9.21.2017

A-t-on découvert la tombe du premier historien des Amériques ?

Alors qu'un groupe d'hommes travaillait sur le site d'un d'une construction religieuse vieille de plusieurs centaines d'années, par hasard, en retirant une couche de terre, ils ont découvert une crypte, enfouie sous les décombres.

L'histoire remonte à l'année 1992, lorsque des travaux étaient en cours pour transférer le panthéon où Christophe Colomb était inhumé depuis la cathédrale de Saint-Domingue, la capitale de la République Dominicaine. Le projet faisait partie des nombreux évènements organisés cette année là pour commémorer l'arrivée du marin dans les Amériques cinq siècles plus tôt.

A-t-on découvert la tombe du premier historien des Amériques ?
 Le site de ce que l'on pense être le tombeau de Gonzalo Fernández de Oviedo, dans la cathédrale de Santo Domingo. Photo: Victor Siladi

Mais, de manière tout à fait inattendue, une autre tombe fut découverte.

A quelques mètres sous le mausolée du marin italien, il y avait une crypte avec une voûte en brique endommagée mesurant 8.46m sur 3.80m.


Qui était donc la personne, incontestablement illustre, enterrée dans un endroit aussi précieux ?


Esteban Prieto Vicioso, conservateur à la cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation, rapporte que les éléments font poindre vers Gonzalo Fernández de Oviedo, un nom négligé et pourtant important.

On lui attribut l'écrit du premier rapport sur les Amériques, à la demande de Charles V. Jusqu'à sa mort, à 80 ans, Fernández de Oviedo a écrit sur le premier voyage vers les Amériques de Christophe Colomb en 1492, et jusqu'à la rébellion de Pizzaro en 1549. Il a aussi détaillé la géographie, les plantes, les animaux et habitants du continent.

"Nous savons que jusqu'au milieu du 16ème siècle il y avait un autel dédié à Sainte Lucie construit sur les instructions d'Oviedo, et, juste en dessous, il a ordonné la construction d'une voûte, où il fut enterré" rapporte Prieto Vicioso, "il n'y a pas de preuve documentaire que son corps a été déplacé d'ici".

Gonzalo Fernández de Oviedo
Portrait de Gonzalo Fernández de Oviedo

L'équipe de restauration de la cathédrale, la première à être bâtie dans les Amériques, essaye d'amasser des fonds pour fouiller la crypte, ce qui devrait permettre, espèrent-ils, d'identifier Oviedo. Ils pensent qu'ils trouveront une clé en fer dans la tombeau qui serait celle de la forteresse de Saint Domingue, dont Oviedo fut le gouverneur au cours des 25 dernières années de sa vie.

Enfin, un détail particulier devrait définitivement établir si la tombe est celle d'Oviedo; ce serait une marque sur le crâne: il reçu lors d'une bagarre avec un autre espagnol, un coup de couteau à Darién Gap, dans ce qui est aujourd'hui Panama.


Un rôle important dans la conquête du Nouveau Monde.


Bien qu'il ait été largement oublié par les historiens, Gonzalo Fernández Oviedo a joué un rôle clé dans la conquête des Amériques, ainsi que dans la reconquête de l'Espagne: il accompagna les monarques catholiques quand ils sont entrés à Grenade le 6 janvier 1492 après la défaite du dernier royaume maure en Espagne.

Il fut aussi présent les années suivantes lorsque Christophe Colomb rencontra les dirigeants Isabelle et Ferdinand au retour de son premier voyages aux Amériques.

Il partit en Italie, où il rencontra Léonard de Vinci et des membres influents de la famille Borgia. Plus tard, il devient secrétaire de Gonzalo Fernández de Córdoba, un important navigateur.

Il fait son premier voyage aux Amériques en 1514, avec une expédition menée par Pedrarias Dávila. Il fut le témoin de l'ancienne rivalité avec Vasco Núñez de Balboa, le premier européen a atteindre le Pacifique via les Amériques, et qui aurait été exécuté par Dávila en 1519.

Oviedo est retourné en Espagne en 1526, où il publie La Natural historia de las Indias qui connut un succès immédiat et fut traduit en anglais, français et italien, et il est encore lu par les étudiants de nos jours.

En 1532, Charles V le nomma chroniqueur officiel des Indes et gouverneur de la forteresse de Saint Domingue. Il passa le reste de sa vie à Saint Domingue dans une petite maison remplie de livres sur les rives de la rivières Ozama, qui traverse la capitale. Il écrivit aux gouverneurs et serviteurs de la couronne sur le vaste empire américain d'Espagne et les rencontra lorsqu'ils étaient de passage sur l'île.

Ses recherches ont été répertoriées dans La General y natural historia de las Indias, dont la première partie fut publiée en 1535, alors que les deux volumes restants ne sont sortis qu'au milieu du 19ème siècle..

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