8.05.2021

De nouvelles découvertes sur le site d'Héracléion

Des trésors archéologiques, notamment des céramiques grecques et des paniers en osier vieux de 2 400 ans remplis de fruits, ont été découverts sur le site de l'ancienne ville engloutie de Thonis-Heracléion, au large des côtes égyptiennes.

Thonis-Heracléion était le plus grand port méditerranéen d'Égypte avant qu'Alexandre le Grand ne fonde Alexandrie en 331 avant notre ère. 

De précieux dons faits de céramiques importées de l'Attique ont été déposés à des fins funéraires par les colons grecs de Thonis-Heracleion. Fin Ve, début IVe siècle avant notre ère. Photo : Christoph Gerigk ©Franck Goddio/Fondation Hilti

Une équipe de l'Institut européen d'archéologie sous-marine (IEASM), dirigée par l'archéologue marin français Franck Goddio, étudie la région depuis des années. 

Leur mission de 2021, menée en étroite coopération avec le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, a révélé des résultats extrêmement intéressants sur le site de Thonis-Heracléion dans la baie d'Aboukir.

 

Le long du canal d'entrée nord-est de la ville submergée, l'équipe a trouvé les restes d'un grand tumulus, en fait une zone funéraire grecque. 

Il était "couvert de somptueuses offrandes funéraires" remontant au début du IVe siècle avant notre ère.

Le tumulus mesure environ 60 mètres de long et huit mètres de large, et "ressemble à une sorte d'île entourée de canaux", a précisé l'IEASM. 

"Partout, nous avons trouvé des traces de matériel brûlé", a déclaré Goddio, "Des cérémonies spectaculaires ont dû avoir lieu là-bas. L'endroit doit avoir été scellé pendant des centaines d'années car nous n'avons trouvé aucun objet datant de plus du début du IVe siècle avant notre ère, même si la ville a vécu plusieurs centaines d'années après cela." 

 
Un fragment de panier ramené à la surface par l'équipe. Photo: Christoph Gerigk/Franck Goddio/Fondation Hilti

 Parmi les offrandes, qui comprenaient des céramiques grecques de luxe importées, les archéologues ont fait une découverte encore plus étonnante: des paniers en osier encore remplis de pépins de raisin et de fruits de doum, le fruit d'un palmier africain, que l'on trouve souvent dans les tombes.

"Ils sont restés intacts sous l'eau depuis 2 400 ans, peut-être parce qu'ils ont été placés dans une pièce souterraine ou ont été enterrés peu de temps après avoir été offerts", a dit l'IEASM, "La découverte illustre magnifiquement la présence de marchands et de mercenaires grecs qui vivaient à Thonis-Héracléion, la ville qui contrôlait l'entrée de l'Égypte à l'embouchure de la branche canope du Nil".

Les Grecs ont été autorisés à s'installer dans la ville à la fin de la période pharaonique et ont construit leurs propres sanctuaires à proximité du temple massif d'Amon. 

Cependant, les chercheurs ont déclaré que plusieurs tremblements de terre suivis de raz de marée ont causé l'effondrement sous la mer d'une portion de 110 kilomètres carrés du delta du Nil, entraînant avec elle les villes de Thonis-Heracleion et de Canopus. 

 

Thonis-Heracleion a été redécouvert en 2000 et Canopus en 1999. 

Lors de leur mission de 2021, dans un autre quartier de la ville, Goddio et son équipe ont retrouvé immergé sous les eaux une galère ptolémaïque, qui a coulé après avoir été heurtée par d'énormes blocs du temple d'Amon. 

La galère était amarrée dans le canal qui coulait le long de la face sud du temple lorsque le bâtiment a été détruit lors d'un événement cataclysmique au IIe siècle avant notre ère. Les chutes de blocs du temple ont protégé la galère coulée en la clouant au fond du canal, qui était alors rempli de débris.

Les archéologues ont pu détecter la galère en utilisant "un prototype pour profiler les fonds marins", a précisé l'IEASM. Cette technologie de pointe est capable de déterminer les propriétés physiques du fond marin et de définir des informations géologiques à quelques mètres sous le fond marin. 

"Les trouvailles de galères rapides de cette période restent extrêmement rares", a expliqué Goddio. "Le seul autre exemple à ce jour étant le navire punique Marsala (235 avant notre ère). Avant cette découverte, les navires hellénistiques de ce type étaient complètement inconnus des archéologues."

 

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7.27.2021

Des archéologues découvrent que d'anciens tombeaux islamiques se regroupent comme des galaxies

Au Soudan, les sites de sépulture islamiques sont répartis en fonction de facteurs environnementaux à grande échelle et de facteurs sociaux à petite échelle, créant un modèle de distribution semblable à une galaxie, d'après une étude publiée dans le journal PLOS ONE par Stefano Costanzo ,de l'Université de Naples "L'Orientale" en Italie, et ses collègues.

 
Vues de paysage de dispersions de qubbas autour du Jebel Maman. Photo: Stefano Costanzo (CC-BY 4.0)

La région de Kassala, dans l'est du Soudan, abrite une vaste gamme de monuments funéraires, depuis des tombes islamiques du peuple moderne Beja jusqu'aux anciens tumulus datant de plusieurs milliers d'années.  

 

Les archéologues ne pensent pas que ces monuments soient placés au hasard; leur répartition est probablement influencée par des facteurs géologiques et sociaux. 

Comprendre les motifs du paysage funéraire peut donner un aperçu des anciennes pratiques culturelles des personnes qui les ont construits.

Dans cette étude, Costanzo et ses collègues ont collecté un ensemble de données de plus de 10 000 monuments funéraires de la région, répartis sur 4 000 km2. Ils ont été identifiés par des travaux de terrain et par télédétection à l'aide d'images satellite. 

 Agrégation de 1195 qubbas autour et au sommet d'un petit éperon rocheux.


Ils ont ensuite analysé la disposition de ces sites à l'aide d'un modèle Neyman-Scott Cluster, développé à l'origine pour étudier les modèles spatiaux des étoiles et des galaxies. 

Ce modèle a révélé que, tout comme les étoiles se regroupent autour des centres de gravité élevée, les sépultures à Kassala se regroupent par centaines autour des points «parents» centraux qui représentent probablement des tombes plus anciennes d'importance. 

 

C'est la première fois que cette approche cosmologique est appliquée à l'archéologie, ce qui représente un nouvel outil pour répondre aux questions sur l'origine des sites archéologiques. 

Les auteurs émettent l'hypothèse que la distribution à plus grande échelle des tombes est déterminée par l'environnement, avec des zones de « haute gravité » centrées sur des régions aux paysages favorables et aux matériaux de construction disponibles. La distribution à plus petite échelle semble être un phénomène social, avec des tombes généralement construites à proximité de structures plus anciennes, comprenant peut-être des sépultures familiales récentes ou des sépultures plus anciennes d'importance traditionnelle.

Lien vers l'étude:"Creating the funerary landscape of Eastern Sudan" par Stefano Costanzo, Filippo Brandolini, Habab Idriss Ahmed, Andrea Zerboni et Andrea Manzo, 7 July 2021, PLOS ONE. DOI: 10.1371/journal.pone.0253511

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7.13.2021

Un cimetière médiéval préservé pendant des siècles grâce aux dunes de sable du Pays de Galles

Des archéologues enquêtant sur la plage de Whitesands dans le Pembrokeshire, au Pays de Galles, ont exhumé près de 200 squelettes datant de l'époque médiévale. 

Ce sont les rives sablonneuses de la plage ouest du pays de Galles qui ont assuré la préservation des vestiges. À la fin des fouilles, les corps seront entreposés au Musée national du Pays de Galles. 

Vue du site de fouilles dans le Pembrokeshire, Pays de Galles (Photo: Dyfed Archaeological Trust)

"C'est vraiment unique parce que la préservation des ossements, tels qu'ils sont dans le sable, est absolument incroyable", a déclaré l'archéologue Jenna Smith, "… C'est important que nous le fassions car cela donne cet instantané dans le temps que nous n'obtenons pas habituellement au Pays de Galles. En général, les ossements sont inexistants.


Le lieu de sépulture abritait au moyen âge un poste de traite avec l'Irlande.

Selon un communiqué, des archéologues de l'Université de Sheffield et du Dyfed Archaeological Trust, une organisation à but non lucratif qui cherche à protéger et à enregistrer les découvertes archéologiques au Pays de Galles, ont récupéré les restes au cours d'une fouille de six semaines sur le site de la chapelle Saint-Patrick.

L'équipe espère terminer les fouilles de la zone avant que l'érosion côtière n'emporte les découvertes potentielles. L'analyse au radiocarbone à permis de dater l'utilisation du cimetière de Whitesands du VIe au XIe siècle. 

Les tombes contenaient un mélange d'adultes et d'enfants de tous âges. Les sépultures étaient positionnées d'est en ouest et les têtes étant toutes tournées vers l'ouest. 

Le cimetière était utilisé entre le VIe et le XIe siècle après J.-C. (Photo: Dyfed Archaeological Trust)

Conformément aux coutumes funéraires chrétiennes médiévales, les défunts étaient enterrés sans aucun effet personnel. Les artéfacts mise au jour comprenaient des cistes ou des tombes recouvertes de dalles de pierre. 

Bien que ces types d’inhumation étaient courants dans l'ouest de la Grande-Bretagne au début de l'ère médiévale, les chercheurs ont été surpris de découvrir des galets de quartz placés au sommet de plusieurs tombes d'enfants sur le site de Whitesands.

 

Les archéologues étudient les dunes de sable depuis les années 1920. 

Au cours du siècle dernier, l'érosion et les intempéries ont exposé des sépultures remontant au VIe siècle. Les fouilles les plus récentes s'appuient sur celles menées entre 2014 et 2016, à la suite de violentes tempêtes qui menaçaient de détruire le site patrimonial.

Comme l'a écrit l'universitaire Duncan Sayer pour History Compass en 2013, les sépultures chrétiennes au début de la Grande-Bretagne médiévale étaient assez variées et portaient souvent des marqueurs du statut socio-économique du défunt. 

Les cimetières paroissiaux avaient tendance à contenir un plus grand nombre d'enfants que les cimetières de campagne, ce qui pourrait suggérer que les communautés chrétiennes attribuaient une plus grande importance à ces lieux de sépulture que les familles vivant dans les zones rurales.

Les chercheurs disent que les tombes récemment découvertes offrent un aperçu unique de la première période médiévale, un fait qui souligne l'importance d'étudier le cimetière avant que l'érosion ne le détruise. 

"Nous sommes si près de la côte", explique l'archéologue de la communauté Tomos Ll. Jones, "Et donc cela montre encore une fois pourquoi il est si important que cette fouille ait lieu. Une fois que l'érosion se produira, il est probable que ce site sera perdu, alors toutes les informations que nous avons découvert auraient également été perdues."

Les experts ont déjà tenté de préserver les lieux de sépulture, mais les intempéries ont rendu cette tâche difficile. En 2004, la Pembrokeshire Coast National Park Authority a placé de gros rochers au sommet des dunes de sable dans l'espoir de protéger le site. En 2014, cependant, les intempéries ont délogé les rochers et exposé à nouveau le cimetière. 

"Il reste encore une quantité importante d'éléments à mettre au jour, dont une structure en pierre intrigante qui date d'avant les inhumations", note le Dyfed Archaeological Trust dans le communiqué.

 

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7.05.2021

L'observation des stanols montre que la population maya a été affectée par le changement climatique

Une étude menée par l'université McGill a révélé que la taille de la population maya dans la ville de plaine d'Itzan, aujourd'hui au Guatemala, variait au fil du temps en réponse au changement climatique.

Les résultats, publiés récemment dans Quaternary Science Reviews, montrent que les sécheresses et les périodes très humides ont entraîné d'importants déclins de population. 

Benjamin Keenan, chercheur principal, collecte une carotte de sédiments lacustres sur le lac Izabal, le plus grand lac du Guatemala. Photo: Elisandra Hernández

Ces données reposent sur l'utilisation d'une technique relativement nouvelle consistant à observer des stanols (molécules organiques présentes dans les matières fécales humaines et animales) prélevés au fond d'un lac voisin.

Ces mesures de stanols ont été utilisées pour estimer les changements dans la taille de la population, mais aussi pour examiner comment elles s'alignent sur les informations concernant la variabilité climatique et les changements de végétation tirées d'autres sources biologiques et archéologiques.

En utilisant cette technique, les chercheurs ont pu tracer les principaux changements de population maya dans la région sur une période commençant il y a 3 300 ans. Ils ont également été en mesure d'identifier les variations dans les modèles de peuplement qui ont eu lieu sur des centaines d'années et qui sont associés à des changements dans l'utilisation des terres et les pratiques agricoles.

Ils ont aussi découvert que le terrain avait été colonisé plus tôt que ne le suggéraient auparavant les éléments archéologiques. 

 

Un nouvel outil a fourni des informations surprenantes sur la présence humaine dans les basses terres mayas.

L'analyse des stanols fécaux suggère que les humains étaient présents à Itzan environ 650 ans avant que les preuves archéologiques ne le confirment. Cela montre également que les Mayas ont continué à occuper la zone, bien qu'en plus petit nombre, après le soi-disant "effondrement" entre 800 et 1000 après JC, alors qu'on croyait auparavant que la sécheresse ou la guerre avait poussé toute la population à déserter la région. 

Diagramme montrant comment les molécules de stanol fécal sont transportées des intestins humains aux sédiments lacustres, où elles sont ensuite récupérées dans des carottes de sédiments. Illustration: Benjamin Keenan et al.


Il existe d'autres preuves d'un important pic de population à peu près au même moment qu'un record historique de réfugiés fuyant l'attaque espagnole de 1697 après JC sur le dernier bastion maya dans les basses terres mayas du sud (Nojpeten, ou Flores aujourd'hui au Guatemala), chose qui n'était pas connu auparavant. 

Les estimations de la taille de la population ancienne dans les basses terres mayas ont traditionnellement été obtenues par l'inspection du sol et les fouilles. Pour reconstituer la dynamique des populations, les archéologues localisent, cartographient et dénombrent les structures résidentielles, puis les fouillent pour établir les dates d'occupation. Ils comparent les tendances de la population au niveau du site et au niveau régional. Et ils utilisent ensuite des techniques telles que l'analyse du pollen et des indicateurs d'érosion des sols dans les lacs pour reconstituer les changements écologiques qui ont eu lieu en même temps. 

"Cette étude devrait aider les archéologues en fournissant un nouvel outil pour examiner les changements qui pourraient ne pas être perçus dans les preuves archéologiques, soit car elles n'ont peut-être jamais existé ou ont été perdues ou détruites depuis", a déclaré Benjamin Keenan, doctorant au Département des sciences de la Terre et des planètes de McGill, et un des auteurs de l'article, "Les basses terres mayas ne sont pas très bonnes pour la préservation des bâtiments et autres archives de la vie humaine en raison de l'environnement forestier tropical." 

 

La taille de la population maya affectée à la fois par les sécheresses et les périodes humides 

Le stanol fécal dans les sédiments de Laguna Itzan confirme que la population maya de la région a diminué en raison de la sécheresse à trois périodes différentes ; entre 90-280 après JC, entre 730-900 après JC et pendant la sécheresse beaucoup moins bien étudiée entre 1350-950 avant JC. 

Les chercheurs ont également découvert que la population a diminué pendant une période très humide de 400 à 210 avant JC. Le déclin de la population en réponse aux périodes sèches et humides montre qu'il y a eu des effets sur la population aux deux extrêmes climatiques, et pas seulement pendant les périodes sèches. 

"Il est important pour la société en général de savoir qu'il y avait des civilisations avant nous qui ont été affectées et et sont adaptées au changement climatique", a déclaré Peter Douglas, professeur adjoint au Département des sciences de la Terre et des planètes et auteur principal de l'article, "En reliant les preuves du changement climatique et démographique, nous pouvons commencer à voir un lien clair entre les précipitations et la capacité de ces villes anciennes à maintenir leur population.

La recherche suggère également que le peuple maya s'est peut-être adapté aux problèmes environnementaux tels que la dégradation des sols et la perte de nutriments en utilisant des techniques comme l'application de déchets humains (également connus sous le nom de terre de nuit) comme engrais pour les cultures. Ceci est suggéré par une quantité relativement faible de stanols fécaux dans les sédiments du lac à un moment où il existe des preuves archéologiques des populations humaines les plus élevées. Une explication à cela est que les déchets humains ont été appliqués aux sols comme engrais et donc que les stanols n'ont pas été déversés dans le lac.

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6.27.2021

D'après de récentes découvertes, la cathédrale norvégienne Stavanger a été construite sur un site Viking

Les archéologues ont découvert des traces d'animaux correspondant aux découvertes précédentes d'une possible implantation de l'ère viking sous la cathédrale de Stavanger en Norvège.

La cathédrale de Stavanger est la plus ancienne cathédrale de Norvège, située dans la municipalité de Stavanger, dans le centre du comté de Rogaland. 

La cathédrale de Stavanger aujourd'hui 

Selon les anciens récits, la cathédrale fut fondée vers 1100 après JC par l'évêque Reinald, qui serait venu de Winchester en Angleterre. Reinald a ensuite été arrêté sur ordre du roi norvégien Harald IV, et pendu à Bergen pour ne pas avoir divulgué l'emplacement des trésors cachés par le roi précédent, Magnus l'Aveugle, pendant la guerre civile en Norvège. 

La ville de Stavanger a été ravagée par un incendie en 1272 après JC, et la cathédrale a subi de lourds dommages. Elle fut reconstruite sous l'évêque Arne (1276-1303 après J.-C.), époque à laquelle la cathédrale romane fut agrandie dans le style gothique. 

Des fouilles récemment menées par l'Institut norvégien de recherche sur le patrimoine culturel (NIKU) en collaboration avec le Musée archéologique (UiS) ont permis de découvrir les ossements d'animaux dans la partie nord de la cathédrale lors de l'exploration d'un vide sanitaire. 

Le vide sanitaire de la cathédrale de Stavanger est en cours d'examen avant la pose d'un nouveau sol dans l'église. Photo : Kristine Ødeby / NIKU
 

L'étude faisait partie des travaux de restauration de la cathédrale pour les célébrations de l'anniversaire de la ville en 2025. 

L'équipe a trouvé une couche de sol sombre avec des ossements d'animaux, en particulier les restes squelettiques d'un cochon datant du début du 11ème siècle après JC ou plus. 

D'après l'ostéologue et archéologue Sean Denham du musée archéologique UiS, "Ce que nous avons trouvé, ce sont les os d'un porc, qui ont clairement été jetés sur place avec de la viande et de la peau intactes.

Os de porc d'avant la construction de la cathédrale. Photo : NIKU.
 

Les ossements d'animaux soutiennent les découvertes d'une fouille précédente en 1968, qui avait mis au jour du bois carbonisé sous le chœur de l'édifice. Cela avait été interprété comme une structure en bois construite avant la fondation de la cathédrale, à l'époque viking. 

Ces découvertes confirment que la cathédrale n'a pas été construite dans un endroit inhabité et désolé, mais plutôt un endroit où il y avait déjà un établissement humain. 

D'autres études au cours des prochaines semaines espèrent faire la lumière sur le type d'activité qui existait avant la construction de la cathédrale et éventuellement identifier où la première église sur le site a été érigée.

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6.07.2021

Un tumulus vieux de 5500 ans avec un cercle de pierres découvert en Ukraine

Dans le centre-est de l'Ukraine, un kurgan, ou tertre funéraire, a été fouillé pendants près de deux mois. Il a avait découvert lors de travaux routiers dans le village de Novooleksandrivka, à 10 kilomètres au sud de la ville de Dniepr.  

 
Vue aérienne du tertre funéraire. Photo: Archdnipro

 «La couche supérieure du sol est très mince, littéralement 10 cm. C'est très peu et cela le fait gonfler, se détériorer, etc. C'est pourquoi il a été décidé de l'étudier», explique Dmitry Teslenko, chef de l'expédition archéologique de Dniepr. 

Le tertre funéraire est de dimensions exceptionnelles, mesurant environ 120 m sur 80 m et d'une hauteur de 7 m. Des bulldozers ont donc été utilisés pour enlever des couches entières de terre.  

"La partie centrale est en cours d'exploration. Il y a beaucoup de travail manuel. Nous utilisons aussi des machines. Mais je tiens à faire remarquer que toutes les machines fonctionnent uniquement sous la supervision d'archéologues. Le bulldozer enlève plusieurs centimètres de la couche de sol et si on voit que quelque chose ne va pas, le travail s'arrête," rapporte l'archéologue de terrain Yaroslav Yaroshenko.

Un monticule est un remblai sur une sépulture. Il arrive rarement qu'il y ait qu'une seule inhumation, un seul remblai. À chaque inhumation, le volume d'un monticule ne fait qu'augmenter. Le kurgan de Novoaleksandrovka ne fait pas exception. Au cours des fouilles, les archéologues ont découvert et examiné 24 sépultures depuis des Scythes de l'âge du bronze jusqu'au au Moyen Âge.  


Fait exceptionnel, une structure en pierre a été trouvée dans la partie intérieure du monticule.

Des blocs de pierre de plusieurs mètres de haut et formant un cercle d'un diamètre de 18 mètres avaient été érigés.

Des fragments de céramique datent de la construction du monticule il y a environ 5 500 ans, soit pendant la période énéolithique. Selon Dmitry Teslenko, une caractéristique unique de ces céramiques est la teneur élevée en coquilles broyées.

Fait intéressant, on peut trouver exactement les mêmes céramiques parmi les découvertes de la culture Trypillia. Cela suggère que ces peuples n'ont pas simplement coexisté au cours de la même période, mais étaient en contact les uns avec les autres. En même temps, ils avaient un style de vie absolument différent. Si les Trypilliens menaient une vie sédentaire, cultivant dans la zone forêt-steppe, le tumulus à l'étude appartient aux pasteurs nomades des steppes. 

 
Photo: Informator

"Le cromlech a été érigé à peu près au même moment que la poterie découverte. Cependant, il est impossible de dire avec certitude s'il a été érigé dès la première inhumation ou plus tard", ajoute Teslenko. D'après l'archéologue, il n'y a pas eu de découvertes de valeur à l'intérieur du fait que les tribus qui vivaient dans la région possédaient très peu d'objets quotidiens.

En effet, en raison de leur nature nomade, les gens ne transportaient que le strict nécessaire. Cependant, parfois des trouvailles intéressantes sont exhumées: des pots, des colliers en canidés de loup ou de chien. Ainsi, une sépulture a récemment été découverte où des os d'orteil de chien se trouvaient à côté de restes humains.

Une triple tombe a également été trouvée où le squelette d'un homme gisait au milieu et les squelettes d'une femme et d'un enfant étaient pressés contre lui de chaque côté. 

 
Photo: Informator

"Nous avons également déterré le squelette d'un homme de 30 ans et d'un enfant de 10 ans, dans la tombe desquels un pot au contenu inconnu a été trouvé. Nous avons aussi retrouvé les restes d'un jeune homme âgé de 18 à 20 ans. À en juger par les armes avec lesquelles il a été enterré, c'était un cavalier et un maître du combat rapproché et à longue distance: à sa droite se trouvaient des fragments de joues en os et des attaches pour une bride de cheval, et à gauche - une hache de combat en fer , des flèches en bronze et en os, une akinak, courte épée scythe, avec un placage d'or de la poignée, des gardes et un capuchon pour la pointe."  rapporte-t-il.

 

Quant au cercle de pierres, il convient de noter qu'il avait avant tout une fonction purement structurelle. 

Le cromlech fait partie intégrante d'une structure massive et complexe. La structure consistait en un cercle de pierres disposées verticalement. Il y avait un cône tronqué sur le dessus. Cela permettait de soutenir le sol et empêchait le monticule de s'étaler vers l'extérieur.

"Les pierres du cromlech sont très sensibles aux intempéries. Elles proviennent de la rive du fleuve Dniepr. Il y avait une zone rocheuse à partir de l'île du monastère et en aval. Ils ont cherché une fissure, y ont enfoncé un pieu en bois et y ont versé de l'eau.  Au fur et à mesure que le bois gonflait d'humidité, la fissure s'élargissait. Et alors ils répétaient la procédure encore et encore. Et finalement ils ciselaient ce morceau de pierre. C'est pourquoi ils sont de formes différentes", explique le chef de l'expédition archéologique, "Certains blocs de cromlech ont été brisés au début du 3e millénaire au cours de l'âge du bronze ancien. L'une des pierres a été brisée lors d'une autre inhumation et ils ont réussi à soulever le monolithe au sommet du monticule."

"L'exploration du monticule n'est pas encore terminée. Le meilleur reste à venir", ajoute Teslenk, "nous allons nettoyer complètement le cromlech et l'espace à l'intérieur, pour permettre à la structure ancienne d'être vue dans un état pratiquement vierge. On estime qu'en seulement dix jours, nous atteindrons les sépultures les plus anciennes à l'intérieur de l'anneau de pierre, si le temps le permet. Certes, c'est une évidence que l'individu enterré et protégé par le cromlech était très respecté par cette société. C'est la seule façon d'expliquer le caractère monumental de la construction."

"Tous les échantillons seront ensuite envoyés à Kiev et en Allemagne pour diverses expertises. Des recherches scientifiques précises menées par des anthropologues, des généticiens et d'autres spécialistes permettront d'éclairer de nombreuses questions. Par exemple, si les personnes enterrées de la même époque étaient des parents, et comment ils sont morts, l'heure du décès avec une précision de 50 ans, et plus. La structure mégalithique elle-même sera partiellement restaurée, sécurisée et un musée sera ouvert sur place", conclut Teslenko.

 

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5.26.2021

Il y avait moins de déchets lors de la production de plaques de marbre dans la période impériale romaine antique qu'aujourd'hui

En ce qui concerne l'architecture impériale romaine antique, la plupart des gens ont généralement une image de statues, de colonnes ou de dalles de marbre blanc.

Hall de l'ancienne villa romaine d'Éphèse avec ses dalles de marbre restaurées, qui ont été examinées plus en détail. Photo: © Sinan Ilhan
 

S'il est vrai que de nombreux bâtiments et places à cette époque étaient décorés de marbre, ce n'était souvent pas du marbre blanc mais coloré qui était utilisé, comme le Cipollino Verde veiné de vert, extrait sur l'île grecque d'Eubée.  

Comme le marbre était très cher, il était souvent utilisé sous forme de fines dalles en tant que revêtement par-dessus d'autres pierres moins chères. «À ce jour, cependant, aucun vestige réel d'ateliers de marbre de l'époque impériale romaine n'a été trouvé, donc on en sait peu sur le traitement du marbre pendant cette période», a déclaré le professeur Cees Passchier de l'Institut des géosciences de l'Université Johannes Gutenberg de Mayence (JGU). 

Avec d'autres chercheurs basés à Mayence, en Turquie et au Canada, il a récemment terminé l'analyse du revêtement en marbre d'une villa romaine du deuxième siècle après J.-C. Comme les chercheurs le détaillent dans l'édition en ligne du Journal of Archaeological Science: Reports, ils ont utilisé un logiciel spécial normalement utilisé pour la modélisation 3D des structures géologiques. 

 

Ils ont découvert que la perte de matière lors de la production de plaques de marbre à l'époque était probablement inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui.

Les chercheurs ont examiné, photographié et mesuré 54 dalles restaurées de Cipollino Verde, mesurant chacune environ 1,3 mètre carré, qui avaient été utilisées pour décorer les murs d'une villa dans l'ancienne Ephèse sur la côte ouest de la Turquie. 

Au vu des marques de scie sur l'une des dalles, ils ont pu en déduire qu'elles avaient été coupées dans une scierie à eau, en fait à l'aide de ce que nous appelons aujourd'hui des scies hydrauliques à métaux. 

En utilisant des reconstructions basées sur les modèles de dalles, l'équipe de recherche a également pu conclure qu'un total de 40 dalles avaient été sciées à partir d'un seul bloc de marbre pesant trois à quatre tonnes. 

Elles avaient ensuite été montées sur les murs dans l'ordre dans lequel elles avaient été produites et disposées côte à côte par paires assorties, produisant un motif symétrique. Enfin, à l'aide du logiciel, les chercheurs ont créé un modèle tridimensionnel du bloc de marbre, ce qui leur a permis de tirer des conclusions sur le gaspillage de matériau lors de la production des dalles.

L'une des paires de dalles de marbre analysées, disposées à la manière d'un livre. Photo: © Cees W. Passchier 

 
«Les dalles ont une épaisseur d'environ 16 millimètres et les espaces entre elles, causés par le sciage et le polissage ultérieur, ont une largeur d'environ 8 millimètres. Cette perte de matière attribuable à la production équivaut à environ un tiers et est donc inférieure aux taux désormais couramment associés à de nombreuses formes de production de marbre moderne », a souligné M. Passchier, «Nous pouvons donc conclure que l'extraction du marbre pendant la période impériale était remarquablement efficace.» 

Les chercheurs ont également découvert que bien que 42 dalles aient été sciées dans un bloc de marbre d'origine, deux n'avaient pas été fixées aux murs de la salle. «La disposition des dalles sur les murs de la villa suggère que ces dalles ont probablement été brisées, peut-être lors du polissage ou de leur transport ultérieur», a ajouté Passchier, "Cela signifierait que le montant perdu en raison de la casse serait de 5 pour cent, ce qui serait également un chiffre étonnamment bas."  Cette petite perte amène Passchier à supposer que tout le bloc de marbre avait été transporté à Éphèse et que les dalles y avaient été ensuite coupées et polies.

Le lien vers l'étude: 

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5.21.2021

Le géant de Cerne dans le Dorset daterait de l'époque anglo-saxonne

Au fil des siècles, l'énorme géant nu et armé d'un gourdin sculpté dans une colline escarpée du Dorset a été considéré comme préhistorique, celtique, romaine ou même comme un pamphlet d'Oliver Cromwell du XVIIe siècle.

Après 12 mois de nouvelles analyses de sédiments, le National Trust a maintenant révélé la probable vérité et les experts admettent qu'ils sont déconcertés.  

La tradition locale raconte que l'abbaye de Cerne a été créée en 978 après JC pour éloigner les gens d'un dieu anglo-saxon. Photo: Ben Birchall / PA

L'étrange et énigmatique géant de Cerne date en fait de la fin de la période Saxonne, peut-être le 10ème siècle. Martin Papworth, archéologue principal de National Trust, a déclaré qu’il était quelque peu "sidéré… Il n’est pas préhistorique, il n’est pas romain, il est en quelque sorte saxon, à l’époque médiévale.

Le géoarchéologue Mike Allen, qui a étudié les escargots microscopiques dans les sédiments, en convient: «Ce n'est pas ce à quoi on s'attendait», a-t-il dit, «De nombreux archéologues et historiens pensaient qu'il était préhistorique ou post-médiéval, mais pas médiéval. Tout le monde avait tort, et cela rend ces résultats encore plus passionnants."

La recherche a consisté à étudier des échantillons, qui montrent à quel moment des grains de sable individuels dans les sédiments ont été exposés pour la dernière fois à la lumière du soleil. Le matériel de la couche la plus profonde suggère une plage de dates de 700 à 1100 de notre ère.

 

C'est d'ailleurs au milieu de cette plage de dates, en 978, que l'abbaye de Cerne a été fondée à proximité.

Les histoires parlent de la mise en place de l'abbaye pour dissuader les habitants d'adorer un dieu anglo-saxon primitif appelé Heil ou Heilith. Cela invite à se poser la question, est-ce là le géant Heilith ? 

Pour diverses raisons, Papworth estime que cette théorie ne sonne pas vraie. Toute l'histoire du géant est rendue plus confuse par l'absence de mention de celui-ci dans les documents de l'abbaye qui ont survécu. Pourquoi une abbaye riche et célèbre, à quelques mètres seulement, commanderait-elle ou sanctionnerait-elle un homme nu sculpté à la craie sur le flanc de la colline ?

Les documents des XVIe et XVIIe siècles ne font pas non plus référence au géant, ce qui suggère à Papworth qu'il a été créé puis oublié, peut-être envahi par l'herbe jusqu'à ce que quelqu'un remarque la trace d'un contour.  

Volontaires nettoyant les côtes du géant de Cerne le 28 août 2019. Photo: Ben Birchall / PA

Gordon Bishop, président de la Cerne Historical Society, a déclaré que les conclusions étaient aussi curieuses que surprenantes: "Ce dont je suis personnellement heureux, c'est que les résultats semblent avoir mis fin à la théorie selon laquelle il a été créé au 17ème siècle comme une insulte à Oliver Cromwell. Je trouvais que cela rabaissait plutôt le géant."

Bishop pense probable que le géant avait une signification religieuse, bien que païenne: "Il nous reste évidemment beaucoup de recherches à faire au cours des prochaines années."

"Plus globalement, les résultats de l'analyse jettent un éclairage important sur le phénomène des dessins de Chalk Hill en Grande-Bretagne", a déclaré Allen, "Les archéologues ont voulu classer les personnages des collines de craie dans la même période. Mais sculpter ces personnages n'était pas une phase particulière, ce sont tous des personnages individuels, avec une signification locale, chacun nous disant quelque chose sur cet endroit et cette époque."

Haut de 55 mètres, le géant de Cerne est le plus grand, le plus grossier de Grande-Bretagne et, par conséquent, le plus connu des collines de craie. Il est aussi le plus mystérieux. Certains ont dit que c'était Hercule. Les plus fantaisistes suggèrent qu'il était un véritable géant tué par des villageois alors qu'il dormait sur la colline après une journée bien remplie à manger leur bétail. Beaucoup de gens doutent que le phallus soit original. 

Interrogé sur sa théorie la plus probable sur ses origines, Papworth admet être perplexe. "Je ne sais pas. Je n’en ai pas. Je n'arrive pas à comprendre… on peut inventer toutes sortes d'histoires. Je ne sais pas pourquoi il est sur la colline, je n’en ai aucune idée. Je n'aurais jamais deviné qu'il serait au 10e siècle. "


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