9.18.2019

Des crânes trophées suggèrent des conflits régionaux au moment de l’effondrement énigmatique de la civilisation maya

Des crânes humains décharnés et peints, destinés à être portés autour du cou comme des pendentifs, ont été retrouvés enterrés avec un guerrier; c'était il y a plus de mille ans à Pacbitun, une ville maya.

Ils représentaient probablement des symboles macabres de la puissance militaire: des trophées de guerre fabriqués à partir de têtes d’ennemis vaincus.

Les deux crânes ressemblent aux représentations de crânes de trophées portés par des soldats victorieux dans des sculptures en pierre et sur des vases en céramique peints provenant d'autres sites mayas.

Fragment du crâne trophée de Pacbitun. Dessins de Christophe Helmke; Laserscan model by Jesse Pruitt, CC BY-ND 

Les trous percés ont probablement contenu des plumes, des lanières de cuir ou les deux. D'autres trous servaient à ancrer les mâchoires en place et à suspendre le crâne autour du cou du guerrier, tandis que le dos était scié pour que les crânes reposent à plat sur la poitrine du porteur. Des taches de peinture rouge décorent l'une des mâchoires.


L'écriture glyphique gravée comprend, selon Christophe Helmke, expert en écriture maya, le premier exemple connu du terme maya pour «crâne trophée».



Que peuvent nous dire ces crânes (à partir de là où ils ont été trouvés et d'où ils proviennent) sur la fin du puissant système politique maya qui a prospéré pendant des siècles et qui couvrait le sud-est du Mexique, tout le Guatemala et le Belize, ainsi qu'une partie du Honduras et du Salvador ?

Les chercheurs les ont considérés comme des indices pour comprendre cette période tumultueuse.

Le vaste empire maya s'est développé à travers l'Amérique Centrale, avec les premières grandes villes apparues entre 750 et 500 avant JC. Mais au début du huitième siècle dans les basses terres du sud du Guatemala, du Belize et du Honduras, les habitants ont abandonné les grandes villes mayas de la région.


Les archéologues sont fascinés par le mystère de ce qu'ils appellent "l'effondrement" de ce puissant empire.


De précédentes études s'étaient concentrées sur l'identification d'une seule cause de l'effondrement. Cela aurait-il pu être une dégradation de l’environnement résultant de la demande croissante de villes surpeuplées? Des guerres? Une perte de confiance dans les leaders? La sécheresse?

Tous ces événements ont certes eu lieu, mais rien en soi n'explique pleinement ce que les chercheurs savent sur l'effondrement qui a progressivement balayé le paysage pendant un siècle et demi. Aujourd'hui, les archéologues reconnaissent la complexité de ce qui s'est passé.

Il est clair que la violence et la guerre ont contribué à la disparition de certaines villes des plaines du sud, comme en témoignent les fortifications construites rapidement, identifiées par des relevés aériens au LiDAR sur plusieurs sites.

Les crânes trophées, combinés à une liste de plus en plus longue de découvertes éparses provenant d'autres sites au Belize, au Honduras et au Mexique, fournissent des preuves intrigantes du fait que le conflit aurait pu être de nature civile, opposant les puissances montantes du nord aux dynasties bien établies du sud.


Retrouver le contexte social des crânes


Les récipients en céramique découverts aux côtés du guerrier (ou guerrière, les os étant trop fragmentaires pour déterminer avec certitude le sexe) de Pacbitun et son crâne trophée remontent au 8ème ou 9ème siècle soit juste avant l'abandon du site

Au cours de cette période, Pacbitun et d'autres villes mayas des basses terres du sud commençaient à décliner, tandis que les centres politiques mayas du nord, dans l'actuel Yucatan (Mexique), dominaient.

Morceaux du crâne trophée de Pakal Na trouvé dans le sud avec un guerrier du nord. Patricia A. McAnany, CC BY-ND 

Mais le timing et la nature exacte de cette transition de pouvoir restent incertains.

Dans beaucoup de ces villes du nord, l'art de cette époque est notoirement militariste, regorgeant de crânes et d'os et montrant souvent des captifs de guerre en train d'être tués et décapités.

À Pakal Na, un autre site situé au sud du Belize, un crâne similaire a été découvert, gravé de feu et d'images d'animaux ressemblant au symbolisme militaire du Nord, suggérant une origine septentrionale du guerrier avec lequel il a été enterré. La présence d'attirail militaire du nord sous la forme de ces crânes peut indiquer une perte de contrôle des dirigeants locaux.


La piste du cacao.


Patricia McAnany, archéologue, a fait valoir que la présence des habitants du Nord dans les vallées fluviales du centre du Belize pourrait être liée au commerce lucratif du cacao, la plante à partir de laquelle le chocolat est fabriqué.

Le cacao était un ingrédient important dans les rituels, et un symbole de richesse et de pouvoir des élites mayas. Or, la géologie du nord du Yucatan rend difficile la culture du cacao à grande échelle, ce qui nécessitait la mise en place d'une source d'approvisionnement fiable provenant d'ailleurs.

Sur le site de Xuenkal, au Mexique, Vera Tiesler et ses collègues ont utilisé des isotopes de strontium pour déterminer l’origine géographique d’un guerrier et de son crâne trophée. Il était originaire du nord, mais le crâne trophée qu'il a ramené, découvert sur sa poitrine, provenait d'un individu qui avait grandi dans le sud.

Cette étude a réuni plusieurs centaines d'archéologues du monde entier, qui ont rassemblé de vastes ensembles de données résumant des décennies de recherches archéologiques.

Ils ont trouvé des preuves de l'exécution d'une famille régnante et de la profanation de sites sacrés et de tombes appartenant à l'élite.

Dans la capitale régionale, Tipan Chen Uitz, à environ 30 km à l’est de Pacbitun, ils ont découvert des restes de plusieurs monuments en pierre taillée qui semblent avoir été volontairement brisés et éparpillés sur le devant de la pyramide cérémonielle principale.


Les crânes trophées et les dynamiques de pouvoir


Les archéologues ne sont pas seulement intéressés par l'identification du moment et des facteurs sociaux et environnementaux associés à l'effondrement, qui varient selon les régions. Ils essayent également de comprendre comment des communautés spécifiques et leurs dirigeants ont réagi aux combinaisons uniques de ces stress auxquels ils ont été confrontés.

Une autre partie du crâne trophée de Pacbitun. Dessin de Shawn Morton, CC BY-ND 

Bien que les preuves fournies par une poignée de crânes trophées ne montrent pas de manière concluante que des sites situés dans certaines parties des basses terres du Sud ont été envahis par des guerriers du nord, elles indiquent au moins le rôle de la violence et, potentiellement, la guerre comme contribuant à la fin de l'ordre politique établi au centre du Belize.

Ces artéfacts macabres ajoutent un élément surprenant à la succession d'événements qui ont abouti à la fin de l'une des cultures les plus riches, les plus sophistiquées et les plus avancées sur le plan scientifique de son époque.

Traduit de l'article original écrit par Gabriel D. Wrobel, Professeur associé d'anthropologie, à l'Université d'Etat du Michigan.

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9.09.2019

Nouveau regard sur les mystérieuses lignes de Nazca au Pérou

Une approche scientifique a été utilisée pour ré-identifier les énormes oiseaux gravés dans les plaines désertiques du sud du Pérou il y a environ 2 000 ans. L'article a été publié dans le Journal of Archaeological Science: Reports.

Les lignes et géoglyphes de Nazca et de Palpa sont situés à quelques 400 kilomètres au sud de Lima au Pérou et constituent un site du Patrimoine Mondial couvrant une superficie d'environ 450 kilomètres carrés.

L'analyse ornithologique de l'équipe a reclassé un colibri précédemment identifié en ermite.. Photo Masaki Eda.

Ils ont été gravés dans le sol entre 400 avant l'ère commune et 1000 de notre ère par un peuple pré-incas. Il y a des lignes, des dessins géométriques, des dessins de plantes et d'animaux. La plupart de ces gravures sont si grandes qu'on ne les perçoit correctement qu'à partir de photographies aériennes.


Identifier ce que représentent les dessins de Nazca est une première étape essentielle vers la découverte de la raison pour laquelle ils ont été dessinés.


Masaki Eda de l'Hokkaido Université Museum, Takeshi Yamasaki de l'Institut Yamashina pour l'Ornithologie, and Masato Sakai de Yamagata University ont appliqué une approche ornithologique pour identifier les 16 géoglyphes d'oiseaux parmi les plus de 2000 dessins présents dans la région.

"Jusqu'à présent, les oiseaux représentés dans ces dessins ont été identifiés sur la base d'impressions générales ou de quelques traits morphologiques présents dans chaque tracé. Nous avons donc noté précisément les formes et les tailles relatives des becs, têtes, cous, corps, ailes, queues et pieds des oiseaux et les avons comparés à ceux des oiseaux modernes au Pérou," explique Eda.

À la suite de cette approche, ils ont reclassé un colibri précédemment identifié (géoglyphe N° PV68A-CF1) en ermite. Le Guano (géoglyphe N° PV68A-GF3) ainsi qu'un oiseau non identifié jusqu'à ce jour (géoglyphe N° PV68-GF1) seraient quant à eux des représentations de pélican.

En raison de son bec long et mince, de ses pattes courtes, de trois doigts dirigés dans la même direction et de sa longue queue avec une section centrale allongée, le colibri précédemment identifié (Geoglyphe n ° PV68A-CF1) est reclassé en ermite. Au Pérou, les queues longues et pointues ne sont présentes que chez les ermites, tandis que les queues des colibris typiques sont fourchues ou en éventail. Dessin: Eda M., Yamasaki T., Sakai M. Journal of Archaeological Science: Reports. June 20, 2019.

D'autres tracés d'oiseaux dont ont pensait que c'était des condors ou des flamants rose n'ont pas les caractéristiques essentielles pour de telles identifications, mais sont trop incompatibles avec les oiseaux péruviens modernes pour justifier une nouvelle classification.

Bien que les oiseaux identifiés existent au Pérou, on les retrouve dans d'autres parties du pays et non dans la région où les dessins ont été faits. Ainsi, l'ermite se trouve dans les forêts des versants orientaux des Andes et dans le nord près de l’Équateur. Les pélicans vivent le long de la côte.

"Le peuple Nazca qui a tracé ces images peut avoir observé des pélicans lors de leur recherche de nourriture sur la côte. Nos découvertes montrent qu'ils ont dessiné des oiseaux exotiques, et non locaux, et cela pourrait être un indice quant à la raison pour laquelle ils les ont dessinés," ajoute Eda.

Selon les chercheurs, de nouvelles comparaisons avec des oiseaux dessinés à peu près au même moment sur de la poterie et avec des restes d’oiseaux extraits des ruines de Nazca pourraient aider à identifier davantage d’oiseaux représentés dans les géoglyphes.

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8.29.2019

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre bière et importaient le vin de Grèce

Les découvertes, publiées dans le journal Plos One, apportent un nouvel éclairage sur la façon dont les habitudes de consommation des boissons de ce peuple variaient en fonction de la classe sociale et des évènements.

L'étude suggère qu'ils ont utilisé des récipients fabriqués localement, mais aussi importés, pour boire du vin grec et de la bière locale. De plus, même si la bière était bue par tout le monde, les guerriers buvaient de la bière de mil tandis que les élites buvaient de la bière d'orge ou de blé.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
Des récipients pour boire, tels que celui-ci, étaient utilisés pas les celtes dans ce qui est  aujourd'huila Bourgogne. (Photo: Württemberg State Museum: P. Frankenstein / H. Zwietasch.)

Les élites avaient tendance à être les principales à boire du vin, mais des preuves suggèrent que les artisans utilisaient aussi le vin pour la cuisine, rapporte l'auteur principal, Philipp Stockhammer de l'Institut Max Plank.

Les archéologues ont longtemps supposé que les anciens celtes, qui vivaient en Europe il y a plus de 2 000 ans, importaient du vin et des céramiques méditerranéens pour imiter les grecs. Mais les celtes avaient leur propre coutumes concernant la boisson.

Les grecs, qui pensaient que la bière étaient pour ceux qui étaient peu cultivés, auraient été consternés de découvrir, à l’instar de cette étude, que les celtes buvaient de la bière dans des vases en céramique raffinés venant de Grèce.

De plus, des recherches antérieures ont révélé que les premières femmes celtes avaient un pouvoir social et buvaient au grand air avec les hommes.

Mais comment les scientifiques ont-ils pu déterminer si les celtes copiaient grossièrement les coutumes grecques ou bien s'ils utilisaient du vin et de la céramique grecs pour leurs propres pratiques culturelles ?


Elites, artisans ou guerriers: qui buvaient quoi et où ?


Les chercheurs ont analysé chimiquement les résidus organiques trouvés sur 99 fragments de céramique et remontant aux alentours de 500 avant JC. Ces pièces provenaient de l'ancien site fortifié Mont Lassois à Vix en Bourgogne. Ils ont étudié les fragments de récipients en terre cuite provenant de quatre endroits du site.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
L'étude a été menée sur l'ancienne implantation de Mont Lassois à Vix. (Photo: Victor S. Brigola)

En comparant les analyses des résidus avec le type de récipient et l'endroit où il a été trouvé, les chercheurs on pu commencer à comprendre la signification sociale donnée à l'alcool dans différentes parties de la société celte. Pour Rachel Popelka-Filcoff, archéochimiste à l'Université Finders: "Ce type d’analyse vous permet de commencer à déduire le contexte culturel: on perçoit la différence entre la boisson dans un contexte rituel et le fait de rester à la maison boire une bière."

Les récipients de poterie grecque de luxe étaient concentrés sur le plateau de la colline où vivaient les élites. On a découvert que ces marchandises étrangères contenaient du vin, mais aussi de la bière épicée avec des résines.

La poterie locale a également été utilisée par les élites, mais il a été découvert qu'elle ne contenait que des résidus de bière, probablement d'orge ou de froment.

Les artisans, qui vivaient probablement dans la partie inférieure du site, semblaient ne stocker le vin que dans des récipients de cuisson. "À mon avis, une explication probable est qu'ils ont cuit quelque chose comme ce qui pourrait être l'ancêtre du bœuf bourguignon" suppose le professeur Stockhammer.

A l'entrée de l'implantation, où des gardes armés on dû boire, il n'a pas été trouvé de trace de vin dans les récipients pour boisson. Ils contenaient plutôt des résidus de bière de millet, une bière différente de celle qui était bue par les élites.

Le seul endroit où du vin a été trouvé dans des récipients à boire fabriqués localement était à l'extérieur de la colonie, près d'un site religieux. Le vin sur ce site peut avoir été donné en offrande religieuse.


La science moderne a-t-elle hérité du snobisme de la Grèce antique ?


On pensait auparavant que les anciens celtes n'étaient pas activement impliqués dans le choix de ce qu'ils rapportaient du monde méditerranéen à leur culture, a déclaré Bettina Arnold de l'Université du Wisconsin-Milwaukee, experte en culture celte qui n'a pas participé à l'étude: "Cela découle d’une manière de voir les choses centrée sur la Méditerranée, selon laquelle les barbares [les anciens celtes] avaient une façon plus primitive de participer à des activités que les grecs considéraient comme essentielles à leur civilisation".

Bien que les anciens celtes avaient une structure sociétale très complexe, ils n'étaient pas encore alphabétisés. Du coup, les scientifiques modernes ont privilégié les points de vue et les observations d'autres sociétés alphabètes de l'âge du bronze, telles que les grecs. "Notre société moderne privilégiera invariablement les documents par rapport à toute autre source de preuve," ajoute Arnold.

Elle ajoute que l'opinion selon laquelle les celtes étaient primitifs provenait de l'écriture d'auteurs grecs célèbres comme Hérodote ou Strabon, auxquels la recherche moderne aurait accordé trop d'importance: "ces gens n'étaient pas ethnographes, ni historiens, au sens où nous l'entendons aujourd'hui".


Comment s'enivraient les celtes ?


Dans l'ancienne Grèce, l'élite masculine buvait du vin lors des "symposiums", ces rassemblements interdis aux femmes respectables.

Si les élites celtes essayaient d'imiter les grecs, ils auraient dû rejeter la bière et exclure les femmes des festins, dit Stockhammer, "Une des différences majeures en ce qui concerne les fêtes grecques était que les femmes honorables n'avaient jamais la possibilité d'assister à un symposium. Les femmes celtes avaient évidemment le pouvoir d'assister à la plupart des fêtes représentatives".
 
Et l'attirail de boisson trouvé sur les lieux de sépulture des femmes suggère qu'elles étaient des buveuses aguerries.

L'un des plus grand récipient en bronze utilisé pour mélanger le vin, haut de 1.6 mètre, a été découvert dans la tombe élaborée d'une femme sur ce même site, confirmant que vin et femme allaient ensemble dans cette société.

Ce cratère géant en bronze utilisé pour mélangé le vin a été trouvé dans la tombe d'une femme sur le site du Mont Lassois. (Photo - Flickr: Karsten Wentink)

"L’élite celte tenait à boire du vin dans des poteries grecques comme les grecs, mais seulement à l'occasion. Le plus souvent, ils semblent avoir apprécié les bières locales dans les récipients importés, sans tenir compte de ce que les grecs auraient pu penser." ajoute Stockhammer.


Quel goût avaient donc le vin et la bière de cette époque ?


Les anciens celtes avaient une bière très similaire à ce que l'on a de nos jours, d'après le professeur Stockhammer. Cependant, une grande partie de la bière était pauvre en alcool et utilisée pour l'hydratation quotidienne. "Si vous vivez dans une société où vous n’avez pas accès à de l’eau salubre, la meilleure chose à faire est de boire de la bière, qui a un fort impact nutritionnel," explique-t-il, "mais j'imagine que les anciens celtes étaient suffisamment intelligents pour brasser différentes sortes de bières. Nous savons déjà qu'ils utilisaient différents types de céréales. Alors pourquoi ne pas produire différents type de bière ? Une pour faire la fête et une pour le quotidien. En ce qui concerne le vin, nous ne savons pas si les anciens celtes le pimentaient ou le diluaient," dit le professeur Stockhammer, "le vin n'avait pas le goût élégant auquel nous sommes habitués. Mais il avait pour objectif de vous enivrer."



Merci à Audric pour l'info ! 

Source:

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8.21.2019

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans

Des chercheurs ont découvert qu'un tertre funéraire, près de Bordeaux, a été réutilisé pendant près de 2000 ans. Pourtant, ce qui a attiré les gens vers cette butte pendant deux millénaires reste une énigme.

Nommé le Tumulus des Sables, il avait été découvert par hasard en 2006, lorsque des écoliers étaient tombés sur des restes humains dans un jardin d'enfants.

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans
Photo: Patrice Courtaud, Université de Bordeaux

Hannah James, doctorante à l'Université Nationale Australienne (ANU), rapporte que l'on avait tout d'abord supposé que le site avait été utilisé uniquement par la Culture Campaniforme, l'une des premières cultures à se répandre en Europe: "Nous savons maintenant que des gens revenaient sur ce site et y enterraient leur corps, et ce, depuis le néolithique jusqu'à l'âge du fer. Nous examinons des restes datant d’environ 3600 ans avant notre ère, jusqu’à environ 1250 ans avant notre ère."


C'est inhabituel, car ce site n'est pas vraiment apparent ni prestigieux.


C'est un tertre d'environ 50cm de profondeur. Ce n'est pas une colline ou un endroit facilement remarquable, il y a donc quelque chose d'autre sur ce site qui a amené les gens à revenir et à l'utiliser.

A l'aide de la datation au radiocarbone et en analysant quatre isotopes différents, l'équipe a pu rassembler plus d'informations sur les individus enterrés en ce lieu. "Le carbone et l'azote nous disent quel type de nourriture ils mangeaient: curieusement, cela provenait des terres. Ils ne semblaient pas chasser ou récolter près de la rivière voisine ou pêcher dans l’océan, situé à 10 km. Cela n'a pas changé au cours du temps"

Les éléments découverts montrent que l'un des individus était né dans un climat beaucoup plus froid, comme la chaîne des Pyrénées. On ne sait pas si cette personne a migré dans la région du Tumulus des Sables ou si son squelette entier, ou une seule dent, a été ramené et déposé là.


Des restes minuscules compliquant l'identification des ossements


D'après James, tous les autres "ont une signature locale. Nous avons trouvé beaucoup de dents de jeunes enfants, ainsi que des dents sans racines complètes, ce qui signifie que la personne est morte pendant son enfance, alors que la dent était encore en formation"

Les archéologues ont aussi trouvé un mélange de métal, de poterie et d'os d'animaux sur le site, ce qui a rendu difficile l'identification des restes humains.

"Tous les restes de squelette sont vraiment mélangés, et nous avons affaire à de minuscules fragments d'os" ajoute James, "nous avons analysé la même dent à chaque fois, pour être sûr que nous avions affaire à des personnes différentes. Mais le nombre réel de personnes enterrées ici pourrait être beaucoup plus important".




Source:
Physorg: "Mysterious ancient burial mound used for 2,000 years"

8.07.2019

Des relevés aériens au laser ont permis d'identifier des vestiges archéologiques à Cordoue, en Espagne.

Antonio Monterroso Checa, de l'Université de Cordoue, a utilisé les données d'une étude menée avec un LiDAR affrété par l'Instituto Geográfico Nacional en 2016 pour révéler les caractéristiques d'une ville ibérique et romaine.

L'ancienne géomorphologie de Cordoue. Image: Antonio Monterroso-Checa

Le LiDAR est une méthode de mesure qui calcule la distance d'une cible en l'illuminant avec une lumière laser pulsée puis en mesurant les impulsions réfléchies avec un capteur. Les différences de temps de retour du laser et les longueurs d'onde peuvent ensuite être utilisées pour créer des représentations numériques en 3D de la cible.

Antonio Monterroso Checa a pu recréer numériquement la géomorphologie de la zone où Cordoue se situait avant d'être recouverte de bâtiments.


Les données ont montré que la cité ibérique, et plus tard les romains, ont profité des caractéristiques du paysage pour construire leurs colonies.


Les premiers étaient situés sur une colline, qui s'appelle aujourd'hui la colline de Los Quemados, alors que les romains ont construit sur le côté de la colline moins raide.

Les images ont aussi révélé comment ces deux implantations se trouvaient près de l'ancien lit du fleuve Guadalquivir qui a depuis changé d'emplacement.

Cette étude n'est que la première partie d’un éventail beaucoup plus vaste de recherches menées par Antonio Monterroso sur la province de Cordoue.

Il étudie actuellement les données LiDAR de l'IGN autour du site historique de Medina Azahara et de ses environs. Le but de ce travail est de continuer à découvrir de nouvelles informations sur le patrimoine mondial de la ville historique de Cordoue.


Source:
  • Heritage Daily: "Aerial laser surveys have identified the archaeological remains of ancient cities in Cordoba, Spain."

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7.22.2019

Il y a 2500 ans, les origines de la consommation du cannabis

Le cannabis est cultivé comme plante oléagineuse et à fibres depuis des millénaires en Asie de l'Est. On en sait cependant peu sur son utilisation ancienne et sur la culture éventuelle de la plante pour ses propriétés psychoactives et médicinales.

Bien qu’il s’agisse de l’une des substances psychoactives les plus largement utilisées au monde, il existe peu d'éléments archéologiques ou historiques sur son utilisation dans le monde antique.

Il y a 2500 ans, les origines de la consommation du cannabis
Le brûleur rempli de pierres. Photo: Xinhua Wu

La récente étude, publiée dans le journal Science Advances, a identifié des composés psychoactifs préservés dans dans des brûleurs d'encens funéraires vieux de 2500 ans, dans le cimetière de Jirzankal à l'est du massif de Pamir.

 Les chercheurs de l'Institut Max Planck, de l'Académie Chinoise des Sciences et de l'Académie Chinoise des Sciences Sociales ont montré que les gens sélectionnaient des plantes avec des niveaux plus élevés en THC et les brûlaient dans le cadre de rituels mortuaires.

Le cannabis est cultivé dans l'est de l'Asie pour ses graines oléagineuses et ses fibres depuis au moins 4000 avant JC. Cependant, les variétés de cannabis cultivées à l'époque, ainsi que la plupart des populations sauvages, avaient de faibles niveaux de THC et autres composés cannabinoïdes ayant des propriétés psychoactives.


L'endroit et l'époque où des variétés spécifiques de la plante présentant des niveaux plus élevés de ces composés ont été et utilisées pour la première fois par l'homme, sont longtemps restés un mystère.


De nombreux historiens ont placé l'origine de la consommation du cannabis dans les anciennes steppes d'Asie Centrale, mais ces arguments reposent uniquement sur le passage d'un seul texte ancien de la fin du premier millénaire avant notre ère, écrit pas Hérodote (dont on notera au passage qu'une récente découverte a confirmé ses observations dans un autre domaine: "La découverte d'une épave égyptienne prouve que l'historien grec Hérodote avait raison il y a près de 2500 ans")

Les archéologues cherchent donc depuis longtemps à identifier des preuves concrètes de l'usage du cannabis en Eurasie, mais à ce jour, il existe peu d'exemples fiables, bien identifiés et bien datés d'usages anciens du cannabis.

Il y a 2500 ans, les origines de la consommation du cannabis
De denses parcelles de cannabis sauvage poussent sur les contreforts montagneux de l’Eurasie, du Caucase à l’Asie de l’Est; ces plantes ont été photographiées en croissance dans les montagnes Tian Shan du Kazakhstan. Photo: Robert Spengler

Dans cette étude, les chercheurs ont mis au jour la plus ancienne consommation de cannabis lorsqu'ils ont cherché à identifier la fonction d'anciens brûleurs en bois découverts par des archéologues de l'Académie chinoise des sciences sociales.

Les brûleurs ont été trouvés dans des tombes vieille de 2500 ans dans la chaîne de montagnes du Pamir.


L'équipe de recherche internationale a utilisé la méthode de la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse pour identifier les composants préservés dans les brûleurs.


A leur surprise, la signature chimique des composés isolés correspondait exactement à celle du cannabis. De plus, la signature montrait un taux de THC plus élevé que ce l'on trouve dans le cannabis sauvage.

Les données produites par l'équipe, qui a réunie des archéologues et des scientifiques du laboratoire de Jena, en Allemagne, et Beijing, en Chine, apportent des preuves claires que les peuples anciens des montagnes du Pamir brûlaient des variétés spécifiques de cannabis ayant des niveaux de THC plus élevés.
Il y a 2500 ans, les origines de la consommation du cannabis
Les fouilles de la tombe M12, dans laquelle a été trouvé le brûleur (on l'aperçoit dans la photo dans le cantre droit du cercle. Photo: Xinhua Wu

Ces découvertes corroborent d'autres preuves d'usage ancien du cannabis provenant de tombes plus au nord, dans la région du Xinjiang en Chine et dans les montagnes de l'Altaï en Russie (Voir à ce sujet l'article publié en 2017: "Une tombe vieille de 2 500 ans révèle un usage ancien du cannabis").

Comme le note Nicole Boivin, directrice à l'Institut Max Planck pour les Sciences de l'Histoire Humaine: "Les découvertes confirment l'idée que le cannabis a d'abord été utilisé pour ses propriétés psychoactives dans les régions montagneuses de l'est de l'Asie Centrale, se répandant ensuite dans d'autres régions du monde"


Le cannabis s'est probablement répandu au cours d'échanges le long de l'ancienne Route de la Soie.


Les résidus contenant du THC ont été extraits de brûleurs d'un cimetière connu sous le nom de Jirzankal dans les montagnes reculées du Pamir.

Certains des squelettes découverts sur le site, dans l'ouest de la Chine moderne, ont des caractéristiques qui ressemblent à celles des peuples contemporains plus à l'ouest dans l'Asie Centrale. Les objets trouvés dans les tombes semblent aussi relier cette population avec celles plus à l'ouest dans les contreforts des montagnes de l'Asie intérieure.

De plus, des études des isotopes stables sur les ossements humains du cimetière montrent que toutes les personnes qui y sont enterrées n'ont pas grandi localement.

Ces données correspondent avec la notion selon laquelle les cols d'altitude élevés d'Asie centrale et orientale ont joué un rôle clé dans les premiers échanges transeurasiatiques. En effet, la région du Pamir, si éloignée aujourd’hui, a peut-être chevauché une ancienne route commerciale clé de la première Route de la Soie.


La Route de la soie était à une certaine époque le principal vecteur de propagation culturelle dans le monde antique.


Robert Spengler, archéobotaniste principal pour l'étude, également de l'Institut Max Plack pour la Science de l'Histoire Humaine, explique que: "Les routes d'échanges de l'ancienne Route de la Soie fonctionnaient plus comme les rayons d'une roue que d'une route longue distance; plaçant l’Asie centrale au cœur du monde antique. Notre étude implique que la connaissance de la consommation de cannabis et de certaines variétés de la plante de cannabis produisant beaucoup de produits chimiques faisait partie des traditions culturelles qui se sont répandues le long de ces routes d'échanges." Les gens ont recherché et cultivé des variétés de cannabis psychoactives pour les rituels funéraires.

Comparativement aux variétés cultivées, les plantes de cannabis sauvages contiennent des niveaux plus bas de THC, l'un des composés psychoactifs du cannabis. Il est encore difficile de savoir si les personnes enterrées à Jirzankal ont activement cultivé du cannabis ou tout simplement recherché des plantes produisant davantage de THC.

Selon une théorie, les plantes de cannabis produisent de plus grandes quantités de composés actifs en réponse à l'augmentation du rayonnement UV et à d'autres facteurs de stress liés à la croissance et à des altitudes plus élevées. Ainsi, les personnes traversant les régions montagneuses ont peut-être découvert des plantes sauvages plus puissantes et ont initié un nouveau type d'utilisation de la plante.

Bien que le cannabis moderne soit principalement utilisé à des fins récréatives ou à des fins médicales, le cannabis a peut-être déjà été utilisé de manière très différente. Les preuves trouvées à Jirzankal suggèrent que des gens brûlaient du cannabis lors de rituels commémoratifs mortuaires.

Ils enterraient leurs parents dans des tombeaux sur lesquels ils ont créé des monticules circulaires, des anneaux de pierre et des motifs rayés à l'aide de pierres noires et blanches.

On ignore si le cannabis avait également d'autres utilisations dans leur société, bien qu'il semble probable que la capacité de la plante à traiter diverses maladies et symptômes a été reconnue antérieurement.

Yimin Yang, chercheur à l'Université de l'Académie chinoise des sciences de Beijing, observe que: "Cette étude de l'utilisation ancienne du cannabis nous aide à comprendre les anciennes pratiques culturelles, et montre la conscience humaine intuitive des composés phytochimiques naturels dans les plantes."

Dr Yang a étudié d'anciens résidus organiques en Asie de l'Est depuis plus de dix ans. Il note que "les analyses de biomarqueurs ouvrent une fenêtre unique sur les détails de l’exploitation des plantes anciennes et de la communication culturelle; informations que d’autres méthodes archéologiques ne peuvent offrir."

Pour le professeur Boivin, "étant donné le climat politique moderne entourant l'usage du cannabis, de telles études archéologiques peuvent nous aider à comprendre les origines des pratiques culturelles et des structures de croyances contemporaines. Elles peuvent, à leur tour, éclairer les politiques publiques."

Comme l'observe le Dr Spengler, "les perspectives modernes sur le cannabis varient énormément selon les cultures, mais il est clair que la plante a une longue histoire d'utilisation par l'homme, à des fins médicinales, rituelles et récréatives, depuis d'innombrables millénaires."


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7.15.2019

L'immense palais de l'ancien royaume Mittani découvert en Irak

Lorsqu'une sécheresse à vidé l'eau du barrage irakien de Mossoul, les ruines d'une ancienne cité remontant à l'âge du bronze sont apparues.

L'immense palais de l'ancien royaume Mittani découvert en Irak
Vue aérienne du palais de Kemune depuis l'ouest, près de la rivière Tigre en Irak. Photo: University of Tübingen/eScience Center/Kurdistan Archaeology Organization

Cette cité comprenait un palais avec ses murs préservés hauts de 7 mètres. A l'intérieur se trouvaient des pièces qui devaient être décorées à l'origine avec des peintures murales.

Les scientifiques ont daté le site, nommé Kemune, à l'époque de l'Empire Mittani, un royaume du Proche Orient qui régnait sur des parties de la Syrie et du nord de la Mésopotamie, du 15ème au 14ème siècle avant JC.


Seuls trois autres sites de cette période comprennent des palais Mittani, et tous ont été trouvés à l'extérieur de l'empire. 


Seule Kemune offre un aperçu de la vie au centre du royaume.

Le niveau exceptionnellement bas des eaux du barrage de Mossoul, en 2010, avaient déjà révélé des aperçus prometteurs de la structure submergée. "Mais nous n'avons pas pu faire des fouilles jusqu'à présent" rapporte Hasan Ahmed Qasim, co-directeur des fouilles et archéologue du Kurdistan Archaeology Organization (KAO) à Duhok (ou Dahuk) en Irak

 La fouille des pièces. Photo: University of Tübingen and Kurdistan Archaeology Organisation

Le mur de terrasse. Photo: University of Tübingen and Kurdistan Archaeology Organisation

Le palais était à l'origine à 20 mètres du Tigre, surplombant la rivière depuis une position surélevée sur la rive, et un mur de terrasse en pente soutenait le côté ouest du palais. Au nord, se trouve le reste de la cité, d'après les relevés archéologiques menés autour des ruines du palais.

L'équipe a fouillé partiellement huit pièces, dont certaines étaient pavées de dalles de briques cuites. Les peintures sur les murs en plâtre du palais ont gardé des traces de teintes vives en rouge et bleu.

Les structures importantes bâties par l'Empire Mittani, comme ce palais, étaient probablement généralement décorées de peintures murales colorées, mais peu d'exemples ont survécu jusqu'à présent, faisant de la découverte de Kemune "une sensation archéologique" selon Ivana Puljiz, co-directrice des fouilles et archéologue à l'Université de Tübingen en Allemagne.

Un fragment de mur du palais portant des traces de peintures. Photo: University of Tübingen/eScience Center/Kurdistan Archaeology Organization

A l'intérieur des pièces du palais ont aussi été trouvées 10 tablettes d'argile recouvertes d'inscription cunéiforme Mittani, l'une des plus anciennes formes d'écriture.


D'après la traduction de l'une de ces tablettes, le site était probablement l'ancienne cité de Zakhiku.


Des références à cette ville apparaissent dans les données historiques remontant à 1800 avant JC, suggérant que Zakhiku se trouvait dans la Vallée du Tigre pendant au moins quatre siècles.

Lorsque l'empire Mittani s'est effondré, le souverain assyrien conquérant, Adad-nirari, massacra les habitants de Taidu, la capitale mittani, et les données historiques rapportent qu'il a répandu du sel sur le sol.

Des millénaires plus tard, les archéologues ont trouvé peu de vestiges de l'ancien empire; même l'emplacement de la capitale Mittani, Taidu, n'est pas certain.

La découverte de Kemune revêt donc une grande importance pour la reconstruction de la chronologie de cette ancienne civilisation et constitue "l'une des découvertes archéologiques les plus importantes de la région au cours des dernières décennies", a déclaré Qasim.

Merci à Audric pour l'info !
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7.08.2019

Un outil en jadéite découvert dans une ancienne saline maya

Des archéologues ont découvert un outil en jadéite de haute qualité avec un manche en bois de rose intact, sur un site, aujourd'hui au Belize, où les anciens mayas traitaient le sel.

La découverte de cet artéfact, utilisé comme outil, montre que les travailleurs du sel jouaient un rôle important dans l'économie de marché de la période maya classique il y a plus de 1000 ans.

L'outil en jadéite. Credit : Heather McKillop, LSU

"Les travailleurs du sel étaient des entrepreneurs prospères qui étaient capable d'obtenir des outils de grandes qualité pour leur artisanat, à savoir la production et la distribution du sel. Le sel était recherché dans le régime alimentaire maya. Nous avons découvert qu'il s'agissait également d'une forme de richesse et d'un conservateur important pour le poisson et la viande." rapporte le chercheur principal et anthropologue, Heather McKillop, du Département de Géographie et d'Anthropologie à l'Université de l'Etat de Louisiane.


Cet outil en jadéite est le premier de la sorte a être trouvé avec son manche en bois intact


La jadéite est une pierre dure qui varie de translucide à opaque. Au cours de la Période Classique, entre 300 et 900 de notre ère, de la jadéite translucide de grande qualité était habituellement réservée aux plaques, figurines et boucles d'oreilles pour les membres de la royauté et autres élites.

Cependant, McKillop et ses collègues ont trouvé des outils en jadéite sur le site d'une ancienne saline dans le sud du Belize, appelée Ek Way Nal. Ce site fait parti d'un réseau de 110 anciennes salines recouvrant une zone de près de 5 Km² et découvertes par McKillop en 2004.

Ces endroits sont situés près d'un lagon d'eau salée entouré d'une forêt de mangroves. L'élévation du niveau de la mer les a complètement submergées et le sol détrempé, en fait de la tourbe, a préservé le bois, qui se serait normalement décomposé dans cette forêt tropicale humide d'Amérique centrale.

Un outil en jadéite découvert dans une ancienne saline maya
Le manche est en bois de rose de grande qualité du Honduras. Photo: Heather McKillop, LSU.

"Cet outil en jadéite est le premier de la sorte a être trouvé avec son manche en bois intact" ajoute McKillop. Les analyses de la structure du bois on révélé que le manche est fait de bois de rose du Honduras. La gouge en jadéite a été analysée au Musée Américain d'Histoire Naturelle à New-York pour déterminer la composition chimique de l'objet et les phases minérales.

Bien que cet outil en jadéite n'a probablement pas été utilisé sur du bois ou des matériaux durs, il a probablement été utilisé dans d'autres activités dans le travail du sel, comme racler le sel, couper et gratter le poisson ou la viande, ou nettoyer les gourdes de calebasse.

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