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12.01.2015

D'anciennes momies égyptiennes embaumées de façon inhabituelle

Une étude s'est intéressée aux momies de la 18ème Dynastie de l'architecte royal Kha et de sa femme Merit, un couple dont on pensait qu'ils avaient fait l'objet d'une momification rapide et bâclée, voire aucune momification, en dépit de leur relative richesse à leur mort.

En effet, leurs organes internes n'avaient pas été retirés et placés dans les vases canopes, comme cela était généralement le cas lors des momifications artificielles sous la 18ème Dynastie royale classique.

Le crâne de Kha a) frontal (ap) et latéral b) [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE] 

Et pourtant, les chercheurs ont découvert que tous les organes internes (le cerveau, les organes thoraciques et abdominaux, les globes oculaires tout comme les muscles oculaires et les nerfs), étaient dans un excellent état de conservation après 3500 ans.

"Les deux individus ont subi une momification de grande qualité, ce qui contredit fondamentalement la précédente étude" rapportent Frank Rühli, Stephen Buckley, Joann Fletcher, Raffaella Bianucci, Michael Habicht, Eleni Vassilika et leurs collègues dans le journal PLOS ONE, "des 'recettes' élucidées, dont les composants ont des propriétés anti-bactériennes et anti-insecticides, ont été utilisées pour le traitement de leur corps".

Découverte par l'égyptologue italien Ernesto Schiaparelli en 1906 sur les falaises entourant l'ancien village de Deir el Medina, la tombe de Kha et Merit est la tombe non royale la plus intacte du Nouvel Empire

Deux grands sarcophages en bois contenant les momies de l'architecte et de sa femme ont été récupérés avec plus de 500 objets. Il y avait entre autre de la nourriture, cinq cercueils emboités, des ensembles complets de vêtements en lin, des sous-vêtements portant des monogrammes et deux des plus anciens exemples connus du Livre des Morts.

Les momies et presque tous leurs biens sont actuellement gardés au Musée Egyptien de Turin en Italie.

Kha était l'architecte en chef de trois rois de la 18ème Dynastie: Amenhotep II (1424-1398 avant JC), Thoutmôsis IV (1398-1388 avant JC) et Amenhotep III (1388-1348 avant JC). Il est mort pour des raisons inconnues dans la cinquantaine ou soixantaine, sous le règne d'Amenhotep III, le grand-père de Toutânkhamon.

Merit est morte à environ 25 ou 35 ans, longtemps avant son mari. Son propre cercueil n'a pas été fini, aussi elle a été enterrée dans le cercueil anthropomorphique de Kha.
Comme elle était beaucoup plus petite que son mari, des toiles de lin portant le monogramme de Kha ont été utilisées pour étoffer l'espace vide et accueillir son cadavre à l'intérieur du grand cercueil.

Le cercueil de Merit, qui est trop grand pour sa taille et qui appartenait à l'origine à son mari [Credit: Frank Rühli/PLOS ONE]

Les chercheurs ont utilisés l'imagerie à rayon X nouvelle génération et des microanalyses chimiques pour mieux comprendre le type de momification utilisé pour embaumer le couple.
En plus de la présence des organes internes, les rayons X ont révélé que les deux momies étaient richement parées de bijoux, et Kha portait des amulettes funéraires.

Les analyses de petits échantillons des enveloppes extérieures des deux individus a apporté de la lumière sur le procédé de momification. "Ils ont été momifiés avec l'utilisation d'une solution de natron salé, comme l'étaient les individus de lignée royale au cours de la 18ème Dynastie. Mais, contrairement aux personnes riches de la royauté, leurs organes internes n'ont pas été enlevés" explique Stephen Buckley, archéologue chimiste à l'Université de York en Angleterre.

D'après Buckley, la solution salée aurait permis d'éviter l'éviscération, mais le résultat final, quoique raisonnable, montre bien pourquoi le prélèvement des organes, suivi de l'emballage des cavités du corps, était préférable. "Il y a des éléments montrant que la momie de Kha a pu être gonflée par les gaz résultant d'une certaine dégradation corporelle, avant de dégonfler car la dessiccation a eu lieu après le bain au natron." ajoute Buckley.

Il a fait remarqué que la momie de Merit avait des os désarticulés dans les emballages, ce qui était probablement due à une certaine putréfaction des organes internes laissés en place.

Il n'en reste pas moins que la présence d'organes internes rabougris et des corps relativement bien préservés suggèrent que des efforts significatifs ont été faits pour embaumer Kha et Merit.

Dans le lien suivant, vous pourrez voir de nombreuses photos du musée de Turin sur les objets exposés de la tombe de Kha et Merit: Tomb of Kha and Merit

Source:

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11.10.2015

Pyramides de Gizeh: découverte de mystérieuses anomalies thermiques

Le projet Scan Pyramids doit permettre de mieux comprendre la structure des pyramides et la façon dont elles ont été construites.

Après deux semaines de thermographie des pyramides de Gizeh en Egypte, plusieurs anomalies ont été identifiées, dont une importante dans la pyramide de Kheops.

Le projet utilise une combinaison de technologies telles que la thermographie infrarouge, la radiographie muon et la reconstruction 3D, afin de regarder à l'intérieur des quatre pyramides, qui ont plus de 4500 ans. Cela concerne les pyramides de Khéops, Khéphren à Gizeh, la pyramide rhomboïdale et la pyramide rouge à Dahchour. Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Le Ministère des Antiquités Egyptiennes, Mamdouh el-Damaty, et des experts techniques travaillant sur le projet ont montré les différences thermiques en direct devant des journalistes.

Le balayage montre "une anomalie particulièrement impressionnante située sur le côté est de la pyramide de Kheops au niveau du sol" a rapporté le ministre.

Ci-dessus, l'anomalie détectée dans la pyramide de Khéops. Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities 

La thermographie a été faite au lever du soleil, qui toute la journée réchauffe les pierres extérieures, et après le coucher du soleil, lorsque les pyramides refroidissent.
Les taux de variation des températures en différents points de la pyramide ont ainsi révélé un certain nombre d'anomalies, dont ce qui pourraient être des zones vides à l'intérieur de la pyramide, des courants d'air internes ou un changement de matériau de construction.

 Les différences de température détectées entre deux pierres adjacentes en calcaire de différentes qualités varient généralement de 0,1 à 0,5 degrés. Mais au niveau du sol de la pyramide de Khéops, sur le côté est, l'équipe de Tayoubi a détecté une zone de trois blocs montrant un écart de température de 6 degrés avec des blocs voisins ! Photo:  Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities

Différentes couleurs sur l'écran de présentation, allant du bleu ou rouge sombre, représentent les variations de température des pyramides. La plus importante est sur celle de Kheops.

"La première rangée de pierre de la pyramide est uniforme, mais nous avons trouvé qu'il y avait une différence dans la formation" ajoute el-Damaty, montrant trois pierres ayant des températures plus hautes.

En étudiant la zone, el-Damaty a expliqué "qu'il y a quelque chose comme un petit passage dans le sol que l'on peut voir, menant vers les pyramides, atteignant une zone avec une température différente. Qu'il y aura-t-il derrière ?"

Il a invité tous les égyptologues, spécialement ceux intéressés dans l'architecture de l'ancienne Egypte, à rejoindre la recherche et aider à trouver des idées sur ce qui pourrait être derrière ces anomalies.

 Toutes les anomalies détectées feront l'objet d'analyses approfondies. "Nous devons maintenant construire des modèles et simulations thermiques pour tester différentes hypothèses afin de comprendre ce que nous avons trouvé" a dit Tayoubi, co-directeur de la mission Scan Pyramids.  Photo: Philippe Bourseiller/HIP.Institute/Faculty of Engineering Cairo/Ministry of Antiquities


La vidéo de la conférence de presse:


 Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin
Sources:

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5.26.2015

Les anciens travailleurs égyptiens bénéficiaient d'une protection santé

Les anciens travailleurs égyptiens, d'un village appelé aujourd'hui Deir el-Médineh, bénéficiaient de ce que l'égyptologue Anne Austin de Stanford appelle "le plus ancien document gouvernemental de plan de protection de santé".

Les artisans qui bâtissaient les tombes royales des pharaons égyptiens le long du Nil, depuis la ville moderne de Louxor, travaillaient dans des conditions exténuantes, mais ils pouvaient prendre un jour de congé maladie payé ou se rendre dans une "clinique" pour un bilan de santé gratuit.

Anne Austin, chercheur postdoctoral à Stanford, examine les restes de squelette d'un ancien égyptien trouvés dans les sites funéraires de Deir el-Médineh. Image courtesy of Anne Austin

Depuis des décennies, les égyptologues ont trouvé des preuves de ces prestations de soins de santé dans les documents écrits bien préservée du site. Austin, cependant, spécialiste en ostéo-archéologie, a mené la première étude détaillée des restes humains du site.

Elle a comparé les artéfacts textuels de Deir el-Médineh avec les éléments physiques de santé ou de maladie afin de créer une nouvelle image plus compréhensible de la façon dont vivaient les travailleurs égyptiens.

Dans les restes de squelettes qu'elle a trouvés dans les cimetières du village, elle a vu des "preuves pour des soins de santé subventionné par l'État parmi ces travailleurs, mais aussi le stress professionnel important induit par la pression de ce même Etat".

Le travail quotidien et les paiements enregistrés confirment les éléments physiques: les hommes de Deir el-Médineh bénéficiaient d'une protection de santé unique et complète, mais parfois ne pouvaient en profiter.
Par exemple, Austin a vu sur une momie des traces d'ostéomyélite, une inflammation de l'os due à une infection hématogène: l'homme avait manifestement travaillé avec cette infection ravageant son corps. "Les restes suggèrent qu'il avait dû travailler pendant le développement de l'infection" dit-elle, "alors qu'il aurait dû s'arrêter, pour une raison quelconque, il a continué".

Les travailleurs étaient payés pendant leur congé maladie, d'après ce que nous apprennent les données manuscrites, mais ils "ressentaient une pression les faisant travailler malgré la maladie, peut-être pour remplir des obligations tacites à l'état à qui ils devaient tant. Plus j'en apprends sur l'Egypte, plus je pense que l'ancienne société égyptienne était similaire à la société américaine actuelle" ajoute Austin, "Des choses que nous considérons comme des créations de la société moderne, comme la protection de santé ou les grèves, sont aussi visibles dans ce passé reculé".


Les indices dans les os

Deir el-Médineh se trouve à une heure d'ascension à travers la montagne surplombant la Vallée des Rois. Elle abritait principalement des travailleurs au cours des 19ème et 20ème dynasties (1292-1077 avant l'Ere Commune). Son apogée est postérieure à l'occupant le plus célèbre de la vallée, Toutankhamon, mais contemporaine du pharaon qui était probablement le plus grand d'Egypte: Ramsès II et sa longue lignée de successeurs.

Les travailleurs qualifiés de Deir el-Médineh avaient des connaissances considérables en ingénierie et un niveau inhabituel d'alphabétisation. Ils ont laissé des milliers de documents écrits: des factures, des lettres personnelles, des plaintes et des prières sur des tessons d'argile, des éclats de pierre et des morceaux de papyrus.

Les sites funéraires de Deir el-Médineh ont été fouillés de 1922 à 1951 par l'égyptologue français, Bernard Bruyère, mais la science de l'ostéologie n'en était qu'à ses débuts, et Bruyère a laissé de nombreux corps non étudiés dans leurs tombes.

Austin a visité ces tombes en 2012 pour un mémoire de recherche, et trouva les corps "entassés avec des chauves-souris, des rats et des momies".  Beaucoup de ces momies n'étaient plus que des squelettes, permettant à Austin de voir nettement l'état de santé de ces gens comme le témoignaient leurs ossements. Sur beaucoup de corps, elle a vu des traces de stress dues à une ascension pénible (aujourd'hui ce sont encore mille marches en pierre) entre Deir el-Médineh et la Vallée des Rois, puis ils devaient ensuite faire le chemin retour.

Elle a découvert que le niveau d'arthrite dans les genoux et les chevilles des hommes de Deir el-Médineh était significativement plus élevé que pour les populations de travailleurs dans d'autres cimetières égyptiens.

 Les ossements ont également révélé des indices corroborant d'autres découvertes de spécialistes: les égyptiens gravement handicapés étaient bien soignés.  "J'ai trouvé les restes d'un homme qui est mort à l'âge de 19 ou 20 ans et qui était né sans l'usage de sa jambe droite, probablement à cause de la polio ou d'un autre trouble neuromusculaire" rapporte-t-elle, "pour travailler dans les tombes royales, ce qui était le seul but du village, il fallait pouvoir grimper". En examinant le squelette du jeune homme elle n'a pas vu de "signes d'autres problèmes de santé, ou d'une vie difficile. Cela suggère, d'après moi, qu'ils lui ont trouvé un rôle dans la communauté, même si la tâche prédominante, travailler dans les tombes, n'était pas possible pour lui".

 Faisant référence à d'anciennes idées, le travail de recherche d'Austin sur l'histoire des soins de santé dans la société invite à une plus grande discussion sur la façon dont les anciens peuples percevaient la santé et la maladie, ainsi que le lien entre la richesse et la responsabilité sociale.

"Une femme appelée Naunakhte avait huit enfants" ajoute Austin, "dans son testament, elle a réprimandé et déshérité quatre d'entre eux pour l'avoir négligée au cours de sa vieillesse. A Deir el-Médineh, il y avait deux réseaux de soin de santé. Il y avait un réseau professionnel, subventionné par l'État, qui pouvait ainsi obtenir ce qu'il voulait (une belle tombe pour le roi);  et en parallèle, il y avait un réseau privé, constitué de familles et amis. Et ce réseau prenait soin de ses membres, par crainte d'une honte publique, comme un déshéritage ou un divorce."

Austin a trouvé les idées égyptiennes sur la santé particulièrement convaincantes et fructueuses pour un débat, car, pense-t-elle, leurs idées sur la maladie ressemblaient beaucoup aux nôtres.

 Alors que les grecs croyaient que la maladie découlait d'un déséquilibre des fluides corporels, "les égyptiens pensaient à une sorte de contamination de l'organisme. Pour aller mieux, au lieu de se rééquilibrer, il fallait purger le contaminant."

Par exemple, un docteur, dans le Papyrus Edwin Smith, traite un patient avec une plaie ouverte sur un bras cassé en plaçant des coquilles d’œufs d'autruche broyées dans la plaie et en prononçant "Repousse l'ennemi qui est dans la plaie; chasse le mal qui est dans le sang".  
"Ceci est très similaire à la théorie des germes moderne" dit Austin, "cela montre une prise de conscience de la maladie comme étant externe."

Relecture par Marion Juglin
Source:

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5.18.2015

Un immense temple découvert à Gebel Silsileh en Egypte

MAJ 12/01/17
Les restes du temple perdu de Kheni ont été mis au jour à Gebel Silsileh, au nord d'Assouan.

Avec les fondations du temple, ces ruines sont les premières des rares restes de Kheni, ou Khenou, ancien nom égyptien de Gebel Silsileh signifiant "le lieu où l'on rame".

Un immense temple découvert à Gebel Silsileh en Egypte
 Source:  Gebel el Silsila Survey Project

Le site, situé sur les deux rives du Nil, entre Edfou et Kôm Ombo, était une carrière très utilisée depuis le Nouvel Empire jusqu'à la période Romaine. "Nous savons que de grandes quantités de grès pour la construction des temples ont été extraites ici" rapporte Maria Nilsson, archéologue de L'université Lund et Directrice du Gebel el Silsila Survey Project.

En effet, pratiquement tous les grands temples d'Egypte, dont ceux de Karnak et Louxor, ont été construits avec du grès provenant de Gebel Silsileh.

"Ces découvertes changent l'histoire du site, et cela montre que Gebel Silsileh n'était pas seulement une carrière, mais aussi un lieu sacré" ajoute-t-elle.

  Source:  Gebel el Silsila Survey Project

Alors que les activités de culte du site étaient principalement associées au Nil et ses inondations, le dieu principal était Sobek, le dieu des crocodiles qui contrôlait les eaux. "Pour le moment, nous ne savons pas à qui le temple était dédié" ajoute Nilsson, "nous pensons qu'il marquait le commencement des carrières de la rive est. Nous espérons que d'avantage de fouilles archéologiques et de recherches nous permettrons d'en savoir plus".

Nilsson, et le directeur adjoint John Ward, travaillent à Gebel Silsileh depuis 2012, et ont mis au jour des cartouches d'Amenhotep III et Ramses II ainsi que des centaines d'inscriptions sur des roches.

Les restes du temple avaient été notés entre 1906 et 1925, et décrits comme un temple Ramesside détruit, sur une carte publiée par l'égyptologue allemand Ludwig Borchardt en 1934. Puis le temple a été oublié.
Nilsson et John Ward ont localisé les restes en étudiant la carte rudimentaire de Borchardt ainsi qu'un plan non publié, dessiné par l'égyptologue Peter Lacovara, conservateur au musée M.C. Carlos à l'Université Emory.

Les fondations  mesurent environ 35 mètres sur 15 mètres. Les maçonneries comprennent quatre niveaux de plancher décorés visibles, des bases de colonnes, et des murs extérieurs et intérieurs.

Les marques visibles sur le sol révèlent 5 bases de colonnes sur le côté ouest de la construction, deux fragments de blocs de grès sont peints et montrent une étoile  et le ciel égyptien; cela indique que le plafond du temple était probablement étoilé.

  Source:  Gebel el Silsila Survey Project

D'après Nilsson et Ward, les restes révèlent au moins quatre périodes chronologiques, couvrant environ 1500 ans, depuis les règnes de Thoutmosis/Hatshepsout, Amenhotep III, Ramsès II jusqu'à la période Romaine.

"La plus ancienne phase de construction du temple a été faite en calcaire, ce qui est unique dans une carrière de grès, et pourrait signifier un changement officiel de la construction en calcaire vers une construction en grès." suppose Nilsson.

Les archéologues ont mis au jour des centaines de pierres de construction peintes et décorées, et plus de 300 fragments de calcaire décorés avec une iconographie caractéristique de la période de Thoutmosis (1500-1450 avant JC)

Un texte hiéroglyphique mentionne le nom du site: Kheni. "Les scènes sur les pierres en calcaire ont été détruites au cours de l'antiquité pour être réutilisées comme pierre de remplissage pour des fondations et comme cailloux dans une phase de construction pus tardive. Une pierre calcaire carrée décorée était encore intacte." ajoute Nilsson.

 Parmi 300 fragments de hauts et bas reliefs peints, il y avait les cartouches de deux dirigeants: Amenhotep III et Ramsès II.

Une quatrième période chronologique a été identifiée, révélant une activité Ptolémaïque tardive et Romaine ancienne.

Dans la zone du temple, les archéologues ont aussi trouvés des perles de la 18ème Dynastie, de l'enduit coloré, des morceaux de faïences, des milliers de fragments de pots, et un scarabée coloré en bleu et datant probablement de la 2ème Période Intermédiaire.

D'après les archéologues, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre le rôle et l'importance de ce temple.

"Nous espérons continuer le travail archéologique sur le site, d'autant plus que son état de conservation est faible et nécessite une documentation immédiate avant qu'il ne soit trop tard," rapporte Nilsson.

Sources:

Mise à jour 12/01/2017: une nouvelle découverte de la mission archéologique:

4.09.2015

L'enfance en Egypte Romaine...

Au cours de la période Romaine en Egypte, les garçons de 14 ans étaient enrôlés dans une organisation de jeunesse afin d'apprendre les comportements de bon citoyen. C'est ce que rapporte Ville Vuolanto, de l'université d'Oslo.

Avec le Dr April Pudsey, de l'université de Newcastle, les chercheurs ont effectué un examen en profondeur de documents écrits sur des papyrus (environ 7500) afin de mieux comprendre la vie des enfants.

 Papyrus d'Oxyrhynchos.


La ville d'Oxyrhynchos

Les documents proviennent d'Oxyrhynchos en Egypte, qui, au cours des premiers 500 ans de l'Ere Commune, était une grande ville de plus de 25,000 habitants.
Oxyrhynchos avait la plus grande industrie de tissage d'Egypte, de plus elle était le centre administratif romain de la région.

Les archéologues qui avaient fait des fouilles il y a une centaine d'années avaient découvert des milliers de papyrus dans ce qui fut, à l'époque, les décharges de la ville.

Il semble que seuls les garçons, de citoyens né libres (égyptiens, grecs et romains), avaient le droit d'être membre des organisations de jeunesse de la ville, que l'on appelait "gymnasium".

Leurs familles devaient être relativement prospères, et avoir un revenu les plaçant dans la catégorie des impôts "12 drachmes".
On ne sait pas quelle proportion de la population était qualifiée, peut-être entre 10 et 25%, estime Vuolanto.

Les filles n'étaient pas inscrites au "gymnasium", mais étaient souvent mentionnées dans les documents administratifs comme étant les sœurs des garçons. Cela devait être lié au status de la famille ou à sa classe d'imposition.
Les filles comme les femmes avaient accès à la propriété, mais, en principe, elles devaient avoir un gardien masculin.


Les contrats d'apprentissage.

Pour les garçons issus de familles aisées de citoyens nés libres, la transition vers la vie adulte commençait avec l'inscription au "gymnasium"

Les autres garçons, quant à eux, commençaient à travailler avant leur adolescence, et pouvaient suivre un contrat d'apprentissage de 2 à 4 ans.

Les chercheurs ont trouvé environ 20 contrats d'apprentissage à Oxyrhynchos, la plupart en relation avec l'industrie du tissage.

Les hommes n'étaient pas considérés pleinement adulte jusqu'à leur mariage dans les débuts de leur vingtaine.
La plupart des filles restaient et travaillaient à la maison, et apprenaient ce qu'elles devaient savoir pour cela.

Elles se mariaient généralement à la fin de leur adolescence, un peu plus tôt que les garçons. "Nous avons trouvé uniquement un contrat où l'apprentie était une fille" remarque Vuolanto, "mais sa situation était plutôt inhabituelle: elle était non seulement orpheline mais avait aussi une dette de son père décédé à payer"

Sculpture d'un garçon Romain portant une coiffure de style égyptien avec une "mèche d'Horus". Cette mèche sur le côté était coupée et dédiée aux dieux lors de la cérémonie du passage à l'âge adulte. Première moitié au second siècle de l'Ere Commune. Museum of Cultural History, Oslo. (Photo: Museum of Cultural History)


Les enfants esclaves.

Les enfants esclaves pouvaient aussi devenir apprentis, et leur contrat était du même type que ceux des garçons de citoyens nés libres.
Les esclaves vivaient soit avec leur propriétaire, soit dans la même maison que leur maitre, alors que les enfants nés libres vivaient généralement chez leurs parents.

Toutefois, la vie était différente pour les enfants esclaves. Vuolanto rapporte qu'ils ont trouvé des documents montrant que les enfants, dès deux ans, étaient vendus et séparés de leurs parents.
Dans une lettre, un homme encourage son frère à vendre le plus jeune enfant esclave, ainsi que du vin, afin que ses neveux puissent être gâtés.

On en sait peu cependant sur la vie des enfants jusqu'à ce qu'ils apparaissent dans les documents officiels, soit pas avant le début de leur adolescence.

Il semble qu'ils commençaient à faire des petits travaux entre 7 et 9 ans. En général, ils devaient travailler comme chevriers, à la collecte du bois ou sécher les excréments d'animaux pour la combustion.

"C'est comme assembler un puzzle. En étudiant les papyri, les fragments de poterie portant des inscriptions, les jouets et d'autres objets, nous essayons de reproduire une image de la vie des enfants dans l'Egypte Romaine" explique Vuolando.


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1.06.2015

Mise au jour du tombeau d'une nouvelle reine Pharaon: Khant Kaous III

Des archéologues ont découvert le tombeau d'une reine jusque-là inconnue en Egypte.

La tombe a été trouvée à Abou Sir (Abousir), au sud-ouest du Caire et appartiendrait à la femme ou à la mère du Pharaon Néferefrê qui régna il y a 4500 ans.

La tombe date de la 5ème Dynastie des Pharaons, il y a environ 4500 ans.

Le Ministre Egyptien des Antiquités, Mamdouh el-Damaty, a précisé que son nom, Khentakawess (Khant Kaous en français) a été trouvé inscrit sur un mur dans la nécropole. Mr Damaty a ajouté que la cela ferait d'elle Khant Kaous III.


La tombe a été découverte dans le complexe funéraire du Pharaon Néferefrê.

 Le nom de la reine a été trouvé inscrit sur un mur.

Miroslav Barta, directeur de la mission de l'Institut Tchèque d'Egyptologie et auteur de la découverte a expliqué que la localisation de la tombe de la reine leur a fait penser qu'il s'agissait de la femme du pharaon.
Les archéologues Tchèques ont aussi trouvé environ 30 ustensiles en calcaire et en cuivre.

 Une trentaine de récipients ont été trouvés dans la tombe.

Pour Mr Damaty, cette découverte devrait aider à mieux cerner certains aspects mal connus de la 5ème Dynastie, qui, avec la 4ème Dynastie, auraient été témoins de la construction des premières pyramides.

Abou Sir fut utilisé comme un cimetière de l'Ancien Empire pour les Egyptiens de la capitale Memphis.

Merci à Audric pour l'info !
Relecture par Marion Juglin
Source:
  • BBC: "Queen Khentakawess III's tomb found in Egypt"
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8.30.2014

Des canons de Bonaparte découverts en Egypte

Des archéologues marins russes, travaillant dans la cité Méditerranéenne d'Alexandrie, ont découvert une collection d'artillerie française au nord de l'Ile de Pharos.

Source photo: Ahram Online

La prise comprend une collection de fusils, de pistolets et de canons qui furent à bord d'un bateau français nommé Le Patriote. Il faisait partie de la flotte de Napoléon lors de l'expédition française en Egypte en 1798.

Cette découverte, dans l'est du port d'Alexandrie, apporte plus de lumière sur l'importance de la localisation dans les temps anciens.
L'Ile de Pharos abrite plus de 5000 artéfacts et des vestiges structuraux dispersés sur ses 5000 M² de surface. Ces constructions, qui formaient l'ancienne Alexandrie, ont été détruits par des tremblements de terre destructeurs qui ont conduit à l'effondrement de tous les édifices de la ville.

Les colonnes, statues, sphinx et murailles des époques pharaoniques et Gréco-Romaines reposent maintenant sous l'Ile de Pharos parmi les ruines du phare légendaire de la ville. A l'époque cette merveille architecturale de 117 mètres de haut était le plus grand bâtiment sur ​​terre.

Mohamed Mostafa, directeur du département d'archéologie sous-marine du Ministère Egyptien, précise que les objets d'artillerie ont été transportés au laboratoire de restauration au Grand Musée Egyptien pour étude et restauration.

Source:

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8.18.2014

Une tombe vieille de 4000 ans découverte à Louxor

Des archéologues espagnols, en collaboration avec le Ministère des Antiquités ont découvert une nouvelle tombe à Louxor datant de la période de la 11ème dynastie (2046 avant JC - 1991 avant JC).

Mohamed Ibrahim, Ministre des Antiquités, a fait remarquer que le tombeau appartenait à l'un des hommes d’état ou hauts fonctionnaires qui vivaient sous la 11ème dynastie.

Photo publiée le 9 Juin 2014, par le Ministère Egyptien des Antiquités montre les chambres intérieures d'un ancien  tombeau pharaonique  vieux de plus de 4000 ans et supposé appartenir à un personnage important de la onzième dynastie dans l'ancienne ville de Louxor. (AFP PHOTO / HO / Ministère égyptien des antiquités)


La tombe a été découverte lors de fouilles faites par les archéologues espagnols à Abu Deraa.
Selon Ali Al-Asfar, fonctionnaire du ministère, la tombe contenait des poteries et ustensiles utilisés sous la 17ème dynastie, ce qui suggère qu'elle a été réutilisée au cours de cette période.

Joe Galan, chef de l'expédition espagnole, a expliqué que cette découverte prouve la présence de nombreuses tombes appartenant à la 11ème dynastie dans la région d'Abu Deraa à Louxor. Il a ajouté que cette découverte apportait un nouvel éclairage sur la dynastie qui dirigeait Louxor, ancienne capitale d'Egypte appelée Thèbes.

Galan a fait remarquer qu'un tombeau datant de la même dynastie a été découvert il y a cinq ans dans la même région. La tombe contenait une momie bien préservée avec des arcs et des flèches, que l'on peut aujourd'hui voir dans le Musée de Louxor.

La tombe a été découverte par hasard, au cours de fouilles dans le tombeau de Djéhouty de la 17ème dynastie, où l'expédition avait trouvé deux chambres dont l'une a débouché sur un passage vers la tombeau nouvellement découvert.

La conception et la taille du passage ont suggéré que la tombe appartenait à la 11ème dynastie.

Plus tôt en Juin, Ibrahim annonçait la découverte d'une tombe dans la zone de Koba El-Hawa au sud d'Assouan. Le tombeau contenait neuf momies qui appartenaient à la Période Tardive (664 avant EC - 332 avant EC)

Un cercueil en bois contenant une momie conservée, qui serait une personne ayant vécue à la même époque, avait été aussi découvert dans la même zone.


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6.19.2014

Une ancienne peste de "fin du monde" trouvée sur des corps en Egypte

Les archéologues ont découvert les indices révélateurs d'une ancienne peste égyptienne. Elle fut si destructive qu'elle fut considérée comme la fin du monde par les auteurs de l'époque.

Deux crânes, deux briques et une cruche sont visibles dans le foyer où les victimes de la peste ont été incinérées.N. Cijan © Associazione Culturale per lo Studio dell'Egitto e del Sudan

Au complexe funéraire d'Harwa et d'Akhimenrou, dans l'ancienne cité de Thèbes (aujourd'hui Louxor), la Mission Archéologique Italienne à Louxor (MAIL) a trouvé des corps recouverts de chaux. Elle fut utilisée comme désinfectant.

Les chercheurs ont aussi trouvé trois fours où fut fabriquée la chaux, ainsi qu'un foyer contenant des restes humains où les victimes de l'épidémie furent incinérées.

D'après Francesco Tiradritti, chef de l'équipe, la maladie "a été oubliée pendant des siècles jusqu'à ce que des pilleurs de tombe entrent dans le complexe au début du 19ème siècle".

L'équipe a daté des fragments de poteries, présents dans les fours, au troisième siècle après JC.
Vestiges de vieux cercueils en bois utilisés pour alimenter les fours.N. Cijan © Associazione Culturale per lo Studio dell'Egitto e del Sudan ONLUS

Connue aujourd'hui sous le nom de "Peste de Cyprien", les séries d'épidémies avaient ravagé l'Empire Romain, qui incluait l'Egypte à partir de 240 après JC.

Son nom actuel commémore Saint Cyprien, évêque de Carthage et ancien écrivain chrétien qui fut témoin de la peste et la décrivit comme un signe apocalyptique.

Il nota aussi les symptômes, qui comprenaient les vomissements, les yeux sanglants, des intestins "déchargés" et "dans certains cas, les pieds ou certaines parties des membres sont enlevés par la contagion".

La peste est vue par certains comme une pandémie de variole, qui fit rage en 270 après JC et qui coûta la vie à l'empereur Claude II le Gothique.

Tiradritti a averti cependant que l'extraction d'ADN des corps pour identifier la maladie sera impossible.
Un four a été construit pour produire suffisamment de chaux pour couvrir les restes des victimes de l'épidémie dans l'ancienne ville égyptienne de Thèbes. N. Cijan / L'ACSES ONLUS

La peste a causé des pénuries généralisées de main d’œuvre dans l'agriculture et dans l'armée Romaine.
Au plus fort de l'épidémie, entre 250 et 266 après JC, environ 5000 personnes par jour seraient mortes à Rome.

 Le diacre Pontius, qui a servi sous Cyprien, écrivit au sujet de la peste: "Tous tremblaient, fuyaient, évitaient la contagion, abandonnant de façon impie leurs propres amis, comme si, en excluant la personne qui était sûre de mourir de la peste, on pouvait exclure la mort elle aussi."

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5.12.2014

Découverte d'une vaste nécropole contenant des momies de princesses et princes dans la Vallée des Rois

Les fonctionnaires des Antiquités Egyptiennes, travaillant avant des archéologues suisses de l'Université de Basel, ont rapporté la découverte de momies royales datant des règnes des pharaons Toutmôsis IV et Amenhotep III au 14ème siècle avant JC.

Ces deux pharaons faisaient partis de la 18ème dynastie qui comprenait le célèbre pharaon Toutânkhamon enterré non loin.

Le tombeau KV 40 qui vient d'être ré-ouvert contenait des momies écrasées et brisées, des biens funéraires et des cercueils. Photo: Matjaz Kacicnik, University of Basel / Egyptology.


"Ce tombeau contient des frères et soeurs royaux enterrés sur des décennies" explique l'égyptologue Susanne Bickel du Projet Vallée des Rois de l'Université de Basel.

"C'était une période d'âge d'or pour l'ancienne Egypte", précise l'égyptologue Salima Ikram de l'Université Américaine du Caire, "c'était un immense empire qui s'étendait de la Syrie à la Nubie. Ce n'était pas juste un pouvoir militaire mais l'empreinte d'une culture".



L'enlèvement des gravats.

La tombe, appelée KV 40, a été découverte et ouverte en 1899 par une équipe menée par l'archéologue français Victor Loret. Cependant, il ne semble pas s'être aventuré dans la tombe, selon Ikram.
L'équipe égypto-suisse a rouvert le tombeau obstrué par des rochers en 2011.

Sur les 3 dernières années, elle a creusé un puits de 6 mètres et révélé 5 pièces. Ces dernières étaient jonchées de momies écrasées et brisées, d'objets funéraires, de cercueils et matériels funéraires.

La pièce principale et trois chambres secondaires contenaient les restes des momies, dont des nourrissons.


Des poteries portant des inscriptions ont permis d'identifier 30 noms de personnes décédées. Bien que l'on crut pendant longtemps que le site ne contenait pas de restes royaux, il abritait 8 princesses royales et 4 princes ainsi que des étrangers à la cour des pharaons.

Les restes de pharaons de cette période ont aussi été découverts dans d'autres tombes, et des analyses de leur ancien ADN pourraient révéler des liens familiaux entre les enfants royaux.

Cette découverte devrait apporter de la lumière sur les distinctions sociales et les pratiques de momification pour la famille royale à cette époque.


Les pilleurs de tombes.

Les archéologues ne furent pas les premiers à visiter ce tombeau. Des  membres d'une famille de prêtre du 9ème siècle avant JC y furent aussi enterrés.

De plus, les restes brisés témoignent du saccage des pillards dans l'antiquité et, plus tard, au 19ème siècle, explique Bickel.


Les murs du tombeau et une grande partie de son contenu ont une épaisse couche de suie, provenant probablement des torches de pilleurs de tombes. Photo: Matjaz Kacicnik, University of Basel / Egyptology


Les murs du tombeau, et la plupart de ce qu'il contenait, portent une épaisse couche de suie, probablement laissée par les torches des pilleurs de tombes.

En 2011, l'équipe de Bickel a aussi découvert le tombeau KV 64, le premier dans la Vallée des Rois depuis la découverte du tombeau de Toutânkhamon par Howard Carter en 1922.

"Pour nous, les fouilles sont finies. Notre travail se fait maintenant en laboratoire" conclu Bickel, "en fait, ce ne sont pas tant les momies elles-mêmes qui nous intéressent que les artéfacts et inscriptions que nous y avons découvert".

Merci à Fanny Gérard pour l'info.
Relecture par Marion Juglin

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5.08.2014

Une tombe prédynastique découverte à Hierakonpolis

Des archéologues ont mis au jour une tombe contenant une momie dans la région de Kom al-Ahmar.
Vieille de 5600 ans, elle est antérieure à la première dynastie des pharaons.


Cette découverte devrait apporter des informations sur la période prédynastique.

La tombe fut construite avant le règne du Roi Narmer, fondateur de la Première Dynastie qui unifia la Haute et Basse Egypte au 31ème siècle avant JC.

La tombe, découverte dans la région de Kom al-Ahmar, se situe entre Louxor et Assouan, sur l'ancien site d'Hierakonpolis, la cité du faucon, qui fut la capitale du Royaume de Haute Egypte.

La statuette en ivoire d'un homme barbu retrouvée dans une tombe.

Les archéologues ont découvert une statue en ivoire d'un homme barbu et la momie du propriétaire de la tombe. Ce dernier est apparemment mort à la fin de son adolescence.

Ils ont aussi découvert 10 peignes en ivoire ainsi que des outils, des lames et des pointes de flèche.

On voit sur cette photo les peignes en ivoire, les outils, lames et pointes de flèche, récemment découverts dans la tombe vieille de 5600 ans. AFP Photo 


L'état de préservation de la tombe fournira des nouvelles informations sur les rituels prédynastiques, a ajouté Renée Friedman, directrice de l'équipe archéologique multinationale.

Les tombes du Roi Narmer et du Roi Ka, un pharaon prédynastique qui a ouvert la voie à l'unification de l'Egypte, furent découvertes à Hierakonpolis.


Merci à Audric de Campeau pour l'info.
Relecture par Marion Juglin.
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4.24.2014

La stèle de la tempête bouscule la chronologie des empires de l'Âge du Bronze

Une inscription, vieille de 3500 ans, sur un bloc de pierre provenant d'Egypte pourrait être le plus ancien rapport météorologique au monde.
En outre, elle pourrait apporter de nouveaux éléments sur la chronologie des évènements dans l'ancien Moyen Orient.

La Stèle de la tempête d'Ahmôsis. Reconstruction de la face. Image credit: Malcolm H. Wiener and James P. Allen, 1998.

Une récente et nouvelle traduction de l'inscription de 40 lignes, sur un bloc de calcite haut de 1.8m, appelé "Stèle de la Tempête", décrit la pluie, l'obscurité et "le ciel étant sans arrêt dans la tempête, plus fort que les cris des masses".

Deux chercheurs, de l'Institut Oriental de l'Université de Chicago, pensent que la description météorologique inhabituelle sur la dalle serait le résultat de l'explosion volcanique massive à Théra (aujourd'hui l'île de Santorin) dans la mer Méditerranée.

Comme les volcans peuvent avoir un impact important sur la météo, l'explosion de Théra a pu causer de telles perturbations en Egypte.

Cette nouvelle traduction suggère que le pharaon égyptien Ahmôsis régna à une période plus proche de l'éruption de Théra qu'on ne le pensait auparavant. Cela changerait la compréhension des chercheurs sur l'alignement des empires de l'Âge du Bronze.

L'étude menée par Nadine Moeller et Robert Ritner, de l'Institut Oriental, est parue dans le Journal of Near Eastern Studies.


La Stèle de la Tempête date du règne du pharaon Ahmôsis

Premier pharaon de la 18ème dynastie, son règne a marqué le commencement du Nouveau Empire, une époque où la puissance de l'Egypte était à son sommet.

La stèle a été trouvée en pièces à Thèbes, actuellement Louxor, où régna Ahmôsis. Si elle décrit les conséquences de la catastrophe de Théra, alors, la datation exacte de la stèle elle-même et du règne d'Ahmôsis, que l'on situait aux alentours de 1550 avant JC, remonterait de 30 à 50 ans plus tôt.

"Cela est important pour les spécialistes du Proche Orient et de l'Est de la Méditerranée, car la chronologie utilisée généralement par les archéologues est basée sur la liste des anciens pharaons d'Egypte, et, cette nouvelle information pourrait réajuster ces dates" explique Moeller, professeur assistant en archéologie égyptienne à l'Institut Oriental et spécialisé dans les recherches sur l'urbanisme ancien et la chronologie.

"En 2006, les tests au radiocarbone d'un olivier enterré sous les résidus volcaniques avaient permis de dater l'éruption entre 1621 et 1605 avant JC. Jusqu'à présent, les preuves archéologiques de la datation de l'éruption de Théra étaient en contradiction avec les datations au radiocarbone", a précisé Felix Hoeflmayer, chercheur à l'Institut Oriental, qui a étudié les implications chronologiques liées à l'éruption.

Cependant, si la date du règne d'Ahmôsis est plus ancienne qu'on ne le croyait, alors le changement que cela entraine dans la chronologie "pourrait résoudre l'ensemble des problèmes" ajoute Hoeflmaye. Ainsi, les dates d'autres évènements dans l'ancien Proche Orient s'emboiteraient plus logiquement, d'après les chercheurs.


Quand Théra donne un coup de pouce à Ahmôsis...

Cela réalignerait les dates d'importants évènements comme la chute du pouvoir des Cananéens et l'effondrement de l'empire Babylonien, affirme David Schloen, professeur agrégé à l'Institut Oriental: "cette nouvelle information apporterait une meilleur compréhension sur le rôle de l'environnement dans le développement et la destruction des empires dans l'ancien Moyen Orient"

Par exemple, selon Schloen, la nouvelle chronologie permet d'expliquer comment Ahmôsis prit le pouvoir et supplanta les dirigeants Cananéens d'Egypte, les Hyksôs.
L'éruption de Théra et le tsunami en résultant auraient détruit les ports Hyksôs et affaibli leur puissance maritime de manière significative.

De plus, les perturbations dans le commerce et l'agriculture engendrées par l'éruption a pu ébranler le pouvoir de l'Empire Babylonien et expliquerait pourquoi les Babyloniens n'ont pas pu repousser une invasion des Hittites, une autre ancienne culture qui prospérait dans ce qui est aujourd'hui la Turquie.


"Une tempête de pluie"

Certains chercheurs considèrent que le texte de la Stèle de la Tempête est un document métaphorique qui décrit l'impact de l'invasion des Hyksôs.
Cependant, la traduction de Ritner montre que le texte était plus probablement une description de phénomènes météorologiques résultant des désordres causés par l'énorme explosion de Théra.

Ritner pense que le texte  indique qu'Ahmôsis a été témoin de la catastrophe.

Le texte de la stèle décrit le "ciel transformé en tempête" et "une tempête de pluie" sur plusieurs jours. Les passages décrivent aussi des corps flottants dans le Nil comme des "skiffs en papyrus".

Et surtout, le texte se réfère à des évènements qui ont affecté la région du delta et la région d'Egypte plus au sud le long du Nil. "Il s'agissait clairement d'une tempête majeure et différente des fortes pluies que l'Egypte recevait périodiquement" ajoute Ritner.

En plus de la Stèle de la Tempête, un texte connu sous le nom de Papyrus Rhind, du règne d'Ahmôsis, mentionne également le tonnerre et la pluie: "c'est une preuve de plus que les érudits, sous Ahmôsis, accordaient une attention particulière à la météo" selon Ritner.

Marina Baldi, une scientifique en climatologie et météorologie à l'Institut de Biométéorologie du Conseil National de Recherche en Italie, a analysé les informations sur la stèle avec ses collègues et les a comparé avec des faits météorologiques connus en Egypte.

"La Dépression de la Mer Rouge" (Red Sea Trough) est un phénomène météo dominant dans la région; il apporte de l'air sec et chaud depuis l'Est de l'Afrique
Lorsqu'il est perturbé, ce système peut donner des intempéries, de fortes précipitations et des crues éclairs, similaires à ce qui est rapporté sur la Stèle de la Tempête.

"Une modification dans la circulation atmosphérique, après l'éruption, a pu entrainer un changement dans le régime des précipitations de la région. Ainsi, l'épisode décrit sur la stèle pourrait être une conséquence de ces changements climatologiques" explique Baldi.

D'autres travaux sont en cours afin d'avoir une idée plus claire de ce qui a pu se passer à l'époque d'Ahmôsis, qui régna après la seconde période intermédiaire quand les Hyksôs prirent le pouvoir en Egypte.

En attendant, cette étude ramène la période de son règne à une date plus proche de l'explosion de Théra.

Relecture par Marion Juglin

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4.14.2014

Un tombeau vieux de 3300 ans avec une entrée de pyramide découvert à Abydos

Un tombeau récemment mis au jour dans un ancien cimetière égyptien a révélé une pyramide, haute de 7 mètres à son entrée.

Le tombeau, découvert sur le site d'Abydos, remonte environ à 3300 ans.

Dans l'une de ses chambres funéraires voutées, une équipe d'archéologue a découvert un sarcophage en grès finement ciselé, peint en rouge. Il aurait été créé pour un scribe du nom d'Horemheb.

Le sarcophage porte les images de plusieurs dieux égyptiens ainsi que des inscriptions hiéroglyphiques décrivant des passages du Livre des Morts permettant d'entrer dans l'au-delà.
Il n'y a pas de momie à l'intérieur et le tombeau a été visité au moins deux fois dans l'Antiquité.

A gauche, le puits d'entrée rectangulaire avec des murs massifs qui ont servi de base à une petite pyramide qui devait faire 7 mètres de haut. Credit: Photo courtesy Kevin Cahail

Des restes humains ont toutefois survécu aux pillages: les archéologues ont découvert les restes de squelettes désarticulés de trois ou quatre hommes, dix à douze femmes et au moins deux enfants, dans le tombeau.


Une nouvelle pyramide

Les chambres que les archéologues ont découvert devaient à l'origine se trouver sous la surface, ne laissant visible que la pyramide à degré.

"A l'origine, la seule chose que vous pouviez voir, devait être la pyramide et peut-être un petit mur autour de la structure" ajoute Kevin Cahail, doctorant à l'université de Pennsylvanie, et directeur des fouilles de la tombe.

La pyramide elle-même "devait probablement avoir une petite chapelle mortuaire à l'intérieur de laquelle devait se trouver une statue ou une stèle donnant les noms et titres des personnes inhumées" précise Cahail.

Aujourd'hui, tout ce qui reste de la pyramide sont les murs épais de l'entrée de la tombe; ils devaient former la base de la pyramide. Les autres parties de la pyramide n'ont pas survécu ou n'ont pas encore été trouvées.


Des liens militaires

Il n'était pas rare, à cette époque, que les tombes individuelles de l'élite aient une petite pyramide.

La tombe a été dégagée au cours de fouilles en 2013, et Cahail a présenté les résultats au congrès annuel de l'American Research Center in Egypt, qui s'est tenu à Portland du 4 au 6 avril 2014.

Cahail pense que la famille Horemheb avait des liens militaires qui leur ont permis de s'offrir une tombe aussi élaborée.

Une autre chambre funéraire, sans sarcophage, contenait des figurines ouchebti qui ont été conçues pour faire le travail du défunt dans l'au-delà.
Des inscriptions sur les figurines indiquent qu'elles sont là pour "la surveillance de l'écurie de Ramesu (ou Ramsès)". Il s'agit d'un titre militaire et il est possible que Ramesu fut le père ou le grand frère d'Horemheb, suppose Cahail.

Il note qu'il est intéressant qu'Horemheb et Ramesu partagent les noms avec deux leaders militaires, qui vivaient à la même époque et deviendront pharaon.
"Ils ont pu imiter le nom de ces puissants individus qui sont finalement devenus pharaons, ou bien il s'agissait simplement de noms très commun à cette époque" ajoute Cahail.


Plusieurs femmes ?

Les ossements découverts par l'équipe dans le tombeau montrent qu'il y avait beaucoup plus de femmes que d'hommes inhumés sur le site.
Cela pose la question de savoir si Horemheb et Ramesu avaient plusieurs femmes.

La polygamie était une pratique courante parmi les pharaons, mais incertaine parmi les non-royaux. Une autre possibilité, serait que le tombeau a été utilisé sur de multiples générations par la même famille et qu'il contiendrait donc les restes de soeurs, mères et autres femmes de la famille.

Encore une autre possibilité: le tombeau a pu être réutilisé, sans permission, à une date ultérieure.
Les tests au radiocarbone, qui permettront de dater les ossements, seront effectués pour éclaircir ce mystère.  "Qui sont tous ces gens ? La question reste en suspend" dit Cahail.

 
Dans l'une des chambres funéraires les archéologues ont découvert un sarcophage en grès, peint en rouge, et créé pour un scribe du nom d'Horemheb. Credit: Photo courtesy Kevin Cahail


Un coeur en jaspe.

L'un des artéfacts les plus intéressants découverts par l'équipe est une amulette en forme de coeur, en jaspe rouge et vert.
 La pierre dure de l'amulette a été brisée en trois morceaux. "C'est un bel objet et probablement l'un des exemples les mieux taillé parmi ces types d'amulettes très rares" dit Cahail, "l'amulette était certainement sur la poitrine de l'un de ces défunts et il devait y avoir des colliers, des artéfacts en or et autres objets dans le même style".


Cette amulette en forme de coeur devait être liée au Livre des Morts qui recommande au coeur de ne pas mentir.
Les anciens égyptiens croyaient que, après la mort, leur coeur serait mis en balance avec une plume, représentant Ma'at, déesse de la vérité et de la justice. Si leur coeur était aussi lourd ou plus léger que la plume, ils obtenaient la vie éternelle. Dans le cas contraire, ils étaient détruits.

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3.13.2014

Une statue de la fille du roi Amenhotep III découverte à Louxor


Une statue de la fille du roi Amenhotep III, grand-père de Toutankhamon et roi d'Egypte il y a environ 3350 ans, a été mis au jour par une équipe d'archéologues égyptiens et européens.

Bien que le visage de la statue de calcite soit érodé, et que les pieds restent à découvrir, la perruque ronde de la princesse est clairement visible. Elle porte aussi un ménat (grand collier). Photo: Egyptian Ministry of Antiquities via AFP

La statue de la princesse Iset a été découverte dans le temple du pharaon Amenhotep III, sur la rive ouest du Nil, dans la ville du sud de Louxor.

Cette nouvelle découverte est la première représentation connue d'Iset, seule avec son père, a indiqué le ministère des antiquités.
Les sculptures exposées au Musée égyptien, elle et ses frères et sœurs, représentent le règne de la 18ème dynastie.

La statue fait 1,7 mètre de haut et fait partie d'une immense statue en albâtre de 14 mètres: Amenhotep III lui-même.

La statue d'Iset se trouve assise entre les pieds du roi.

Son nom et son titre royal sont inscrits près de ses pieds, mais son visage a souffert de l'érosion.

Amenhotep III a régné sur une ère qui a vu la renaissance de l'art égyptien. Il a été succédé par son fils Akhénaton: adorateur du soleil, il aurait, pour certains chercheurs, lancé la première religion monothéiste du monde connu.

Certains des plus grands monuments de l'Égypte ancienne ont été construits sous le règne d'Amenhotep III.


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3.08.2014

Une tombe de la XVIIème dynastie de l'Egypte ancienne découverte à Louxor

Une tombe pratiquement intacte datant de 1600 avant JC, d'un homme appelé Neb, éclaire la XVIIème dynastie de l'Egypte ancienne.

C'est la constatation importante faite par les chercheurs du Projet Djehouty, dirigée par le Conseil supérieur espagnol de la recherche scientifique (CSIC) et réalisé à l'extrême nord de la nécropole de Dra Abou el-Naga à Louxor, l'ancienne Thèbes.

Photo: Luxor Times Magazine

Le sarcophage, selon le chercheur et chef de projet du SCCI José Manuel Galan, contribue à améliorer la connaissance d'une période historique peu connue: la XVIIème dynastie.
Thèbes devenait alors la capitale du royaume, contribuant ainsi au futur empire et à la domination égyptienne sur la Palestine, la Syrie et la Nubie.

Le corps de Neb a été trouvé dans la chambre sépulcrale, creusée dans la roche à quatre mètres de profondeur.
Le sarcophage, qui fait deux mètres de long et un demi-mètre de large, est en bonne état avec les couleurs de la décoration originale.

L'entrée de la chambre, selon le chercheur du SCCI, était parfaitement fermée avec des ornements: elle n'a donc jamais été ouverte après l'inhumation du corps.

La petite pièce contenait aussi un sarcophage en bois décoré dans le style «rishi», qui signifie «ali» en arabe et est caractéristique de la XVIIème dynastie.

"Une paire d'ailes écartées a été peinte sur le cercueil, comme si une déesse ailée embrassait le mort, lui assurant une protection dans la vie après la mort'', a déclaré Galan. Le chercheur a souligné que "le style du sarcophage avait été utilisé très modérément et sur une courte période de temps, quand l'Égypte n'était pas encore unifiée. Quelques-uns de ce genre ont été trouvés dans leur lieu d'origine et ont été bien documentés dans leur contexte archéologique''.

Photo: Luxor Times Magazine

Une inscription sur la partie supérieure du cercueil contient l'invocation d'une offrande à un homme appelé Neb, dont la momie est encore à l'intérieur du cercueil et apparemment en bon état.

La découverte a eu lieu lors de fouilles archéologiques avec 16 Espagnol et 4 experts étrangers, confirmant que Dra Abou el-Naga était l'endroit où les membres de la famille royale et les courtisans de la XVIIème dynastie étaient enterrés, en 1.600 avant JC.
C'est une période clé pour comprendre les origines de l'empire égyptien, la structure et les principes de fonctionnement de l'administration de Thèbes.

La dynastie a régné dans une ère historique appelée Période Intermédiaire (entre 1800 et 1550 avant JC). Elle se caractérise par le règne de gouverneurs d'origine syro-palestinienne dans le Delta oriental.
C'est une époque de grande complexité politique lorsque le pouvoir effectif était entre les mains des dirigeants locaux.

Relecture par Marion Juglin
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