7.11.2015

Une momie recouverte de cuivre mise au jour dans la péninsule de Yamal


Des restes humains, non encore étudiés, ont été découverts enveloppés dans de l’écorce de bouleau; et il est probable que ce "cocon" contenait du cuivre qui, combiné avec le pergélisol, a entrainé une momification accidentelle.

Les archéologues travaillant sur le site, près de Salekhard, ont dit que les restes sont ceux d'un enfant ou adolescent du 12ème ou 13ème siècle après JC.

Les archéologues travaillant sur le site près de Salekhard supposent que les restes sont ceux d'un enfant ou d'un adolescent du 12ème ou 13ème siècle après JC. Image: Vesti.Yamal

Cette nouvelle découverte correspond à d'autres qui ont été faites à Zeleny Yar. Le corps appartient à une mystérieuse société médiévale, dont des liens ont été constatés avec la Perse malgré sa situation sur les bords de l'Arctique Sibérien.

Si cela est confirmé, ce sera la première momie trouvée sur ce site depuis 2002.

Chercheur du Centre de Recherche pour l'Etude de l'Arctique, Alexander Gusey, explique: "Nous avons décidé, après avoir consulté les collègues, d'extraire la découverte en une seule pièce, c'est-à-dire sans l'ouvrir sur le site afin d'approfondir les recherches en ville".

 Avec un détecteur de métaux, ils ont vu qu'il y avait bien du métal sous l'écorce de bouleau.  Le "cocon" d'écorce de bouleau fait 1,30m de long et environ 30cm dans sa partie la plus large.

"Cela suit les contours du corps humain. Si c'est vraiment une momie, la tête et le squelette devraient être en bonne condition. Nous pensons que c'est un enfant, peut-être un adolescent. La découverte est maintenant à Salekhard dans le musée Shemanovsky dans un frigo spécial. Nous retournerons à Salekhard en juillet afin d'ouvrir le "cocon" ".

L'anthropologue Evgeniya Syatova fera partie de ceux qui examinerons cette découverte. Les experts espèrent que cela apportera des informations sur cette société et ses origines.

"La momification a été naturelle" dit Mr Gusev, "cela a été une combinaison de plusieurs facteurs:  le corps tait recouvert de feuilles de cuivres, des morceaux de récipient en cuivre et, avec le pergélisol, cela a créé cet effet de préservation".

Auparavant, les archéologues ont découvert 34 tombes peu profondes sur ce site médiéval, comprenant 11 corps avec des crânes manquants ou brisés et des squelettes écrasés.

Cinq momies avaient été trouvées recouvertes de cuivre, mais aussi de fourrure de renne, de castor, de carcajou ou d'ours.

Parmi les tombes trouvées jusqu'ici il n'y avait qu'une seule femme, une enfant, son visage était fait de plaques de cuivre.


Un homme aux cheveux rouges avait déjà été découvert, protégé par des plaques en cuivre de la poitrine aux pieds. Un autre avait un masque de cuivre. Photos: Kate Baklitskaya

Aucune femme adulte.

Non loin, ont été trouvées trois momies d'enfants avec un masque en cuivre, tous des garçons. Ils étaient maintenus par quatre ou cinq cercles en cuivre de plusieurs centimètres d'épaisseur.

Un homme aux cheveux rouges a aussi été trouvé, il était couvert de plaques de cuivre des pieds jusqu'à la poitrine. Dans son lieu de repos, il y avait une hachette en fer, une boucle de ceinture en bronze en forme d'ours.

Les artéfacts découverts comprennent des bols en bronze originaires de Perse, à 6000 km au sud-ouest, datant du 10ème ou 11ème siècle.

Une des tombes date de 1282, d'après l'analyse des anneaux de croissance des arbres. D'autres pourraient être plus anciennes.

Les chercheurs ont découvert près de l'une des momies adultes un couteau de combat en fer, un médaillon en fer et une figurine en forme d'oiseau en bronze. Ils remonteraient entre le 7ème et 9ème siècle.
 Contrairement à d'autres sites funéraires en Sibérie, par exemple dans le pergélisol des montagnes de l'Altaï, ou ceux des pharaons Egyptiens, le but ne semblait pas de momifier les restes, et leur bon état de conservation serait donc accidentel.

Le sol dans cet endroit est sablonneux et n'est pas gelé en permanence. Une combinaison de l'utilisation du cuivre, qui empêche l'oxydation, et une chute des températures au 14ème siècle, explique le bon état des restes aujourd'hui.

Natalia Fyodorova, de la section Oural de l'Académie des Sciences Russes, explique que "dans un aucun autre endroit au monde il n'y a autant de restes momifiés provenant de pergélisols ou de marais. C'est un site archéologique unique. Nous sommes pionniers dans tout les objets provenant des sols sablonneux et espérons approfondir nos recherches".

En 2002, les archéologues avaient dû arrêter leur travail sur le site en raisons des objections des habitants locaux de la péninsule Yamal, un pays de rennes, riche en énergies et appelé "le bout du monde".
Merci à Quentin pour l'info !

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