Ces ornières étaient très certainement causées par le passage de chariots, car le roc n'était pas assez solide pour supporter les roues en bois des charrettes chargées.
Le Professeur Derek Mottershead, du département de géographie de la University of Portsmouth, a suivi les traces de générations de chercheurs pour tenter de percer les mystères du paysage maltais.
Les ornières ont une soixantaine de centimètres de profondeurs et elles sillonnent l'île sur 30 .
Cependant, au lieu de se concentrer sur la forme et la distribution des ornières, Mottershead et son équipe, dont le Dr Alastair Pearson et Martin Schaefer, ont étudié les forces nécessaires pour marquer si profondément la roche. Ils ont dessiné un charriot d'après les éléments récoltés sur le terrain, ont estimé son poids et calculé les contraintes engendrées.
L'équipe a ainsi découvert qu'en certains endroits, la roche était si tendre, qu'après de de fortes pluies, un seul passage de charriot pouvait laisser des traces.
Selon Mottershead: "Le ornières ont été étudiées et discutées pendant des siècles, et même si il est évident qu'elles sont liées à des véhicules, personne ne comprenait comment et quand elles avaient été faites. Nous avons décidé d'inverser le raisonnement pour adapter un chariot aux ornières et ensuite calculer les contraintes imposées. Le calcaire peut supporter des roues d'un véhicule quand il est sec, mais après une forte pluie, l'érosion est visible à l'oeil nu. "
Dans une région, connu localement sous le nom de Clapham Junction (imge ci-dessous) en raison de la prolifération des ornières, la roche est si molle qu'elle aurait été marqué même après le passage d'un seul charriot vide.
"La roche sous-jacente de Malte est faible et quand elle est mouillée, elle perd environ 80 pour cent de sa dureté. Les chariots ont d'abord fait des pistes dans le sol, mais avec l'érosion, la roue touchait directement le substrat rocheux; cela rendait en même temps la circulation plus aisée pour les véhicules suivant alors la même voie", ajoute Mottershead.
Cependant les ornières devenaient rapidement trop profondes et les conducteurs ont dû continuellement trouver de nouvelles routes, ce qui explique pourquoi il y a tant de ornières qui sillonnent l'île.
Ces ornières ne sont pas uniques à l'ïle, on en retrouve aux Etats-Unis lors de la colonisation de l'Ouest, en Ecosse...; c'est la quantité de ces ornières qui fait la spécifité de Malte, et, jusqu'à présent, on ne parvenait pas à comprendre la mécanique de leur fabrication.
Source:
- University of Portsmouth: "Ancient mystery solved by geographers"
Liens:
University of Portsmouth: http://www.port.ac.uk/
- Geography department: http://www.port.ac.uk/departments/academic/geography/
- Professeur Derek Mottershead: fiche, email
- Dr Alastair Pearson: fiche, email
- Martin Schaefer: fiche, email
A lire aussi à propos de Malte:
2 commentaires:
Il ne doit pas être très difficile de récupérer un vieux tombereau et une pompe à eau pour faire un essai sur une 50aine de mètres en lui faisant faire des allers-retours. Comment expliquer les ornières qui s'enfoncent loin et profondément en mer ? On sait que le niveau de la Méditerranée était de 120...140 mètre plus bas qu'aujourd'hui mais c'était lors de la dernière glaciation qui s'est terminée il y a + de 10 000 ans... la roue n'apparait "que" 6000 ans + tard...en Mésopotamie.
Remarque pertinente, et dans ce cas pas de réponse avec l'archéologie enseignée car elle suppose qu'il n'y a pas une civilisation anté-diluvienne
Enregistrer un commentaire