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12.19.2020

Des preuves ADN confirment qu'une grotte bouddhiste au Tibet abritait l'Homme de Dénisova

Dans un développement révolutionnaire pour le monde de l'archéologie et de l'anthropogénie, de nouvelles preuves ADN ont confirmé qu'une grotte himalayenne sur le plateau tibétain abritait autrefois des membres d'une espèce d'humains préhistoriques connue sous le nom de Denisova.

L'équipe de recherche, menée par l'Université chinoise Lanzhou, est composée d'archéologues, de géologues et de généticiens, d'Australie, d'Allemagne et des Etats-Unis.

Le fossile a été trouvé à l'origine à l'intérieur de la grotte de Baishiya Karst en 1980par un moine bouddhiste tibétain. Photo: mpg.de

 

Ils ont déclaré que de nouveaux ADN et des preuves archéologiques ont démontré la présence à long terme d'humains en haute altitude il y a quelque 120 000 ans plus tôt qu'on ne le pensait auparavant; on ne pensait pas que les humains modernes habitaient le plateau tibétain jusqu'à il y a environ 40 000 ans.

 

Les découvertes révèlent que le premier hominidé moderne à habiter l'endroit n'était pas Néandertal, comme on l'a supposé auparavant. 

Cela confirmerait plutôt que les populations de dénisoviens sont plus susceptibles de s'être répandues et ne se seraient pas limitées à la Sibérie, où les seuls fragments fossiles connus auparavant ont été découverts en 2010.

"Nous avons trouvé d'anciens fragments humains qui correspondaient à l'ADN mitochondrial associé aux dénisoviens dans quatre couches différentes de sédiments déposés il y a environ 100000 et 60000 ans," rapporte le professeur Bo Li de l'Université de Wollongong, spécialiste de l'équipe en datation et co-auteur de la nouvelle étude, "Nous savons que certains génomes humains modernes contiennent des fragments d'ADN de dénisoviens, ce qui suggère que cette espèce humaine devait être répandue en Asie".

Cette mâchoire fossilisée vieille de 160000 ans offre de nouvelles perspectives sur l'histoire de la vie humaine sur le plateau tibétain et à travers l'Asie. Photo: mpg.de


Les origines de cette découverte ont eu lieu il y a 40 ans en 1980, lorsqu'un segment d'os de la mâchoire fossilisé, complet avec deux molaires, a été découvert par un moine bouddhiste dans la grotte Baishiya Karst au nord-est du plateau tibétain.

Pour les moines bouddhistes tibétains, la grotte karstique de Baishiya est un site sacré et un sanctuaire religieux protégé, situé à une altitude de 3280 mètres dans le comté de Xiahe.

Le moine tibétain qui a fait la découverte a présenté la relique à son professeur, le sixième Bouddha vivant Gung-Thang, qui a reconnu son importance potentielle et a transmis le fossile à l'Université de Lanzhou.

Deux décennies plus tard, en 2019, les scientifiques analysant le fragment ont rapporté que la mâchoire fossilisée appartenait à un homme de Denisova de 160000 ans, confirmant que les espèces peu connues d'hominidés de type néandertalien habitaient la région des milliers d'années avant les humains modernes.

"Notre étude permet de mieux comprendre les humains préhistoriques peu connus qui ont vécu il y a des dizaines de milliers d'années sur le toit du monde", ont déclaré les membres de l'équipe de recherche.


Peu d'informations sur l'Homme de Dénisova

L'hypothèse de Denisova a été initialement contestée par d'autres scientifiques en raison d'un manque de preuves génétiques et de la compréhension dominante de la répartition de la population de Denisova à l'époque: ce groupe d'humains préhistoriques mystérieux a été découvert à l'origine dans la grotte de Denisova en Sibérie.

"Ce fossile, de la grotte karstique de Baishiya, était non seulement la première preuve d'occupation humaine sur le plateau tibétain, mais aussi le premier fossile de Denisova à être trouvé à l'extérieur de la grotte Denisova, et le plus grand jamais trouvé", a déclaré l'équipe de recherche. 

Les chercheurs fouillent une section de la grotte bouddhiste. Photo: smh.com.au


La lignée ancestrale des dénisoviens s'est séparée des ancêtres des humains modernes il y a environ 500 000 ans, bien que les scientifiques ne s'entendent pas sur la question de savoir s'ils devraient être considérés comme une espèce distincte ou une sous-espèce d'Homo sapiens.

 Que ce soit en raison du fait qu'ils ont été vaincus par des populations d'humains modernes ou par des facteurs environnementaux, les dénisoviens et les néandertaliens auraient tous deux disparu il y a environ 40 000 à 50 000 ans, bien qu'ils soient connus pour s'être croisés avec les ancêtres des humains modernes.

"Lorsque notre espèce a quitté l'Afrique, en route pour s'installer en Australie, nous avons rencontré des dénisoviens quelque part en Asie, nous nous sommes croisés avec eux et nous avons transporté une partie de l'information génétique", a déclaré le professeur Li. 'Les Tibétains modernes, par exemple, ont un gène dénisovien qui leur permet de vivre à haute altitude."

En plus des restes humains, l'équipe de recherche de Baishiya Karst Cave a également déterré une multitude d'autres artéfacts révélateurs, dont une grande quantité de charbon de bois, indiquant que les dénisoviens ont utilisé le feu, 1310 outils rudimentaires datant d'il y a plus de 190000 ans et d'autres plus récent remontant a 45 000 ans, et de nombreux os d'animaux, dont certains de hyènes et de rhinocéros, tous deux autrefois originaires de la région.

«Après des dizaines de visites de la grotte et d'autres à proximité, en 2016, nous avons finalement trouvé les premiers artéfacts en pierre incontestables, probablement fabriqués par des dénisoviens, sur le sol de la grotte», a expliqué l'équipe de recherche, «Avec cela, nous sommes devenus de plus en plus convaincus que la grotte est un trésor de dépôts archéologiques qui pourraient aider à raconter l'histoire des Denisovans. Mais comme il s’agit également d’une grotte sacrée bouddhiste, nous n’avons pas le droit de creuser à l’intérieur, pas même une éraflure de truelle. »

 Après deux ans de négociations avec les autorités chinoises et les moines tibétains entretenant la grotte, l'équipe a obtenu la permission de fouiller dans une zone limitée à l'intérieur de la grotte sacrée, à condition qu'ils ne travaillent que tard dans la nuit pendant l'hiver himalayen, lorsque aucun moine bouddhiste n'utilisait la grotte. 

Le professeur Li a observé qu'il reste encore beaucoup de recherches à faire sur le site: «Notre prochain objectif est de dater plus d'échantillons de la grotte et d'essayer de savoir à quel moment les Denisovans ont commencé à occuper la grotte et quand ils ont "disparu" de l'endroit.»

 

Source:

 

Dernier article sur l'homme de Denisova;

 

4.16.2020

Des archéologues proposent une explication pour les pierres sphériques préhistoriques

Des artéfacts en pierre laborieusement façonnés en forme de sphères faisaient partie de la vie quotidienne des premiers humains depuis plus de deux millions d'années.

Ils ont été mis au jour par des archéologues dans l'est de l'Afrique, berceau de l'humanité, et ils jonchent des sites préhistoriques à travers l'Eurasie depuis le Moyen-Orient jusqu'à la Chine et l'Inde.

Des archéologues proposent une explication pour les pierres sphériques préhistoriques
Pierres préhistoriques en forme de boule trouvées à la grotte de Qesem, près Tel Aviv. photo: Pavel Shrago

Cependant, les experts sont intrigués par leur fonction depuis les débuts de la recherche sur notre histoire évolutive.

Aujourd'hui, une équipe internationale d'archéologues menée par Ella Assaf, archéologue chercheuse de l'Université de Tel Aviv, a pu montrer que ces artéfacts énigmatiques étaient utilisés dans un but très précis: briser les os de gros animaux pour extraire la moelle nutritive à l'intérieur.

L'étude, publiée dans le journal Plos One, souligne comment une solution technologique qui a permis aux hominidés d'augmenter leur apport calorique a pu durer des centaines de milliers d'années et a continué d'être utilisé alors même que nos ancêtres développaient de nouvelles techniques et créaient des sociétés plus complexes.

Des archéologues proposent une explication pour les pierres sphériques préhistoriques
Un archéologue utilise la reproduction d'une pierre en forme de boule pour ouvrir un os d'animal. photo: Ella Assaf

Les chercheurs ont analysé ces pierres en forme de balle, aussi appelées sphéroïdes, trouvées dans la grotte de Qesem, un site préhistorique situé à l'est de Tel Aviv et qui fut habité il y a 400,000 ans jusqu'à il y a 200,000 ans.


La découverte d'une trentaine de ces pierres sphériques dans cette grotte particulière était un énigme dans une énigme pour les archéologues.


Non seulement la fonction de ces sphères est restée obscure, mais leur présence a été considérée comme anachronique, car ces artéfacts se trouvent généralement sur des sites beaucoup plus anciens.

La Grotte de Qesem a été découverte lors de travaux routiers en 2000. Depuis, des fouilles menées par les archéologues Avi Gopher et Ran Barkai de l'Université de Tel Aviv, ont permis de mettre au jour un trésor de centaines de milliers d'éclats d'outils et d'ossements d'animaux ainsi que 13 dents d'hominidés, appartenant au groupe non encore identifié qui vivait sur le site.

Qui qu'ils soient, ces lointains ancêtres des nôtres étaient relativement en avance sur leur temps dans la plupart des comportements dont ils faisaient preuve, disent les experts.

Les habitants de la grotte de Qesem (dont le nom moderne signifie «magie» en hébreu) ont été parmi les premiers hominidés à maîtriser le feu contrôlé pour cuisiner la viande, et ils ont aussi appris à conserver les aliments.


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11.07.2017

La découverte de dents fossilisées en Allemagne pourrait réécrire l'histoire de l'homme

Une équipe d'archéologues allemands a découvert un ensemble de dents énigmatiques dans l'ancien lit du Rhin, a annoncé le Musée d'Histoire Naturelle de Mayence.

Les dents ne semblent appartenir à aucune espèce découverte en Europe ou en Asie. Elles ressemblent à celles appartenant aux anciens squelettes d'hominidés comme Lucy (Australopithecus afarensis) et Ardi (Ardipithecus ramidus) découverts en Ethiopie.


Ces dents sont similaires à celles des squelettes de Lucy et Ardi mais sont plus anciennes de plusieurs millions d'années

Or, ces nouvelles dents trouvées dans l'ouest de l'Allemagne à Eppelsheim près de Mayence, sont au moins 4 millions d'années plus vieilles que les squelettes africains. Une équipe de spécialistes effectuera d'autres tests sur les dents.

Cela a rendu les scientifiques si perplexes qu'ils ont retardé la publication de la découverte pendant un an


Les dents sont similaires aux célèbres squelettes de Lucy et Ardi, mais les précèdent de plusieurs millions d'années. "Ce sont clairement des dents de singe" rapporte le chef d'équipe Herbet Lutz, "leurs caractéristiques ressemblent à des trouvailles africaines de quatre à cinq millions d'années plus récentes que les fossiles mis au jour à Eppelsheim. C'est un coup de chance énorme, mais aussi un grand mystère."

Au cours de la conférence de presse annonçant la trouvaille, le maire de Mayence, Michael Ebling, a déclaré que cette découverte devrait forcer les scientifiques à reconsidérer l'histoire du début de l'humanité.

L'archéologue régional du land Rhénanie-Palatinat, Axel von Berg, a déclaré aux médias qu'il était sûr que les trouvailles attireraient beaucoup d'attention: "cela va fasciner les experts".

Le site de fouilles dans un ancien cours du Rhin.

Les dents sont toujours étudiées en détail, mais elles devraient prochainement être exposées lors de l'Exposition d'état de Rhénanie-Palatinat "vorZEITEN"; ensuite elles seront exposées au Musée d'Histoire Naturelle de Mayence.

Ces dents ont été trouvées par des scientifiques passant au crible le gravier et le sable dans le lit de l'ancien cours du Rhin. L'endroit est une source de restes fossiles depuis 1820, lorsque les premiers fossiles de singes avaient été trouvés. Depuis 2001, 25 nouvelles espèces ont été mises au jour.

Les dents ont été trouvées près des restes d'une espèce de cheval disparu, ce qui a aidé à les dater.

Merci à Audric pour l'info !
Relecture par Digitarium.fr
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5.25.2017

Out of Europe ? L'homme serait originaire d'Europe et non d'Afrique

L'histoire de l'évolution de l'homme pourrait bien être réécrite... en effet des scientifiques auraient découvert que l'Europe est le berceau de l'humanité, et non l'Afrique.

À l'heure actuelle, la plupart des experts estiment que notre lignée humaine s'est séparée des singes il y a environ sept millions d'années en Afrique centrale, où les hominidés sont restés pendant cinq millions d'années avant de s'aventurer plus loin.

Out of Europe ? L'homme serait originaire d'Europe et non d'Afrique
Vue d'artiste de Graecopithecus. Credit: National Museum of Natural History - Sofia, Assen Ignatov 

Cependant, deux fossiles d'une créature semblable à un singe qui avait des dents humaines ont été trouvés en Bulgarie et en Grèce, ils datent de 7.2 millions d'années.

La découverte de la créature, appelée Graecopithecus freybergi, et surnommée "el Graeco" par les scientifiques, prouve que nos ancêtres commençaient déjà à évoluer en Europe 200 000 ans avant le premier hominidé africain.

Une équipe internationale de chercheurs rapporte que les découvertes changent entièrement le commencement de l'histoire de l'homme et replace le dernier ancêtre commun, à la fois des chimpanzés et des hommes (le fameux chainon manquant), dans la région méditerranéenne.


À cette époque, le changement climatique transformait l'est de l'Europe en pleine savane ce qui a forcé les singes à trouver de nouvelles ressources, déclenchant, selon les chercheurs, un changement vers la bipédie.

"Cette étude change les idées liées à la connaissance sur l'époque et le lieu des premiers pas de l'humanité" estime le professeur Nikolai Spassov de l'Académie Bulgare des Sciences, "Graecopithecus n'est pas un singe. Il fait partie de la branche des hominidés et est l'ancêtre direct d'homo".
La dent de Graecopithecus Credit: University of Tubingen 

La mâchoire de Graecopithecus Credit: University of Tubingen 

La nourriture de Graecopithecus  était liée à la végétation de savane plutôt sèche et dure, contrairement à celui des derniers grands singes qui vivent dans les forêts. Par conséquent, comme les hommes, il a des molaires larges et un émail épais. Dans une certaine mesure, il s'agit d'un lien manquant nouvellement découvert.

Le visage d'El Graeco ressemble probablement à un grand singe, avec des canines plus courtes.

L'équipe a analysé les deux spécimens découverts de Graecopithecus freybergi: une mâchoire inférieure trouvée en Grèce et une dent prémolaire supérieure provenant de Bulgarie.

A l'aide de la tomographie, ils ont pu visualiser les structures internes des fossiles et voir que les racines de la prémolaire avaient largement fusionné. "Alors que les grands singes ont typiquement deux ou trois racines séparées et divergentes, les racines de Graecopithecus convergent et sont partiellement fusionnées, une caractéristique propre à l'homme moderne, aux anciens hommes et plusieurs pré-humains", rapporte la chercheuse principale le Professeur Madelaine Böhmede de l'Université de Tübingen.

La mâchoire inférieure a d'autres caractéristiques suggérant que l'espèce était un hominidé. Elle se trouve être plus ancienne de plusieurs milliers d'années que le plus ancien hominidé africain, Sahelanthropus tchadensis qui fut découvert au Tchad.

"Nous avons été surpris par nos résultats, étant donné que les pré-humains n'étaient connus qu'en Afrique subsaharienne," ajoute le doctorant Jochen Fuss, qui a mené cette partie de l'étude.

D'après le professeur David Begun, paléoanthropologue à l'Université de Toronto et co-auteur de cette étude, "Cette datation nous permet de déplacer la séparation homme-chimpanzé dans la région méditerranéenne".

Au cours de cette période la mer méditerranée a traversé de fréquentes périodes d’assèchement, formant un pont entre l'Europe et l'Afrique et permettant aux singes et anciens hominidés de circuler entre les continents. L'équipe pense que l'évolution des hominidés a pu être causée par des changements environnementaux importants qui ont déclenché la formation du Sahara de l'Afrique du Nord, il y a plus de sept millions d'années, ce qui poussa l'espèce plus au nord. Ils ont trouvé un grand nombre de couches de sable du Sahara remontant à cette période, ce qui suggère qu'il était situé beaucoup plus au nord qu'actuellement.

Selon le professeur Böhm: "nos découvertes pourraient changer nos idées concernant l'origine de l'humanité. Personnellement, je ne pense pas que les descendants de Graecopithecusont ont disparu, ils ont dû se disperser plus tard en Afrique. La séparation des chimpanzés et des hommes ne s'est faite qu'une fois. Nos données supportent l'idée que la séparation s'est produite dans l'est de la méditerranée, et non en Afrique. Si elle est acceptée, cette théorie modifiera le début même de l'histoire humaine".

Cependant, des experts se montrent sceptiques sur ces découvertes. Pour l'auteur et anthropologue retraité, le Dr Peter Andrews, qui fut au Musée d'Histoire Naturelle à Londres: "il est possible que la  lignée humaine soit originaire d'Europe, mais d'importantes preuves fossiles placent l'origine en Afrique, dont plusieurs squelettes partiels et crânes. J'hésiterais à utiliser une seule caractéristique d'un fossile isolé pour lutter contre les preuves venant d'Afrique."

Cette nouvelle étude a été publiée dans le journal PLOS One: Potential hominin affinities of Graecopithecus from the Late Miocene of Europe



Relecture par Digitarium.fr
Merci à Audric pour l'info !

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