5.31.2017

Un virus de la fièvre hémorragique, du sang humain et des tissus trouvés dans des récipients mortuaires de l'âge du fer

Quelque part entre 600 et 450 avant l'ère commune, une personne de haut rang, dans ce qui est aujourd'hui l'Allemagne, avait développé des symptômes troublants: grosses ecchymoses, saignements du nez et des gencives, et urine et diarrhée sanglantes.

Ses compatriotes, bouleversés, ou peut-être intrigués par cet état, stockèrent sont sang et ses organes dans des poteries après sa mort, et les enfouirent dans un tertre funéraire, près du site de la Heuneberg.

Un virus de la fièvre hémorragique, du sang humain et des tissus trouvés dans des récipients mortuaires de l'âge du fer
Les récipients étaient enterrés dans un tertre funéraire près de l'habitat protohistorique fortifié de la Heuneberg, reconstruit ici virtuellement. Photo: dapd/Associated Press

Aujourd'hui, grâce à une nouvelle technique basée sur l'analyse d'anciennes protéines, les archéologues ont pu reconstruire le contenu de ces récipients et conclure que l'homme était probablement décédé de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Cette grave maladie transmise par les tiques tue encore de nos jours tout autour du monde.

"C'est la première identification d'une fièvre hémorragique à virus dans les données archéologiques" rapporte Conner Wiktorowicz, chercheur en chef de l'étude et doctorant en archéologie à l'Université Purdue à West Lafayette en Indiana.
C'est aussi le seul cas connu de sang humain et d'organes enterrés dans des poteries aux cours de cette époque et dans cette région, ce qui soulève des questions comme celle de savoir si c'était une pratique plus répandue, inconnue auparavant des archéologues.

Le contenu des récipients en céramique s'est dégradé avec le temps, laissant un film de résidus contenant des protéines des matières organiques qui avaient été stockées à l'intérieur...


Les chercheurs ont identifié des protéines spécifiques aux organes et au sang humain, ce qui était inattendu, car cela montrait que les récipients avaient contenu des restes d'organes.

 

Les archéologues explorent de nouvelles façons de récupérer et analyser ces protéines. Dans la nouvelle étude, une équipe menée par Wiktorowicz a moulu une petite partie de chaque fragment de poterie (ou tessons), puis ont utilisé des détergents et autres produits chimiques pour déloger les protéines présentes; ils ont ensuite isolé et analysé les fragments de protéines à l'aide de diverses techniques. Pour terminer, l'équipe a rempli une base de données nationale sur les protéines avec les informations récoltées.
Un virus de la fièvre hémorragique, du sang humain et des tissus trouvés dans des récipients mortuaires de l'âge du fer
Reconstitution du même type de récipient échantillonné pour l'étude. Illustration: C. Wiktorowicz, et.al. Journal of Archaeological Science 78 (January 2017) © 2016 Elsevier Ltd

Tout aussi étonnant était la présence de deux fragments de protéines uniques, appelés peptides, qui aident la fièvre hémorragique de Crimée-Congo à se lier à une cellule hôte juste avant l'infection, note l'équipe dans un rapport publié en février 2017 dans le Journal of Archaoelogical Science.


Ces découvertes mettent en lumière comment les anciens virus peuvent être identifiés plus facilement par leurs protéines plutôt que par leurs acides nucléiques, comme l'ADN ou l'ARN, plus communément étudiés.


Bien que les chercheurs ont utilisé l'ADN pour tracer la préhistoire des pathogènes, comme la variole, les protéines sont plus stables que les acides nucléiques et peuvent se conserver potentiellement pendant des millions d'années.

"Récupérer des acides nucléiques à partir d'anciens virus est extrêmement difficile et en proie à la contamination" explique Angelique Corthals, anthropologue judiciaire à l'Université de New-York, non impliquée dans l'étude, "les protéines de virus sont plus facilement accessibles et moins sujettes à la dégradation. La découverte de protéines pour la fièvre hémorragique de Crimée-Congo dans des tessons de poterie est passionnante. Il serait bon de voir la confirmation par un autre laboratoire indépendant. Mais en l'état, les résultats semblent assez convaincants."

Il reste cependant la question de savoir si la présence de ce virus dans l’Allemagne de l’âge du fer représente la preuve d'une ancienne épidémie, où le pathogène serait endémique à la région, ou bien s'il s'agit d'un individu ayant voyagé dans une région infectée.

Ces découvertes peuvent encourager les archéologues à accorder plus d'attention aux tessons de poterie qui n'ont à priori aucune caractéristique particulière, et laisser présager d'autres passionnantes trouvailles.

Relecture par Digitarium.fr
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5 commentaires:

Unknown a dit…

Juste un point,pourquoi parler de temps commun alors que le temps est basé sur Jésus-Christ... votre côté scientifique oublie t'il que le rideau du temple à été déchiré et que la notion d'humanité s'en est trouvée changée!Mort à la croix et ressuscité Jésus à inauguré un temps nouveau, celui de la Grâce!
Ère commune ou vulgaire ai-je parfois lu... quand la science nie toujours et encore son créateur et concepteur!

Anonyme a dit…

Parce que Ère Commune s'adresse à toute la planète sans tenir compte de la secte catholique,islamique,bouddhique ou autre arnaque à l'intelligence , du folklore et autres salamalec.
On a que faire de vos croyances obscurantistes au nom desquelles tant de personnes ont été massacrées.

Anonyme a dit…

Je suis terrifié par cette remarque sur le temps commun.
Il n'y a aucun "coté scientifique" dans l'utilisation de ce terme qui, tout en prenant en compte la base actuelle de la plupart des calendriers civils issue de la tradition chrétienne occidentale, le dégage de son contexte religieux.

Il n'existe absolument aucune trace historique de la naissance de Yehoshua ben Yosef et les quelques indications données dans les évangiles sont imprécises (pas de jour ni de mois) et l'année est manifestement fausse et se contredit selon les textes.
Vos convictions religieuses qui prennent au pied de la lettre des récits romancés vieux de dix-neuf siècles sont pathétiques par leur obscurantisme fanatique.

Les religions sont acceptables tant qu'elles restent dans la sphère spirituelle et philosophiques et traitent de l'au-delà. Quand elles se mêlent de la réalité quotidienne elles ne font que causer des désastres.

Mar10gra a dit…

Eh bien j'espère que l'Ere commune s'adressera à moi dans un Français meilleur que celui du courageux Anonyme. A son énumération DES sectes - puisqu' il en cite 3 - il pourrait ajouter les laïques, un groupuscule ouvertement raciste.
Quand on s'est intéressé aux phénomènes thermiques, on a choisi le 0 de la température comme étant le point de fusion de l'eau. Le mètre est la longueur d'un certain morceau de metal. Des conventions, quoi. Et l'on est convenu de prendre comme origine du temps, un point 0 assimilé à l'année la naissance du Christ. Une convention qui est devenue une habitude. Nous sommes en 2017. Il suffit de ne rien dire, tout le monde a compris. Mais si l'on veut préciser, pourquoi faudrait-il utiliser ce néologisme affreux alors qu'il existe une série d'expressions et mêmes des sigles? Parce que Monsieur Anonyme adore imposer ses vues soi-disant progressistes.
Quant à moi, l'une ou l'autre formule ne diminuera pas mon âge; et je ne changerai pas mon vocabulaire pour obéir aux diktats de quelques petits esprits fanatiques.

Anonyme a dit…

Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer ?!

Il me semble que tout le monde peut comprendre qu'un évènement a eu lieu il y a 1000 ans, 1 500 ans ou 3000 ans.
Je trouve inutile ce besoin de toujours rajouter avant J-C ou avant ère commune, à moins que la majorité des gens qui lisent ce genre d'article ne sachent plus compter ! ;-J

Nancy