4.09.2015

L'enfance en Egypte Romaine...

Au cours de la période Romaine en Egypte, les garçons de 14 ans étaient enrôlés dans une organisation de jeunesse afin d'apprendre les comportements de bon citoyen. C'est ce que rapporte Ville Vuolanto, de l'université d'Oslo.

Avec le Dr April Pudsey, de l'université de Newcastle, les chercheurs ont effectué un examen en profondeur de documents écrits sur des papyrus (environ 7500) afin de mieux comprendre la vie des enfants.

 Papyrus d'Oxyrhynchos.


La ville d'Oxyrhynchos

Les documents proviennent d'Oxyrhynchos en Egypte, qui, au cours des premiers 500 ans de l'Ere Commune, était une grande ville de plus de 25,000 habitants.
Oxyrhynchos avait la plus grande industrie de tissage d'Egypte, de plus elle était le centre administratif romain de la région.

Les archéologues qui avaient fait des fouilles il y a une centaine d'années avaient découvert des milliers de papyrus dans ce qui fut, à l'époque, les décharges de la ville.

Il semble que seuls les garçons, de citoyens né libres (égyptiens, grecs et romains), avaient le droit d'être membre des organisations de jeunesse de la ville, que l'on appelait "gymnasium".

Leurs familles devaient être relativement prospères, et avoir un revenu les plaçant dans la catégorie des impôts "12 drachmes".
On ne sait pas quelle proportion de la population était qualifiée, peut-être entre 10 et 25%, estime Vuolanto.

Les filles n'étaient pas inscrites au "gymnasium", mais étaient souvent mentionnées dans les documents administratifs comme étant les sœurs des garçons. Cela devait être lié au status de la famille ou à sa classe d'imposition.
Les filles comme les femmes avaient accès à la propriété, mais, en principe, elles devaient avoir un gardien masculin.


Les contrats d'apprentissage.

Pour les garçons issus de familles aisées de citoyens nés libres, la transition vers la vie adulte commençait avec l'inscription au "gymnasium"

Les autres garçons, quant à eux, commençaient à travailler avant leur adolescence, et pouvaient suivre un contrat d'apprentissage de 2 à 4 ans.

Les chercheurs ont trouvé environ 20 contrats d'apprentissage à Oxyrhynchos, la plupart en relation avec l'industrie du tissage.

Les hommes n'étaient pas considérés pleinement adulte jusqu'à leur mariage dans les débuts de leur vingtaine.
La plupart des filles restaient et travaillaient à la maison, et apprenaient ce qu'elles devaient savoir pour cela.

Elles se mariaient généralement à la fin de leur adolescence, un peu plus tôt que les garçons. "Nous avons trouvé uniquement un contrat où l'apprentie était une fille" remarque Vuolanto, "mais sa situation était plutôt inhabituelle: elle était non seulement orpheline mais avait aussi une dette de son père décédé à payer"

Sculpture d'un garçon Romain portant une coiffure de style égyptien avec une "mèche d'Horus". Cette mèche sur le côté était coupée et dédiée aux dieux lors de la cérémonie du passage à l'âge adulte. Première moitié au second siècle de l'Ere Commune. Museum of Cultural History, Oslo. (Photo: Museum of Cultural History)


Les enfants esclaves.

Les enfants esclaves pouvaient aussi devenir apprentis, et leur contrat était du même type que ceux des garçons de citoyens nés libres.
Les esclaves vivaient soit avec leur propriétaire, soit dans la même maison que leur maitre, alors que les enfants nés libres vivaient généralement chez leurs parents.

Toutefois, la vie était différente pour les enfants esclaves. Vuolanto rapporte qu'ils ont trouvé des documents montrant que les enfants, dès deux ans, étaient vendus et séparés de leurs parents.
Dans une lettre, un homme encourage son frère à vendre le plus jeune enfant esclave, ainsi que du vin, afin que ses neveux puissent être gâtés.

On en sait peu cependant sur la vie des enfants jusqu'à ce qu'ils apparaissent dans les documents officiels, soit pas avant le début de leur adolescence.

Il semble qu'ils commençaient à faire des petits travaux entre 7 et 9 ans. En général, ils devaient travailler comme chevriers, à la collecte du bois ou sécher les excréments d'animaux pour la combustion.

"C'est comme assembler un puzzle. En étudiant les papyri, les fragments de poterie portant des inscriptions, les jouets et d'autres objets, nous essayons de reproduire une image de la vie des enfants dans l'Egypte Romaine" explique Vuolando.


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