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8.21.2020

Sauver la Mary Rose des dégradations du bois

Le navire amiral d'Henry VIII a coulé dans le Solent le 19 juillet 1545, où il est resté pendant 400 ans jusqu'à ce que la coque soit soulevée du fond marin en 1982.

L'épave récupérée a été aspergée d'eau froide et a reçu une série de traitements au polyéthylène glycol pour empêcher le bois de se dessécher, de rétrécir et de s'effondrer.

L'épave de la Mary Rose

Le dernier de ces traitements s'est terminé en avril 2013, et la coque a ensuite été laissée à sécher dans des conditions contrôlées.

La récupération du Mary Rose a été une réalisation importante, offrant une vue sans précédent sur la vie des Tudor. Cependant, le déplacement des restes du navire reposant dans des conditions anoxiques (sans oxygène) sur le fond marin vers un environnement contenant de l'oxygène sur terre posait certains problèmes.


L'une des principales menaces étaient les composés à base de soufre générateurs d'acide, qui se forment dans la structure du bois et peuvent le dégrader.


Des recherches antérieures menées pour déterminer les meilleures méthodes de conservation du Mary Rose suggéraient que l'exposition à un environnement où l'oxygène était présent pouvait entraîner le développement de près de deux tonnes d'acide sulfurique dans le bois.

Cependant, aucune de ces études ne s'est concentrée spécifiquement sur les composés à base de soufre qui sont produits à mesure que le bois sèche et sur la façon dont ils affectent sa dégradation.

Un échantillon de bois prélevé sur le Mary Rose. Photo: Diamond Light Source

Une nouvelle étude, publiée dans la revue ChemPlusChem, a prélevé des échantillons à six endroits autour de la coque, puis a utilisé une combinaison de techniques pour identifier les espèces de soufre acide présentes et évaluer l'état du bois lui-même. 

Cette recherche a déterminé que des gisements de soufre oxydé, de fer et de zinc se trouvaient tous ensemble dans les zones présentant les niveaux de dégradation les plus élevés, démontrant qu'ils peuvent jouer un rôle dans la détérioration du bois gorgé d'eau.  

Cette nouvelle compréhension des composés acides à base de soufre dans le bois archéologique marin et de leur évolution au cours du processus de séchage peut maintenant être utilisée pour aider à développer des stratégies pour protéger la Mary Rose contre d'autres dommages.

Le lien vers l'étude:

Source:

8.17.2020

Un U-boat de la Première Guerre mondiale coulé par la Royal Navy étudié pour la première fois

Un sous-marin de la Première Guerre Mondiale coulé en 1917 a été étudié pour la première fois à l'aide de scanner et de vidéo sous-marine.

Les scientifiques ont utilisé des techniques de numérisation sophistiquées et des séquences vidéo sous-marines pour analyser l'épave d'un UC-47, à environ 20 miles nautiques au large de la côte du Yorkshire en mer du Nord.

À l'aide de la technologie de sonar multifaisceaux, l'équipe a réalisé cette image 3D haute résolution du U-boat UC47 sur le fond marin au large du Yorkshire.

L'équipe en charge de l'étude rapporte que l'UC-47 serait à l'origine du naufrage de plus de 50 navires au cours de sa carrière d'à peine douze mois et qu'il avait la réputation d'être un navire chanceux au sein de la marine impériale allemande.

Mais le 18 novembre 1917, le patrouilleur de la Royal Navy HMS P-57 le surprend à la surface.Il éperonne puis coule le sous-marin qui sombre avec tous les hommes à bord.

Dirigé par l'expert en archéologie des eaux profondes, le Dr Rodrigo Pacheco-Ruiz, de l'Université de Southampton, en collaboration avec les sociétés de prospection offshore MMT et Reach Subsea, l'équipe a enquêté sur l'épave pendant des opérations offshore visant à préparer la pose d'un nouveau pipeline en mer du Nord.

Les hélices du sous-marin allemand de la Première Guerre mondiale qui a été inspecté pour la première fois depuis sa perte en 1917. Photo: © MMT / Reach Subsea

À l'aide d'une robotique de pointe et d'un équipement géophysique à haute résolution, l'épave, qui se trouve à 50 mètres sous la surface, a été cartographiée et inspectée en détail et a montré un niveau de conservation «étonnant», a ajouté l'équipe.

Les archéologues ont déclaré que les restes de la coque principale, qui était intacte sur toute sa longueur, étaient visibles au-dessus du fond marin et que les dommages qu'elle avait subis lors de son naufrage étaient clairement visibles. Un grand trou du côté bâbord de la coque indiquait une explosion et dispersés autour du site de l'épave se trouvaient des parties du navire, dont l'un des tubes lance-torpilles.

Le Dr Pacheco-Ruiz, co-directeur du projet de recherche archéologique offshore (OAR) du Centre d'archéologie maritime, a déclaré: "Aujourd'hui, le navire n'est indiqué sur les cartes de navigation que comme une épave et jusqu'à présent, on en savait très peu sur l'état du sous-marin. Ce fut un privilège de pouvoir explorer une épave en si bon état et d'avoir l'opportunité d'en savoir plus sur son passé."

Les archéologues espèrent qu'il sera possible de retourner sur le site de l'épave dans le futur pour recueillir davantage d'éléments sur son passé et aider à former des étudiants en archéologie maritime.

D'après, l'historien maritime Stephen Fisher "Le lendemain de sa perte, l'UC-47 est réputé avoir été visité par des plongeurs de la Royal Navy qui ont récupéré des renseignements précieux, notamment des livres de codes et des graphiques. Une étude plus approfondie sur les sources historiques combinée à l'imagerie détaillée de l'épave, pourrait nous permettre de déterminer si elle a effectivement été visitée en novembre 1917."




Source:
Science Focus: "WWI U-boat sunk by Royal Navy surveyed for the first time"
 

6.23.2020

Des archéologues découvrent un énorme cercle de fosses autour de Durrington Walls près de Stonehenge

Le cercle qui vient d'être découvert fait plus de deux kilomètres de diamètre et a été daté, au radiocarbone, à 2500 avant notre ère.

Les archéologues ont identifié près de 20 puits qui mesurent 10 mètres et font au moins 5 mètres de profondeur. Ils estiment cependant qu'il devait y en avoir plus de 30 à l'origine.

 L'anneau de puits de 2 km de large autour du grand henge à Durrington Walls et du célèbre site de Woodhenge. Crédit d'image: Gaffney et al, doi: 10.11141 / ia.55.4.

"La taille des puits et leur circuit autour de Durrington Walls est sans précédent en Grande-Bretagne" rapporte le professeur Vince Gaffney, chercheur à la School of Archaeological and Forensic Sciences à l'Université de Bradford, "cela démontre l'importance du henge de Durrington Walls, la complexité des structures monumentales dans le paysage de Stonehenge, et la capacité et le désir des communautés néolithiques d'enregistrer leurs systèmes de croyances cosmologiques d'une manière et à une échelle que nous n'avions jamais prévues auparavant."


Les scientifiques pensent que le cercle de puits marque une limite autour de l'énorme henge de Durrington.


"C'est extraordinaire qu'une telle découverte majeure et pu être faite si près de Stonehenge" dit le professeur Gaffney.

"Il est incroyable que notre étude du paysage de Stonehenge, qui applique les dernières technologies et s'étend sur des kilomètres de campagne, ait révélé de nouvelles fonctionnalités majeures, notamment ces énormes puits," rapporte Wolfgang Neubauer, archéologue au Ludwig Boltzmann Institute for Archaeological Prospection and the Virtual Archaeology/VIAS-Vienna Institute de l'Université de Vienne, "ils ne sont pas seulement clairement visibles dans les ensembles de données géophysiques, le relevé offre également la possibilité de placer ces caractéristiques dans un contexte plus large comprenant les nombreux monuments associés à Stonehenge, y compris le super-henge à Durrington Walls, à seulement 3 km au nord-est du cercle de pierre emblématique."

"Le paysage de Stonehenge se distingue, non seulement comme l'un des paysages archéologiques les plus importants au monde, mais aussi parmi les mieux étudiés", dit le Dr Eamonn Baldwin, archéologue à l'Université de Birmingham, "faire une découverte aussi importante dans une telle zone est remarquable et témoigne de la façon dont les archéologues ont commencé à intégrer la technologie aux méthodes de recherche traditionnelles, notamment les fouilles et les relevés photographiques aériens."

"Après des siècles d'étude du paysage de Stonehenge, la découverte d'un nouveau monument aussi incroyable témoigne de la valeur de la recherche interdisciplinaire", a déclaré le professeur Henry Chapman, archéologue à l'Université de Birmingham, "notre compréhension de cet endroit exceptionnel a été transformée ces dernières années, et l'identification d'un nouveau site aussi important et étendu montre qu'il y a toujours quelque chose à découvrir."

La découverte a été publiée dans le journal Archaeology,  le 21 juin 2020: "A Massive, Late Neolithic Pit Structure associated with Durrington Walls Henge"



Source:
SCI News: "Archaeologists Find Giant Ring of Shafts near Stonehenge"

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3.24.2020

Découverte d'une chapelle médiévale monumentale en Angleterre

Des archéologues ont aidé à découvrir les restes d'une chapelle perdue remontant au passé médiéval britannique.

Le personnel et les étudiants de l'Université Durham ont fait partie de l'équipe qui a fouillé la chapelle Bek du XIVe siècle au château d'Auckland dans le comté de Durham.

Découverte d'une chapelle médiévale monumentale en Angleterre
Le site d'une fouille archéologique de la chapelle de l'évêque Antony Bek au château d'Auckland. Photo: Durham University

Bien qu'elle soit plus grande que la chapelle du roi à Westminster (avec des morceaux de pierre sculptée pesant le même poids qu'une petite voiture), l'emplacement exact de cette chapelle est resté un mystère depuis sa destruction dans les années 1650, après la guerre civile anglaise.

La chapelle à deux étages fut construite au début des années 1300 pour l'évêque Antony Bek (prince évêque de Durham 1284-1310), un grand guerrier et l'un des hommes les plus puissants et les plus influents d'Europe à l'époque.

Sur une période de cinq mois, les archéologues ont ainsi révélé les fondations de la chapelle, notamment des murs mesurant 1,5 m d’épaisseur, 12 m de large et 40 m de long,  ainsi que des contreforts le long des côtés de la chapelle et même une partie du sol.

Les experts pensent que la taille, l'échelle et la décoration de la chapelle étaient à l'image du statut de l'évêque Bek, qui détenait des pouvoirs remarquables pour frapper la monnaie, lever des armées et même gouverner au nom du roi.

Dans les mois qui ont suivi la découverte de la chapelle, les archéologues ont travaillé avec un panel d’experts pour lui donner vie telle qu’elle aurait été au 14ème siècle.

Ils reviendront cet été pour poursuivre leurs fouilles où ils espèrent découvrir davantage le côté sud du bâtiment.

D'après le professeur Chris Gerrard du département d'archéologie de l'Université de Durham: "C'est de l'archéologie à son meilleur niveau. Des professionnels, des bénévoles et des étudiants de l'Université de Durham ont travaillé en équipe pour rassembler des indices à partir de documents et d'illustrations anciennes en utilisant les toutes dernières techniques d'enquête pour résoudre le mystère de l'endroit où se trouve cette énorme structure perdue. Nous avons vraiment hâte de revenir à Auckland en juin pour une nouvelle saison de fouilles."

Merci à Frédéric pour l'info !

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3.01.2020

Découverte d'un monastère anglo-saxon où a pu être couronné le premier roi d'Angleterre

Des restes récemment mis au jour proviendraient du monastère où le premier roi d'Angleterre, Edgar le Pacifique, fut couronné il y a plus de 1000 ans, d'après le Wessex Archaeology.

La preuve a émergé lors d'une fouille à la célèbre abbaye de Bath, avant les rénovations prévues. Lors des fouilles, les archéologues ont eu la surprise de trouver des indices d'architecture anglo-saxonne dans deux structures à côté de l'abbaye.

Cette abside excavée montre que, dans le passé, un monastère près de l'abbaye avait une structure anglo-saxonne. Photo: © Wessex Archaeology

Ce sont les premières constructions anglo-saxonnes connues dans tout Bath, une ville qui a été fondée par l'Empire romain et qui est connue pour ses sources thermales.

Les deux structures absidales (semi-circulaires), ou absides, ont été trouvées sous le niveau de la rue, sous ce qui constituait autrefois les cloîtres de la cathédrale du XIIe siècle construite sur des gisements romano-britanniques. La cathédrale est juste au sud de l'église abbatiale.

Après avoir trouvé ces structures en pierre, les archéologues ont utilisé la datation au radiocarbone sur du charbon de bois trouvé dans une partie du plâtre de l'une de ces absides. Le charbon de bois datait ainsi de 780-970 et 670-770, d'après le Wessex Archaeology.

Cette fenêtre temporelle suggère que l'abbaye faisait autrefois partie du monastère anglo-saxon où Edgar a été couronné, en 973.


"Lorsque vous trouvez quelque chose d'inhabituel, vous devez penser: Quelle est l'explication la plus plausible de ce que nous avons trouvé ?" a dit Cai Mason, agent principal de projet au Wessex Archaeology, "La plupart du temps, ce sera en effet l'explication, mais parfois cela ne fonctionne pas, ce qui vous fait vous demander: Avons-nous trouvé quelque chose de vraiment inhabituel ? Ceci, ainsi que les pierres et les sépultures saxonnes tardives trouvées à l'abbaye, fournissent une preuve de plus en plus forte que nous avons effectivement trouvé une partie du monastère anglo-saxon perdu de Bath, " où Edgar le Pacifique a été couronné.

La façade de l'abbaye de Bath. Photo: © Wessex Archaeology

Edgar, qui était déjà couronné roi de Mercie (royaume anglo-saxon en Angleterre) et de la Northumbrie, est devenu roi du Wessex et roi de facto de toute l'Angleterre à la mort de son frère Eadwig en 959. Il a choisi Bath comme lieu saint où il serait couronné, car elle avait une église célèbre et des connexions avec le Wessex et Mercia, selon Wessex Archaeology.

Certes, le père et le grand-père d'Edgar avaient également été reconnus comme rois d'Angleterre, mais Edgar a été le premier à être couronné lors d'une cérémonie qui, selon l'église, était la volonté de Dieu.


Il est possible, cependant, que ces structures anglo-saxonnes soient tout autre chose.


"Étant donné que la date potentielle de ces structures s'étend sur environ 200 ans, il existe plusieurs contextes possibles pour leur construction", a déclaré Bruce Eaton, chef de projet du Wessex Archaeology.

Bath est en effet connu pour sa riche histoire. En 577,  les païens saxons occidentaux ont vaincu les britanniques et ont repris un certain nombre de villes, y compris Bath. Plus tard, en 628, le roi Penda de Mercie y a battu les saxons occidentaux.

"Une possibilité, pour les deux structures aspidales, serait que le roi Offa de Mercie ait acquis le monastère en 781 après JC et crédité William de Malmesbury pour la construction de la célèbre église de Saint-Pierre. Il a probablement utilisé les pierres travaillées du complexe de bains romains qui s'effondrait à proximité," dit Eaton,"De vastes travaux de construction au cours de cette période sont également attestés par le successeur d'Offa, Ecgfrith, ayant l'infrastructure en place pour abriter la cour au monastère en 796 après JC. Cependant, cette phase énergique d'activité de construction correspond parfaitement à notre date la plus rapprochée possible pour le plâtrage, mais ce n'est certainement pas notre seul candidat".

Les archéologues ont noté qu'il était connu depuis longtemps qu'un monastère se trouvait sur ce site, mais "aucune trace de l'édifice ne reste au-dessus du sol aujourd'hui, il est donc étonnant que nous en ayons maintenant un aperçu réel et que nous puissions avoir une véritable idée de ce à quoi il ressemblait", a déclaré le révérend chanoine Guy Bridgewater de l'Abbaye de Bath.

Ces structures ont été découvertes dans le cadre du projet Footprint de l'abbaye, qui vise à construire de nouvelles installations, à restaurer le plancher qui s'effondre et à installer un système de chauffage écologique qui tire parti des sources thermales de Bath.

Sol carrelé mis au jour lors des fouilles. Photo: © Wessex Archaeology

D'autres découvertes avant le projet Footprint incluent un sol carrelé aux couleurs vives du 14ème siècle, situé dans ce qui aurait été la nef de la cathédrale médiévale, la zone centrale où la congrégation se réunissait, a rapporté Wessex Archaeology.

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12.29.2019

Un bouclier celtique exceptionnel découvert en Angleterre

Enfoui depuis des siècles, l'objet incrusté de terre ne laissait pas présager de son importance. Mais un travail minutieux de restauration a révélé ce que les experts considèrent désormais comme "l'objet d'art celtique britannique le plus important du millénaire".

Un bouclier celtique exceptionnel découvert en Angleterre
Le bouclier en bronze restauré trouvé à Pocklington.

Le bouclier en bronze remarquablement bien préservé, faisait partie d'un chariot funéraire unique, avec deux squelettes de poneys debout. Cette découverte avait été faite sur le site d'un chantier de construction à Pocklington en 2018.

Le propriétaire, un membre certainement très respecté de sa communauté, approchait la fin de la quarantaine ou plus lorsqu'il est mort, entre 320 et 174 avant JC. Il a eu droit à des adieux spectaculaires, son corps mis dans le char, derrière les chevaux placés pour sembler sauter hors de la tombe.



Ce type d'inhumation n'a pas d'équivalent en Grande-Bretagne



Curieusement, un char funéraire d'aspect similaire avec des squelettes de chevaux, datant du troisième ou quatrième siècle avant JC avait été découvert en 2013 à Svestari dans le nord-est de la Bulgarie.

L'archéologue Paula Ware de MAP Archaeological Practice, rapporte qu'elle a été impressionnée par les résultats apportés par les spécialistes de la restauration. On peut ainsi voir que le bouclier est décoré dans le style La Tène (second âge du fer) typique de l'art celtique ancien. Les motifs asymétriques, avec des triples spirales, ont été faits en martelant la feuille de bronze par en-dessous et attirent l'attention sur le renflement central. Il a également une bordure festonnée, une caractéristique de conception auparavant inconnue, qui n'est comparable à aucune autre découverte de l'âge du fer à travers l'Europe.

Les garnitures en cuir et en bois à l'arrière du bouclier de 75 cm ont cependant pourri.

Selon Ware, l'enterrement indique une croyance en une vie après la mort. Elle ajoute: "Ces chevaux ont été placés avec leurs sabots sur le sol et leurs pattes arrière comme s'ils allaient sauter hors de la tombe. Pour moi, cela indique clairement qu'ils se dirigeaient vers autre chose: il a ainsi sa nourriture, ses armes et son moyen de transport."

On ignore si les chevaux ont été enfouis morts ou vivants dans la tombe (aucun signe de rampe n'a été trouvé).
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Les chevaux ont été enterrés de façon à donner l'impression de surgir de la tombe

 

Le bouclier a bien été utilisé et une marque oblique faite par une épée est clairement visible dans le coin supérieur droit.


Le seul autre bouclier qui lui ressemble, le célèbre bouclier de Wandsworth, qui a été trouvé dans la Tamise en 1849, se trouve maintenant au British Museum.

"Nous ne savons pas comment est mort cet homme" dit Ware, "Il y a des traumatismes contondants mais pas mortels. Je ne pense pas qu'il soit mort au combat; il est fort probable qu'il soit mort de vieillesse. Je ne peux vous dire quel était son rôle. Il a rassemblé de précieux biens tout au long de sa vie; ce n'était pas quelqu'un d'ordinaire."

Sa tête était entourée des ossements de six porcelets, considérés comme une offrande, et une broche décorative en bronze et en verre rouge, une "libellule", lui a également été laissée.

Selon Ware, "La croyance populaire veut que les boucliers à face métallique soient purement cérémoniels, reflétant le statut, et non utilisés pour le combat. Or, notre étude conteste ceci avec la preuve d'une trace de perforation dans le bouclier typique d'une épée. Des signes de réparation sont  également visibles, suggérant que le bouclier était non seulement vieux mais susceptible d'avoir été bien utilisé".

Le bouclier lors de sa mise au jour

A 60 mètres de la tombe, un jeune homme de 17 à 25 ans, victime de ses blessures, avait été «transpercé rituellement» avec 10 lances en fer et en os. Des morceaux d'un bouclier brisé ont également été trouvés dans cette tombe.

On espère que ces artéfacts étonnants de l'âge du fer finiront par entrer dans un nouveau musée à Burnby Hall à proximité. Pour Scott Waters, directeur au Persimmon Homes Yorkshire: "Les fouilles à The Mile development sont vraiment une découverte magnifique pour l'histoire britannique et nous pensons que cette trouvaille doit rester dans la région".

Le rapport académique complet devrait être publié au printemps. Cependant, il s'agit d'une découverte si importante qu'il est probable que la recherche prendra des années et que l'histoire du guerrier et de son char continuera d'évoluer.


 Merci à Audric pour l'info ! 

Source:

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9.30.2019

Un archéologue apporte des réponses sur les bâtisseurs de Stonehenge

Grâce à une technique de pointe inventée et dirigée par l’universitaire belge Christophe Snoeck, nous en savons maintenant un peu plus sur les mystères de Stonehenge.

Ses analyses suggèrent qu’un certain nombre de personnes qui ont été enterrées sur le site de Wessex ont déplacé et probablement transporté les pierres bleues, utilisées au début de la construction du monument, et provenant des montagnes Preseli dans l’ouest du Pays de Galles.

Fouilles du trou d'Aubrey N°7 à Stonehenge. Photo: Adam Stanford

Bien qu’on ait beaucoup spéculé sur la manière et la raison pour lesquelles l'ensemble de pierres mythique a été construit, la question de savoir qui l’a bâti a suscité jusqu'ici beaucoup moins d’attention. C'est là qu'intervient le Dr Snoeck, de la Vrije Universiteit Brussel (VUB).


Ses recherches novatrices ont enfin permis d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.


En partenariat avec des collègues du Musée National d'Histoire Naturelle de Paris et de la University College de Londres, il a dirigé la recherche sur Stonehenge qui combinait des datations radiocarbone  et de nouveaux développements dans l'analyse archéologique.

Le Dr Snoek, qui a inventé la technique au cours de sa recherche doctorale, a découvert que certaines informations biologiques survivent aux hautes températures atteintes lors de la crémation (jusqu'à 1000°C). Du coup, cela donne la "possibilité passionnante"de pouvoir enfin étudier l'origine de ceux qui ont été enterrés à Stonehenge.

Le Dr Snoek

Il a expliqué comment son équipe a réalisé le travail et l’importance de leurs découvertes: "Stonehenge est l'un des sites archéologiques les plus emblématiques au monde, et lorsque j'ai eu l'opportunité de mener une étude sur le site, cela a été un immense privilège. Avant de commencer notre recherche, nous savions, d'après de précédents travaux, que les pierres bleues utilisées pour construire les anciennes phases du monument provenaient de l'ouest du Pays de Galles. En travaillant directement sur les restes humains découverts sur le site, nous espérions avoir un aperçu, non pas sur l'origine des pierres, mais sur l'origine de ceux qui utilisaient le site et y étaient enterrés."

Les travaux ont impliqué l'analyse de petits fragments d'ossements humains incinérés lors d'une ancienne phase de l'histoire du site aux alentours de 3000 avant JC, lorsqu'il était utilisé essentiellement comme cimetière.

"La plupart des recherches sur Stonehenge se sont concentrées sur les pierres" explique-t-il, "on sait peu de choses  concernant les humains enterrés sur le site. Cela est principalement du au fait qu'ils ont été incinérés et que seuls restaient des fragments d'ossements. Ce n'est que très récemment que de nouvelles méthodes ont été développées pour étudier les restes humains incinérés".

Au cours de son doctorat, il a mis au point une méthode permettant d'extraire des informations sur l'origine géographique des personnes incinérées.  Cette méthode dit-il "a été appliquée à 25 individus incinérés à Stonehenge et nos résultats montrent que 40% n'avaient pas vécu près de Stonehenge dans la dernière décennie avant leur mort, mais ils venaient de plus loin. Certains étaient peut-être originaires de l'ouest du pays de Galles, d'où proviennent les pierres bleues, à environ 250 km. Cela montre l’importance du site dans le paysage britannique au néolithique."

Sa contribution personnelle à l’étude a principalement porté sur les analyses scientifiques, notamment les analyses isotopiques, élémentaires et infrarouges. Les résultats ont ensuite été discutés et interprétés avec le reste de l'équipe.

Fragments d'os occipital incinérés de Stonehenge.

Toutefois, il ne faut pas négliger les problèmes liés à la manipulation de minuscules fragments d'os brûlés: "Travailler sur des fragments d'os incinérés peut être très délicat, car ils sont très petits et cassants. Cependant, avec les soins appropriés, nous avons pu effectuer toutes les analyses prévues".


Comprendre la passé.


Selon le Dr Snoeck, les résultats soulignent l’importance des liens interrégionaux impliquant le mouvement des matériaux et des personnes dans la construction et l’utilisation de Stonehenge. Celui-ci, à son tour, fournit un aperçu rare de la vaste gamme de contacts et d’échanges au néolithique, il y a déjà 5000 ans.

Le Dr Snoeck, qui est spécialisé en archéologie et en chimie, dit qu'il est important de comprendre les vies passées des populations animales et humaines, ce qui inclue leur régime alimentaire, leur mobilité, leur utilisation du paysage et les conditions environnementales.

Les techniques utilisées sur le projet Stonehenge peuvent être utilisées, espère-t-il, pour améliorer notre compréhension du passé: "comprend notre passé est, pour moi, d'une importance cruciale pour mieux comprendre où nous en sommes maintenant et comment nous avons atteint ce stade. Je pense que Stonehenge ainsi que les pyramides d'Egypte (et beaucoup d'autres sites) sont fascinants. Ce sont des marqueurs de notre passé et résoudre les mystères de leur construction et de leur utilisation nous aide certainement à mieux comprendre notre passé."

Sur l'importance d'en apprendre davantage sur les populations de la période néolithique, il dit qu'en rassemblant plus d'informations sur elles, on peut commencer à comprendre l'emplacement de tels sites dans le paysage et comment ils ont façonné les sociétés et les croyances à travers le temps et l'espace.

"Nous étions fascinés de constater que tous les individus ne vivaient pas à proximité du site et que beaucoup d’entre eux s’étaient déplacés sur de très grandes distances pour se rendre à Stonehenge. Comprendre comment les personnes et les sociétés ont changé dans le temps et dans l'espace nous aide à comprendre les sociétés actuelles et comment elles pourraient changer et interagir," dit-il.

À la suite de cette étude novatrice, il a été nommé parmi l'un des trois candidats au prix de l'archéologue de l'année 2019 par le magazine britannique Current Archaeology.

Christophe Snoeck envisage également d'étudier des restes incinérés dans d'autres pays: "Ils ont été un peu oubliés et mis de côté. Et j'ai trouvé cela très triste, car dans de très grandes parties du monde, notamment dans la préhistoire européenne, des personnes ont été incinérées."


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1.14.2019

Une maison à glace découverte sous une rue de Londres

Pour les habitants aisés du Londres géorgien, servir des boissons fraîches lors d'une fête était un processus plus compliqué qu'aujourd'hui. En l'absence d'électricité pour fabriquer des glaçons et les maintenir gelés, ils devaient s'approvisionner en glace ailleurs.

Pour les hôtes les plus avisés, cela impliquait l’utilisation de blocs gelés les plus purs de fjords norvégiens, qui étaient expédiés sur les quais de Londres, puis soigneusement entreposés jusqu’à ce qu’ils soient mis dans des verres.

Une maison à glace découverte sous une rue de Londres
L'intérieur de la maison à glace redécouverte près de Regent’s Park dans le centre de Londes. Photo: Graeme Robertson/Guardian 

Les archéologues ont ainsi découvert un lien avec l'ancien commerce de glace de la capitale avec la redécouverte, sous l’une des adresses les plus prestigieuses de Londres, d’un immense dépôt à glace du XVIIIe siècle, dont l’existence avait été presque entièrement oubliée.

La structure souterraine caverneuse a été construite dans les années 1780,  juste au sud de Regent’s Park. C'est le plus ancien magasin de glace à grande échelle connu à ce jour, ce qui lui a valu d'être classé monument historique par l'Historic England. Il est prévu de le rendre accessible au public, une fois le développement terminé, dans le courant de l'année.

Le magasin, parfois appelé puits à glace ou maison à glace, a été fouillé cet été par des archéologues travaillant sur un nouveau développement de Park Crescent West.
La grande terrasse en stuc fut construite sur le site par John Nash, l'architecte du palais de Buckingham, 40 ans après la construction du dépôt de glace. "On a toujours su qu’il y avait une maison à glace quelque part, mais on ne savait pas trop où," rapporte David Sorapure, directeur du patrimoine bâti au Museum of London Archaeology (Mola) et qui a travaillé sur le site, "Même après que nous ayons découvert où se trouvait l’entrée, nous ne savions pas trop quelle était sa taille ni comment y aller."

 Photo: Graeme Robertson for the Guardian 

La caverne en forme d’œuf, profonde de 9.5m et large de 7.5m, avait été remplie de décombres après le bombardement de la terrasse pendant la guerre, ce qui a demandé trois mois d'excavation minutieuse avant que la structure puisse être pleinement visible.

Une fois nettoyé, cela a révélé un vide en briques merveilleusement conservé, construit à un degré beaucoup plus élevé que les terrasses en stuc majestueuses qui l'entourent, d'après Sorapure, et toujours sécurisé structurellement, même si la ligne de métro gronde à moins de 10 mètres en dessous.

L'homme derrière cette structure en brique avait une famille liée à l'industrie de brasserie, et les archéologues estiment sa construction originale au début des années 1780. Le magasin a réellement pris son envol dans les années 1820, lorsque William Leftwich, pionnier en glaces et confiseur, importa pour la première fois de la glace de qualité de Norvège.

En 1822, il a envoyé un navire qui a rapporté 300 tonnes de glace, qu’il a transporté le long du nouveau canal du Régent pour être descendu dans la réserve de glace par une petite ouverture au-dessus. Les travailleurs descendaient ensuite dans le vide depuis un petit couloir situé près du sommet, afin de retirer des blocs lorsque c'était nécessaire.

Isolés avec du foin, ceux-ci étaient ensuite expédiés par charrette à des restaurants et à des adresses privées, ainsi que, parfois, à certains établissements médicaux à proximité, selon Danny Harrison, archéologue expérimenté du Mol: "Nous savons qu'ils utilisaient de la glace pour engourdir des choses, pour faire de la dentisterie, et nous avons Harley Street et Wimpole Street près d'ici… Il y a de fortes chances qu'ils aient obtenu de la glace pure de cet endroit. En vidant et en explorant ce merveilleux espace, cela a conduit à de nouvelles questions de recherche, et c’est là que nous allons passer notre temps maintenant."

Un archéologue balaie l'extérieur de la maison à glace. Photo: MOLA / Museum of London Archaeology

Pour Sorapure, l’importance du magasin réside en un lien avec un commerce jadis lucratif mais maintenant presque entièrement oublié. À un moment donné, il y avait probablement quelques milliers de puits à glace à Londres, mais la plupart d'entre eux devaient être assez petits.

Celui découvert est important, car il semble combler le fossé entre l'époque où la glacière n'était réservée qu'aux très riches jusqu'à ce moment où une de masse de glace était disponible dans les années 1830 et 40. Et cela occupe cet espace de 50 ans. C’était de la glace pour tout le monde, finalement.
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11.30.2018

Un ancien site funéraire découvert avant la construction d'une ligne ferroviaire en Angleterre

Niché à côté d'une des gares les plus fréquentées de Londres, une petite armée d'archéologues creuse dans l'argile pour nettoyer un site d'enfouissement de 40 000 corps, afin de faire place à une nouvelle ligne de train.

Un ancien site funéraire découvert avant la construction d'une ligne de chemin de fer en Angleterre
1 200 squelettes ont été mis au jour dans les jardins de St James, qui fut un cimetière de 1788 à environ1853.

Ils ont déjà mis au jour les premiers 1200 squelettes de St James Gardens, un parc près du terminal Euston, qui était un cimetière entre 1788 et vers 1853. Il s'agit là de l'une des plus grandes fouilles jamais entreprises au Royaume-Uni, et l'un des 60 sites archéologiques qui ont émergé lors de la construction d'une nouvelle ligne ferroviaire à grande vitesse entre Londres et Birmingham.

Depuis que les spécialistes ont commencé à travailler à Euston il y a quelques semaines, le site s'est transformé en tranchées boueuses et escarpées, et des trous d’une profondeur allant jusqu'à huit mètres.

Des dizaines d'archéologues vêtus de costumes orange très visibles et de casques couvrent une partie de la parcelle sous un toit de 11 000 mètres carrés les protégeant de la pluie et des regards indiscrets.


Leurs travaux ont révélé des tombes remarquablement bien préservées, protégées des dommages de l'eau par l'argile caractéristique d'une grande partie du sol à Londres.


Dans l'une d'entre elles, la pierre de couverture a été retirée pour révéler un cercueil en bois intact dans lequel reposait un squelette avec une colonne vertébrale tordue et une dentition complète. De telles découvertes sur une grande échelle aideront les chercheurs à comprendre comme les gens vivaient et mourraient au cours d'une étape cruciale de l'industrialisation de la Grande-Bretagne.

 "C'est probablement le plus grand ensemble de squelettes du 18ème, 19ème siècle jamais mis au jour dans des conditions archéologiques dans ce pays", rapporte l'ostéologue Mike Henderson, "Lorsque vous avez un ensemble de données aussi volumineux, nous pouvons vraiment commencer à poser des questions importantes.... comme la prévalence de la maladie, les taux de mortalité".

Un ancien site funéraire découvert avant la construction d'une ligne de chemin de fer en Angleterre
Depuis le début des fouilles, le site a été transformé en tranchées boueuses et en trous d'une profondeur allant jusqu'à huit mètres.

Jusqu'ici, l'équipe a trouvé des traces de tuberculose, de blessures traumatiques comprenant des jambes cassées, des preuves de soins dentaires (avec des fausses dents) et de chirurgie dont des crânes sciés.

Le projet ferroviaire HS2 financé par l’Etat est très controversé en Grande-Bretagne, en raison de son coût et de la façon dont il sillonnera la campagne et forcera des centaines de maisons à être détruites.
La phase initiale de Londres à Birmingham, dans le centre de l'Angleterre, coûterait 24 milliards de livres sterling et devrait être achevée d'ici 2026, après quoi il sera étendu plus au nord.
Des manifestations ont eu lieu tout le long du tracé, notamment à St James Gardens, où un prêtre local s'est enchaîné à un arbre en signe de protestation.

Cependant, pour les archéologues, le projet est une aubaine, apportant financements et opportunités pour de nouvelles fouilles qui ont révélé des vestiges préhistoriques, médiévaux, romains et industriels à travers l'Angleterre. "Nous ne ferions pas ces découvertes s'il n'y avait pas eu de travaux" rapporte Helen Wass, directrice du Patrimoine sur HS2.


Des habitants célèbres


Il y avait à l'origine, 60000 personnes enterrées à St James, bien qu’une partie du cimetière ait été nettoyée il y a longtemps pour la construction de la gare. L'équipe de fouille actuelle a commencé par la section réservée aux riches, où les tombes bien espacées sont faites en pierre et où des gravures ou des plaques de plomb sur les cercueils témoignent de l'occupant.

Parmi les personnalités présumées inhumées se trouvent Matthew Flinders, qui a cartographié les côtes australiennes et donné son nom au pays, il est aussi le fondateur de la maison de vente aux enchères Christie's.

Un ancien site funéraire découvert avant la construction d'une ligne de chemin de fer en Angleterre

Au cours de la prochaine année, l'équipe, composée d'environ 200 personnes y compris celles des laboratoires sur site, s'attaquera au côté "pauvre" où les tombes sont plus proches les unes des autres.

Après avoir été nettoyés,  mis en sac et examinés, les squelettes seront ré-enfouis.

Plusieurs archéologues sur site portent des caméras vidéo montées sur la tête et ont des tablettes électroniques, afin de mieux enregistrer leurs données. "Si nous ne le faisons pas correctement sur le terrain, nous ne pourrons pas revenir et recommencer", explique Wass.

Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
 
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8.31.2018

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère

Les restes avaient été mis au jour lors de travaux de fouilles à la cathédrale St Albans au nord de Londres.

D'après les spécialistes, les perles du chapelet suggèrent une inhumation catholique dans ce qui semblait être un cimetière de l'Église d'Angleterre.

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère
Photo: St Albans Cathedral 

Le directeur du site, Ross Lane, rapporte que cela est très inhabituel et que c'est la seule, parmi les 80 tombes mises au jour, à avoir des "artéfacts" qui lui sont associés. "Cela suggère que l'individu était catholique dans un cimetière majoritairement protestant" dit-il.

Des tests doivent être menés afin de savoir pourquoi cette tombe se trouvait en ce lieu.

La société archéologique de Canterbury a mené les fouilles sur le site pendant trois mois avant la construction d'un nouveau centre d'accueil.

Les données suggèrent que les restes de 170 personnes ont été enterrés dans la cour de l'église qui remonte aux années 1750 à 1850.


Des analyses scientifiques pour en savoir plus


Lane ajoute que les perles étaient "enveloppées" autour de la main droite d'un "jeune individu" et retombait sur ses jambes: "Ce serait une façon de faire catholique ... et c'est un mystère".

Les perles du chapelet de la cathédrale St Albans restent un mystère
Photo: St Albans Cathedral

Il pourrait y avoir plusieurs raisons pour cela: ce pourrait être une inhumation plus ancienne, ou bien un visiteur à St Albans venu de plus loin  pris dans une épidémie et enterré...

La cathédrale de St Albans remonte à l'époque normande et est le plus ancien lieu de culte chrétien continu dans le pays.

Elle se trouve sur le site où le premier saint britannique, St Alban, citoyen de Verulamium, a été martyrisé par les Romains. Verulamium était la troisième plus grande ville britto-romaine de la province romaine de Bretagne.
Relecture par Digitarium.fr

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12.28.2017

Mur d'Hadrien: de nouvelles découvertes à Vindolanda

Les archéologues travaillant sur le site du fort romain de Vindolanda ont fait de nouvelles découvertes remarquables après une année exceptionnelle pour les fouilles.

Les sondages d'exploration d'une fosse, sous les fondations en pierre de la dernière forteresse en pierre, ont révélé une couche de terre noire privée d'oxygène dans un endroit auquel ils ne s'attendaient pas.

Mur d'Hadrien: de nouvelles découvertes à Vindolanda
Les baraquements a été découverte sous le fort de pierre de Vindolanda du quatrième siècle. Photographie: Sonya Galloway

Enfoui dans le sol, il y avait des murs et planchers en bois, des clôtures, poteries et ossements d'animaux, provenant d'une caserne de cavalerie abandonnée. Les pièces fouillées comprenaient des écuries, des lieux de vie, des fours et foyers.


En mettant au jour les matériaux dans l'un des coins de l'une des pièces de vie, un fouilleur bénévole a fait une découverte exceptionnelle. 


La terre entourant l'objet a été lentement retirée sous une surveillance attentive pour révéler l'extrémité d'une lame de fer mince et tranchante, reposant dans son fourreau en bois. Au fur et à mesure que les archéologues creusaient, la forme d'un manche et d'une poignée ont émergé lentement du sol noir. Les romains avaient ainsi laissé derrière eux une épée complète à la pointe tordue.

Le Dr Andrew Birley a qualifié ce moment de «très émotif» et a ajouté: «on peut travailler en tant qu'archéologue toute une vie sur des sites militaires romains et, même à Vindolanda, nous ne nous attendions pas une seule seconde à voir un objet aussi rare et spécial tel que celui-ci. C'était comme si l'équipe avait gagné une forme de loterie archéologique".

Une fouilleuse bénévole, Sarah Baker, avec l'une des rares épées de cavalerie. Photographie: Sonya Galloway

Rupert Bainbridge, le bénévole qui a fait la découverte, décrit le moment comme intense: "j'étais si excité de mettre au jour un artéfact aussi extraordinaire, surtout quelque chose qui résonne tellement avec l'implantation du fort que nous examinions"

Quelques semaines plus tard, les archéologues de Vindolanda, accompagnés d'une nouvelle équipe de volontaires, ont terminé de travailler sur une pièce adjacente à celle où fut découverte l'épée.

Fait exceptionnel, ils y ont découvert une deuxième épée, cette fois sans poignée en bois, pommeau ou fourreau, mais avec la lame et la soie encore complète et reposant sur le sol exactement où elle avait été laissée des milliers d'années auparavant.

Pour le Dr Birley: "On ne s'attendait pas à avoir ce genre d'expérience deux fois en un mois donc c'était à la fois un moment délicieux et une énigme historique. On peut imaginer les circonstances dans lesquelles il est concevable de laisser une épée derrière soi comme étant rares ... mais deux ?"


Un départ précipité ?


Les deux épées proviennent de pièces séparées, et ont probablement appartenu à deux personnes différentes. L'une des théories est que la garnison a été forcée de partir précipitamment, et dans leur hâte, ils auraient laissé non seulement les épées, mais aussi un grand nombre d'autres objets parfaitement utiles qui auraient eu une grande valeur à leur époque.

Les épées sont vraiment remarquables, mais elles ne forment qu'une partie d'une collection exceptionnelle d'artéfacts laissés dans ces bâtiments de caserne de cavalerie.

Dans une autre pièce, il y avait deux petites épées en bois, presque exactement identiques à celles que peuvent acheter les touristes visitant le mur romain d'Hadrien aujourd'hui.

Des tablettes en bois pour écriture à l'encre romaine, des sabots de bain, des chaussures en cuir d'hommes, femmes et enfants ( voir à ce sujet l'article: "Le butin de chaussures romaines de Vindolanda"), des stylets, des couteaux, des peignes, des épingles à cheveux, des broches et un grand nombre d'autres armes, dont des lances de cavalerie, des pointes de flèches et des balistes, ont été retrouvés abandonnés sur les planchers des baraquements.

Tout aussi spectaculaire: des montures pour chevaux en alliage de cuire, des selles de cavalier, ainsi que des sangles de jonction et des harnais ont aussi été retrouvés. Ils sont dans un tel état de conservation, qu'ils brillent encore comme de l'or et sont presque complètement exempts de corrosion.

Quelques instants après avoir été découverte, la jonction de bride brille encore à cause des conditions sans air dans lesquelles elle a été préservée. Photographie: Sonya Galloway

Les épées et d'autres objets forment une découverte remarquable de l'une des collections les plus complètes et les plus importantes de ce type de matériel sur un site du Mur d'Hadrien.


Vindolanda: les faits historiques


La Garnison de Vindolanda à cette époque (120 après JC environ) était composée d'une combinaison de peuples, dont la 1ère cohorte de tongres provenant de la Belgique moderne.

Ils ont été rejoints pas un détachement de cavaliers vardules du nord de l'Espagne.

Il est probable que la base comprenait plus de 1000 soldats et probablement plusieurs milliers de personnes à charge, dont des esclaves et des affranchis, représentant l'une des communautés les plus multiculturelles et les plus dynamiques à la frontière de l'Empire romain à l'époque.

Les nouvelles découvertes donnent un aperçu intime de la vie de ces gens qui vivaient aux confints de l'Empire Romain à une époque de rébellion et de guerre avant la construction du Mur d'Hadrien en 122 après JC.


Source:
  • Past Horizons: "Roman cavalry finds unearthed at Hadrian’s Wall dig"

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1.30.2017

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

À Vindolanda, une petite garnison, composée de quelques centaines de soldats et de leurs familles, s'était abritée derrière une série de grands fossés et remparts, alors qu'à l'extérieur des murs une guerre faisait rage entre les tribus britanniques du nord et les forces romaines.

Lorsque la guerre prit fin (en 212 après JC), les troupes et les civils sortirent du fort, et tout ce qu'ils ne purent prendre avec eux sur la route fut jeté dans les fosses défensives. Les ordures ont été rapidement enfouies lorsqu'une nouvelle cité romaine et un fort furent construits sur le site; du coup cela les a conservés dans un environnement privé d'oxygène empêchant les ravages du temps, de la rouille et de la pourriture.

En 2016, les archéologues de Vindolanda ont fouillé la fosse et découvert une incroyable capsule temporelle de vie et de conflit. Parmi les débris il y avait les squelettes d'un chien et d'un chat, des poteries, du cuir et 421 chaussures romaines.

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda
Sandale romaine. Photo Credit : Vindolanda Trust

Les visiteurs qui ont eu la chance de venir sur le site de Vindolanda l'été dernier ont pu voir avec émerveillement comment les chaussures étaient mises au jour, une par une, dans la fosse; chacune étant une fenêtre sur la vie de la personne qui l'avait portée à un moment donné:  des bottes pour bébés, des petites chaussures d'enfants, d'adolescents, des bottes de femmes et d'hommes, des sabots de bain, des chaussures d'intérieur ou d'extérieur...

 Ce qui a été découvert représente peut-être plus d'une chaussure pour chaque personne qui a vécu dans le fort de Vindolanda à cette époque. Le Dr Andrew Birley, directeur général du Vindolanda Trust et directeur des fouilles, est ravi de ce qu'il appelle "un recensement démographique incroyable et sans précédent d'une communauté en conflit il y a deux millénaires. Le nombre de chaussures est fantastique tout comme leur diversité, même pour un site comme Vindolanda qui a produit plus de chaussures romaines que dans n'importe quel autre site de l'Empire Romain"

Cette découverte donne aussi une indication de la mode et de l'affluence des occupants en 212 après JC avec certaines des chaussures très élégantes et bien faites, aussi bien pour adultes que pour enfants.

Le butin de chaussures romaines de Vindolanda

Une chaussure mise au jour. Photo Credit : Vindolanda Trust

Les chaussures sont conservées sur place avec un bâtiment spécifiquement adapté pour faire face à la quantité découverte. La conservatrice du site, Barbara Birley, fait remarquer que "le volume de chaussures a été un défi pour le laboratoire, mais avec l'aide de volontaires, nous avons créé un espace spécifique pour la conservation des chaussures et le processus est maintenant bien avancé. Le Vindolanda Trust est engagé dans les fouilles, la préservation et l'exposition publique de ses découvertes, bien que chaque chaussure coûte 80 à 100 livres (90 à 120€) en conservation. Trouver autant de chaussures cette année a entraîné des coûts supplémentaires significatifs pour le laboratoire".


Relecture par Digitarium.fr

Source:

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Dernière mise à jour sur Vindolanda (24/07/17):


1.19.2017

Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech

Le premier indice a été fourni par les taupes: alors qu'elles creusaient sous le champ d'un agriculteur près de la frontière entre l'Angleterre et le pays de Galles, elles ont fait remonter des fragments de ce qui était une poterie médiévale. 

Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech
Aperçu des fouilles. Photo: Wales News Service

Quelque temps plus tard, Stuart Wilson, diplômé en archéologie et travaillant dans une cabine à péage, fit le pari d'acheter le terrain. Au cours des 15 années qui ont suivi, lui et un groupe de volontaires ont soigneusement déterré ce qu'ils pensent être les restes d'une grande cité médiévale.

Lorsque le temps s'améliorera, lui et ses collègues continueront leur travail sur le site, en se concentrant plus particulièrement sur ce qu'il dit être le squelette d'une maison de maître.

Il a demandé une autorisation pour planifier un centre d'interprétation afin de raconter aux visiteurs l'histoire de la cite perdue de Trellech, ainsi que pour un camping pour les touristes et les bénévoles.

Après avoir fait face pendant des années au scepticisme de certains membres de la communauté archéologique, il est maintenant écouté avec attention. En fin d'année dernière, il a été invité par la Société Archéologique de Cardiff pour faire un discours à l'Université de Cardiff.

Wilson a expliqué que sa décision d'acheter la propriété était justifiée: "les gens pensaient que j'étais fou et que j'aurai vraiment dû acheter une maison plutôt qu'un champ. Mais il s'est avéré que cela a été la meilleure décision de ma vie. Je ne regrette rien du tout."

Au début du siècle, des archéologues professionnels bien équipés ont essayé de découvrir les restes de la cité mais en se concentrant sur le village moderne de Trellech, du côté gallois de la frontière entre Tintern et Monmouth.

En 2002, cependant, un fermier rapporta à la Société Archéologique de Monmouth avoir découvert une poterie dans une taupinière sur ses terres à l'extérieur du village. "J'y suis allé pour jeter un œil" a expliqué Wilson. Il a étudié le site et en quelques minutes a trouvé ce qu'il pensait était les restes d'un mur. Deux ans plus tard, les deux hectares de terrain ont été mis en vente et Wilson l'acheta.

"Des personnes plus expérimentées disaient que la cité n'était pas à cet endroit, mais j'étais jeune et confiant" continu-t-il, "Si j'avais vu juste, la rue principale était directement là dans le champ. C'était une opportunité magnifique."

Wilson quitta son travail afin de se concentrer sur les fouilles. Au cours des années qui suivirent, il estime qu'environ un millier de personnes l'on rejoint, depuis des étudiants en archéologie jusqu'aux personnes intriguées des environs.

Il dit avoir repéré jusqu'ici huit bâtiments, ajoutant: "nous découvrons, bâtiment après bâtiment après bâtiment...". Un manoir, qui devait avoir deux salles et une cour, et peut-être la découverte la plus spectaculaire, mais Wilson est quant à lui enthousiasmé par un puits qui a été déterré contenant des morceaux de bois, des ossements et du cuir.

D'autres restes découverts comprennent des morceaux d'une cruche, de plats à cuisson, des foyers et des égouts.
Un archéologue pense avoir découvert la cité de Trellech
Un des artéfacts mis au jour sur le site. Photo: Wales News Service

L'une des plus belles découvertes l'année dernière était plus ancienne: un ensemble d'outils pour la taille de silex remontant probablement à la période néolithique.

D'après Wilson, la cité devait abriter environ 10000 personnes, peut-être un quart de la population de Londres à la même époque. Il précise que l'implantation a été fondée par la famille De Clare, au 13ème siècle, pour fabriquer des armes, armures et autres équipements militaires.

Les ouvriers agricoles ont été tentés par la ville et la perspective d'un emploi plus lucratif. "Ceux qui travaillaient dans les champs vivaient au jour le jour, c'était une vie très difficile" ajoute-t-il, "et soudain, une grande ville industrielle s'installait là, c'était alors une grande opportunité."

 La plupart des bâtiments, selon Wilson, semblent dater de la période où la ville a été réorganisée et construite en pierre, suite aux attaques des forces anglaises et galloises. Des traces de l'ancienne ville ont été trouvées en-dessous de certains des bâtiments, et l'occupation du site aurait débuté une centaine d'année avant ce renouveau.


La cité n'est pas restée longtemps un centre important. 


Elle a été attaquée par les ennemis des De Clare et ravagée par la maladie. Au cours des siècles suivants, des combattants menés par le chef gallois Owain Glyndŵr ont frappé Trellech qui est alors tombée en ruines.

Le projet de Wilson a été onéreux. Il estime que cela a dû coûter environ 230000€ sur 15 ans. Il a été financé par des donations individuelles, ainsi que par des activités commerciales comme les "journée découvertes" et une boutique en ligne vendant des documents historiques.

Pour Wilson, la mise au jour de la cité de Trellech sera le travail de sa vie. "Je pense que nous n'avons découvert que 0.1% du site" estime-t-il.

Cette année, la saison de fouilles commencera au printemps, et les étudiants et volontaires sont invités à s'inscrire pour participer, sachant que des fouilles importantes auront lieu en Juillet et Août.

Voici une vidéo sur le site et les fouilles:
 

Merci à Audric pour l'info !


Relecture par Digitarium.fr
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