9.29.2025

Le plus ancien pigment minéral bleu d'Europe découvert en Allemagne

Une nouvelle découverte éclaire de nouvelles perspectives sur les origines préhistoriques de l'art et de la créativité : des chercheurs ont identifié la plus ancienne utilisation connue de pigment minéral bleu en Europe.

Le plus ancien pigment minéral bleu d'Europe découvert en Allemagne 
Résultats de l'analyse PIXE*, montrant l'une des zones cartographiées de résidus bleus (A) et la carte thermique du cuivre correspondante (B). La carte mesure 2 000 × 2 000 µm², avec une taille de pixel de 25 × 25 µm (figure des auteurs). Credit: Antiquity (2025). DOI:10.15184/aqy.2025.10184

Sur le site paléolithique final de Mühlheim-Dietesheim, en Allemagne, des archéologues de plusieurs institutions européennes ont découvert des traces de résidus bleus sur un artéfact en pierre datant d'environ 13 000 ans.

Grâce à une série d'analyses scientifiques de pointe, ils ont confirmé que ces traces provenaient de l'azurite, un pigment minéral bleu vif, jusqu'alors inconnu dans l'art paléolithique européen. Leurs résultats sont publiés dans la revue Antiquity.

« Cela remet en question ce que nous pensions savoir sur l'utilisation des pigments au Paléolithique », déclare le Dr Izzy Wisher, auteur principal de l'étude et de l'Université d'Aarhus.

Jusqu'à présent, les chercheurs pensaient que les artistes paléolithiques utilisaient principalement des pigments rouges et noirs ; aucune autre couleur n'est présente dans l'art de cette période. On pensait que cela était dû à l'absence de minéraux bleus ou à leur attrait visuel limité.

Étant donné l'absence de bleus dans l'art paléolithique, cette nouvelle découverte suggère que les pigments minéraux bleus auraient pu être utilisés pour la décoration corporelle ou la teinture des tissus, activités qui ont laissé peu de traces archéologiques.

« La présence d'azurite montre que les Paléolithiques possédaient une connaissance approfondie des pigments minéraux et pouvaient accéder à une palette de couleurs bien plus large qu'on ne le pensait auparavant. Ils étaient peut-être sélectifs dans leur utilisation de certaines couleurs », explique le Dr Wisher.

On pensait à l'origine que la pierre portant les traces d'azurite était une simple lampe à huile. Il semble aujourd'hui qu'il s'agissait d'une surface de mélange ou d'une palette pour la préparation des pigments bleus, ce qui suggère des traditions artistiques ou cosmétiques sophistiquées, largement méconnues aujourd'hui.

Ces découvertes invitent à repenser l'art et l'utilisation des couleurs au Paléolithique, ouvrant de nouvelles perspectives pour explorer la manière dont les premiers humains exprimaient leur identité, leur statut et leurs croyances à travers des matériaux bien plus variés qu'on ne l'imaginait. 


Lien vers l'étude:

 

*PIXE:  La technique d'analyse PIXE est une méthode d’analyse multiélémentaire très sensible, qui repose sur l’utilisation de particules chargées comme projectiles pour induire l’émission de fluorescence X. Elle est utilisée pour déterminer la présence d’une espèce chimique élémentaire (information en Z) indépendamment de toute influence de son environnement chimique.

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