6.23.2020

Des archéologues découvrent un énorme cercle de fosses autour de Durrington Walls près de Stonehenge

Le cercle qui vient d'être découvert fait plus de deux kilomètres de diamètre et a été daté, au radiocarbone, à 2500 avant notre ère.

Les archéologues ont identifié près de 20 puits qui mesurent 10 mètres et font au moins 5 mètres de profondeur. Ils estiment cependant qu'il devait y en avoir plus de 30 à l'origine.

 L'anneau de puits de 2 km de large autour du grand henge à Durrington Walls et du célèbre site de Woodhenge. Crédit d'image: Gaffney et al, doi: 10.11141 / ia.55.4.

"La taille des puits et leur circuit autour de Durrington Walls est sans précédent en Grande-Bretagne" rapporte le professeur Vince Gaffney, chercheur à la School of Archaeological and Forensic Sciences à l'Université de Bradford, "cela démontre l'importance du henge de Durrington Walls, la complexité des structures monumentales dans le paysage de Stonehenge, et la capacité et le désir des communautés néolithiques d'enregistrer leurs systèmes de croyances cosmologiques d'une manière et à une échelle que nous n'avions jamais prévues auparavant."


Les scientifiques pensent que le cercle de puits marque une limite autour de l'énorme henge de Durrington.


"C'est extraordinaire qu'une telle découverte majeure et pu être faite si près de Stonehenge" dit le professeur Gaffney.

"Il est incroyable que notre étude du paysage de Stonehenge, qui applique les dernières technologies et s'étend sur des kilomètres de campagne, ait révélé de nouvelles fonctionnalités majeures, notamment ces énormes puits," rapporte Wolfgang Neubauer, archéologue au Ludwig Boltzmann Institute for Archaeological Prospection and the Virtual Archaeology/VIAS-Vienna Institute de l'Université de Vienne, "ils ne sont pas seulement clairement visibles dans les ensembles de données géophysiques, le relevé offre également la possibilité de placer ces caractéristiques dans un contexte plus large comprenant les nombreux monuments associés à Stonehenge, y compris le super-henge à Durrington Walls, à seulement 3 km au nord-est du cercle de pierre emblématique."

"Le paysage de Stonehenge se distingue, non seulement comme l'un des paysages archéologiques les plus importants au monde, mais aussi parmi les mieux étudiés", dit le Dr Eamonn Baldwin, archéologue à l'Université de Birmingham, "faire une découverte aussi importante dans une telle zone est remarquable et témoigne de la façon dont les archéologues ont commencé à intégrer la technologie aux méthodes de recherche traditionnelles, notamment les fouilles et les relevés photographiques aériens."

"Après des siècles d'étude du paysage de Stonehenge, la découverte d'un nouveau monument aussi incroyable témoigne de la valeur de la recherche interdisciplinaire", a déclaré le professeur Henry Chapman, archéologue à l'Université de Birmingham, "notre compréhension de cet endroit exceptionnel a été transformée ces dernières années, et l'identification d'un nouveau site aussi important et étendu montre qu'il y a toujours quelque chose à découvrir."

La découverte a été publiée dans le journal Archaeology,  le 21 juin 2020: "A Massive, Late Neolithic Pit Structure associated with Durrington Walls Henge"



Source:
SCI News: "Archaeologists Find Giant Ring of Shafts near Stonehenge"

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6.16.2020

Aguada Fénix: des chercheurs découvrent une structure maya vieille de 3000 ans et plus grande que leurs pyramides

Une plateforme géante de près de 1400 mètres de long, faite de pierre, d'argile et de terre, est à la fois la plus ancienne et la plus grande structure construite par les anciens mayas. Elle éclipse leurs plus grandes pyramides en ordre de grandeur.

Le peuple maya a vécu dans le sud du Mexique et le nord de l'Amérique Centrale, comprenant les pays actuels du Guatemala, Bélize, El Salavador et le Honduras.

Aguada Fénix des chercheurs découvrent une structure maya vieille de 3000 ans plus grande que leurs pyramides
Image 3D du site Maya récemment découvert d'Aguada Fenix, basée sur lidar. Photo: Takeshi Inomata

A son apogée, appelée Période Classique, qui s'est étendue à peu près entre 250 et 900 de notre ère, les mayas possédaient sans doute la civilisation la plus avancée des Amériques, élevant des cités connues pour leurs pyramides en pierre.

Les archéologues ont longtemps pensé que les mayas sont progressivement passés d'un mode de vie itinérant à des implantations permanentes au cours de la période préclassique qui a duré environ de 1800 avant JC. à 250 après J.-C., émergeant avec des villages au cours du Préclassique Moyen de 1000 à 400 avant JC.

Cependant, la découverte de grandes cités construites lors du préclassique remet en cause ce modèle. Par exemple, le complexe pyramidal de La Danta dans la ville préclassique d'El Mirador s'élève à 72 mètres de haut avec une base de 500 mètres de long sur 300 mètres de large, éclipsant toutes les pyramides mayas des périodes ultérieures.


Aujourd'hui, les scientifiques ont ainsi découvert la plus ancienne structure cérémonielle maya connue, une plate-forme d'environ 1,4 km de long, 400 mètres de large et 10 à 15 mètres de haut.


La datation au radiocarbone d'échantillons de charbon de bois de la plate-forme a révélé qu'elle a été construite entre 1000 et 800 avant J.C..

Le site se trouve en partie sur Rancho Fénix dans l'état de Tabasco, au Mexique. Étant donné que les réservoirs artificiels, appelés aguadas, sont des caractéristiques importantes de la région, les chercheurs ont nommé le site Aguada Fénix.

Les scientifiques ont découvert le site en utilisant une technique de balayage laser aéroporté connue sous le nom de lidar pour créer une carte 3D de la surface en dessous.

Les ruines mayas sont souvent cachées par la jungle, mais ce site était largement déboisé. "Il est surprenant que ce site n'était pas connu auparavant, mais il est si grand horizontalement que si vous marchez dessus, vous ne réalisez pas qu'il s'agit d'une construction humaine et ne reconnaissez pas sa forme rectangulaire", a déclaré l'auteur principal de l'étude, Takeshi Inomata, archéologue à l'Université de l'Arizona à Tucson, "sa forme est devenue claire grâce au lidar."

Dans l'ensemble, les chercheurs ont estimé que cette plate-forme a nécessité 3,2 millions à 4,3 millions de mètres cubes de matériaux pour sa création. La pyramide de La Danta, quant à elle, n'a nécessité que 2,8 millions de mètres cubes de matériaux; et en comparaison, la Grande Pyramide de Gizeh en Egypte, n'a un volume que de 2.3 millions de mètres cube.

Aguada Fénix devient plus impressionnante une fois ses environs pris en compte, avec les neufs chaussées rayonnant à partir de la plate-forme et construites à peu près au même moment, la plus longue d'entre elles s'étendant sur 6,3 kilomètres.

Ces chaussées suggèrent que la plate-forme géante "n'est que l'enceinte centrale d'un endroit très, très, très grand", a déclaré Thomas Guderjan, président du Maya Research Program, qui n'a pas participé à cette recherche, "Son ampleur est énorme."

La plate-forme "a probablement été utilisée pour des rituels impliquant de nombreuses personnes", a expliqué Inomata. Elle a pu impliquer des processions de nombreuses personnes qui se sont rassemblées dans les zones environnantes, ainsi que des artéfacts tels que des haches de jade que les chercheurs ont trouvés sur le site.


Une autre possibilité est que la plate-forme ait pu servir de marché. Après environ 800 av.J.-C., Aguada Fénix et la plupart des autres sites voisins ont été abandonnés. Alors que le maïs est devenu de plus en plus important, les gens peuvent s'être déplacés vers des terrains plus élevés et mieux drainés, en évitant les zones plus humides et infestées de moustiques. Aguada Fénix se trouve à l'extrémité ouest des basses terres mayas. 


Les chercheurs ont initialement étudié le site pour rechercher des indices concernant la relation entre les mayas et les olmèques, la plus ancienne civilisation d'Amérique centrale connue.


Les archéologues ont souvent débattu de la question de savoir si les olmèques étaient une "culture mère" dont les mayas seraient originaires. Cependant, l'âge et la complexité d'Aguada Fénix suggèrent que les olmèques n'ont pas donné naissance aux mayas, a déclaré Guderjan.

Il a noté que le nombre de bâtiments classiques l'emportait toujours largement sur ceux préclassiques. Bien que les mayas préclassiques aient probablement des centres de population plus grands que ce que l'on pensait auparavant, les mayas classiques peuvent avoir atteint une densité de population rivalisant avec celle de l'Europe médiévale, a ajouté Guderjan.

La seule sculpture trouvée jusqu'à présent à Aguada Fénix représente apparemment un pécari aux lèvres blanches.

Aguada Fénix des chercheurs découvrent une structure maya vieille de 3000 ans plus grande que leurs pyramides
Une sculpture en pierre d'un pécari daté du préclassique moyen (1000 à 700 avant JC.), trouvé sur le site d'Agua Fenix. Photo: Takeshi Inomata

Contrairement à certains autres sites archéologiques de la même période, Aguada Fénix manque de sculptures de rois ou d'autres élites sociales, ont déclaré les chercheurs. Cela peut suggérer que le site présentait moins d'inégalités sociales que les sites olmèques de la même époque ou les sites mayas ultérieurs.

Cependant, Guderjan fait remarquer  "Je ne suis pas sûr que l'absence de monuments célébrant les rois signifie nécessairement qu'il y avait moins d'inégalités sociales ici. Il y a beaucoup d'endroits qui ont beaucoup d'inégalités sociales qui n'ont pas de statues de dirigeants assis."

À l'avenir, Inomata et ses collègues veulent en savoir plus sur la façon dont les gens de ce site sont passés d'un mode de vie mobile reposant principalement sur la chasse et la pêche à une vie plus sédentaire dépendante de l'agriculture du maïs. "Mais trouver des zones résidentielles pour les personnes itinérantes est un défi, en particulier dans la zone tropicale", a-t-il déclaré.

D'autres plateformes géantes des anciens mayas attendent probablement d'être découvertes, a ajouté Inomat: "Les archéologues se sont concentrés sur les pyramides et autres grands bâtiments, et n'ont pas réalisé l'énormité de ces plates-formes.

Les scientifiques ont détaillé leurs conclusions dans le numéro du 4 juin de la revue Nature.


Source:

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6.13.2020

Des archéologues trouvent une tour à l'extérieur du mur d'enceinte d'une forteresse teutonique

Le château fut construit par l'Ordre des Chevaliers Teutoniques vers 1246 et a servi de siège officiel des maîtres de l'Ordre Teutonique.

Après que les chevaliers furent défais lors de la guerre de Treize Ans, le château fut détruit en 1454, ne laissant que les caves teutoniques et certains des murs extérieurs de l'enceinte.

Des archéologues trouvent une tour à l'extérieur du mur d'enceinte d'une forteresse teutonique
 Profilage GPR (radar à pénétration de sol) des contours des fondations du quartier extérieur. Photo : R. Welc

D'après Lech Trawicki, directeur du Musée Historique et Archéologique à Elblag: "Pendant plus de cent ans, il y a eu débat sur la forme et la taille du château. Bien que des fouilles antérieures aient été effectuées à une échelle limitée, au cours de laquelle les ruines du site ont été trouvées, nous n'avons jamais pu obtenir une image complète de l'étendue, de la taille ou de l'apparence du château."

Des études avaient identifié la maison conventuelle principale, avec deux quartiers extérieurs: le quartier nord et le quartier sud. La maison conventuelle était une structure en brique sur un plan quadrangulaire irrégulier, avec des ailes autour d'une cour centrale et un cloître en pierre.

L'équipe de recherche actuelle s'est concentrée sur la partie sud-est du quartier nord. Leurs résultats ont révélé des anomalies lisibles révélant le contour des fondations de la tour d'angle sud-est du quartier extérieur et de la partie orientale de son aile sud.

Le directeur Trawicki a déclaré: "Maintenant, nous voulons analyser la zone la plus large possible pour obtenir une image complète du château."


Source:

  • Heritage Daily: "Archaeologists Find Tower in Outer Bailey at Teutonic Fortress"



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6.07.2020

Des archéologues écossais découvrent les ruines d'une énorme usine de bouteilles en verre

Une relique perdue de l'histoire du vin a été découverte dans un chantier de bois urbain à Édimbourg, en Écosse, et c'est une grande trouvaille.

L'AOC Archaeology Group a découvert une immense verrerie du milieu du XVIIIe siècle dont les fours à cône dominaient autrefois le quartier portuaire de Leith et fournissait des bouteilles de vin et de whisky à tous les coins de l'Empire britannique à l'apogée de sa puissance.

Des archéologues écossais découvrent les ruines d'une énorme usine de bouteilles en verre
Les restes de l'un des six cônes de four de la verrerie (côté droit de l'image) ne sont visibles que de haut. Photo: JPIMedia

Les vestiges des cônes de briques autrefois imposants de la verrerie, ainsi que des artéfacts liés au vin, ont rapidement été mis au jour, a déclaré John Lawson, conservateur du service d'archéologie du conseil de la ville d'Édimbourg: "Nous semblons avoir au moins une décharge de bouteilles de vin du XIXe siècle."

La verrerie d'Édimbourg avait jadis été vitale pour le commerce du vin et du whisky en Grande-Bretagne, à une époque où l'Empire avait de plus en plus soif. «Il semblerait que la verrerie ait été construite en partie pour répondre à une croissance de la demande de bouteilles en verre de vin et de whisky», a ajouté Lawson.

Le vin et le whisky étaient parfois liés, car les barils de Sherry, très populaires dans la Grande-Bretagne des XVIIIe et XIXe siècles et ses colonies, étaient souvent réutilisés pour vieillir les spiritueux bruns.

Les fûts des deux boissons, ainsi que d'autres spiritueux à la mode comme le porto et le vin français, ont été versés dans les bouteilles sortant des fours de Leith. «À son apogée, vers 1770, la production était stupéfiante d'un million de bouteilles par semaine», a déclaré Fraser Parkinson, historien local et guide touristique de Select Scotland Tours, «Alors que l'activité prospérait, la verrerie s'est développée pour produire des bouteilles en verre transparent pour les vins blancs



L'industrie du verre de Leith a peut-être contribué à la conception des bouteilles de vin modernes. 


Parkinson a cité une observation de l'écrivain James Grant de la fin du XIXe siècle: «La bouteille à motif Leith est la bouteille à col rond, à épaulements étroits et à côtés parallèles, désormais dominante dans l'industrie du vin.»

Cette image prise par Thomas Begbie dans les années 1850 montre deux cônes de four de la verrerie.

Mais la verrerie était destinée à s'épuiser. Selon Lawson, un coup dur a été porté à l'entreprise lorsqu'un certain groupe de 13 colonies s'est détaché de la Couronne. "Le commerce avec les États-Unis en 1795 a été considérablement affecté par l'indépendance, avec la perte du commerce, sauf, semble-t-il, avec New York. Les fours ont tourné pendant un autre siècle, jusqu'à ce que l'énergie au gaz les rende obsolètes."

En décembre 1874, la presse d'Édimbourg enregistrait la fermeture des verreries d'Édimbourg et de Leith . Le site a été loué et toutes les machines et tous les produits jusqu'aux« moules à bouteilles de toutes les variétés, des flacons aux bonbonnes »ont été mis aux enchères.»


Le dernier four à verre a été démoli en 1912 (photo ci-dessus). Heureusement, il semble que les restes des fours à verre de Leith seront sauvés, même si la construction se poursuit. Le plan maintenant, a indiqué Lawson, est de construire les appartements autour, et non au-dessus de ces vestiges d'importance nationale».


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5.22.2020

Des scientifiques étudient les anciennes méthodes de combat à l'épée au cours de la période de l'âge du bronze

On a découvert des milliers d'épées en bronze dans des tombes, des rivières et des marécages à travers toute l'Europe. Mais, comme leur alliage est tendre, et facile à manipuler par rapport aux armes en fer ultérieures, les historiens se sont longtemps demandés si ces épées étaient des armes de champ de bataille ou de simples symboles de statut.

Des scientifiques étudient les anciennes méthodes de combat à l'épée au cours de la période de l'âge du bronze
Photo: Hermann et al. 2020, Journal of Archaeological Method and Theory

Aussi, récemment, une équipe d'archéologues a organisé des combats modernes avec des épées en bronze pour mesurer les coups et entailles microscopiques qui en résultaient.


Ils ont découvert que le contact épée contre épée était une partie importante dans le combat à l'âge du bronze. 


Et, cela se faisait avec des mouvements spécifiques et astucieux qui se propageaient d'une région à l'autre au fil du temps.

Contrairement aux haches, lances et flèches, "les épées sont les premiers objets inventés pour tuer quelqu'un" rapporte l'archéologue Raphael Hermann de l'Université de Göttingen et directeur de la nouvelle étude.

Les épées en bronze, utilisées à travers l'Europe de 1600 avant l'ère commune à 600 de notre ère, étaient faites d'un mélange de cuivre et d'étain, qui était plus tendre et plus difficile à réparer que les armes en fer. Cela signifie, qu'à l'âge du bronze, les armes et les techniques de combat devaient s'adapter aux propriétés du métal. "Si vous les utilisiez de manière maladroite, vous les détruisiez", explique Barry Molloy, un archéologue de l'Université College Dublin non impliqué dans l'étude.

Aussi, certains archéologues avaient suggéré que les lames de bronze servaient un but principalement cérémoniel. Tout au plus, ont-ils soutenu, les combattants ont adapté leur technique aux limites du métal: peut-être que les guerriers de l'âge du bronze ont activement évité de croiser des épées pour épargner leurs armes.

Pour tester l'idée, Hermann et ses collègues ont fait couler sept épées de bronze par un armurier. Ensuite, ils ont systématiquement noté les marques laissées par une série de coups de lame sur lame pré-planifiés, ainsi que des coups sur les boucliers et les lances. "Mais ce n'était pas un vrai combat", dit Hermann. "Je me suis dit:" Il manque quelque chose.""

Alors, il a recruté des membres d'un club local consacré à la recréation et à l'enseignement des styles de combat européens médiévaux, et, il leur a demandé de se battre en duel avec les répliques, en utilisant les mouvements trouvés dans les manuels de combat écrits au Moyen Âge.

Après avoir enregistré les séquences de combat à l'aide de caméras à haute vitesse, les chercheurs ont noté le type et l'emplacement des coups et des encoches laissés après chaque affrontement. L'équipe a attribué des schémas d'usure caractéristiques à des mouvements d'épée et à des combinaisons spécifiques.

Si les mouvements ont laissé les mêmes marques distinctives que celles trouvées sur les épées de l'âge du bronze, dit Hermann, il était fort probable que les guerriers de l'âge du bronze aient également utilisé ces mouvements.

Par exemple, les marques sur les répliques d'épées faites par une technique connue des duellistes allemands médiévaux sous le nom de versetzen, ou «déplacement» - verrouillant les lames dans un effort pour contrôler et dominer l'arme d'un adversaire - étaient identiques aux renflements distincts trouvés sur les épées de l'âge du bronze en Italie et en Grande-Bretagne.


Hermann et ses collègues ont étudié 110 épées de l'âge du bronze d'Italie et de Grande-Bretagne au microscope et ont répertorié plus de 2500 marques d'usure.


Les modèles d'usure étaient liés à la géographie et à l'époque, suggérant des styles de combat distincts développés au cours des siècles, rapportent-ils dans le Journal of Archaeological Method and Theory.

Le versetzen, par exemple, ne s'est pas manifesté avant 1300 avant JC et est apparu en Italie plusieurs siècles avant d'apparaitre en Grande-Bretagne.

"Pour combattre, avec la manière dont les marques se manifestent, il faut beaucoup de formation", explique Hermann. Comme les marques sont si cohérentes d'une épée à l'autre, elles suggèrent que différents guerriers ne se battaient pas au hasard, mais utilisaient des techniques bien maitrisées.

Christian Horn, un archéologue de l'Université de Göteborg, non impliqué dans la recherche, est d'accord et dit que les expériences offrent des preuves quantitatives de choses sur lesquelles les archéologues n'avaient pu que spéculer.

 Ils apportent également un nouveau modèle individualisé pour mener des recherches sur la guerre antique, dit Molloy. "Nous avons récemment commencé à les considérer comme des biens plus personnels et à voir comment des individus réels utilisaient des armes", explique -t-il, "C'est un tournant - cela nous permet d'étudier les types d'actions évitées et les risques que vous pourriez prendre avec une épée de bronze. Cela montre que oui, elles ont été utilisées et elles ont été utilisées habilement."


5.10.2020

Les chefs-d'œuvre de la Grèce antique étaient peints de couleurs éclatantes

Nous avons tendance à penser que les statues emblématiques, de l'ancienne Grèce, telles que Hermès, la Victoire ailée ou la Vénus de Milo étaient de simples sculptures en marbre à qui il manque juste certaines parties.

Cependant, il est maintenant certain que les sculpteurs grecs de l'antiquité utilisaient des couleurs vives, ainsi que de l'or et de l'ivoire, pour embellir davantage les formes magnifiques qu'ils ont créées. En fait, la plupart d'entre elles étaient éblouissantes dans leurs jeux de couleurs, qui étaient essentiels à l'impact global que les sculptures devaient créer.

Les chefs-d'œuvre de la Grèce antique étaient peints de couleurs éclatantes
Réplique peinte de L'Archer par Vinzenz Brinkmann, sculptée en 490 avant JC et découverte dans le temple d'Aphaia sur l'île d'Égine (Stiftung Archologie, Munich)

Phidias, le célèbre sculpteur qui a créé le chef-d'œuvre du Parthénon, avait sculpté une immense statue d'Athéna Parthénos pouvant se tenir à l'intérieur du grand bâtiment. Bien que la statue ait été détruite depuis longtemps, il y a une description de celle-ci dans les écrits de l'ancien historien Pausanias, qui a noté que la statue était "chryséléphantine" ou, en d'autres termes, recouverte d'or et d'ivoire.

Il y a aussi un verset dans la tragédie d'Euripide "Troades" (Les femmes troyennes), écrit en 415 avant JC, dans lequel Helen dit: "Ma vie et ma fortune sont une monstruosité, En partie à cause d'Héra, en partie à cause de ma beauté. Si seulement je pouvais perdre ma beauté et prendre un aspect plus laid. La façon dont tu essuierais la couleur d'une statue."
La dernière ligne indique clairement que toutes les statues avaient de la peinture ou de la couleur, ce qui a dû être essentiel à leur beauté et à leur impact.

Praxitèle, le créateur du célèbre Hermès et de l'enfant Dionysos, fut une fois questionné sur quelles étaient ses statues préférées. Sa réponse fut : "Celles peintes par Nikias". Malheureusement, après des siècles passés au sol, les peintures sur les statues ont été irrémédiablement perdues.

Pourtant, il existe des vestiges qui, bien qu'ils ne soient pas tous visibles à l'œil nu, peuvent être détectés avec la technologie moderne. En utilisant des techniques non destructives telles que l'imagerie à multiples facettes et la spectrométrie de fluorescence X, les archéologues et les restaurateurs sont maintenant en mesure de recréer en grande partie l'apparence colorée d'origine des statues anciennes.

Le guerrier nu, 5e siècle avant JC, trouvé dans l'ancienne Corinthe avec certaines de ses couleurs encore en place. Le musée national d'archéologie d'Athènes

Il y avait un motif dans la représentation des sculptures de la Grèce antique: les dieux avaient des cheveux blonds qui signifiaient leur noblesse, et les guerriers avaient les cheveux et la peau bruns, tandis que les femmes avaient la peau blanche pour glorifier leur jeunesse; et elles étaient également représentées maquillées.


Aujourd'hui, les chefs-d'œuvre grecs anciens peuvent être reproduits comme les sculptures polychromes qu'elles étaient censées être. 


La «Peploforos» (La jeune fille voilée) du Musée de l'Acropole a été reproduite avec ses couleurs vives originales, d'après les recherches minutieuses d'une équipe de conservateurs. Elle a les cheveux auburn, les lèvres écarlates et les yeux bruns, et il y a des rubans décoratifs colorés sur ses vêtements. De nombreux autres éléments décoratifs, tels que des boucles d'oreilles, des rubans et un postiche élaboré sont également présents.

Selon un récent article sur le site du Smithsonian Magazine, l'archéologue allemand Vinzenz Brinkmann a consacré un effort intense à la reproduction des sculptures de la Grèce antique dans leurs couleurs originales et éclatantes.

La Peploforos (Acropolis Museum) et sa réplique aux couleurs vives.

À l'aide de lampes à haute intensité, de lumière ultraviolette, d'appareils photo, de moulages en plâtre et de minéraux en poudre, il a tenté de raviver les couleurs de la Grèce antique. Il a créé des copies en plâtre ou en marbre grandeur nature qui ont été peintes à la main dans les mêmes pigments minéraux et organiques utilisés par les anciens: vert de la pierre malachite, bleu de l'azurite, jaune et ocre des composés d'arsenic, rouge du cinabre et noir d'os et de vignes brûlés.

C'est alors qu'il a eu l'occasion de faire photographier certaines de ses œuvres devant le Parthénon, comme l'Archer aux couleurs exotiques, réplique d'une sculpture grecque de 490 av. JC.

Aujourd'hui, à l'aide de cette technologie moderne, les chefs-d'œuvre grecs anciens peuvent être reproduits comme les sculptures polychromes qu'elles étaient censées être. Nous sommes déjà étonnés de la perfection des sculptures antiques blanches ou ivoire que nous avons vues depuis des siècles et avons peut-être du mal à croire que des pigments puissent améliorer la perfection de ces chefs-d'œuvre.

Mais si de plus en plus de ces copies peintes méticuleusement commencent à être exposées dans les musées et autres espaces d'exposition, les gens pourront à nouveau les voir exactement comme les artistes anciens voulaient qu'elles soient vues et admirées.


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4.27.2020

Un palais assyrien découvert sous les ruines d'une mosquée en Irak

Des archéologues allemands ont exploré un ancien palais auquel ils ont pu accéder après que la zone ait été détruite par une milice armée.

"Les extrémistes ont causé beaucoup de destructions, mais nous avons aussi pu en tirer des enseignements" rapporte Peter Miglus, professeur d'archéologie à l'Université d'Heidelberg.

Un palais assyrien découvert sous les ruines d'une mosquée détruite en Syrie
Les chercheurs ont découvert un total de quatre reliefs de ce type de personnages de gardiens assyriens dans les couloirs  sous la mosquée détruite: porte du palais de plusieurs mètres de haut avec un taureau ailé et une grosse pierre de seuil. Photo: Ali Al-Magasees / Heidelberg University / dpa

Au cours de l'été 2014, des partisans de l'EI ont envahi la ville de Mossoul dans le nord de l'Irak et ont ensuite fait exploser une mosquée sur une colline au-dessus de la tombe du prophète biblique Jonas. La mosquée avait été construite sur un palais militaire de l'empire assyrien.

Après l'explosion, les partisans de l'EI ont commencé à creuser un système de plusieurs centaines de mètres de tunnels sous les décombres, a déclaré Miglus. Lorsque les forces de sécurité irakiennes ont repris le contrôle de la ville en 2017, les tunnels ont été préservés et, avec eux, l'accès au palais militaire.

 Panneau mural avec une inscription du palais du roi assyrien Asarhaddon (680-669 avant JC) Photo: Ali Al-Magasees / Heidelberg University / dpa


À la demande de l'autorité irakienne des antiquités, des chercheurs de l'Université d'Heidelberg ont commencé à explorer le site. Les scientifiques ont découvert de rares trésors archéologiques dans les tunnels.

Escalier menant au podium dans la salle du trône du palais. Photo: Ali Al-Magasees / Université d'Heidelberg / dpa

À l'intérieur de ceux-ci, ils sont tombés sur la salle du trône du palais militaire, qui mesurait autrefois environ 55 mètres de long. "Le palais est en partie bien conservé", a expliqué Miglus.

L'État islamique a détruit de nombreux vestiges archéologiques pendant son règne sur de vastes régions de l'Irak et de la Syrie. Au sud de Mossoul, ils ont fait exploser un palais assyrien vieux d'environ 3 000 ans dans l'ancienne ville royale de Nimrud.


Merci à Michel pour l'info !

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4.22.2020

Des pierres massives sur le site de la résidence d'un Shogun font allusion à un pouvoir important

Des pierres de jardin massives, dont la plus grande pèse 9.8 tonnes, ont été mises au jour dans la résidence d'une famille shogunate à l'époque de Muromachi (1336-1573). Les archéologues estiment que c'était une démonstration de leur immense pouvoir et influence.

Des pierres massives sur le site de la résidence d'un Shogun font allusion à un pouvoir important
Une pierre massive est mise au jour dans le jardin de l'ancienne résidence du shogunat Ashikaga pendant la période Muromachi (1336-1573). Cette photo a été prise dans le quartier Kamigyo de Kyoto. (Kenta Sujino)

L'Institut de Recherche Archéologique de la Ville de Kyoto a annoncé ces découvertes en début avril. Le site, situé dans le quartier Kamygio, s'appelle Muromachi-dono et est aussi connu sous le nom de "Hana no Gosho" (Palais des fleurs).

Les experts disent que les pierres déterrées, inhabituellement immense comparées avec celles trouvées dans d'autres sites de jardin des élites régnantes, étaient sans aucun doute destinés à montrer la grande puissance exercée par le shogun et sa famille.

Le complexe fut terminé en 1381 sous le commandement d'Ashikaga Yoshimitsu (1358-1408), le troisième shogun d'Ashikaga Shogunate. Il l'utilisa, ainsi que ses successeurs, comme résidence et quartier général.

On estime que le site couvrait environ 2.5 hectares, soit près de la moitié de la taille du gigantesque dôme de Tokyo.

La résidence est aussi dépeinte dans "Uesugi Rakuchu-Rakugai Zu", tableau qui est un trésor national.

 La résidence Muromachi-dono, au centre, est représentée dans «Uesugi Rakuchu-Rakugai Zu» (scènes dans et autour de la capitale), un trésor national. Le dessin aurait capturé la résidence du côté est et montre d'énormes pierres et un étang sur le côté gauche ainsi que le temple Shokokuji dans le coin droit. (Fourni par le musée Uesugi de la ville de Yonezawa dans la préfecture de Yamagata)


A cette époque, Kyoto était la capitale du Japon.


Les huit pierres ont été trouvées dans la partie sud-est du site et sont considérées comme une découverte particulièrement importante. Elles mesurent de 95 centimètres à 2.7 mètres. Sept d'entre elles sont situées l'une près de l'autre.

L'institut pense que les pierres ont été placées sous le règne du huitième shogun de l'époque Muromachi, Ashikaga Yoshimasa (1436-1490) d'après une analyse de la terre cuite extraite de la couche dans laquelle elles se trouvent. Il fut aussi impliqué dans la construction du fabuleux temple Ginkakuji de Kyoto (Pavilion d'Argent),

La résidence devait comprendre un groupe de constructions au nord et un jardin s'articulant autour d'un étang au sud. Lors des fouilles, les chercheurs ont aussi découvert que l'étang mesurait au moins 45 mètres du nord au sud et 60 mètres d'est en ouest.

"Ashikaga Yoshimasa n'avait jusqu'à présent pas été tenu en haute estime pour ses compétences politiques car il a déclenché la guerre d'Onin (1467-1477), qui a été suivie de la période des Royaumes combattants", dit Hisao Suzuki, professeur d'archéologie et d'histoire des jardins à l'Université Sangyo de Kyoto, "cette découverte montre qu'il excellait dans la promotion de la culture et des technologies d'ingénierie".

Les fouilles ont été effectuées de janvier à avril avant la construction d'un bâtiment. En raison de la récente pandémie, le site d'excavation sera remblayé et aucune séance d'information sur place à l'intention du public n'aura lieu.


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