3.28.2013

De nouvelles découvertes à El Tajin grâce aux nouvelles technologies

Trois terrains de jeu de balle, deux bâtiments en terrasse et même un vieux quartier résidentiel vieux de 1000 ans ont été révélés dans la zone archéologique d'El Tajin à Veracruz, au Mexique.

Terrain de jeu de balle dans le secteur nord du site; en arrière-plan, l'endroit où de nouvelles structures ont été localisées. Image: INAH

Les archéologues de l'Institut national d'anthropologie et d'histoire (INAH) ont utilisé les dernières technologies de télédétection afin d'étudier pour la première fois les sites préhispaniques dans le pays.

En plus de la localisation de ces vestiges qui étaient cachés par la végétation, l'utilisation de cette nouvelle technologie doit permettre de déterminer l'état du site dans son ensemble.


Des années d'exploration.

C'est avec un système de télédétection et un spécialiste des systèmes d'information géographique (SIG) que le Dr Guadalupe Zetina Gutiérrez, principal chercheur à El Tajin, a pu faire ces découvertes passionnantes.
Désormais, des fouilles archéologiques vont pouvoir avoir lieu.

Ces trois nouveaux terrains de jeu de balle découverts portent le nombre de ce type de structure à El Tajin de 17 à 20. "Ce chiffre pourrait augmenter encore plus" fait-il remarquer, "étant donné que nous travaillons sur le modèle numérique de chaque secteur du site, or cette découverte ne représente que ceux détectés dans les secteurs sud et nord."

Tous les terrains de jeu de balle localisés sur le site varient à la fois en dimensions et en caractéristiques, et cela est également vrai dans le cas des trois nouveaux exemples.

Avec une précision allant jusqu'à 5 cm, la technologie LiDAR permet de créer un modèle numérique précis du site qui peut ensuite être analysé à l'aide du logiciel SIG.

Zetina Gutierrez a expliqué qu'ils ont pu localiser deux terrasses composées de plates-formes de 10 à 12 mètres de hauteur, dans la partie supérieure de la vieille ville, d'où il devait y avoir une vue panoramique sur El Tajin.


Une nouvelle ère grâce à la technologie.

L'archéologue a aussi découvert une nouvelle zone résidentielle dans la partie ouest du noyau d'El Tajin; il a expliqué qu'auparavant la recherche de nouveaux éléments d'architecture comme celui-ci était un énorme investissement en temps, en travail et en matériels.

En outre, les spécialistes de l'INAH ont utilisé un total de 60.000 images thermographiques pour déceler des fissures et des problèmes structurels sur les monuments, mais aucun dégât majeur n'a été trouvé.

La nouvelle technologie a non seulement servi à faire une fouille en trois dimensions d'El Tajin et un inventaire des structures qui existent, mais a également fourni de nouvelles données pour informer la direction de la conservation.

Zetina Gutiérrez a conclu qu'il s'agissait d'une nouvelle ère pour l'archéologie au Mexique.


Source:
  • Past Horizons: "New technology reveals El Tajin’s many hidden buildings"

Liens:

3.25.2013

Une pierre du soleil découverte dans une épave

MAJ 09/02/16
Lorsqu'en 1592, un navire britannique coula près de l'île d'Aurigny, dans la Manche, sa cargaison contenait un étrange artéfact: un petit cristal angulaire de 5cm.

 Credit: Courtesy of the Alderney Museum
Bien que trouble et éraflé par 4 siècles au fond de la mer, sa géométrie précise et sa proximité avec des instruments de navigation ont attiré l'attention d'un plongeur explorant l'épave.

Une fois qu'il a été ramené à terre, quelques scientifiques européens ont commencé à soupçonner le mystérieux objet d'être un cristal de calcite.

On pense que les Vikings et autres navigateurs européens l'utilisaient avant l'introduction de la boussole magnétique.

Une étude précédente a montré que les cristaux de calcite révèlent les motifs de la lumière polarisée autour du soleil et, par conséquent, auraient pu être utilisés pour déterminer sa position dans le ciel même par temps nuageux.

Cela avait conduit les chercheurs à croire que ces cristaux, qui sont généralement trouvés en Islande et d'autres parties de la Scandinavie, étaient les puissantes «pierres de soleil» mentionnées dans les légendes nordiques. Mais ils n'avaient aucune preuve archéologique pour soutenir leur hypothèse jusqu'à présent.

Après l'avoir soumis à une batterie de tests mécaniques et chimiques, l'équipe a déterminé que le cristal est en effet un calcite et, par conséquent, aurait pu être la boussole optique du navire.

Aujourd'hui, des cristaux de calcite similaires sont utilisés par les astronomes pour analyser les atmosphères d'exoplanètes.


Source:
  • Science Mag: "Sunstone Unearthed From Shipwreck"

3.21.2013

Une ville vieille de 2500 ans découverte dans le Chhattisgarh en Inde

Des explorateurs pensent avoir la preuve d'une ville entière âgée de 2500 ans dans le Chhattisgarh.
Cela est annoncé comme l'une des plus grandes découvertes archéologiques en Inde depuis au moins un demi- siècle.



Les découvertes ont été faites à Tarighat dans le district de Durg et s'étend sur cinq hectares dans une zone peu habitée et près d'une rivière, d'après les archéologues du département d'état de la culture et de l'archéologie.

Ont été mis au jour des réservoirs d'eau, des routes et des pièces enterrées... "Pour le moment, nous avons quatre monticules de 4.5m de haut autour desquels nous avons des morceaux de poteries, des monnaies et quelques figures en terre cuite", a déclaré JR Bhagat, directeur adjoint du département. "Maintenant que nous avons commencé, les fouilles du site en entier pourraient prendre de 5 à 10 ans."

Le 5ème et 3ème siècle avant JC, les dates trouvées à Tarighat, sont une époque où la région était gouvernée par des dynasties Kushan et Satavahana dans le centre de l'Inde.

Bien qu'il y ait eu beaucoup d'artéfacts indiquant une croissance urbaine après le premier siècle, ces découvertes sont extrêmement rares pour les périodes précédentes. "Ce sont parmi les moments les plus intéressants de l'Inde ancienne", a déclaré Abhijit Dandekar, un archéologue au Deccan College. "C'était la fin de la période des 16 Mahajanapadas et le début de l'empire Maurya. On en sait très peu sur les structures urbaines de cette période".

Dandekar, qui n'est pas impliqué dans ces découvertes, a ajouté que les fouilles d'Ahichhatra, près de Bareilly dans l'Uttar Pradesh, qui ont commencé dans les années 1960 étaient la preuve la plus récente de l'urbanisme à grande échelle en Inde pour une période comparable. Et, si les conclusions disent que Chattisgarh était aussi vaste, alors ce serait une importante découverte. 

"Dans le contexte indien, une fouille a rarement été décevante", a déclaré Dandekar, "si vous pensez qu'il y a une ville, elle s'avère généralement être plus grande que ce que vous avez d'abord prévu."

  Artéfacts trouvés sur le site de Tarighat. Photo: Chhattisgarh ministry of culture and archaeology

Bhagat a précisé que les découvertes n'ont pas encore été datées par des méthodes telles que le radiocarbone ou la datation par thermoluminescence-moderne; mais il a ajouté que la texture des pots, le modèle typique des monticules etc, sont tout a fait la preuve d'une agglomération urbaine.

"Le type de poterie appelé la Poterie rouge et noire du Nord, les pièces de monnaie, etc, à la surface du site lui-même montrent des signes très visibles d'une urbanisation complexe." explique Arun Raj, un archéologue de l'Archaeological Survey of India basé dans le Chhattisgarh .

Chhattisgarh serait une "mine d'or" inexploitée pour l'archéologie. «Nous venons tout juste de donner la permission pour cette fouille, et je pense qu'il faudra un certain temps avant de comprendre à quel point cela est important», a déclaré Raj. "Mais cette région, qui a été relativement peu explorée en raison des conflits naxalites, pourrait apporter plusieurs de ces trouvailles."

Il a ajouté que l'un des volets de la recherche archéologique indienne est de trouver des dénominateurs communs aux modes de vie urbains de la civilisation de l'Indus qui a décliné autour de 1300 avant JC, dans le centre de l'Inde. "Cela peut éventuellement fausser ou ajouter plus de crédibilité à ces théories," at-il dit.


Source:

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3.18.2013

Un temple du VIIe siècle mise au jour au Cambodge par un archéologue français


Les archéologues ont mis au jour l'un des plus importants temples pré-angkoriens de ces dernières décennies.
Ce qui ressemble à un temple du VIIe siècle a été retrouvé enterré dans la digue du Baray occidental (un immense réservoir d'eau à Angkor), une découverte qui devrait apporter une plus grande connaissance sur la période pré-angkorienne.

Christophe Pottier dans les tranchées initiales qui ont été élargies lorsque l'importance du temple est devenue évidente. Photo: Alistair Walsh

 Depuis 2000, Christophe Pottier, un archéologue français, s'efforce d'en savoir plus sur les débuts de l'empire angkorien: "Le début d'Angkor est très peu connu, pour diverses raisons, notamment parce que de nombreux établissements anciens ont été effectivement détruits par les habitations postérieures au cours de la période d'Angkor. Le principal objectif de cette mission archéologique est d'étudier les premières grandes villes angkoriennes" explique-t-il.

La zone du Baray était une capitale ancienne et importante, mais la plupart des vestiges y ont été détruits lors de la construction du Baray aux alentours du XIe siècle.
Pottier et son équipe ont fouillé les sites de la zone du Baray pendant quatre à cinq ans avant de passer à un autre site: une ancienne capitale près de Bakong.
Sur ce second site, ils ont appris ce qu'il fallait chercher et comment mieux comprendre le tracé urbain des sites pré-angkorienne.

"Nous avons décidé l'année dernière, avec toutes les conclusions que nous avons obtenus sur cette zone proche de Bakong et d'après sa disposition, que nous étions maintenant dans une meilleure position pour comprendre le peuplement urbain", a déclaré Pottier, "cette année, nous avons voulu en savoir un peu plus sur le développement et les caractéristiques de cette période, notamment en termes chronologiques. Nous n'avons que peu de connaissance sur le peuplement dans cette région entre le VIIe siècle et la construction du Baray. "

Dans cette optique, Pottier a commencé à chercher des sites où il pourrait trouver un temple pré-angkorien près du Baray qui pourrait montrer des signes d'une occupation continue sur plusieurs siècles mais n'aurait pas été touché depuis le XIe siècle. 
Il savait qu'il devait regarder dans les digues du Baray pour trouver un tel temple.
Après avoir trouvé quelques briques éparses et un linteau brisé dans la forêt, Pottier a eu l'intuition que cela pourrait être son site...


Mais ce qui a été révélé était un temple beaucoup plus important que prévu. 

La taille du temple est difficile à évaluer, mais de vastes fouilles ont révélé des socles et des structures qui indiquent qu'il devait être l'un des plus importants de son temps.
Le temple est impressionnant, mais ce qui rend Pottier encore plus heureux, ce sont les traces d'occupation continue du site jusqu'au XIe siècle, lorsqu'il a été délibérément détruit et enfoui sous la digue du Baray: "C'était probablement un sanctuaire très riche. Compte tenu de la taille énorme du piédestal, il devait être un temple important. Et puis ils ont commencé à l'enfouir sous la digue. Nous sommes en train d'analyser les choses, mais il semble clair qu'à un moment, ils ont décidé de se débarrasser du temple, de raser le tout".

Christophe Pottier inspectant un ouvrage de briques dans le temple dont certaines parties sont identifiées comme pré-angkoriennes. Photo: Alistair Walsh

La découverte donne un aperçu extraordinaire des mouvements des populations angkoriennes lors des transferts des capitales et cela révèle en partie la façon dont le Baray a été construit.

"Maintenant, nous devons traiter les données, nous devons obtenir les datations radiométriques, nous devons analyser les céramiques que nous avons trouvées. Ensuite, nous aurons les réponses aux questions que nous nous posions" ajoute Pottier, "des questions telles que, par exemple, s'il était encore en usage tout au long du VIIe siècle jusqu'à ses derniers jours lorsqu'il a été enterré par le Baray. Et apparemment, la réponse est oui. Et c'est quelque chose de nouveau. Personne n'a vraiment considéré que les temples pré-angkoriens remontant jusqu'au septième siècle puissent avoir été utilisés au dixième ou onzième siècle. Il est très difficile de savoir si les établissements sont restés occupés en permanence à Angkor, ou si c'était un mouvement de capitales avec abandon successif des isntallations antérieures. Apparemment, ici, nous allons avoir une preuve concluante montrant que ce site était encore activement utilisé."

Pour le moment, il faut d'abord confirmer la présence d'un sanctuaire pré-angkorien, vérifier son importance, et s'assurer qu'il était toujours actif au XIe siècle.

Il y a aussi suffisamment d'éléments pour analyser précisément la construction du Baray et ses différentes phases successives: les couches dans le sol enterrant le temple semblent confirmer que le Baray a été construit en plusieurs étapes. Le Baray aurait vu ses digues surélevées à un moment donné. C'est une théorie que confirment ici les fouilles de Pottier.

Il concède que sa découverte peut ne pas sembler si importante pour l'observateur extérieur, car après tout, c'est juste un autre temple dans une région qui en a des milliers.
Mais les informations fournies par cette découverte apportent une pièce importante dans le puzzle de l'histoire pré-angkorienne.


A propos de Christophe Pottier:

Diplômé de l'École d'architecture de Nantes en 1990, Christophe Pottier complète sa formation en soutenant, en 1999, un doctorat de Langues, civilisations et sociétés orientales à l'université Paris-III, sous la direction de B. Dagens (Carte archéologique de la région d'Angkor - Zone Sud).
Il est recruté comme membre de l'EFEO (Ecole Français d'Extrème-Orient) en 1999. Parallèlement à ses activités de restauration, il mène depuis son affectation à Siem Reap des travaux de recherche dans trois domaines liés à l'architecture et à l'archéologie d'Angkor.
Par ailleurs, il dirige depuis 1999 la Mission archéologique franco-khmère sur l'aménagement du territoire angkorien, dont les premières campagnes de fouilles se sont attachées à l'étude des phases initiales d'occupations historiques de la région d'Angkor.

Source:

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3.14.2013

Une ancienne pièce de monnaie chinoise trouvée au Kenya


Une expédition de scientifiques dirigée par M. Chapurukha Kusimba du Field Museum et Sloan R. Williams de l'Université de l'Illinois à Chicago a mis au jour une pièce de monnaie chinoise vieille de 600 ans.
Elle a été découverte sur l'île de Manda au Kenya; cela montre que le commerce entre la Chine et l'est de l'Afrique existait depuis des décennies avant que les explorateurs européens partent naviguer autour du monde.


La pièce est faite de cuivre et d'argent. Elle a été faite sous l'Empereur Yongle de Chine qui régna de 1403 à 1425 pendant la dynastie Ming. (Photo The Field Museum, John Weinstein)



La pièce de monnaie est un petit disque de cuivre et d'argent avec un trou carré au centre afin de pouvoir être porté à la ceinture.
Elle est appelée "Yongle Tongbao" et a été émise par l'Empereur Yongle, qui régna de 1403 à 1425 après JC pendant la dynastie des Ming. Le nom de l'empereur est écrit sur la pièce de monnaie, ce qui rendu son identification aisée.

L'Empereur Yongle, qui a commencé la construction de la Cité Interdite en Chine, était intéressé par des missions politiques et commerciales sur les terres qui entourent l'océan Indien. Il avait envoyé l'amiral Zheng He, également connu sous le nom Cheng Ho, explorer ces rivages.

"Zheng He était, à bien des égards, le Christophe Colomb de la Chine", a déclaré le Dr Kusimba, conservateur d'anthropologie africaine au Field Museum, "c'est merveilleux d'avoir une pièce de monnaie qui peut finalement prouver qu'il était venu au Kenya. Cette conclusion est importante. Nous savons que l'Afrique a toujours été reliée au reste du monde, mais cette pièce ouvre une discussion sur les relations entre la Chine et les nations de l'océan indien."

Ces relations se sont arrêtées peu de temps après la mort de l'Empereur Yongle, lorsque les dirigeants chinois interdirent les expéditions étrangères, ce qui permit aux explorateurs européens de dominer l'ère des découvertes et d'élargir leurs empires.

L'île de Manda, au large de la côte nord du Kenya, a accueilli une civilisation avancée entre 200 et 1430 après JC, puis elle a été abandonnée et jamais habitée à nouveau.

Le commerce a joué un rôle important dans le développement de Manda, et cette pièce montre que l'importance du commerce sur l'île remonte à beaucoup plus tôt qu'on ne le pensait.
"Nous espérons que cette découverte et de futures expéditions à Manda joueront un rôle crucial en montrant comment les échanges commerciaux et les politiques économiques urbaines sont apparues et comment ils peuvent être étudiés par des méthodes biologiques, linguistiques et historiques" a explique le Dr Kusimba.

Les chercheurs ont également trouvé des restes humains et d'autres artéfacts qui datent d'avant la pièce de monnaie.


Source:

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A propos du Kenya sur le blog Les Défenseurs de l'Environnement:
 

3.11.2013

Des tessons de poterie révèlent l'ancienneté de la fabrication du fromage

Lorsqu'il était jeune archéologue, Peter Bogucki avait fondé sa théorie révolutionnaire concernant le développement de la civilisation occidentale sur la plus ancienne technologie humaine: la poterie.

Mais il a fallu quelques-uns des développements les plus modernes en biochimie, et attendre plus de 30 ans, avant de confirmer qu'il avait raison.

Dans les années 1980, Bogucki émit l'hypothèse que le développement de la fabrication du fromage en Europe, un indicateur essentiel d'une révolution agricole, avait été lancée des milliers d'années plus tôt que les scientifiques ne le croyaient...

Son intuition, basée sur une étude des tessons perforés qu'il avait contribué à découvrir sur des sites de fouilles en Pologne, promettait de changer la compréhension scientifique sur la façon dont l'ancienne civilisation occidentale s'est développée.


La présence de sous-produits laitiers, dans des fragments de poterie trouvés en Europe Centrale, apporte la preuve que les fermiers utilisaient des pots perforés pour séparer le lait caillé du petit-lait (lactosérum)... (Photo: Mélanie Salque)


Bogucki a publié sa théorie dans un article paru en 1984 dans l'Oxford Journal of Archaeology. Cependant, bien que son travail de détective était approfondi, il était impossible de prouver que les morceaux de poterie étaient les restes d'un fromager, plutôt que d'un tout autre type de filtre.

L'affaire en est restée là, jusqu'à ce que récemment, des chercheurs de l'Université de Bristol utilisent un nouveau type de test pour mesurer d'anciens restes moléculaires intégrés au sein de la poterie: "et voilà, c'était plein à craquer de lipides laitiers", a déclaré Bogucki, aujourd’hui vice-doyen pour les affaires de premier cycle à l'École d'ingénierie et de sciences appliquées de Princeton.


La découverte de lipides de lait était une preuve irréfutable.

Dans un article publié dans la revue scientifique Nature, Bogucki et ses collègues chercheurs expliquent que la présence de sous-produits laitiers trouvés dans la poterie fournit des preuves convaincantes que les agriculteurs ont utilisé les pots perforés pour séparer le fromage en grains à partir de lactosérum.

Il explique également comment les Européens du néolithique, qui étaient généralement incapables de digérer le lactose, ont été en mesure d'utiliser le lait pour la nourriture: le petit-lait conserve la plupart du lactose dans le lait, ce qui permet aux agriculteurs de manger du fromage à faible teneur en lactose.

"La découverte fournit la preuve de la fabrication de produits laitiers de longue durée et transportable ainsi que la consommation de produits laitiers à faible teneur en lactose à une époque où la plupart des hommes sont intolérants au lactose", a déclaré Mélanie Salque, chercheur à l'Université de Bristol et auteur principal de l'article.


La découverte a attiré l'attention du monde entier.

Bogucki a été cité dans le Los Angeles Times, The Philadelphia Inquirer, la BBC, et a été interviewé sur la radio publique nationale. Les journaux nationaux Polonais, comme la Gazeta Wyborcza, ont également publié des articles sur ses travaux.

Dans les années 1980, les archéologues ont commencé à réduire leurs estimations sur la date des évolutions agricoles clés dans l'ancienne Europe.
En 1981, Andrew Sherratt à l'Université d'Oxford avait publié un article fondateur décrivant sa théorie de la "révolution des produits secondaires": un saut dans la civilisation dans laquelle les anciens agriculteurs avaient commencé à utiliser le bétail pour autre chose que de la viande.

Puis, Anthony Legge, de l'Université de Londres, publia des articles arguant que les communautés agricoles avaient adopté la production laitière entre 4000 et 3500 avant JC, soit plus tôt qu'on ne le pensait.
 "Tony a étudié des ossements d'animaux provenant de sites des îles britanniques et a remarqué les tendances au cours de laquelle les vaches ont été abattus:  beaucoup de jeunes mâles et des femelles âgées, ce qui était compatible avec ce que l'on peut trouver dans une économie de production laitière" a expliqué Bogucki.


Comment Bogucki en est arrivé à étudier des fragments de poterie perforés...

À l'époque, Bogucki était directeur des études au Princeton Inn College, aujourd'hui Forbes College, et poursuivait son travail archéologique. Il avait remarqué un type inhabituel de poterie sur un certain nombre de sites autour de la Pologne: des fragments de pots qui avaient été perforée de petits trous.

Mais il n'y avait pas trop fait attention jusqu'à ce qu'une visite dans le Vermont serve de déclencheur: "Ma femme et moi étions en train de rentrer d'un mariage au Canada, et nous nous sommes arrêtés chez une amie", a déclaré Bogucki. "elle avait beaucoup d'objets datant du 19ème siècle qu'elle avait recueillie dans la région et l'un d'eux était une passoire en céramique. Cela m'a intrigué parce que les autres crépines de ce type que je connaissais étaient celles de Pologne. " J'ai demandé à quoi elles servaient, et elle a répondu: "à la fabrication du fromage, bien sûr.".

Dans son article de 1984, "Tamis en céramique de la culture Linéaire de Poterie et leurs implications économiques," Bogucki a développé son argument selon lequel la production laitière s'est développée beaucoup plus tôt que ce qui était généralement admis. Il a fondé son argumentation sur des tessons provenant de sites archéologiques de la culture Linéaire de Poterie, une civilisation néolithique européenne dont les restes sont caractérisés par des lignes incisées sur la poterie.

Bogucki a noté que les tessons des tamis ont été fréquemment trouvés sur les sites datant de la période néolithique, bien avant la suggestion de Legge.
Mais les tessons ont reçu peu d'attention de la part des archéologues, attirés par des artéfacts plus spectaculaires.

Lorsque les tamis ont été mentionnés dans la littérature scientifique, une variété d'utilisations avait été proposée allant de filtres à miel aux braseros. Bogucki n'a pas trouvé ces suppositions convaincantes: "Pourquoi le miel brut devrait être filtré: il semble qu'il soit tout à fait utilisable directement depuis le rayon de la ruche", écrit Bogucki. "L'hypothèse des poteries néolithiques perforées comme brasiers ou pots à braises est tout aussi difficile à défendre, mais tenace: elle semble enracinée dans une vision un peu romantique de la vie rurale préhistorique."

Croquis d'un tamis reconstruit à partir d'anciens tessons qui peuvent avoir été utilisés pour la fabrication du fromage. (Illustration de Mélanie Salque)

L'étude de Bogucki.

À partir des données qu'il a recueillie sur les sites de fouilles en Pologne, Bogucki a analysé les restes animaux des sites de la Culture Linéaire de Poterie. Il en a conclu que les colons chassaient rarement pour la viande et s'appuyaient fortement sur le bétail.
Il y avait également très peu de vestiges de porcs, une source de viande beaucoup plus intéressante que les bovins.

Bogucki a également déterminé que l'élevage des bovins pour la viande seule n'aurait eu aucun sens économique pour les agriculteurs de la Culture Linéaire de Poterie qui ont fait des champs de céréales à la place des forêts denses.
Il a estimé que les troupeaux auraient consommé trop de nourriture sur une trop longue durée pour justifier un élevage dont le seul but serait l'abattage.

Le fromage, d'autre part, a permis de constituer une source de nourriture stockable et continue. «Les communautés ce la Culture Linéaire de Poterie avaient clairement accès au lait; ignorer une telle ressource aurait annulé les avantages économiques tirés de l'élevage du bétail domestique dans les forêts d'Europe centrale», écrit-il.

Mais la production de lait ne suffirait pas à justifier l'élevage laitier, comme Bogucki l'a expliqué récemment: "Il n'a de sens que si vous pouvez le convertir en quelque chose qui est stockable et qui vous permet de passer l'hiver jusqu'à la saison prochaine".


La théorie de Bogucki était solide, mais elle était aussi controversée. 

D'une part, cela signifiait que la révolution des produits secondaires, au cours de laquelle les hommes ont commencé à utiliser les animaux pour des choses comme le lait, la laine et leur puissance de traction plutôt que de la viande, s'est faite sur une période beaucoup plus longue. Ses collègues ont trouvé son argument intéressant, mais impossible à prouver... jusqu'à ces dernières années...

Un biochimiste britannique, Richard Evershed, a développé une technique pour analyser les restes de lipides piégés dans l'ancienne poterie.
Evershed, professeur à l'Université de Bristol, a été en mesure d'identifier les restes de lipides du lait provenant de tessons de poterie.
Salque, un des élèves d'Evershed, est tombé sur le travail de Bogucki des années 1980 qu'il a trouvé fascinant: "Je pense qu'il était très heureux que quelqu'un puisse enfin tester son hypothèse."

Après avoir entendu Salque, Bogucki a contacté ses collègues en Pologne et s'est arrangé pour transféré les échantillons à Bristol afin de les tester.

Puis il a attendu les résultats qui se sont avérés positifs.

L'équipe de recherche a rendu ses conclusions dans Nature le 12 décembre 2012. Outre Bogucki, Salque et Evershed, les auteurs sont: Joanna Pyzel, de l'Université de Gdansk; Iwona Sobkowiak-Tabaka, de l'Académie polonaise des sciences de l'Institut d'archéologie et d'ethnologie, Ryszard Grygiel, du Musée d'archéologie et d'ethnographie à Lodz et Marzena Szmyt, du Musée archéologique de Poznan.

Bogucki a dit qu'il aimerait poursuivre des recherches similaires dans le futur, peut-être étudier la nutrition des agriculteurs de la Culture Linéaire de Poterie ou leurs interactions avec les chasseurs-cueilleurs de la région.
Et, bien qu'il soit heureux de voir sa théorie validée, il ne lui déplairait pas de passer à un autre sujet: "En fait, je déteste le fromage. Je n'aime pas le goût, je n'aime pas la texture", a-t-il dit !

Source:

3.08.2013

Des thermes romains découverts à Sozopol

Une équipe d'archéologues bulgares a découvert les restes bien conservés de thermes romains dans l'ancienne ville de Sozopol en Bulgarie.

 Photo by Sozopol.Bulgaria 

La nouvelle a été révélée le directeur du Musée National d'Histoire, Bojidar Dimitrov: "L'équipe, dirigée par le directeur du  Musée d'archéologie de Sozopol, Dimitar Nedev, a fait la découverte dans le cadre de ses fouilles dans la zone en face des murs de la forteresse de Sozopol".

Selon Dimitrov, le bâtiment des thermes fait 18 mètres de long et dispose d'un système complexe d'approvisionnement en eau ainsi que de nombreux bassins de différentes tailles: "Exceptés les bains romains de Varna et Hissarya, c'est le bain romain le mieux préservé en terres bulgares".

Sozopol, fondée par des colons grecs au 5ème siècle avant JC sur ce qui est aujourd'hui le sud de la Bulgarie, est de nos jours une station balnéaire populaire.

En 2011, les archéologues y avaient découvert une église construite par les dernièrs empereurs byzantins.


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3.04.2013

A-t-on retrouvé les ossements de la demi-soeur de Cléopâtre, Arsinoé ?

Plus de 2.000 ans après la mort de la princesse Arsinoé IV, les archéologues espèrent beaucoup des nouvelles techniques de police scientifique pour confirmer que les restes récupérés en Turquie appartiennent à la sœur de Cléopâtre.

Le visage d'une princesse ? 
Modélisation 3D du visage d'Arsinoé d'après les restes découverts à Ephèse...


Hilke Thur, un archéologue viennois, affirme avoir la preuve que le squelette en sa possession est l'ancienne princesse.

Les historiens ne savent pas si Arsinoé était la sœur ou demi-sœur de Cléopâtre, la reine égyptienne, même si il a été confirmé que les deux avaient le même père: Ptolémée Aulète XII (ou Néos Dionysos).
Lorsque ce dernier mourut, il laissa le trône à Cleopâtre et son frère, Ptolémée XIII, qui ne tarda pas essayer d'enlever le pouvoir à Cléopâtre.

Jules César aurait rejoint la lutte en ramenant Cléopâtre sur le trône avec le soutien romain.

Malheureusement pour la princesse Arsinoé, elle avait déjà pris parti contre Cléopâtre et, après la lutte pour le pouvoir, avait été bannie à Ephèse, une ancienne cité grecque dans ce qui est aujourd'hui la Turquie.

Cléopâtre se serait ravisée en 41 avant JC, percevant sa sœur comme une menace, et l'aurait assassinée.

Thur a aidé à la découverte d'un squelette au cours d'une fouille archéologique d'un monument à Ephèse: l'Octogone.
Les restes étaient ceux d'une jeune fille en fin d'adolescence, ce qui implique que cela est compatible avec Arsinoé au moment de sa mort.

D'autres scientifiques en doutent: pour eux, Cléopâtre l'aurait assassiné pendant la guerre égypto-romaine.

"Lorsque je travaillais sur l'architecture de l'Octogone et sur le bâtiment d'à côté, on ne savait pas quel était le squelette à l'intérieur", indique Thur, "ensuite, j'ai trouvé quelques auteurs anciens disant que, dans l'année 41 avant JC, Arsinoé IV, la demi-sœur de Cléopâtre, avait été assassinée à Ephèse par Cléopâtre et son amant romain, Marc-Antoine. Comme le bâtiment est daté, par son style et sa décoration, de la seconde moitié du premier siècle avant JC, cela correspond assez bien. Je rassemble les pièces du puzzle."

Mais les critiques disent que la preuve est purement circonstancielle et que les os ont été traités trop de fois pour une identification positive par l'ADN. Ce que Thur reconnait.
L'archéologue a déclaré que le test d'ADN, «n'a pas apporté les résultats que nous espérions trouver».

Plus tôt ce mois-ci les scientifiques, grâce à l'analyse ADN, on pu déterminer que la dépouille, trouvée sous un parking à Leicester, en Angleterre, était bien celle de Richard III...


Source:

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