lire tout le texte qui était illisible".
À son avis, l'une des inscriptions les plus intéressantes est la prière "Agneau de Dieu" écrite en grec, ce qui prouve que cette langue était utilisé en Nubie médiévale beaucoup plus longtemps que dans les territoires byzantins conquis par les Arabes.

En outre, il y a, gravés sur les murs, les noms des personnes qui visitaient ou vivaient dans le monastère.
Pour Obłuski, "notre première saison de fouilles à al-Ghazali a donné des résultats positifs de façon inattendue et fait de Ghazali la deuxième source de stèles en Nubie".

Al-Ghazali est l'un des deux complexes religieux connus en Nubie médiévale, situés en dehors de la vallée du Nil. Le monastère est situé à Wadi Abu Dom, vallée régulièrement rempli des eaux traversant le désert Bayouda, et était autrefois la route commerciale le plus achalandée en Afrique du Nord-Est.
Il n'a pas encore été déterminé à quel moment le monastère a commencé à fonctionner, mais on sait qu'il a était actif jusqu'au treizième siècle.

Les recherches à al-Ghazali sont menées par une expédition du Centre d'Archéologie Méditerranéenne, de l'Université de Varsovie, et la Société Nationale Soudanaise pour les Antiquités et Musées. Elles sont dirigées par le Dr Artur Obłuski de l'Institut Oriental de l'université de Chicago.


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9.09.2013

Une momie Inca découverte dans le Sud du Pérou


Une fouille archéologique dans le sud du Pérou, co-parrainée par l'Institut pour la recherche sur le terrain (IFR) et l'Universidad Privada de Tacna, a donné lieu à quelques trouvailles intéressantes pour les archéologues travaillant sur le site.

(Photo: El Comercio/Dante Piaggio)

Les scientifiques ont découvert une vingtaine de corps sur le site funéraire, ainsi qu'un certain nombre de poteries bien conservées.

Parmi les corps retrouvés, sur le complexe funéraire de Moqi ,il y avait un homme d'âge moyen qui, d'après les chercheurs, serait Inca.

Les autres corps appartenaient à un groupe local différent de la population Inca. Toutefois, la présence de poteries incas, ainsi que d'objets en argile faits par la population locale, a conduit les chercheurs à penser que les habitants de Moqi ont certainement eu des contacts et des relations commerciales avec les Incas.

Les archéologues ont pu identifier l'homme d'âge moyen comme ethniquement inca en raison de l'os supplémentaire distinctif dans son crâne, communément appelé "l'os Inca" ou os épactal. Ce genre de formation osseuse était unique aux incas; cela indique aux scientifiques que l'homme pouvait être un représentant officiel de l'empire Inca vivant dans la région.

Dre Colleen Zori, co-directeur des fouilles, s'est inquiétée de la possibilité de vols d'objets sur le site par des pillards, pour les revendre sur le marché noir des antiquités: "les objets que nous avons trouvés ne valent pas beaucoup d'argent sur le marché, mais ils ont une immense valeur scientifique" Nous n'avons trouvé qu'un peu de cuivre, et rien en argent ou en or".

Les chercheurs espèrent pouvoir prélever des échantillons afin de faire des tests supplémentaires lorsqu'ils seront de retour aux Etats-Unis.


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