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11.17.2024

Pour la première fois, des chercheurs ont découvert des preuves bioarchéologiques d'embaumement familial dans la France du début des temps modernes

Une découverte unique a permis de mieux comprendre les rituels funéraires de l’Europe occidentale de l’époque moderne : pour la première fois, des chercheurs ont pu fournir des preuves bioarchéologiques d’embaumement familial de nourrissons et d’adultes dans la France des temps modernes.

Pour la première fois, des chercheurs ont découvert des preuves bioarchéologiques d'embaumement familial dans la France du début des temps modernes 
Credit: © C. Partiot /ÖAI/ÖAW/ M. Bessou/CNRS

Pendant longtemps, les pratiques d’embaumement ont été considérées comme des rituels exotiques associés principalement aux anciens Égyptiens ou aux cultures d’Amérique du Sud. De nouvelles découvertes au château des Milandes à Castelnaud-la-Chapelle, en Dordogne, en France, prouvent désormais que ces techniques étaient également utilisées en Europe.

Les restes de sept adultes et de cinq enfants découverts dans une cave, ainsi que les restes d’une seule femme enterrée momifiée, tous appartenant à la famille aristocratique Caumont, ont fourni aux chercheurs de l’Académie autrichienne des sciences (ÖAW) de précieuses informations sur les pratiques d’embaumement aux XVIe et XVIIe siècles.

"Ces découvertes offrent un aperçu unique des techniques d’embaumement", déclare Caroline Partiot de l’Institut archéologique autrichien de l’Académie autrichienne des sciences., "les examens d’un individu entier et des quelque 2 000 fragments montrent que le traitement technique des défunts est soigné et hautement standardisé, ce qui est le cas pour les adultes et les enfants. Cela révèle un savoir-faire qui se transmet depuis plus de deux siècles".

À l’aide du squelette des individus de la crypte et du corps de la femme, qui a été enterré seul, les chercheurs ont pu examiner le modus operandi de l’embaumement en se basant sur les traces de coupe sur l’ensemble du squelette. Le dépouillement précis, qui a couvert l’ensemble du corps, y compris les membres supérieurs et inférieurs jusqu’au bout des doigts et des orteils, est particulièrement remarquable.

 
Etapes de la procédure d'embaumement et sélection des parties osseuses présentant des traces de l'opération. Crédit photo : © C. Partiot /ÖAI/ÖAW/ M. Bessou/CNRS
 

Ces méthodes sont similaires à celles décrites en 1708 par Pierre Dionis, alors grand chirurgien français. 

Des recherches ont montré que cette pratique avait été utilisée lors d’une autopsie au XVIIIe siècle à Marseille. "Il est remarquable que cette tradition ait perduré pendant au moins deux siècles", explique l’archéologue.

La découverte de la tombe et l’analyse des squelettes montrent que cette pratique était profondément ancrée dans la famille Caumont, qui jouissait à l’époque d’un statut social élevé. Partiot explique que "Le traitement indique que l’embaumement n’était pas tant destiné à la conservation à long terme, mais plutôt à pouvoir exposer le corps lors des cérémonies funéraires."

En effet, les embaumements multiples au sein d’une même famille sont rares. Le seul cas connu dans l’Europe occidentale médiévale où plusieurs embaumements ont été pratiqués dans une même famille avec des enfants est celui de la famille Médicis en Italie au XVe siècle. "L’application à tous les membres de la famille, indépendamment de l’âge au décès et du sexe, reflète également l’acquisition de ce statut par la naissance", souligne Partiot.

Source:

9.13.2024

Découverte de l'épave d'un paquebot français qui a coulé dans l'Atlantique en 1856

Une équipe de plongée américaine a découvert l'épave d'un bateau à vapeur français, Le Lyonnais, qui a coulé dans l'océan Atlantique en 1856 après une collision avec un voilier américain, faisant 114 morts.

Le Lyonnais, construit en 1855 et considéré à l'époque comme un navire de pointe. Il revenait en France après avoir terminé son voyage inaugural du Havre à New York lorsque la catastrophe s'est produite.

Découverte de l'épave d'un paquebot français qui a coulé dans l'Atlantique en 1856 
Une image d'Atlantic Wreck Salvage montre le plongeur Joe Mazraani en train de retirer le sable pour révéler un cap de mouton utilisé dans le gréement de la voile du Lyonnais.

Jennifer Sellitti, d'Atlantic Wreck Salvage, une société basée dans le New Jersey, a déclaré qu'une équipe à bord du bateau de plongée D/V Tenacious a découvert l'épave du Lyonnais le mois dernier après deux décennies de recherches.

Selitti a rapporté que les plongeurs ont identifié le navire dans les eaux à 320 kilomètres au large de New Bedford, dans le Massachusetts, dans une zone connue sous le nom de Georges Bank. Ils ne révèlent pas l'emplacement exact pour le moment.

"Il n'a certainement pas l'air aussi bien qu'avant", a déclaré Sellitti. "Il était vraiment en morceaux. L'Atlantique Nord est un endroit brutal pour un naufrage - tempêtes, marées. Les hauts-fonds de Nantucket sont connus pour leurs sables mouvants qui ensevelissent complètement les épaves". Elle a expliqué que les mesures d'un cylindre de moteur ont été essentielles pour identifier le navire.

Le Lyonnais, un navire à coque en fer doté de voiles et d'une machine à vapeur, a été construit par un constructeur naval britannique, Laird & Sons, pour la Compagnie Franco-Américaine afin de fournir des services de transport de passagers et de courrier à travers l'Atlantique.

"Les années 1850 ont marqué le début de la transition de la voile à la vapeur", a ajouté Sellitti. "C'était une des premières tentatives de la France pour avoir sa première ligne de transport de passagers réussie."

Le Lyonnais avait navigué jusqu'à New York en transportant du fret et du courrier et revenait au Havre avec ses premiers passagers, dont la plupart étaient français.

 

Dans la nuit du 2 novembre 1856, Le Lyonnais, transportant 132 passagers et membres d'équipage, entra en collision avec l'Adriatic, un bateau américain qui naviguait du Maine vers la Géorgie.


Jonathan Durham, le capitaine de l'Adriatic, dans une déclaration publiée dans l'édition du 19 novembre 1856 du New York Times, a déclaré qu'il était environ 23 heures, par une nuit étoilée mais brumeuse, lorsque Le Lyonnais "a soudainement changé de cap, ce qui a rendu une collision inévitable".

Durham a dit que l'Adriatic avait subi des dommages importants mais avait réussi à rejoindre Gloucester, dans le Massachusetts, deux jours plus tard, tandis que Le Lyonnais poursuivait sa route.

Le navire français avait en fait subi d'importants dommages : un trou à la ligne de flottaison et un autre plus bas, probablement près de ses soutes à charbon, a déclaré Sellitti. Il a coulé plusieurs jours plus tard. La poignée de survivants ont été récupérés par un autre navire.

Sellitti, dont le livre sur l'accident, « The Adriatic Affair: A Maritime Hit-and-Run Off the Coast of Nantucket », sortira en février 2025, a déclaré que le naufrage du Lyonnais était  un événement vraiment important à l'époque.

Le capitaine américain a été arrêté et jugé en France, a-t-elle déclaré, et la collision a soulevé un certain nombre de questions inédites en matière de responsabilité maritime, comme ce qui se passe lorsqu'un voilier rencontre un bateau à vapeur en mer.

La catastrophe, qui est mentionnée dans le roman de Jules Verne « Vingt mille lieues sous les mers », a fait l'objet d'une grande attention internationale, d'après Sellitti, mais lorsque la guerre civile américaine a éclaté en 1861, "tout le monde a arrêté d'en parler et s'est tourné vers la guerre civile".

Source:

Physorg: "Wreck discovered of French steamship that sank in Atlantic in 1856"

6.20.2024

Un site funéraire non loin de Paris révèle des preuves de l'intégration des migrants des steppes avec les Européens du Néolithique supérieur

Une équipe de généticiens et d'archéologues affiliés à plusieurs institutions a découvert des squelettes dans une ancienne tombe non loin de Paris qui montrent des preuves de l'intégration des migrants des steppes avec les Européens du Néolithique supérieur. L'étude a été publiée dans la revue Science Advances.

Un site funéraire non loin de Paris révèle des preuves de l'intégration des migrants des steppes avec les Européens du Néolithique supérieur 
Les vagues de mélange entre les peuples migrateurs des steppes et les agriculteurs européens du Néolithique ont conduit à l'établissement du génome paneuropéen actuel et au développement de nouvelles technologies et idéologies conduisant à la transition entre le Néolithique (à gauche) et le phénomène du Campaniforme (à droite). ), la première culture paneuropéenne. Crédit : Enterrement collectif BRE445 à Bréviandes les Pointes Inrap ; Poterie du Néolithique supérieur C. Gaumat, musée Bargoin, Clermont Auvergne Métropole (France) ; Bécher "All over filaire" de Ciry-Salsogne (France) S. Oboukhoff, CNRS ; Dague pressignienne de Bricqueville-la-Blouette (France) Hervé Paitier, Inrap ; Sépulture en cloche avec garde-poignet en schiste à Saint-Martin-la-Garenne "les Bretelles" (France) Nicolas Girault (Service archéologique interdépartemental Yvelines/Hauts-de-Seine SAI 78-92) ; Bell Beaker Luis García (sous licence Creative Commons Attribution-Share Alike 3.0 Unported, 2.5 Generic, 2.0 Generic et 1.0 Generic).

Des recherches antérieures avaient montré qu'il y avait une lente migration de peuples de bergers de ce qui est aujourd'hui la Russie et l'Ukraine vers l'Europe il y a des milliers d'années. Au cours des migrations, de nombreux migrants (qui étaient pour la plupart des hommes) ont eu des enfants avec les agriculteurs locaux qu'ils ont rencontrés.

Dans cette nouvelle étude, l'équipe de recherche rapporte des preuves d'une telle reproduction dans des restes trouvés dans une fosse commune à Bréviandes les Pointes en Champagne. Les squelettes dans la tombe montraient la preuve qu'une femme européenne indigène avait eu un enfant avec un migrant des steppes.

La tombe peu profonde contenait les squelettes de sept personnes, toutes remontant à environ 4 500 ans. Les squelettes provenaient de trois femmes adultes, d'un homme adulte, de deux enfants et d'un nourrisson.

 

Dans l'espoir d'en savoir plus sur leur ascendance, l'équipe de recherche a séquencé leurs génomes, dans l'espoir de trouver des relations.

Ils ont été surpris de constater qu'en plus d'être apparentés, certaines des personnes dans la tombe s'étaient mêlées à des migrants des steppes. Ils ont découvert que l’une des femmes adultes était la mère de l’homme adulte. La mère n'avait pas de gènes de steppe, mais son fils en avait, ce qui montre qu'elle avait porté au moins un enfant avec un homme migrant des steppes.

Les chercheurs ont également découvert que l’un des enfants était le petit-fils de cette femme et le fils de sa progéniture; l’enfant portait également les gènes du même migrant des steppes. Après une analyse plus approfondie, l'équipe de recherche a estimé l'ascendance steppique du grand-père disparu : il avait environ 70 % d'ascendance steppique. Aucune des autres personnes dans la tombe n'avait de lien de parenté avec l'un des membres de leur cohorte enterrée.

L'équipe de recherche note que leur découverte était unique : un exemple d'un migrant des steppes ayant un enfant avec une femme européenne du Néolithique supérieur, représentant le processus d'un mélange en cours.

Lien vers l'étude:

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3.03.2024

Une étude génétique suggère une stratégie à l’âge de pierre pour éviter la consanguinité

Les liens du sang et la parenté n’étaient pas d’une importance capitale dans la façon dont vivaient les communautés de chasseurs-cueilleurs à l’âge de pierre en Europe occidentale. 

Cependant, une nouvelle étude génétique, menée sur plusieurs lieux de sépulture français bien connus de cette période, révèle que plusieurs familles distinctes vivaient ensemble. Il s'agissait probablement d'un système délibéré visant à éviter la consanguinité. 

Une étude génétique suggère une stratégie de l’âge de pierre pour éviter la consanguinité 
Localisation des individus et des tombes discutées dans le texte. Source: Actes de l’Académie nationale des sciences (2024). DOI : 10.1073/pnas.2310545121
 

Les travaux ont été menée par des chercheurs de l’Université d’Uppsala en collaboration avec plusieurs institutions françaises. Les résultats ont été publiés dans la revue PNAS.

Dans cette étude, les chercheurs ont réussi à obtenir des données biomoléculaires sur des squelettes humains enterrés dans des sites emblématiques de France, comme Téviec et Hoedic en Bretagne, ainsi que Champigny. 

Les vestiges ont été datés des toutes dernières étapes du Mésolithique (il y a environ 6 700 ans), lorsque vivaient les derniers chasseurs-cueilleurs d'Europe occidentale, chevauchant le Néolithique, où les agriculteurs sédentaires ont pris le relais.

Il s'agit de la première étude analysant le génome de plusieurs chasseurs-cueilleurs de l'âge de pierre d'un même endroit, qui vivaient en même temps et à proximité de communautés agricoles néolithiques nouvellement arrivées.

"Cela donne une nouvelle image des dernières populations de chasseurs-cueilleurs de l'âge de pierre en Europe occidentale. Notre étude offre une opportunité unique d'analyser ces groupes et leur dynamique sociale", explique le professeur Mattias Jakobsson de l'université d'Uppsala, qui a dirigé l'étude.

 

Il y a environ 7 500 ans, les dernières populations de chasseurs-cueilleurs d’Europe occidentale ont rencontré des agriculteurs néolithiques et ont été progressivement remplacées et assimilées. 

La coexistence de ces groupes a soulevé de nombreuses questions sur la façon dont ils interagissaient.

Des travaux antérieurs, basées sur des données isotopiques, ont suggéré que les dernières communautés de chasseurs-cueilleurs avaient délibérément assimilé les femmes de communautés agricoles néolithiques. 

Cette nouvelle étude montre plutôt que les groupes de chasseurs-cueilleurs se sont mélangés à d'autres groupes de chasseurs-cueilleurs mais pas aux agriculteurs néolithiques.

"Nos analyses génomiques montrent que même si ces groupes étaient constitués de quelques individus, ils n'étaient généralement pas étroitement liés. De plus, il n'y avait aucun signe de consanguinité. Cependant, nous savons qu'il existait des unités sociales distinctes, avec des habitudes alimentaires différentes. Ainsi, un modèle de groupes émerge, et cela faisait probablement partie d'une stratégie visant à éviter la consanguinité", explique Luciana G. Simões, chercheuse à l'Université d'Uppsala et première auteure de l'étude.

La recherche a été menée en collaboration avec des chercheurs de plusieurs institutions françaises, dont l'Université de Rennes en Bretagne et le Muséum national d'Histoire naturelle (MNHN) à Paris.

Les sites bien connus de Téviec et Hoedic en Bretagne sud contiennent de nombreuses tombes où plusieurs individus ont été enterrés ensemble. Ceci est inhabituel sur les sites funéraires mésolithiques. On pensait auparavant qu’être enterré ensemble signifiait que les individus étaient biologiquement liés.

"Nos résultats montrent que dans de nombreux cas, même dans le cas de femmes et d'enfants dans la même tombe, les individus n'étaient pas apparentés. Cela suggère qu'il existait des liens sociaux forts qui n'avaient rien à voir avec la parenté biologique et que ces relations restaient importantes. même après la mort", explique le Dr Amélie Vialet du Muséum national d'Histoire naturelle.


Lien vers l'étude:

 

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2.23.2023

Une étude révèle que les maisons des premiers constructeurs de monuments d'Europe étaient fortifiées

Il y a plus de 6 300 ans en France, les hommes préhistoriques à l'aube de la révolution néolithique ont construit une poignée de grandes maisons en bois, entourées d'une double clôture de fortification faite de pieux en bois. Le tout était entouré d'un fossé. Au-delà de ces défenses, les traces de deux autres structures en bois ont été trouvées.

Des archéologues trouvent les maisons des premiers constructeurs de monuments d'Europe, et elles sont fortifiées 
Vue d'artiste de l'enceinte du Peu. Photo: Vincent Ard et al / CNRS France / Antiquity Publications Ltd

En fait, ce complexe fortifié du site archéologique du Peu près de Charmé, un village du sud-ouest de la France, fait partie des centaines d'enceintes érigées entre la Loire et la Dordogne il y a des milliers d'années, explique le Dr Vincent Ard du CNRS.

Il est l'auteur principal d'un article publié dans la revue Antiquity: "The emergence of monumental architecture in Atlantic Europe: a fortified fifth-millennium BC enclosure in western France" (L'émergence de l'architecture monumentale en Europe atlantique : une enceinte fortifiée du Ve millénaire av. J.-C. dans l'ouest de la France).

On ne sait pas si ces structures étaient de véritables maisons ou étaient utilisées à d'autres fins, mais Ard et son équipe pensent avoir trouvé de très rares traces de maisons appartenant aux personnes responsables de la plus ancienne construction monumentale en pierre d'Europe occidentale. 

Le Peu date de quelques siècles après que la construction monumentale en pierre à forte intensité de main-d'œuvre (mégalithes, monolithes, cercles de pierre, dolmens, etc.) ait débuté en Europe occidentale, et ait commencé apparemment en France il y a environ 6 500 ans.

Les chercheurs sont divisés quant à savoir si une telle construction monumentale en Europe est née indépendamment ou s'est propagée à partir du Proche-Orient, où des complexes de pierre d'une taille impressionnante ont commencé à apparaître il y a au moins 12 000 ans. 


Pendant des décennies, les archéologues se sont demandé comment vivaient les gens qui ont construit ces structures.

En Turquie, à Gobekli Tepe, des archéologues ont fouillé ce qui semble être les maisons en pierre des personnes qui ont construit et/ou utilisé le site il y a environ 11 000 ans. Désormais au Peu, les archéologues soupçonnent que les traces des structures en bois qu'ils ont trouvées étaient des habitations. Les archéologues ont également identifié ce qu'ils pensent être deux points de passage en forme de "pince de crabe" à travers la palissade en bois. 

Les murs en bois et les piquets de clôture ont quant à eux disparu. Il ne reste que des traces de l'emplacement des trous de poteaux, retraçant les contours des bâtiments. Peu de travaux de radiocarbone ont été effectués sur ces sites, dit Ard : mais lui et son équipe pensent que l'enceinte, les maisons et la palissade du Peu remontent environ au quatrième ou même au cinquième millénaire avant notre ère.

Le Peu est l'un des premiers des quelque 300 enclos similaires de la région, érigés entre le néolithique tardif et l'âge du bronze ancien, selon l'équipe. Ard précise que de telles structures en bois ont été construites dans la France préhistorique pendant 1 000 à 2 000 ans.

 

Une vue sur les morts

Le Peu a été construit sur une colline calcaire flanquée de vallées. Au total, les archéologues soupçonnent que l'enceinte du Peu entourait quatre bâtiments en bois et qu'il y en avait deux autres à l'extérieur. Les bâtiments étaient grands, tous de 100 à environ 110 mètres carrés de superficie. 

Sur la base des débris dans les trous de poteaux, les archéologues soupçonnent que les murs étaient en clayonnage et en torchis et que le toit était en chaume ou en écorce. Au sein de l'un des bâtiments, les archéologues pensent avoir trouvé, là encore sur la base de légères traces de trous de poteaux, une plate-forme intérieure qui aurait pu être la cuisine, ou un espace pour la nuit.

L'enceinte se trouve à seulement 2,5 kilomètres de Tusson, un cimetière préhistorique composé de cinq tumulus. D'une longueur de 139 mètres et présentant une maçonnerie magistrale, elles sont parmi les plus impressionnantes de ces caractéristiques en Europe (et révèlent également une frugalité ancienne: les constructeurs ont recyclé des pierres de tombes plus anciennes). Ces tombes n'ont pas encore été fouillées mais il soupçonne que leur proximité n'est pas une coïncidence.

 
Les tumulus de Tusson: de gauche à droite, ils sont nommés Petit Dognon, Gros Dognon et Vieux Breuil. Photo: Rosier

Au Peu, de par leur taille, ces bâtiments en bois ont pu être des habitations pour des familles élargies ; ou bien des lieux de rassemblement, d'après Ard. Cela reste à élucider.


La nouvelle étude démontre l'émergence contemporaine de constructions et d'enceintes mégalithiques au milieu du cinquième millénaire avant notre ère en Europe occidentale.

Cela démystifie ainsi la théorie selon laquelle les monuments de pierre géants (des mégalithes aux cercles de pierre en passant par les imposants dolmen) et la construction de grandes enceintes ont émergé séparément.

Ard fait remarquer que dans le centre-ouest de la France, la région du Peu, il n'y a pas de cercles de pierre: "l'usage des pierres est réservé au monde des morts. Nous n'avons aucune preuve de bâtiments en pierre ici autres que la nécropole de Tusson. Comment ces habitations en bois, si c'est ce que c'était, s'articulent avec ce que l'on sait de la construction néolithique tardive en général ? Eh bien, le peu que nous en savons ne suffit pas à suggérer des modèles clairs." D'autres études pourraient suggérer un penchant pour la domesticité communautaire dans les grandes structures, mais Ard souligne que cela pourrait être un artéfact de conservation.

"Le Peu se trouve au sommet d'un promontoire. Il n'y a pratiquement pas de sol", dit-il. S'il y avait de petites maisons ou des huttes plus fragiles, faites de matériaux périssables, elles ont disparu. En ce qui concerne les habitats prénéolithiques connus, on trouve des huttes faites de défenses de mammouth il y a 25 000 ans en Russie et des traces de huttes de roseau construites il y a 23 000 ans sur les rives de la mer de Galilée en Israël.

 

Lorsque l'on arrive au Néolithique ancien, l'habitat apparaît partout.

En Turquie, des maisons en brique crue et en bois densément peuplées datant d'au moins 9 500 ans ont été fouillées sur des sites comme Çatalhöyük; les murs en briques crues de la vallée du Jourdain en Israël ont en quelque sorte survécu il y a 7 200 ans ; et en Sibérie, des traces de bois, des restes de maisons d'acacia et de torchis ont été retrouvées peu de temps après.

Aussi, avons nous probablement des maisons anciennes au Peu, où la double palissade et le fossé construits autour des habitats suggèrent des objectifs défensifs ; en d'autres termes, les ennemis auraient dû surmonter les trois obstacles pour pénétrer à l'intérieur. Environ 300 de ces enceintes du Néolithique supérieur ont été découvertes dans ce coin de France.

Au Peu, la construction monumentale en pierre était réservée aux morts, explique Ard: les tumulus de Tusson sont visibles depuis le promontoire du Peu. Mais peut-être que les structures en bois peuvent être perçues comme une forme alternative de monumentalisme pour le monde des vivants. 

L'équipe souligne que Tusson et Le Peu semblent être contemporains, d'après la datation de bois de cerf trouvés dans des carrières néolithiques à proximité, montrant qu'ils ont étaient utilisés il y a au moins 6 600 ans. Cependant, aucune conclusion sur leur lien ne peut être tirée jusqu'à une exploration archéologique plus approfondie des lieux de sépulture néolithiques. 

 
Plans and vues des entrées de deux des constructions, protégées par des passages en "pince de crabe. CAD: V. Ard; orthophotographie and modélisation 3D: A. Laurent.Credit: Vincent Ard et al / CNRS France.

Puis, après mille ou deux mille ans, le mode de vie des grandes enceintes en bois du centre-ouest de la France a disparu, et on ne sait pas pourquoi. Ils ont probablement développé une façon différente de vivre dans le paysage, pour Ard.

L'agriculture est apparue dans le Croissant fertile, au sud-ouest de la Turquie et en Syrie, il y a environ 10 000 ans et s'est propagée à partir de là. L'agriculture et l'élevage semblent avoir atteint la France préhistorique il y a près de 8 000 ans, amenés par les premiers agriculteurs émigrés d'Anatolie ; ils auraient rencontré les chasseurs-cueilleurs d'Europe et se seraient mélangés, entraînant peut-être l'avènement de petites fermes, puis de villages. 

Ard suppose que les transitions sociales ont peut-être réduit le besoin de doubles rangées de pieux et de douves entourant la ferme. La transition du néolithique tardif au début de l'âge du bronze en Europe n'est pas bien comprise, ajoute-t-il., mais lui et son équipe ont commencé un ancien projet d'ADN qui, espèrent-ils, éclairera mieux cette période énigmatique.

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8.29.2019

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre bière et importaient le vin de Grèce

Les découvertes, publiées dans le journal Plos One, apportent un nouvel éclairage sur la façon dont les habitudes de consommation des boissons de ce peuple variaient en fonction de la classe sociale et des évènements.

L'étude suggère qu'ils ont utilisé des récipients fabriqués localement, mais aussi importés, pour boire du vin grec et de la bière locale. De plus, même si la bière était bue par tout le monde, les guerriers buvaient de la bière de mil tandis que les élites buvaient de la bière d'orge ou de blé.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
Des récipients pour boire, tels que celui-ci, étaient utilisés pas les celtes dans ce qui est  aujourd'huila Bourgogne. (Photo: Württemberg State Museum: P. Frankenstein / H. Zwietasch.)

Les élites avaient tendance à être les principales à boire du vin, mais des preuves suggèrent que les artisans utilisaient aussi le vin pour la cuisine, rapporte l'auteur principal, Philipp Stockhammer de l'Institut Max Plank.

Les archéologues ont longtemps supposé que les anciens celtes, qui vivaient en Europe il y a plus de 2 000 ans, importaient du vin et des céramiques méditerranéens pour imiter les grecs. Mais les celtes avaient leur propre coutumes concernant la boisson.

Les grecs, qui pensaient que la bière étaient pour ceux qui étaient peu cultivés, auraient été consternés de découvrir, à l’instar de cette étude, que les celtes buvaient de la bière dans des vases en céramique raffinés venant de Grèce.

De plus, des recherches antérieures ont révélé que les premières femmes celtes avaient un pouvoir social et buvaient au grand air avec les hommes.

Mais comment les scientifiques ont-ils pu déterminer si les celtes copiaient grossièrement les coutumes grecques ou bien s'ils utilisaient du vin et de la céramique grecs pour leurs propres pratiques culturelles ?


Elites, artisans ou guerriers: qui buvaient quoi et où ?


Les chercheurs ont analysé chimiquement les résidus organiques trouvés sur 99 fragments de céramique et remontant aux alentours de 500 avant JC. Ces pièces provenaient de l'ancien site fortifié Mont Lassois à Vix en Bourgogne. Ils ont étudié les fragments de récipients en terre cuite provenant de quatre endroits du site.

Il y a plus de 2000 ans, les celtes buvaient leur propre la bière et importaient le vin de Grèce
L'étude a été menée sur l'ancienne implantation de Mont Lassois à Vix. (Photo: Victor S. Brigola)

En comparant les analyses des résidus avec le type de récipient et l'endroit où il a été trouvé, les chercheurs on pu commencer à comprendre la signification sociale donnée à l'alcool dans différentes parties de la société celte. Pour Rachel Popelka-Filcoff, archéochimiste à l'Université Finders: "Ce type d’analyse vous permet de commencer à déduire le contexte culturel: on perçoit la différence entre la boisson dans un contexte rituel et le fait de rester à la maison boire une bière."

Les récipients de poterie grecque de luxe étaient concentrés sur le plateau de la colline où vivaient les élites. On a découvert que ces marchandises étrangères contenaient du vin, mais aussi de la bière épicée avec des résines.

La poterie locale a également été utilisée par les élites, mais il a été découvert qu'elle ne contenait que des résidus de bière, probablement d'orge ou de froment.

Les artisans, qui vivaient probablement dans la partie inférieure du site, semblaient ne stocker le vin que dans des récipients de cuisson. "À mon avis, une explication probable est qu'ils ont cuit quelque chose comme ce qui pourrait être l'ancêtre du bœuf bourguignon" suppose le professeur Stockhammer.

A l'entrée de l'implantation, où des gardes armés on dû boire, il n'a pas été trouvé de trace de vin dans les récipients pour boisson. Ils contenaient plutôt des résidus de bière de millet, une bière différente de celle qui était bue par les élites.

Le seul endroit où du vin a été trouvé dans des récipients à boire fabriqués localement était à l'extérieur de la colonie, près d'un site religieux. Le vin sur ce site peut avoir été donné en offrande religieuse.


La science moderne a-t-elle hérité du snobisme de la Grèce antique ?


On pensait auparavant que les anciens celtes n'étaient pas activement impliqués dans le choix de ce qu'ils rapportaient du monde méditerranéen à leur culture, a déclaré Bettina Arnold de l'Université du Wisconsin-Milwaukee, experte en culture celte qui n'a pas participé à l'étude: "Cela découle d’une manière de voir les choses centrée sur la Méditerranée, selon laquelle les barbares [les anciens celtes] avaient une façon plus primitive de participer à des activités que les grecs considéraient comme essentielles à leur civilisation".

Bien que les anciens celtes avaient une structure sociétale très complexe, ils n'étaient pas encore alphabétisés. Du coup, les scientifiques modernes ont privilégié les points de vue et les observations d'autres sociétés alphabètes de l'âge du bronze, telles que les grecs. "Notre société moderne privilégiera invariablement les documents par rapport à toute autre source de preuve," ajoute Arnold.

Elle ajoute que l'opinion selon laquelle les celtes étaient primitifs provenait de l'écriture d'auteurs grecs célèbres comme Hérodote ou Strabon, auxquels la recherche moderne aurait accordé trop d'importance: "ces gens n'étaient pas ethnographes, ni historiens, au sens où nous l'entendons aujourd'hui".


Comment s'enivraient les celtes ?


Dans l'ancienne Grèce, l'élite masculine buvait du vin lors des "symposiums", ces rassemblements interdis aux femmes respectables.

Si les élites celtes essayaient d'imiter les grecs, ils auraient dû rejeter la bière et exclure les femmes des festins, dit Stockhammer, "Une des différences majeures en ce qui concerne les fêtes grecques était que les femmes honorables n'avaient jamais la possibilité d'assister à un symposium. Les femmes celtes avaient évidemment le pouvoir d'assister à la plupart des fêtes représentatives".
 
Et l'attirail de boisson trouvé sur les lieux de sépulture des femmes suggère qu'elles étaient des buveuses aguerries.

L'un des plus grand récipient en bronze utilisé pour mélanger le vin, haut de 1.6 mètre, a été découvert dans la tombe élaborée d'une femme sur ce même site, confirmant que vin et femme allaient ensemble dans cette société.

Ce cratère géant en bronze utilisé pour mélangé le vin a été trouvé dans la tombe d'une femme sur le site du Mont Lassois. (Photo - Flickr: Karsten Wentink)

"L’élite celte tenait à boire du vin dans des poteries grecques comme les grecs, mais seulement à l'occasion. Le plus souvent, ils semblent avoir apprécié les bières locales dans les récipients importés, sans tenir compte de ce que les grecs auraient pu penser." ajoute Stockhammer.


Quel goût avaient donc le vin et la bière de cette époque ?


Les anciens celtes avaient une bière très similaire à ce que l'on a de nos jours, d'après le professeur Stockhammer. Cependant, une grande partie de la bière était pauvre en alcool et utilisée pour l'hydratation quotidienne. "Si vous vivez dans une société où vous n’avez pas accès à de l’eau salubre, la meilleure chose à faire est de boire de la bière, qui a un fort impact nutritionnel," explique-t-il, "mais j'imagine que les anciens celtes étaient suffisamment intelligents pour brasser différentes sortes de bières. Nous savons déjà qu'ils utilisaient différents types de céréales. Alors pourquoi ne pas produire différents type de bière ? Une pour faire la fête et une pour le quotidien. En ce qui concerne le vin, nous ne savons pas si les anciens celtes le pimentaient ou le diluaient," dit le professeur Stockhammer, "le vin n'avait pas le goût élégant auquel nous sommes habitués. Mais il avait pour objectif de vous enivrer."



Merci à Audric pour l'info ! 

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8.21.2019

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans

Des chercheurs ont découvert qu'un tertre funéraire, près de Bordeaux, a été réutilisé pendant près de 2000 ans. Pourtant, ce qui a attiré les gens vers cette butte pendant deux millénaires reste une énigme.

Nommé le Tumulus des Sables, il avait été découvert par hasard en 2006, lorsque des écoliers étaient tombés sur des restes humains dans un jardin d'enfants.

Le mystère du Tumulus des Sables utilisé pendant près de 2000 ans
Photo: Patrice Courtaud, Université de Bordeaux

Hannah James, doctorante à l'Université Nationale Australienne (ANU), rapporte que l'on avait tout d'abord supposé que le site avait été utilisé uniquement par la Culture Campaniforme, l'une des premières cultures à se répandre en Europe: "Nous savons maintenant que des gens revenaient sur ce site et y enterraient leur corps, et ce, depuis le néolithique jusqu'à l'âge du fer. Nous examinons des restes datant d’environ 3600 ans avant notre ère, jusqu’à environ 1250 ans avant notre ère."


C'est inhabituel, car ce site n'est pas vraiment apparent ni prestigieux.


C'est un tertre d'environ 50cm de profondeur. Ce n'est pas une colline ou un endroit facilement remarquable, il y a donc quelque chose d'autre sur ce site qui a amené les gens à revenir et à l'utiliser.

A l'aide de la datation au radiocarbone et en analysant quatre isotopes différents, l'équipe a pu rassembler plus d'informations sur les individus enterrés en ce lieu. "Le carbone et l'azote nous disent quel type de nourriture ils mangeaient: curieusement, cela provenait des terres. Ils ne semblaient pas chasser ou récolter près de la rivière voisine ou pêcher dans l’océan, situé à 10 km. Cela n'a pas changé au cours du temps"

Les éléments découverts montrent que l'un des individus était né dans un climat beaucoup plus froid, comme la chaîne des Pyrénées. On ne sait pas si cette personne a migré dans la région du Tumulus des Sables ou si son squelette entier, ou une seule dent, a été ramené et déposé là.


Des restes minuscules compliquant l'identification des ossements


D'après James, tous les autres "ont une signature locale. Nous avons trouvé beaucoup de dents de jeunes enfants, ainsi que des dents sans racines complètes, ce qui signifie que la personne est morte pendant son enfance, alors que la dent était encore en formation"

Les archéologues ont aussi trouvé un mélange de métal, de poterie et d'os d'animaux sur le site, ce qui a rendu difficile l'identification des restes humains.

"Tous les restes de squelette sont vraiment mélangés, et nous avons affaire à de minuscules fragments d'os" ajoute James, "nous avons analysé la même dent à chaque fois, pour être sûr que nous avions affaire à des personnes différentes. Mais le nombre réel de personnes enterrées ici pourrait être beaucoup plus important".




Source:
Physorg: "Mysterious ancient burial mound used for 2,000 years"

11.24.2018

Un site de chasseurs-cueilleurs sous la ville d'Angoulême


Dans la partie enfouie de la ville d'Angoulême, entre la gare et la Charente, les archéologues de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives (INRAP) ont découvert sur une surface de 4000m², différents niveaux d'occupation préhistoriques, d'Homo Sapiens.

Un site de chasseurs-cueilleurs sous la ville d'Angoulême
 Vue de deux couches archéologiques. / Denis Glicksman / Inrap

Une séquence géologique exceptionnelle


Ces couches sont associées à une série de tuf blanc (dépôt de carbonate) et de tourbe brune (plantes mortes) sur une épaisseur d'au moins trois mètres. Ce millefeuille sédimentaire couvre une période  depuis la fin du dernier âge de glace (Tardiglaciaire ) jusqu'au commencement de l'actuelle période modérée (Holocène). "Cette séquence géologique très complète, inédite dans le sud de la France, nous apporte des informations sur les climats et environnements du passé" rapporte Miguel Biard, archéologue responsable des fouilles, " désormais, selon le code du patrimoine, elle est considérée comme une ‘‘découverte exceptionnelle’’, et devrait servir de référence pour tous les archéologues spécialistes de cette époque."

"C'est un évènement rarissime qui arrive trois ou quatre fois par an en France" ajoute Nathalie Fourment de la DRAC Nouvelle-Aquitaine.

Un site de chasseurs-cueilleurs sous la ville d'Angoulême


Trois périodes d'occupation


Plus spécifiquement, les archéologues ont distingué trois occupations préhistoriques: la première remonte à l'azilien (12000 avant JC), une culture qui doit son nom au Mas-d'Azil en Ariège, la seconde correspond au laborien (9900 avant JC), une culture qui couvre le sud de la France, et enfin une occupation mésolithique (8000 avant JC).

Le dépôt situé dans la vallée, autrefois traversée par la Charente et dont le lit s'est déplacé, est dans un état de conservation remarquable, malgré le phénomène d'érosion qui a dispersé les artéfacts.


Une zone de chasse et de traitement des carcasses pendant la période azilienne


"L'azilien est généralement associé au réchauffement climatique du dernier âge glaciaire. Il est caractérisé par une transformation de la faune (passage du renne au cerf) et de la flore (disparition du bouleau, de l'épinette et du genévrier au profit du chêne, du hêtre et du saule), ce qui a entrainé un changement du comportement humain. On est passé à l'utilisation de la technologie de taille de silex qui demandait plus de savoir-faire" ajoute Miguel Biard, lui-même tailleur de silex.
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Un site de chasseurs-cueilleurs sous la ville d'Angoulême
 400 pointes de flèches et 200 000 silex préhistoriques ont été retrouvés. | AFP

 Sur une épaisseur de 40 à 80cm, ils ont trouvé quatre foyers, une boule de couleur ocre, des cailloux brûlés, des restes osseux (pieds et bois de chevreuils) et un endroit où était taillé le silex."À partir de silex du plateau d'Angoulême ou de la Charente, les tailleurs fabriquaient des lames pour faire des pointes de projectiles; ce lieu serait un terrain de chasse, de traitement et de consommation de carcasses, comme en témoigne la découverte de grattoirs" estime Miguel Biard.


Des pointes de flèche composites


Deux mille ans plus tard, avec le laborien, une période cruciale, nous constatons un dernier coup de froid. "C’est l’époque où des sources venaient du plateau karstique sur lequel se trouve la ville haute formant, en pied de versant, un barrage de tuf, de 3 mètres d’épaisseur, qui a littéralement piégé le niveau laborien" explique Grégory Dandurand, géomorphologiste à l'INRAP.

Dans cette couche archéologique, les chercheurs ont trouvé des foyers, des postes de taille de silex, de grands couteaux de silex éparpillés avec des ossements de cheval, correspondant probablement à une activité de boucherie.

Ils ont aussi trouvé des "pointes de flèche composites" faites de petites lames régulières et étroites, caractéristiques de cette culture: les gisements des Blanchères et les pointes de Malaurie.

Un site de chasseurs-cueilleurs sous la ville d'Angoulême
  Parmi les objet découverts / Denis Glicksman / Inrap

Pendant sept mois, l'équipe composée d'une dizaine d'archéologues a analysée 1500m3 de sédiments.
Près de 200000 pièces, comprenant plus de 400 pointes de flèches de différentes formes, ainsi que des escargots et pollens ont été récoltés.

 Merci à Fabien pour l'Info !
 Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
 

Source:

11.11.2018

Des têtes embaumées, âgées de 2 000 ans, montrent comment les anciens celtes célébraient leur victoire

Les anciens celtes menaient leurs conquêtes à l'extrême: en effet, ils suspendaient les têtes coupées de leurs victimes au cou des chevaux et défilaient avec ces trophées sanglants.

Les archéologues en ont aujourd'hui les preuves: ils ont trouvé des têtes embaumées et coupées datant de plus de 2 000 ans.

Des têtes embaumées, âgées de 2 000 ans, montrent comment les anciens celtes célébraient leur victoire
Restes humains trouvés sur le site Le Cailar dans le sud de la France. Photo: copyright Fouille Programmée Le Cailar-UMR5140-ASM

D'anciens textes grecs et romains suggéraient que les celtes de Gaule, coupaient les têtes de leurs ennemis après la bataille et les suspendaient au cou de leurs chevaux alors qu'ils rapportaient chez eux ces trophées.

Des sculptures, dépeignant ces pratiques, trouvées sur un site de l'âge du fer à Entremont en Provence corroborent ces histoires.

D'anciennes données suggèrent aussi que les celtes embaumaient ces têtes décapitées pour les exposer devant leurs habitats "comme des trophées augmentant leur statut et leur pouvoir, et pour effrayer leurs ennemis" rapporte l'auteure principale de l'étude Réjane Roure, archéologue à l'Université Paul Valéry de Montpellier.


Aujourd'hui, les chercheurs ont la preuve que ces histoires sont réelles. 


Les scientifiques ont analysé plusieurs crânes provenant du site gaulois Le Cailar dans le sud de la France qui avait été découvert par les archéologues en 2000.

Le village fortifié de l'âge du fer, situé sur une petite colline près d'une grande lagune reliée au Rhône, était un port pour les commerçant méditerranéens.

Entre 2003 et 2013, les scientifiques ont mis au jour sur le site près de 50 crânes, brisés en 2500 morceaux. Les crânes ont été trouvés avec des armes et près de ce qui était probablement une des entrées du village.

Des têtes embaumées, âgées de 2 000 ans, montrent comment les anciens celtes célébraient leur victoire
Les têtes embaumées ont été trouvées dans un village fortifié de l'âge du fer à Le Cailar. Photo: copyright Fouille Programmée Le Cailar-UMR5140-ASM

Le placement des têtes et des armes suggère qu'elles étaient, il y a bien longtemps, exposées dans un grand espace ouvert à l'intérieur du site. Le lieu fut occupé du sixième siècle avant JC jusqu'au premier siècle après JC, après la conquête de la Gaule par les romains.


Les crânes datent du troisième siècle avant JC, période connue pour ses nombreuses batailles et guerres à travers presque toute l'Europe occidentale.


Les scientifiques ont fait une analyse chimique de 11 fragments de crânes pour voir s'ils contenaient des traces d'embaumement. Six fragments avaient des traces de résine de conifère, ainsi que des molécules que l'on ne retrouve que dans la résine de pin lorsqu'elle est chauffée à haute température.

C'est la première fois que analyses chimiques mettent en évidence que les gaulois embaumaient des têtes au cours de l'âge du fer.

De prochaines recherches doivent essayer de voir si les têtes ont été embaumées pendant tout le troisième siècle avant JC, ou si la pratique n'a eu lieu que sur une courte période de temps pendant ce siècle.

D'après Roure, "il y a beaucoup d'autres têtes coupées dans l'âge de fer en Europe, et il serait très intéressant de savoir si elles étaient toutes embaumées".


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5.17.2018

Une étude multidisciplinaire apporte de nouvelles perspectives sur la Révolution Française

Des chercheurs, comprenant un professeur de l’Université d'Indiana, un doctorant et un étudiant de premier cycle, ont utilisé des techniques d'exploration de données pour passer en revue les transcriptions de 40 000 discours du mandat de deux ans de l'Assemblée Nationale Constituante, première assemblée constituante française.

Une étude multidisciplinaire apporte de nouvelles perspectives sur la Révolution française

Adoptant des outils analytiques pour suivre les schémas d'utilisation des mots, ils ont découvert les principes de la Révolution Française. Les idéaux et les objectifs ont ainsi émergé et évolué dans les discours et les débats de l'assemblée.

Ils ont aussi remarqué que certains des travaux les plus influents ont eu lieu dans les coulisses des commissions. "Au début de la révolution, il y a beaucoup de nouvelles idées" rapporte Rebecca Spang, co-auteure de l'article et professeur d'histoire au College of Arts and Sciences de l'Université Bloomington de l'Indiana, "finalement, certaines d'entre elles ont collé, et les gens ont gravité autour et continué à travaillé dessus. Et c'est ce que nous appelons la révolution".

L'étude, "Individuals, Institutions and Innovation in the Debates of the French Revolution," (Les individus, les institutions et l'innovation dans les débats de la Révolution française) a été publiée le 17 avril 2018 dans la revue évaluée par les pairs Proceedings of the National Academies of Science, ou PNAS.

Alexander Barron, candidat au doctorat à l'école d'informatique et d'ingénierie de l'Université Bloomington de l'Indiana, est l'auteur principal; les autres sont Jenny Huang, diplômé en analyse sociale et culturelle et Simon DeDeo de Carnegie Mellon University and the Santa Fe Institute.


La Révolution Française a été l'une des plus importantes transformations politique dans l'histoire. Elle a renversé la monarchie, établi une république et inspiré le monde. 



Les historiens et les scientifiques politiques débattent depuis longtemps sur le fait de savoir si les événements de la révolution ont créé ses idéaux ou si les idéaux ont façonné la révolution.

En analysant des schémas verbaux provenant des Archives numériques de la Révolution française pour déterminer à quel point ils étaient nouveaux et s'ils persistaient ou disparaissaient, les chercheurs ont fourni des preuves en faveur de l'argument selon lequel les débats dans l'assemblée ont produit les idéaux et les principes de la révolution.

Ils ont constaté que les membres de l'assemblée sur la gauche de l'échiquier politique ont utilisé de nouvelles façons de parler, dont certaines ont pris et gagné en l'influence, tandis que les membres plus conservateurs utilisaient des combinaisons de mots plus familières pour retarder le changement

Les membres qui étaient charismatiques et qui ont fait valoir leur point de vue de nouvelle manière ont été plus efficaces pour faire accepter leurs propositions.

Mais à mi-chemin de l'assemblée, les commissions ont acquis un nouveau pouvoir leur permettant de proposer et de disposer de la législation, et ce changement s'est avéré significatif. "Les assemblées législatives ne peuvent tout simplement pas traiter chaque élément par la discussion" ajoute Barron, "Pour faire face à ce goulot d'étranglement, ils ont créé des commissions, une transformation qui s'est produite organiquement dans l'assemblée que nous avons étudiée. Ces commissions ont fini par être des centres de pouvoir grâce à leurs connaissances spécialisées, diminuant l'efficacité du charisme dans le débat direct'.

Les auteurs ont analysé des textes des Archives numériques de la Révolution française en utilisant une méthode combinant théorie de l'information et une approche statistique appelée allocation de Dirichlet latente.
Ils vont publier le logiciel développé pour le projet afin que d'autres chercheurs puissent l'utiliser pour des études similaires


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2.22.2018

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques

En séquençant le génome des chevaux Botai, une équipe de chercheurs du CNRS et de l'Université de Toulouse III Paul Sabatier a découvert qu'ils n'étaient pas les ancêtres des chevaux domestiques d'aujourd'hui.

D'après l'étude, publiée dans la revue Science, ces équidés sont les ancêtres des chevaux de Przewalski que l'on pensait sauvages.

Une étude génomique remet en question les origines des chevaux domestiques
 Chevaux de Przewalski, réserve de réintroduction de Seer, Mongolie.  Photo: Ludovic Orlando / Natural History Museum of Denmark / CNRS


On sait que la première preuve de la domestication du cheval remonte à 5500 ans environ (voir à ce sujet l'article publié en 2009: Découvertes des plus anciennes traces de domestication du cheval), dans les steppes d'Asie centrale.


Et, jusqu'à présent, les modèles montraient que les chevaux domestiques modernes descendaient des chevaux domestiqués pour la première fois à Botai, dans ce qui est aujourd'hui le nord du Kazakhstan.

Ludovic Orlando, chercheur CNRS au laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (UMR-5288), et son équipe, ont séquencé les génomes de 20 chevaux Botai afin de tracer leur évolution biologique dans le cadre de la domestication; en effet, il est quasi impossible d'accéder aux premières étapes de la domestication en analysant les génomes de chevaux modernes, considérablement transformés par la sélection des éleveurs.


Des résultats inattendus.


Cette analyse génomique a donc révélé que les chevaux de Botai étaient les ancêtres directs des chevaux de Przewalski que l'on supposait être les derniers chevaux sauvages sur Terre; ils sont en fait les descendants sauvages des premiers chevaux à être domestiqués.


 Site de fouille de Botai dans le nord du Kazakhstan, 2017.  Photo: Alan Outram / University of Exeter

 L'étude a découvert certains changements apparus lors de ce retour à l'état sauvage, entre autre un allèle impliqué dans l'apparition d'une robe léopard, qui était présent chez le cheval de Botai mais qui a été perdu par la suite.

Reconstitution de chevaux de Botai basée sur l'étude génétique. Certains des chevaux se sont révélés porteurs de variants génétiques causant des robes aux motifs blancs ou léopard.  Photographie de Ludovic Orlando, retravaillée par Sean Goddard et Alan Outram.

En ce qui concerne les chevaux domestiques modernes, leur origine doit donc être recherchée ailleurs, car aucun des 22 chevaux eurasiatiques analysés par l'équipe (couvrant les 4100 dernières années) n'est apparenté à ceux de Botai.

Les chercheurs se concentrent actuellement sur d'autres sites candidats, en Asie centrale mais aussi dans les steppes pontiques du sud de la Russie, en Anatolie et dans différent secteurs au cœur de l'Europe.

Ce travail a impliqué 47 chercheurs représentant 28 institutions, dont, pour la France:
  • Le laboratoire Anthropologie moléculaire et imagerie de synthèse (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier/Université Paris Descartes): UMR-5288
  • Les laboratoires Archéologies et sciences de l'Antiquité (CNRS/Université Paris Ouest Nanterre La Défense/Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne/Ministère de la Culture): ArScAn
  • Le laboratoire Archéozoologie,archéobotanique : sociétés, pratiques et environnements (CNRS/MNHN). 

Source:

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11.04.2017

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une reconstitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Le théâtre antique de Vendeuil-Caply est un ancien édifice de spectacle romain situé dans l'Oise. Il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis 1982.

Le Musée Archéologique de l'Oise veut faire une constitution 3D du théâtre gallo-romain de Vendeuil-Caply.


Aussi en février 2018, à l'occasion de l'ouverture de son exposition "Acta est Fabula", le Musée Archéologique de l'Oise a choisi de mettre en valeur le mur de scène du théâtre avec les technologies 3D.

Pour cela, le Musée a choisi de financer ce projet en lançant une campagne de crowdfunding sur la plateforme Dartagnans qui est spécialisée dans les projets du patrimoine:


L'objectif du projet de reconstitution 3D du mur de scène du théâtre



Cette reconstitution 3D du mur de scène, élément central du théâtre antique de Vendeuil-Caply, doit être intégrée dans différentes solutions de présentation 3D que le grand public pourra découvrir dans l’exposition "Acta est fabula" en février 2018.

Selon l'argent récolté, ce sera soit une vidéo 3D du mur de scène, une vidéo 3D du théâtre antique dans son ensemble, ou bien une application de réalité virtuelle.



La procédure de la reconstitution.


La société Digitage, spécialisée en numérisation 3D, va scanner en 3D une trentaine de fragments issus du mur de scène et conservés dans les réserves du musée. À partir de ces fragments scannés, une reconstitution 3D du mur de scène sera e effectuée en collaboration avec Filipe Ferreira, doctorant spécialiste des théâtres antiques du Nord de la Gaule et co-commissaire de l’exposition, afin de proposer une hypothèse de l’architecture du mur tel qu’il pouvait être il y a 2000 ans.

Une fois achevé, le modèle 3D sera intégré dans un support de valorisation.

Lien vers la campagne de financement participatif:

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10.26.2017

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse

Le comte de La Pérouse avait été chargé par le roi Louis XVI d'entreprendre un grand voyage d'exploration dans le Pacifique pour imiter les exploits du capitaine James Cook. Il quitta le port de Brest en 1785 avec deux frégates et un effectif de 225 officiers, marins et scientifiques. Mais, il ne revint jamais.

Le Dr Garrick Hitchcock, de l'Ecole de la Culture, Histoire et Langue de l'Université Nationale Australienne (ANU School of Culture, History and Language), pense que les derniers survivants du voyage de La Pérouse se sont échoués sur la Grande Barrière de Corail près de l'île Murray, au nord-est du détroit de Torrès: "le voyage de découverte de La Pérouse dans le Pacifique est reconnu comme l'un des plus important de son époque, que seul le travail de Cook arrive à rivaliser. Il reste un personnage très connu et respecté dans l’exploration scientifique du 18ème siècle."

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Un désastre frappe la flotte de Vanikoro. Image: Musée maritime national, Greenwich.

Ce que l'on sait, c'est que les bateaux de La Pérouse, l'Astrolabe et la Boussole, se sont échoués à Vanikoro, une petite île de l'archipel des îles Santa Cruz dans les îles Salomon. Les survivants atteignirent le rivage et passèrent plusieurs mois à construire un petit engin à deux mâts, en utilisant du bois récupéré de l'épave de l'Astrolabe. Une fois terminé, ils lancèrent le navire dans le but de retourner en France.

"Ce qui est advenu de ce bateau et de son équipage, désespérant de retourner en France, est toujours un mystère" ajoute le Dr Hitchcock. Lors d'une recherche sur un projet relatif à l'histoire du détroit de Torrés, il est tombé sur un article publié dans un journal indien de 1818, Le Courrier de Madras.

D'après lui, le journal révélerait ce qui est arrivé aux survivants. L'article rapporte l'histoire de Shaik Jumaul, un marin indien qui a survécu au naufrage du navire marchand Morning Star détruit au large de la côte nord du Queensland en 1814. Jumaul se rendit sur l'île Murray, où il a vécu pendant quatre ans, apprenant la langue et la culture des insulaires. Il fut finalement secouru par deux navires marchands passant dans la zone en 1818.

Jumaul informa ses sauveteurs qu'il avait vu des coutelas et des mousquets sur les îles qu'il reconnaissait comme n'étant pas de fabrication anglaise, ainsi qu'une boussole et une montre en or. Lorsqu'il demanda aux insulaires où ils avaient eu ces objets, ils racontèrent comment environ trente ans plus tôt, un navire s'était échoué sur la Grande Barrière de Corail à l'est, en vue de l'île. Des bateaux avec équipage sont arrivés à terre, mais dans les combats qui ont suivi, tous ont finalement été tués, à l'exception d'un garçon, qui a été sauvé et élevé comme l'un des leurs, puis a épousé une femme locale.

Or, la liste de l'équipage de l'expédition de La Pérouse comprenait un mousse, un jeune apprenti marin, François Mordelle, de la ville portuaire de Tréguier en Bretagne. Aussi, le Dr Hitchcock se demande si Mordelle ne serait pas le dernier survivant de l'expédition de La Pérouse.

"L'article de journal indien présentant le rapport du naufragé a été reproduit plus tard dans plusieurs autres journaux et périodiques de l'époque, en Australie, en Grande-Bretagne, en France et dans d'autres pays, et les observateurs avaient noté que cela pouvait concerner l'expédition La Pérouse." rapporte le Dr Hitchcock, "D'une certaine manière, l'histoire de Shaik Jamaul a été par la suite largement oubliée"

Un nouvel indice sur l'expédition disparue de La Pérouse
Jean-François de Galaup Comte de La Pérouse. Photo: Wikipédia

Alors qu'un livre publié en 2012 en France se réfère brièvement à cet article de journal et le considère comme non fiable, le Dr Hitchcock pense autrement: "La chronologie correspond, car c'était trente ans plus tôt, en fin 1788 ou début 1789 que les survivants de La Pérouse quittèrent Vanikoro dans leur petit bateau. De plus, les historiens et archéologues marins ne connaissent aucun autre navire européen se trouvant dans cette région à ce moment-là. Cela signifie que c'est le plus ancien naufrage connu dans le Détroit de Torrés, et donc, dans l'est de l'Australie. Il se pourrait bien que la dernière phase de l'expédition La Pérouse se soit terminée brutalement au nord de l'Australie. La récupération future d'objets provenant du site de l'épave sur la Grande Barrière de Corail ou des îles, devrait apporter une confirmation."

La région du Détroit de Torrés, qui comprend la partie nord de la Grande Barrière de Corail, est parsemée de récifs, de rochers et de bancs de sable, et est considérée comme un «cimetière d'épaves». Plus de 120 bateaux s'y seraient échoués.


Source:

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8.25.2017

La découverte de Lavau: une nouvelle manifestation du phénomène “princier” (Vidéo)

En 2015, les archéologues de l'INRAP découvraient la tombe d'un prince celte datant du 5ème siècle avant JC, près de Troyes.

Il s'agissait d'un tumulus, de près de 40 mètres de diamètre, dans lequel se trouvaient le défunt et son char, reposant au centre d'une vaste chambre funéraire.

Dans la vidéo ci-dessous, qui s'est déroulée le 17 juin 2017, à l'École des chartes, une conférence revient sur cette découverte:

Conférence avec Bastien Dubuis (Inrap), Émilie Millet (Inrap) et François Mirambet (C2RMF) organisée dans le cadre des Journées nationales de l'archéologie 2017.

Merci à Audric pour l'info !

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