11.25.2015

Le mystère médiéval de la tombe des deux enfants enterrés sous la cathédrale de Francfort

La découverte en 1992 d'une double tombe lors de fouilles de la Bartholomaeuskirche, ou Cathédrale Saint-Barthélemy de Francfort, a fait impression sur les historiens.

Deux enfants d'environ 4 ans, l'un habillé et paré de bijoux dans le style de la noblesse mérovingienne, et l'autre incinéré dans une peau d'ours selon la tradition scandinave, avaient été trouvés enterrés dans un seul cercueil sous la cathédrale.

Vingt ans après, les archéologues ont publié les résultats de leurs investigations scientifiques sur les restes et le site d'enfouissement.

Les fouilles dans la cathédrale de Francfort. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Il s'avère que ces deux enfants ont été enterrés entre 700 et 730 après JC dans la résidence d'un prêtre à côté de ce qui était alors une petite église. De plus, il semble que la tombe y fut honorée pendant plus d'un siècle, et que la chapelle construite par le Roi Louis II en 855 était parfaitement alignée avec cette tombe.... alignement sur lequel se basera la cathédrale plus tard...

"Nous ne savons pas exactement pourquoi ils ont été honorés, c'est toute la question" rapporte le professeur Egon Wamers, directeur du Musée Archéologique de Francfort, "on peut supposer qu'ils ont joué un rôle important dans cette classe aristocratique à Francfort... Nous connaissons un certain nombre de ces 'Adelsheiligen' (saints nobles) au début du Moyen Âge. Instruits, les gens de haute classe avaient un accès plus facile au statut de sainteté".

Des habits délicats ont été trouvés sur le corps de la fille, dont une tunique et un châle. Elle portait aussi des bijoux en or, argent, bronze et des pierres précieuses, dont une boucle d'oreille et un anneau, et enfin un brassard, un collier et des broches. Tout cela indique un statut élevé.

 Ces anneaux en filigrane ornaient ses doigts. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
 Au début des fouilles, les archéologues n'avaient pas réalisé que ces cendres étaient celles d'un enfant de quatre ans, accompagnées de griffes d'ours et autres ossements d'animaux. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
Le collier de la fille révèle des influences scandinaves. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Les restes de l'enfant incinéré, mélangés avec les ossements d'un ours, ainsi que le collier de la fille copiant une amulette scandinave, sont une preuve supplémentaire de la relation étroite entre les tribus germaniques et celles du nord de l'Europe qui s'était développée le siècle précédent.

La combinaison d'éléments païens et chrétiens dans la tombe est un rappel de la lente propagation du christianisme en Allemagne.

A peine quelques années plus tard, dans une lettre écrite en 738 après JC, le Pape Grégoire III se plaint des pratiques païennes des tribus de Hesse et de Thuringe. "Cela pouvait être deux enfants de deux traditions culturelles différentes qui furent promis l'un à l'autre en mariage" suppose Wamers.

 En rouge sur le plan, le lieu où se situe la tombe dans la cathédrale. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt


Une croix en or garnie ornant le linceul des enfants indique que l'enterrement fut chrétien. Avec la présence d'anciens rites païens allemands, la tombe reflète une époque où la région inférieure du Rhin a fait l'objet d'une transition religieuse. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

La situation stratégique de Francfort

Alors connue sous le nom de Franconofurd, la ville "avait déjà été détenue par les Romains et d'autres comme un précieux emplacement stratégique" avant les rois mérovingiens des Francs, explique Wamers.

Située sur une colline et à la rencontre de deux importantes routes commerciales, nord-sud et est-ouest, Franconofurd était la capitale d'une région collectant des taxes, une tête de pont pour l'expansion des Francs vers l'est, et un site où les rois itinérants des Francs installaient leur cour lorsqu'ils voyageaient dans la région. 

"C'était continuellement en cours de construction ou en reconstruction. Il y avait des bâtiments en pierres de grandes qualité, une église, un grand centre administratif, des fermes éloignées et des villages de pêche" ajoute Wamers, "En 794 après JC, lorsque Charlemagne y tint son grand synode, c'était suffisamment bien équipé pour l'ensemble de sa cour".


Quant aux deux enfants, ils sont les premiers restes humains jamais trouvés dans cette ville, avant cet évènement bien documenté. Et les détails sur la vie à Francfort restent en grande partie un mystère...

Relecture par Marion Juglin
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11.21.2015

Les hommes et les abeilles, une histoire qui a plus de 9000 ans !

On a longtemps soupçonné que les hommes avaient commencé à travailler avec les abeilles il y a des milliers d'années. Cependant, mise à part quelques dessins égyptiens et un peu d'art rupestre dépeignant une apiculture ancienne, il n'y avait aucune preuve tangible sur notre longue et étroite relation avec les abeilles.... jusqu'à ce jour...

(Image credit: Eric Tourneret - www.lesroutesdumiel.com)

Des chercheurs de l'université de Bristol en Angleterre ont analysé les poteries de plus de 6400 récipients préhistoriques; ils ont trouvé des preuves d'anciens agriculteurs, dans ce qui est aujourd'hui la Turquie, qui avaient utilisé de la cire d'abeille en 7000 avant l'Ere Commune.


Il se pourrait que l'agriculture ait ouvert la voie à l'expansion des colonies d'abeilles.

Avec l'effondrement de nombreuses colonies d'abeilles tout autour du monde, comprendre la relation entre les hommes, l'agriculture et les abeilles, est plus important que jamais. "Maintenant, nous savons  que la cire d'abeille a été utilisée continuellement depuis le septième millénaire avant l'Ere Commune, probablement comme partie intégrante de différents outils, dans des rituels, des cosmétiques, en médecine, comme combustible ou encore pour réaliser des récipients étanches", rapporte l'un des chercheurs, Alfonso Alday.

De précédentes recherches avaient identifié des restes de cire dans de grands récipients qui auraient été d'anciennes ruches.

Le produit, récupéré sur des nids d'abeilles, a été ciblé par l'étude pas uniquement pour ses variétés d’utilisation, mais parce que ses lipides sont très résistants à la dégradation. En effet, des traces de cire d'abeille peuvent être trouvées sur des sites archéologiques après des milliers d'années.

En cherchant des traces de cire d'abeille dans une série de poteries de différentes régions et de différentes époques, l'équipe a pu recréer une chronologie approximative de l'utilisation de la cire d'abeille à travers l'Europe, l'est de l'Asie et le nord de l'Afrique.

Après sa première utilisation en Turquie, en Anatolie, l'utilisation de la cire d'abeille semble s'être répandue vers le nord-ouest, comme on le voit dans des poteries Méditerranéennes, environ 1500 ans plus tard vers 5000 avant l'Ere Commune. On la retrouve souvent mélangée avec de la graisse de ruminants.

Ce n'est qu'un peu plus tard que les abeilles seront utilisées en Europe; les chercheurs ont trouvé des traces de cire d'abeille en Grèce datant de 4900 à 4500 avant l'Ere Commune, en Roumanie entre 5500 et 5200 avant l'Ere Commune et en Serbie entre 5300 et 4600 avant l'Ere Commune.

Il y a aussi des traces d'utilisation de ce produit au nord de l'Afrique, en Angleterre, Danemark, Allemagne et Autriche, à peu près à la même époque. Mais l'utilisation la plus prolifique a été faite par les fermiers de la Péninsule Balkanique, avec la plupart des poteries contenant des traces de cire d'abeille et datées entre 5800 et 3000 avant l'Ere Commune.

Ce qui est intéressant, c'est que cette chronologie suggèrerait que l'expansion de l'agriculture moderne, qui comprend le défrichement des forêts pour le pâturage, a ouvert la voie à l'extension de l'habitat des colonies d'abeille. Comme l'explique l'équipe: "L'ouverture des forêts pour gagner des terres et des pâturages a favorisé le développement des paysages dans lesquels les fleurs et buissons apportaient un environnement adapté pour les abeilles. En un certain sens, les abeilles poursuivaient l'agriculture, étendant leur habitat au fur et à mesure de l'extension des terres agricoles."

L'équipe recherche encore des traces de résidu de cire au nord de l'Ecosse et en Scandinavie au nord du Danemark, mais ils supposent que ces régions se situent au-dessus de la limite où les ruches peuvent survivre...

Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
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11.19.2015

Des structures en pierre découvertes dans les Carpates

Une telle découverte était inattendue car les archéologues étudient le site archéologique de Maszkowice depuis le début du vingtième siècle. Les fouilles ont permis de mettre au jour principalement les restes d'une implantation habitée de 1000 à 50 avant JC.

Les archéologues de l'université Jagiellonian, menés par le DR Marcin S. Przybyla, sont arrivés à Maszkowice en 2010.

Des mesures faites à l'endroit où de grands blocs de pierre du mur extérieur ont basculé et glissé vers le bas de la pente.Photo by M.S. Przybyła.

Sous les restes du village de l'âge du bronze tardif et de l'âge du fer, ce fut la surprise. Il s'est avéré qu'il y avait des restes d'une implantation plus ancienne d'au moins 500 ans.

"Ses habitants n'étaient pas des autochtones, vivant en Petite-Pologne depuis la fin de l'âge de pierre, mais un petit groupe d'une douzaine de personnes venant du sud, aujourd'hui la Hongrie" rapporte le Dr Przybył.

D'autres sites archéologiques, de ce que l'on appelle la culture Otomani, ont été découverts dans les Carpates polonaises. Le site le plus connu est le village fortifié de Trzcinica près de Jaslo, mais il est très différent de celui découvert à Maszkowice.

Dessins pour documenter les grands blocs de pierre formant la face extérieure du mur. Photo by M.S. Przybyła

A l'époque, les remblais n'étaient pas faits de pierres, mais de terre et de bois. "Dans l'ensemble de l'Europe Centrale, il y a seulement une dizaine de sites aussi anciens avec des fortifications en pierre plus ou moins bien conservées" ajoute l'archéologue, "A cette époque, l'utilisation de pierres comme matériau de construction était typique des zones Méditerranéennes. Dans les régions tempérées d'Europe jusqu'au Moyen Âge, les fortifications étaient faites de bois et d'argile".

Les scientifiques ont été surpris par la taille de la structure réalisée par les bâtisseurs préhistoriques. Le sommet de la colline a été aplati, créant un plateau de 0.5 hectare. Des tonnes d'argile provenant de la colline ont servi à la construction d'une terrasse sur les versants est et nord, ce qui a permis d'agrandir la zone d'habitat.

Le mur est fait de grands blocs de pierre en grès d'un demi-mètre assemblés avec de l'argile. "D'après des recherches géophysiques, nous savons que le mur faisait environ 120 à 140 mètres de long, entourant tout le village depuis l'est et le nord. Sans aucun doute, en plus de servir de mur de soutènement, il entravait également l'accès à de potentiels agresseurs." ajoute le Dr. Przybyła.

La découverte de la face externe du mur de soutènement a fait grande impression sur les archéologues. Contrairement à la paroi intérieure, cela n'a pas été fait en blocs de grès aux formes irrégulières, mais avec des blocs de pavage, atteignant souvent un mètre de long. Certains d'entre eux ont une forme régulière d'hexagone. A ce jour, 4 à 5 couches de pierres étroitement adjacentes sont conservées.


Vue de l'endroit où ont lieu les fouilles archéologiques sur la Colline de Zyndram. En arrière-plan,vue de Łącko. Il est facile de voir l'aplatissement artificiel du sommet de la colline . Photo by A. Maślak.

D'après la hauteur de la terrasse et le nombre de pierres qui sont tombées du mur, la hauteur originelle de la façade de la fortification devait atteindre 2.7m.

Sur le versant, à environ 5m en face du mur, la structure de défense a été renforcée par une tranchée étroite d'environ 1.5m de profondeur.

La chance a souri aux archéologues qui ont pu mettre au jour les restes de la porte d'entrée. Elle a une forme étroite, avec un corridor de 1.5m, traversant le mur et menant à travers le remblai d'argile jusqu'à l'intérieur de l'enceinte. Les murs de ce passage ont été renforcés avec de grandes pierres en grès "ancrées" dans les couches de pierres plus basses, formant un mur  de soutènement.

Les archéologues estiment que l'âge de l'enceinte remonte entre 1750 et 1690 avant JC d'après des analyses au radiocarbone (sur des restes organiques accompagnant les structures).

D'après le Dr Przybyła, en raison de la taille de l'ensemble de la structure et des blocs de pierre utilisés pour sa construction, c'est un chef d’œuvre qui se rapproche plus de ce que l'on trouve dans les civilisations de l'âge du bronze en Méditerranée que dans les traditions des cultures d'Europe Centrale et de l'Ouest.

Les archéologues pensent qu'il est possible que le savoir-faire utilisé vienne donc de là. "L'origine de ces contacts d'au moins une partie des habitants préhistoriques de la Colline de Zyndram était déjà suggérée lors de la découverte d'un fragment d'une figurine stylisée, appelée "l'idole au violon". De telles statuettes étaient produites en grande quantités en Grèce Mycénienne et dans le nord des Balkans" a ajouté  le Dr Przybyła .

Il pense que les découvertes de cette expédition sont aussi importantes pour la popularisation de l'archéologie polonaise. En effet, les chercheurs estiment que le problème principal lorsque l'on parle d'archéologie dans la région est le fait que les traces d'anciennes implantations sont souvent difficiles à voir.
Or ici, à Maszkowice , cela est différent: "Nous pouvons situer l'emplacement des maisons, montrer la taille de la palissade en bois... Sur la Colline de Zyndram les fortifications existent encore: le mur et la porte de l'âge du bronze sont toujours là. Leurs fonctions sont claires et ne demandent pas d'explications supplémentaires pour les touristes et résidents locaux"

Les archéologues ont sécurisé et ré-enterré les restes découverts de l'enceinte. De nouvelles fouilles sont prévues l'année prochaine.

Relecture par Mario Juglin

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11.15.2015

Corse: découverte exceptionnelle de deux cercueils en bois de l'Âge du Bronze

Il y a quelques semaines, des archéologues ont extrait les restes de deux cercueils en bois datant de l'Âge du Bronze final, environ 1200 avant JC,  à Lano dans la microrégion de Vallerustie.

C'est grâce au matériel et aux compétences des spéléologues d'I Topi Pinnuti, que les archéologues ont pu accéder au site. Photo: corsematin.com

Ces vestiges, extrêmement rares l'échelle de la Méditerranée occidentale, étaient situés dans une cavité à flanc de falaise. "La seule référence connue jusque-là se trouve aux Baléares", a rapporté Franck Leandri,  conservateur régional de l'archéologie à la direction des affaires culturelles.

La découverte a été faite par les spéléologues Jean-Claude La Milza et Jean-Yves Courtois du GCC (Groupe Chiroptères Corse) en début d'année. Les archéologues pensaient alors que ce devaient être des vestiges qui ne remontaient pas plus loin que le Moyen Âge...

Une première datation des ossements a été faite dans un laboratoire en Pologne et a donné une estimation à 1200 avant JC, ce qui était surprenant. Pourtant, un laboratoire américain confirmera cette datation lors d'analyse d'échantillons de bois.

 Photo: corsematin.com

Cette découverte appartient à la même période que Cucuruzzu et Filitosa: Cucuruzzu est un site préhistorique en Corse-du-Sud découvert en 1963 et Filitosa est un site préhistorique occupé à partir du néolithique et jusqu'au début de l'âge du bronze. Cependant, on ne sait quasiment rien des pratiques funéraires.
Aussi, la découverte de ces cercueils est l'occasion d'obtenir ces informations manquantes.

Leur état de préservation serait lié à plusieurs facteurs: l'environnement calcaire de la cavité et son altitude (1000 mètres), et le type de bois utilisé; en effet, l'if, qui était courant en Corse, est imputrescible...

Les vestiges des sépultures ont été envoyés à Grenoble, dans un laboratoire spécialisé en matière de conservation. Pour assurer leur transport en toute sécurité, des caisses sur-mesure avaient été prévues. Photo: corsematin.com

Ce chantier archéologique, qui a demandé beaucoup de délicatesse pour récupérer ces cercueils à flanc de falaise, a été mené en collaboration avec les spéléologues.

Merci à Daniel Polacci pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
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Photo: corsematin.com

11.13.2015

Le squelette d'un adolescent de l'Âge du Bronze découvert près de Stonehenge

Vieux de 4000 ans, le squelette serait celui d'un adolescent. La découverte devrait apporter un superbe aperçu de la vie des gens qui ont vu Stonehenge en plein essor.

Photo: Credit : University of Reading

Des recherches approfondies révèleront le genre et l'âge de l'enfant, d'où il venait, et de précieuses informations sur le régime alimentaire et les maladies au cours de l'Âge du Bronze.

Les restes biens préservés ont été trouvés près du fond d'un henge du néolithique dans le Wilsford. Le corps, d'environ 1,5 mètre de long, était placé en position fœtale avec les jambes repliées, les bras croisés et la tête tournée vers la droite; de plus, il portait un collier d'ambre.

Les archéologues ont commencé à fouiller le Henge Marden ainsi que le Henge Wilsford dans la zone appelée Pewsey Val. Cet endroit se situe entre les célèbres monuments de Stonehenge et d'Avebury et est un site archéologique à peine exploré et pourtant d'une grande importance internationale.

Les trois années de fouilles doivent transformer notre compréhension des gens qui ont utilisé et vénéré Stonehenge.

D'après le Dr Jim Leary, du Département d'Archéologie de l'Université de Reading et directeur de l'Ecole d'Archéologie de terrain: "Le squelette est une fabuleuse découverte qui nous aidera à en savoir plus sur ce qu'était la vie pour ceux qui vivaient dans l'ombre de Stonehenge à un époque d'intense activité. Les analyses scientifiques fourniront des informations sur le genre de l'enfant, son régime alimentaire, ses pathologies et la date de son enterrement. Cela devrait aussi apporter de la lumière sur l'endroit où il vivait."

Les fouilles comprennent quatre tranchées:
- à Marden Henge
- à Wilsford Henge (au sud de Marden)
- dans une grande ferme romaine
- dans un enclos romain près de la ferme

Ces fouilles sont faites en collaboration avec Historic England, Arts and Humanities Research Council et le Wiltshire Museum.
Au cours de la première année, les archéologues ont trouvé des pointes de flèches magnifiquement travaillées, des poteries ornées, des bracelets de cuivre et de schiste et une belle broche romaine.


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11.10.2015

Pyramides de Gizeh: découverte de mystérieuses anomalies thermiques

Le projet Scan Pyramids doit permettre de mieux comprendre la structure des pyramides et la façon dont elles ont été construites.

Après deux semaines de thermographie des pyramides de Gizeh en Egypte, plusieurs anomalies ont été identifiées, dont une importante dans la pyramide de Kheops.

Le projet utilise une combinaison de technologies telles que la thermographie infrarouge, la radiographie muon et la reconstruction 3D, afin de regarder à l'intérieur des quatre pyramides, qui ont plus de 4500 ans. Cela concerne les pyramides de Khéops, Khéphren à Gizeh, la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge à Dahchour. Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Le Ministère des Antiquités Egyptiennes, Mamdouh el-Damaty, et des experts techniques travaillant sur le projet ont montré les différences thermiques en direct devant des journalistes.

Le balayage montre "une anomalie particulièrement impressionnante située sur le côté est de la pyramide de Kheops au niveau du sol" a rapporté le ministre.

Ci-dessus, l'anomalie détectée dans la pyramide de Khéops. Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities 

La thermographie a été faite au lever du soleil, qui toute la journée réchauffe les pierres extérieures, et après le coucher du soleil, lorsque les pyramides refroidissent.
Les taux de variation des températures en différents points de la pyramide ont ainsi révélé un certain nombre d'anomalies, dont ce qui pourraient être des zones vides à l'intérieur de la pyramide, des courants d'air internes ou un changement de matériau de construction.

 Les différences de température détectées entre deux pierres adjacentes en calcaire de différentes qualités varient généralement de 0,1 à 0,5 degrés. Mais au niveau du sol de la pyramide de Khéops, sur le côté est, l'équipe de Tayoubi a détecté une zone de trois blocs montrant un écart de température de 6 degrés avec des blocs voisins ! Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Différentes couleurs sur l'écran de présentation, allant du bleu ou rouge sombre, représentent les variations de température des pyramides. La plus importante est sur celle de Kheops.

"La première rangée de pierre de la pyramide est uniforme, mais nous avons trouvé qu'il y avait une différence dans la formation" ajoute el-Damaty, montrant trois pierres ayant des températures plus hautes.

En étudiant la zone, el-Damaty a expliqué "qu'il y a quelque chose comme un petit passage dans le sol que l'on peut voir, menant vers les pyramides, atteignant une zone avec une température différente. Qu'il y aura-t-il derrière ?"

Il a invité tous les égyptologues, spécialement ceux intéressés dans l'architecture de l'ancienne Egypte, à rejoindre la recherche et aider à trouver des idées sur ce qui pourrait être derrière ces anomalies.

 Toutes les anomalies détectées feront l'objet d'analyses approfondies. "Nous devons maintenant construire des modèles et simulations thermiques pour tester différentes hypothèses afin de comprendre ce que nous avons trouvé" a dit Tayoubi, co-directeur de la mission Scan Pyramids.  Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities


La vidéo de la conférence de presse:


 Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
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11.09.2015

Aşıklı Höyük: un site qui remonte à l'aube de la civilisation

Aşıklı Höyük est un monticule sur les rives de la rivière Melendiz dans le sud de la Turquie. Il se situe non loin du célèbre site de Çatalhöyük.

Daté à environ 7500 avant JC, Çatalhöyük est connu pour être un des plus grands et anciens sites du Néolithique jamais trouvé. Mais Aşıklı Höyük est encore plus ancien, puisqu'il remonte à environ 8000 ans avant JC...

Restes de structures mis au jour et remontant au 8ème millénaire avant JC. Credit Aşıklı Höyük archive.

Bien qu'il soit moins connu et beaucoup plus petit que Çatalhöyük, des fouilles archéologiques à Aşıklı Höyükont ont révélé un riche aperçu de la vie d'une petite ville d'il y a 10000 ans, bien avant les pyramides, les ziggurats, palaces et autres constructions monumentales des anciennes cités les plus expansives de Mésopotamie et d'Egypte.

D'abord étudié par le professeur Ian A. Todd en 1964, des fouilles à grande échelle n'ont pas eu lieu avant 1989 sous Ufuk Esin de l'Université d'Istanbul. Depuis, c'est devenu l'une des plus importantes fouilles archéologiques de la région, et le site fait toujours l'objet d'études et de recherches.

Les découvertes faites à Aşıklı Höyükont comprennent des structures d'habitat en adobe, au moins 400 pièces et aussi 70 tombes sous le sol des maisons.

Un enterrement sous-plancher d'un adulte en position recroquevillée. Credit Aşıklı Höyük archive.

Généralement, les habitations avaient une ou deux pièces avec un foyer et certaines étaient construites en bancs de terre.

Curieusement, les maisons étaient relativement sombres à l'intérieur, car elles étaient construites sans portes ni fenêtres. "Ces maisons n'avaient pas de porte d'entrée" constate Heval Bozbay, qui est membre de l'équipe de recherche à Aşıklı Höyük depuis 2009, "pour entrer dans une maison, il fallait grimper une échelle à l'extérieur et pénétrer par une ouverture dans le toit pour descendre une échelle intérieure. La seule source de lumière était cette ouverture dans le toit, ainsi qu'un ou deux trous dans le mur, bien trop petits pour être appelé fenêtre selon les standards modernes."

Une pierre en obsidienne et d'autres objets en basalte, granite et tuf ont aussi été trouvés.

Situés dans une zone ayant un passé géologique d'activité volcanique, les habitants de cette communauté avaient facilement accès à un approvisionnement riche en matériel volcanique pour produire leurs biens.
L'obsidienne était une ressource de grande valeur, qui, selon les chercheurs, a pu être éventuellement un produit de commerce avec des communautés éloignées en Syrie et à Chypre.

La découverte probablement la plus intéressante se rapporte à une structure en forme de carré qui montre des traces d'un intérieur plâtré peint entièrement en ocre rouge. Les recherches à l'intérieur ont aussi montré que dans chaque coin il y avait une grande pierre sur laquelle était placé un poteau en bois. "Les archéologues qui ont étudié cette structure pensent que c'était probablement utilisé comme lieu cérémoniel; des traces suggèrent qu'une sorte de fluide était versé lors de cérémonies" note Bozbay.

Un temple ou une importante construction communautaire ? Cette question est encore sans réponse...

Le temple ou bâtiment communautaire. Le sol et les murs sont peints en rouge. Différentes couches du bâtiment peuvent être vues en bas à gauche de la photo. Credit Aşıklı Höyük archive.

Aujourd'hui, les visiteurs du site peuvent voir des reconstructions modernes de ces maisons ainsi que la butte où ont eu lieu les fouilles.
Les recherches sur le site continuent et les archéologues espèrent qu'Aşıklı Höyük, comme d'autres sites mieux connus du Néolithique tels que Çatalhöyük et Göbekli Tepe, apporteront de précieux renseignements sur la façon dont vivaient les habitants du Néolithique et comment leurs communautés ont formé les fondations sur lesquelles ont été construites les grandes civilisations qui entourent la Méditerranée.

Relecture par Marion Juglin
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11.05.2015

Les ruines de Nara au Japon pourraient être celles de la plus grande agglomération du 4ème siècle

Des chercheurs sont entrain de fouiller ce qui pourrait être l'une des plus grandes villes du Japon au 4ème siècle.

Des restes de maisons semi-enterrées et de structures pour pirogues ont été mis au jour sur le site archéologique de Nakanishi, préfecture de Nara. Photo: Kazuto Tsukamoto

Selon l'Institut Archéologique de Kashihara, les restes de maisons semi-enterrées et de fossés marquant les limites ont été découverte sur le site des ruines de Nakanishi.

Les chercheurs espèrent que la découverte aidera à remplir les blancs concernant l'histoire de la région. "Le site occupe une zone importante" rapporte Fumiaki Imao, chercheur de l'institut. Il ajoute que les structures ont pu être utilisées pour des rituels sous le contrôle de l'ancienne cour impériale Yamato.

Le site est adjacent aux célèbres ruines d'Akitsu, qui ont fourni les preuves de plusieurs grandes et uniques structures datant du début du 4ème siècle au cours de la période Kofun.

Selon les chercheurs, les deux sites ont pu être construit de manière intégrée. Si c'est le cas, ils ont du constituer l'une des plus grandes agglomérations connues de cette période.

On sait peu de choses sur les travaux réalisés par les cou impériale Yamato au cours du 4ème siècle, et les chercheurs pensent que le projet de fouille aidera à apporter un nouvel éclairage sur cette période.

Parmi les découvertes faites dans les ruines de Nakanishi, il y a 26 installations pour pirogues mesurant 3 à 6.5 mètres sur 6.5 mètres, ainsi que des fossés allant de 30cm à 1 mètres de large, ils furent créés pour délimiter les frontières.

Vue d'artiste des sites archéologiques d'Akitsu et Nakanishi au cours de la période Kofun (3ème siècle au 7ème siècle). Illustration: Provided by the Archaeological Institute of Kashihara.


Depuis 2009 les chercheurs ont réalisé que de nombreuses structures des ruines d'Akitsu étaient similaires à celles du sanctuaire d'Ise Jingu, tout comme les restes de clôtures qui entourent ces installations.

La zone étudiée s'étend sur 150 mètres d'est en ouest et 100 mètres du nord au sud, ce qui rend probable que ces structures aient été utilisées comme lieu de culte.

Les ruines de Nakanishi sont situées au sud-ouest du site d'Akitsu et sont orientées presque dans la même direction. Cela suggère que les lieux de culte et les lieux d'habitation étaient organisés de façon à tenir dans une zone de plus de 200 mètres d'est en ouest et de 400 mètres du nord au sud, chevauchant les deux sites archéologiques.

D'après Hironobu Ishino, archéologue directeur honoraire du musée d'archéologie de la préfecture d'Hyogo, la partie sud-ouest du bassin de Nara était tenue par la puissante famille Katsuragi: "les dernières découvertes pourraient représenter des lieux de cultes exclusifs pour la famille."


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