12.14.2015

Les archéologues à la découverte des secrets de la forteresse Viking


Lorsque des archéologues ont trouvé la première forteresse Viking depuis 60 ans au Danemark, l'année dernière, il s'agissait d'une découverte archéologique fantastique. (voyez l'article que j'avais alors publié: Une énigmatique forteresse Viking découverte au Danemark).

C'est un drone qui , l'année dernière, avait conduit à la découverte de la forteresse. (photo: Museum Sydøstdanmark)

Aujourd'hui, le temps est venu pour les archéologues de trouver les secrets et legs cachés de cette forteresse située près de Køge au sud de Copenhague.

"Avec les subventions, le Danmarks Borgcenter, une division du Museum Sydøstdanmark et de l'université Aarhus, a travaillé sur un projet de recherche visant à explorer les secrets que cache la forteresse circulaire" rapporte le Danmarks Borgcenter, "avec l'utilisation des méthodes archéologiques modernes, les scientifiques et archéologues vont enquêter sur l'utilisation des forteresses, leur organisation, en combien de temps elles étaient bâties, leur âge et quel environnement, paysage ou géographie elles intégraient."

Jusqu'à présent, on sait que cette forteresse circulaire massive avait un diamètre de 142 mètres avec des palissades hautes de 7 mètres et qu'elle avait subi un incendie à l'une de ses portes.

Søren Sindbæk de l'Université Aarhus et Nanna Holm du Danmarks Borgcenter font partis des scientifiques qui travaillent sur le site (photo: Museum Sydøstdanmark)



Etait-ce Harald à la Dent Bleue ?

Le projet de trois ans, mené conjointement par le Museum Sydøstdanmark et l'Université Aarhus, devrait apporter des informations beaucoup plus intéressantes sur cette forteresse, comme la raison pour laquelle les Vikings l'utilisaient et si le légendaire roi danois Harald à la Dent Bleue était son constructeur.

Le Danmarks Borgcenter travaille sur la préparation du projet qui permettra au public de suivre les fouilles de la forteresse au fur et à mesure de leur progression. Il y aura une terrasse d'observation qui devrait ouvrir à partir de juillet 2016.

"Les forteresses circulaires de la période Viking ont joué un rôle vital dans l'empire Danois au cours des 9ème et 10ème siècle" écrit le Danmarks Borgcenter, "Le Danemark tente de l'inscrire au Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Les cinq forteresses circulaires sont pratiquement identiques et ont dû être construites par un même personnage puissant. Mais, en dépit de leur taille impressionnante, elles manquent de descriptions dans les sources historiques".

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12.10.2015

L'impression 3D fait revivre la musique de l'Âge du Bronze

Billy Ó Foghlú, de l'Université National Australienne (ANU), a découvert qu'un artéfact devait être l'embouchure d'une corne de l'âge du fer et non, comme on le supposait auparavant, un fer de lance.

Billy Ó Foghlú jouant de la corne irlandaise préhistorique (vidéo en fin d'article)

Lorsque Ó Foghlú a utilisé une réplique de l'artéfact comme embouchure, l'ancienne corne irlandaise a rendu un ton beaucoup plus riche et velouté. "L'instrument est soudain revenu à la vie" a rapporté l'étudiant, "ces cornes n'étaient pas seulement des cornes de chasse. Elles ont été construites avec précision et réparées; elles étaient jouées pendant des heures. La musique avait clairement un rôle important dans la culture."

Des cornes de l'âge du fer et de l'âge du bronze ont été retrouvées à travers toute l'Europe, et spécialement en Scandinavie. Cependant en Irlande, le manque d'embouchures suggéraient que la scène musicale irlandaise traversait une période sombre de la musique.

Mr Ó Foghlú était convaincu que les embouchures avaient existé en Irlande, et il était intrigué par les fers de lance coniques de Navan. Bien qu'il n'ait pu avoir accès à l'artéfact en bronze original, Mr Ó Foghlú a relevé les mesures exactes pour reproduire une réplique en utilisant l'impression 3D; puis il l'a testé avec avec sa propre corne.

La réplique 3D (au centre) du "fer de lance" (à gauche) et l'embouchure d'une trompette moderne (à droite) Photo: Stuart Hay, ANU

Le rajout d'une embouchure devait donner un plus grand confort et un meilleur contrôle aux anciens joueurs de corne.
Pourtant, peu d'embouchures ont été retrouvées. Leur pénurie peut s'expliquer par le fait que les instruments devaient être rituellement démontés et déposés comme offrandes lorsque leur propriétaire décédait, suppose Mr Ó Foghlú.

"Un certain nombre d'instruments ont été retrouvés enfouis dans des tourbières. Le meurtre rituel de l'instrument et son dépôt dans un site funéraire montre toute son importance dans cette culture", ajoute-t-il, "Toutankhamon avait aussi des trompettes enterrées avec lui en Egypte. Des cornes contemporaines ont aussi été enterrées en Scandinavie, en Ecosse et en Europe continentale: toutes cependant comprenaient leur embouchure".


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12.07.2015

La mémoire collective des Aborigènes remonte à plus de 7000 ans !

MAJ 17/12/16
La société Aborigène a gardé en mémoire les côtes australiennes telles qu'elles étaient il y a plus de 7000 ans. C'est ce que conclu le professeur de géographie Patrick Nunn de l'Université Sunshine Coast en Australie.

La mémoire collective des Aborigènes remonte à plus de 7000 ans !
Carte de l'Australie montrant les lieux de chaque histoire Aborigène qui ont l'objet de l'étude.

L'étude s'est intéressée aux histoires aborigènes dans 21 lieux tout autour de la côte australienne (Aboriginal Memories of Inundation of the Australian Coast Dating from More than 7000 Years Ago). Chacune d'entre elles décrivait un temps ou la mer était beaucoup plus basse qu'aujourd'hui.

Selon le professeur Nunn, les niveaux actuels de la mer en Australie ont été atteints il y a 7000 ans et les histoires parlant des côtes s'étirant plus loin dans la mer remontent donc avant cette période.


Les histoires rapportent des changements

"Ces histoires parlent d'un temps où la mer commençait à arriver sur les terres et à les recouvrir, et des changements que cela a provoqué sur la façon dont ils vivaient (les changements dans le paysage, l'écosystème et les perturbations que cela a causé dans leur société)" explique Nunn, "il est important de noter que ce n'est pas qu'une histoire qui décrit ce processus. Il y a de nombreuses histoires, toutes sont cohérentes dans leur récit, à travers les 21 sites tout autour des côtes australiennes".

Le professeur Nunn a rapporté s'être intéressé à la façon dont les histoires peuvent parfois rencontrer la science lorsqu'il était en poste à l'Université du Pacifique sud dans les îles fidji.

Il a expliqué que les souvenirs véhiculés par les histoires des Aborigènes d'Australie qu'il a étudié semblent n'avoir aucune correspondance dans aucune autre culture. "Tout ce qui remonte à plusieurs milliers d'années, presque 10000 ans dans certains cas, est tout à fait exceptionnel" dit-il, "c'est une remarquable période de temps quand on considère notre propre mémoire et ce que nous pouvons nous rappeler, et encore, avec l'aide de livres et autres supports. Je pense que ces histoires ont résisté aussi longtemps en raison de la dureté de l'environnement naturel de l'Australie, ce qui signifie que chaque génération a dû transmettre les connaissances à la génération suivante afin d'assurer sa survie".

Source:
Mise à jour du 17/12/2016:

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12.03.2015

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans

MAJ 17/12/16
Grâce à des graines découvertes dans un ancien pot, les étudiants de l'Université mennonite canadienne ont fait revivre une variété de courge éteinte.

Gete Okosomin
La courge Gete-okosomin squash, bien qu'éteinte, est réapparue grâce à des graines vieilles de 800 ans. Photo: Taylor/Seedkeeping Tumblr.

Les graines, vieilles de 850 ans d'après les tests au radiocarbone, et perdues depuis des générations se sont avérées être encore viables.

C'est au cours d'une fouille archéologique dans le Wisconsin, terre des Premières Nations (peuples autochtones canadiens), que les archéologues ont découvert les semences traditionnelles, oubliées à l'intérieur "d'un récipient en argile grand comme une balle de tennis" rapporte Brian Etkin, coordinateur du Garden of Learning.

Les graines d'un légume disparu retrouvées dans un pot en argile au bout de 800 ans
 Une fouille archéologique dans la réserve Menemonee dans le Wisconsin a mis au jour un pot en argile. Image : igmur.com

Après les avoir cultivées avec soin, les étudiants ont pu faire repousser le légume et l'utiliser pour préparer une fête de la moisson.

Le nom scientifique de cette courge est cucurbita maxima, mais elle a été surnommée Gete Okosomin, ce qui signifie "ancienne grosse courge"en Anishinaabe, une langue amérindienne du Canada.

Les graines ont été trouvées dans la réserve Menominee près de Green Bay, dans le Wisconsin en 2008, et ont été lentement diffusées auprès de différents jardiniers au Canada et aux Etats-Unis.

"Cette courge est représentative d'une tribu d'une grande communauté, et la nourriture est un droit de citoyenneté" a ajouté Etkin.

D'après Owen Taylor qui a réussi à faire pousser la Gete Okosomin en Pennsylvanie cet été "elle est délicieuse avec des notes de melon, une texture terrible, et de la chair abondante. Nous sommes prêts à l'ajouter à notre menu de Thanksgiving."

Merci a Audric pour l'info !

Source:

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Image : igmur.com

12.01.2015

D'anciennes momies égyptiennes embaumées de façon inhabituelle

Une étude s'est intéressée aux momies de la 18ème Dynastie de l'architecte royal Kha et de sa femme Merit, un couple dont on pensait qu'ils avaient fait l'objet d'une momification rapide et bâclée, voire aucune momification, en dépit de leur relative richesse à leur mort.

En effet, leurs organes internes n'avaient pas été retirés et placés dans les vases canopes, comme cela était généralement le cas lors des momifications artificielles sous la 18ème Dynastie royale classique.

Le crâne de Kha a) frontal (ap) et latéral b) [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE] 

Et pourtant, les chercheurs ont découvert que tous les organes internes (le cerveau, les organes thoraciques et abdominaux, les globes oculaires tout comme les muscles oculaires et les nerfs), étaient dans un excellent état de conservation après 3500 ans.

"Les deux individus ont subi une momification de grande qualité, ce qui contredit fondamentalement la précédente étude" rapportent Frank Rühli, Stephen Buckley, Joann Fletcher, Raffaella Bianucci, Michael Habicht, Eleni Vassilika et leurs collègues dans le journal PLOS ONE, "des 'recettes' élucidées, dont les composants ont des propriétés anti-bactériennes et anti-insecticides, ont été utilisées pour le traitement de leur corps".

Découverte par l'égyptologue italien Ernesto Schiaparelli en 1906 sur les falaises entourant l'ancien village de Deir el Medina, la tombe de Kha et Merit est la tombe non royale la plus intacte du Nouvel Empire

Deux grands sarcophages en bois contenant les momies de l'architecte et de sa femme ont été récupérés avec plus de 500 objets. Il y avait entre autre de la nourriture, cinq cercueils emboités, des ensembles complets de vêtements en lin, des sous-vêtements portant des monogrammes et deux des plus anciens exemples connus du Livre des Morts.

Les momies et presque tous leurs biens sont actuellement gardés au Musée Egyptien de Turin en Italie.

Kha était l'architecte en chef de trois rois de la 18ème Dynastie: Amenhotep II (1424-1398 avant JC), Thoutmôsis IV (1398-1388 avant JC) et Amenhotep III (1388-1348 avant JC). Il est mort pour des raisons inconnues dans la cinquantaine ou soixantaine, sous le règne d'Amenhotep III, le grand-père de Toutânkhamon.

Merit est morte à environ 25 ou 35 ans, longtemps avant son mari. Son propre cercueil n'a pas été fini, aussi elle a été enterrée dans le cercueil anthropomorphique de Kha.
Comme elle était beaucoup plus petite que son mari, des toiles de lin portant le monogramme de Kha ont été utilisées pour étoffer l'espace vide et accueillir son cadavre à l'intérieur du grand cercueil.

Le cercueil de Merit, qui est trop grand pour sa taille et qui appartenait à l'origine à son mari [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE]

Les chercheurs ont utilisés l'imagerie à rayon X nouvelle génération et des microanalyses chimiques pour mieux comprendre le type de momification utilisé pour embaumer le couple.
En plus de la présence des organes internes, les rayons X ont révélé que les deux momies étaient richement parées de bijoux, et Kha portait des amulettes funéraires.

Les analyses de petits échantillons des enveloppes extérieures des deux individus a apporté de la lumière sur le procédé de momification. "Ils ont été momifiés avec l'utilisation d'une solution de natron salé, comme l'étaient les individus de lignée royale au cours de la 18ème Dynastie. Mais, contrairement aux personnes riches de la royauté, leurs organes internes n'ont pas été enlevés" explique Stephen Buckley, archéologue chimiste à l'Université de York en Angleterre.

D'après Buckley, la solution salée aurait permis d'éviter l'éviscération, mais le résultat final, quoique raisonnable, montre bien pourquoi le prélèvement des organes, suivi de l'emballage des cavités du corps, était préférable. "Il y a des éléments montrant que la momie de Kha a pu être gonflée par les gaz résultant d'une certaine dégradation corporelle, avant de dégonfler car la dessiccation a eu lieu après le bain au natron." ajoute Buckley.

Il a fait remarqué que la momie de Merit avait des os désarticulés dans les emballages, ce qui était probablement due à une certaine putréfaction des organes internes laissés en place.

Il n'en reste pas moins que la présence d'organes internes rabougris et des corps relativement bien préservés suggèrent que des efforts significatifs ont été faits pour embaumer Kha et Merit.

Dans le lien suivant, vous pourrez voir de nombreuses photos du musée de Turin sur les objets exposés de la tombe de Kha et Merit: Tomb of Kha and Merit

Source:

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11.25.2015

Le mystère médiéval de la tombe des deux enfants enterrés sous la cathédrale de Francfort

La découverte en 1992 d'une double tombe lors de fouilles de la Bartholomaeuskirche, ou Cathédrale Saint-Barthélemy de Francfort, a fait impression sur les historiens.

Deux enfants d'environ 4 ans, l'un habillé et paré de bijoux dans le style de la noblesse mérovingienne, et l'autre incinéré dans une peau d'ours selon la tradition scandinave, avaient été trouvés enterrés dans un seul cercueil sous la cathédrale.

Vingt ans après, les archéologues ont publié les résultats de leurs investigations scientifiques sur les restes et le site d'enfouissement.

Les fouilles dans la cathédrale de Francfort. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Il s'avère que ces deux enfants ont été enterrés entre 700 et 730 après JC dans la résidence d'un prêtre à côté de ce qui était alors une petite église. De plus, il semble que la tombe y fut honorée pendant plus d'un siècle, et que la chapelle construite par le Roi Louis II en 855 était parfaitement alignée avec cette tombe.... alignement sur lequel se basera la cathédrale plus tard...

"Nous ne savons pas exactement pourquoi ils ont été honorés, c'est toute la question" rapporte le professeur Egon Wamers, directeur du Musée Archéologique de Francfort, "on peut supposer qu'ils ont joué un rôle important dans cette classe aristocratique à Francfort... Nous connaissons un certain nombre de ces 'Adelsheiligen' (saints nobles) au début du Moyen Âge. Instruits, les gens de haute classe avaient un accès plus facile au statut de sainteté".

Des habits délicats ont été trouvés sur le corps de la fille, dont une tunique et un châle. Elle portait aussi des bijoux en or, argent, bronze et des pierres précieuses, dont une boucle d'oreille et un anneau, et enfin un brassard, un collier et des broches. Tout cela indique un statut élevé.

 Ces anneaux en filigrane ornaient ses doigts. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
 Au début des fouilles, les archéologues n'avaient pas réalisé que ces cendres étaient celles d'un enfant de quatre ans, accompagnées de griffes d'ours et autres ossements d'animaux. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt
Le collier de la fille révèle des influences scandinaves. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

Les restes de l'enfant incinéré, mélangés avec les ossements d'un ours, ainsi que le collier de la fille copiant une amulette scandinave, sont une preuve supplémentaire de la relation étroite entre les tribus germaniques et celles du nord de l'Europe qui s'était développée le siècle précédent.

La combinaison d'éléments païens et chrétiens dans la tombe est un rappel de la lente propagation du christianisme en Allemagne.

A peine quelques années plus tard, dans une lettre écrite en 738 après JC, le Pape Grégoire III se plaint des pratiques païennes des tribus de Hesse et de Thuringe. "Cela pouvait être deux enfants de deux traditions culturelles différentes qui furent promis l'un à l'autre en mariage" suppose Wamers.

 En rouge sur le plan, le lieu où se situe la tombe dans la cathédrale. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt


Une croix en or garnie ornant le linceul des enfants indique que l'enterrement fut chrétien. Avec la présence d'anciens rites païens allemands, la tombe reflète une époque où la région inférieure du Rhin a fait l'objet d'une transition religieuse. Photo: Archäologisches Museum Frankfurt

La situation stratégique de Francfort

Alors connue sous le nom de Franconofurd, la ville "avait déjà été détenue par les Romains et d'autres comme un précieux emplacement stratégique" avant les rois mérovingiens des Francs, explique Wamers.

Située sur une colline et à la rencontre de deux importantes routes commerciales, nord-sud et est-ouest, Franconofurd était la capitale d'une région collectant des taxes, une tête de pont pour l'expansion des Francs vers l'est, et un site où les rois itinérants des Francs installaient leur cour lorsqu'ils voyageaient dans la région. 

"C'était continuellement en cours de construction ou en reconstruction. Il y avait des bâtiments en pierres de grandes qualité, une église, un grand centre administratif, des fermes éloignées et des villages de pêche" ajoute Wamers, "En 794 après JC, lorsque Charlemagne y tint son grand synode, c'était suffisamment bien équipé pour l'ensemble de sa cour".


Quant aux deux enfants, ils sont les premiers restes humains jamais trouvés dans cette ville, avant cet évènement bien documenté. Et les détails sur la vie à Francfort restent en grande partie un mystère...

Relecture par Marion Juglin
Sources:

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11.21.2015

Les hommes et les abeilles, une histoire qui a plus de 9000 ans !

On a longtemps soupçonné que les hommes avaient commencé à travailler avec les abeilles il y a des milliers d'années. Cependant, mise à part quelques dessins égyptiens et un peu d'art rupestre dépeignant une apiculture ancienne, il n'y avait aucune preuve tangible sur notre longue et étroite relation avec les abeilles.... jusqu'à ce jour...

(Image credit: Eric Tourneret - www.lesroutesdumiel.com)

Des chercheurs de l'université de Bristol en Angleterre ont analysé les poteries de plus de 6400 récipients préhistoriques; ils ont trouvé des preuves d'anciens agriculteurs, dans ce qui est aujourd'hui la Turquie, qui avaient utilisé de la cire d'abeille en 7000 avant l'Ere Commune.


Il se pourrait que l'agriculture ait ouvert la voie à l'expansion des colonies d'abeilles.

Avec l'effondrement de nombreuses colonies d'abeilles tout autour du monde, comprendre la relation entre les hommes, l'agriculture et les abeilles, est plus important que jamais. "Maintenant, nous savons  que la cire d'abeille a été utilisée continuellement depuis le septième millénaire avant l'Ere Commune, probablement comme partie intégrante de différents outils, dans des rituels, des cosmétiques, en médecine, comme combustible ou encore pour réaliser des récipients étanches", rapporte l'un des chercheurs, Alfonso Alday.

De précédentes recherches avaient identifié des restes de cire dans de grands récipients qui auraient été d'anciennes ruches.

Le produit, récupéré sur des nids d'abeilles, a été ciblé par l'étude pas uniquement pour ses variétés d’utilisation, mais parce que ses lipides sont très résistants à la dégradation. En effet, des traces de cire d'abeille peuvent être trouvées sur des sites archéologiques après des milliers d'années.

En cherchant des traces de cire d'abeille dans une série de poteries de différentes régions et de différentes époques, l'équipe a pu recréer une chronologie approximative de l'utilisation de la cire d'abeille à travers l'Europe, l'est de l'Asie et le nord de l'Afrique.

Après sa première utilisation en Turquie, en Anatolie, l'utilisation de la cire d'abeille semble s'être répandue vers le nord-ouest, comme on le voit dans des poteries Méditerranéennes, environ 1500 ans plus tard vers 5000 avant l'Ere Commune. On la retrouve souvent mélangée avec de la graisse de ruminants.

Ce n'est qu'un peu plus tard que les abeilles seront utilisées en Europe; les chercheurs ont trouvé des traces de cire d'abeille en Grèce datant de 4900 à 4500 avant l'Ere Commune, en Roumanie entre 5500 et 5200 avant l'Ere Commune et en Serbie entre 5300 et 4600 avant l'Ere Commune.

Il y a aussi des traces d'utilisation de ce produit au nord de l'Afrique, en Angleterre, Danemark, Allemagne et Autriche, à peu près à la même époque. Mais l'utilisation la plus prolifique a été faite par les fermiers de la Péninsule Balkanique, avec la plupart des poteries contenant des traces de cire d'abeille et datées entre 5800 et 3000 avant l'Ere Commune.

Ce qui est intéressant, c'est que cette chronologie suggèrerait que l'expansion de l'agriculture moderne, qui comprend le défrichement des forêts pour le pâturage, a ouvert la voie à l'extension de l'habitat des colonies d'abeille. Comme l'explique l'équipe: "L'ouverture des forêts pour gagner des terres et des pâturages a favorisé le développement des paysages dans lesquels les fleurs et buissons apportaient un environnement adapté pour les abeilles. En un certain sens, les abeilles poursuivaient l'agriculture, étendant leur habitat au fur et à mesure de l'extension des terres agricoles."

L'équipe recherche encore des traces de résidu de cire au nord de l'Ecosse et en Scandinavie au nord du Danemark, mais ils supposent que ces régions se situent au-dessus de la limite où les ruches peuvent survivre...

Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
Source:

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11.19.2015

Des structures en pierre découvertes dans les Carpates

Une telle découverte était inattendue car les archéologues étudient le site archéologique de Maszkowice depuis le début du vingtième siècle. Les fouilles ont permis de mettre au jour principalement les restes d'une implantation habitée de 1000 à 50 avant JC.

Les archéologues de l'université Jagiellonian, menés par le DR Marcin S. Przybyla, sont arrivés à Maszkowice en 2010.

Des mesures faites à l'endroit où de grands blocs de pierre du mur extérieur ont basculé et glissé vers le bas de la pente.Photo by M.S. Przybyła.

Sous les restes du village de l'âge du bronze tardif et de l'âge du fer, ce fut la surprise. Il s'est avéré qu'il y avait des restes d'une implantation plus ancienne d'au moins 500 ans.

"Ses habitants n'étaient pas des autochtones, vivant en Petite-Pologne depuis la fin de l'âge de pierre, mais un petit groupe d'une douzaine de personnes venant du sud, aujourd'hui la Hongrie" rapporte le Dr Przybył.

D'autres sites archéologiques, de ce que l'on appelle la culture Otomani, ont été découverts dans les Carpates polonaises. Le site le plus connu est le village fortifié de Trzcinica près de Jaslo, mais il est très différent de celui découvert à Maszkowice.

Dessins pour documenter les grands blocs de pierre formant la face extérieure du mur. Photo by M.S. Przybyła

A l'époque, les remblais n'étaient pas faits de pierres, mais de terre et de bois. "Dans l'ensemble de l'Europe Centrale, il y a seulement une dizaine de sites aussi anciens avec des fortifications en pierre plus ou moins bien conservées" ajoute l'archéologue, "A cette époque, l'utilisation de pierres comme matériau de construction était typique des zones Méditerranéennes. Dans les régions tempérées d'Europe jusqu'au Moyen Âge, les fortifications étaient faites de bois et d'argile".

Les scientifiques ont été surpris par la taille de la structure réalisée par les bâtisseurs préhistoriques. Le sommet de la colline a été aplati, créant un plateau de 0.5 hectare. Des tonnes d'argile provenant de la colline ont servi à la construction d'une terrasse sur les versants est et nord, ce qui a permis d'agrandir la zone d'habitat.

Le mur est fait de grands blocs de pierre en grès d'un demi-mètre assemblés avec de l'argile. "D'après des recherches géophysiques, nous savons que le mur faisait environ 120 à 140 mètres de long, entourant tout le village depuis l'est et le nord. Sans aucun doute, en plus de servir de mur de soutènement, il entravait également l'accès à de potentiels agresseurs." ajoute le Dr. Przybyła.

La découverte de la face externe du mur de soutènement a fait grande impression sur les archéologues. Contrairement à la paroi intérieure, cela n'a pas été fait en blocs de grès aux formes irrégulières, mais avec des blocs de pavage, atteignant souvent un mètre de long. Certains d'entre eux ont une forme régulière d'hexagone. A ce jour, 4 à 5 couches de pierres étroitement adjacentes sont conservées.


Vue de l'endroit où ont lieu les fouilles archéologiques sur la Colline de Zyndram. En arrière-plan,vue de Łącko. Il est facile de voir l'aplatissement artificiel du sommet de la colline . Photo by A. Maślak.

D'après la hauteur de la terrasse et le nombre de pierres qui sont tombées du mur, la hauteur originelle de la façade de la fortification devait atteindre 2.7m.

Sur le versant, à environ 5m en face du mur, la structure de défense a été renforcée par une tranchée étroite d'environ 1.5m de profondeur.

La chance a souri aux archéologues qui ont pu mettre au jour les restes de la porte d'entrée. Elle a une forme étroite, avec un corridor de 1.5m, traversant le mur et menant à travers le remblai d'argile jusqu'à l'intérieur de l'enceinte. Les murs de ce passage ont été renforcés avec de grandes pierres en grès "ancrées" dans les couches de pierres plus basses, formant un mur  de soutènement.

Les archéologues estiment que l'âge de l'enceinte remonte entre 1750 et 1690 avant JC d'après des analyses au radiocarbone (sur des restes organiques accompagnant les structures).

D'après le Dr Przybyła, en raison de la taille de l'ensemble de la structure et des blocs de pierre utilisés pour sa construction, c'est un chef d’œuvre qui se rapproche plus de ce que l'on trouve dans les civilisations de l'âge du bronze en Méditerranée que dans les traditions des cultures d'Europe Centrale et de l'Ouest.

Les archéologues pensent qu'il est possible que le savoir-faire utilisé vienne donc de là. "L'origine de ces contacts d'au moins une partie des habitants préhistoriques de la Colline de Zyndram était déjà suggérée lors de la découverte d'un fragment d'une figurine stylisée, appelée "l'idole au violon". De telles statuettes étaient produites en grande quantités en Grèce Mycénienne et dans le nord des Balkans" a ajouté  le Dr Przybyła .

Il pense que les découvertes de cette expédition sont aussi importantes pour la popularisation de l'archéologie polonaise. En effet, les chercheurs estiment que le problème principal lorsque l'on parle d'archéologie dans la région est le fait que les traces d'anciennes implantations sont souvent difficiles à voir.
Or ici, à Maszkowice , cela est différent: "Nous pouvons situer l'emplacement des maisons, montrer la taille de la palissade en bois... Sur la Colline de Zyndram les fortifications existent encore: le mur et la porte de l'âge du bronze sont toujours là. Leurs fonctions sont claires et ne demandent pas d'explications supplémentaires pour les touristes et résidents locaux"

Les archéologues ont sécurisé et ré-enterré les restes découverts de l'enceinte. De nouvelles fouilles sont prévues l'année prochaine.

Relecture par Mario Juglin

Source:

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