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7.27.2021

Des archéologues découvrent que d'anciens tombeaux islamiques se regroupent comme des galaxies

Au Soudan, les sites de sépulture islamiques sont répartis en fonction de facteurs environnementaux à grande échelle et de facteurs sociaux à petite échelle, créant un modèle de distribution semblable à une galaxie, d'après une étude publiée dans le journal PLOS ONE par Stefano Costanzo ,de l'Université de Naples "L'Orientale" en Italie, et ses collègues.

 
Vues de paysage de dispersions de qubbas autour du Jebel Maman. Photo: Stefano Costanzo (CC-BY 4.0)

La région de Kassala, dans l'est du Soudan, abrite une vaste gamme de monuments funéraires, depuis des tombes islamiques du peuple moderne Beja jusqu'aux anciens tumulus datant de plusieurs milliers d'années.  

 

Les archéologues ne pensent pas que ces monuments soient placés au hasard; leur répartition est probablement influencée par des facteurs géologiques et sociaux. 

Comprendre les motifs du paysage funéraire peut donner un aperçu des anciennes pratiques culturelles des personnes qui les ont construits.

Dans cette étude, Costanzo et ses collègues ont collecté un ensemble de données de plus de 10 000 monuments funéraires de la région, répartis sur 4 000 km2. Ils ont été identifiés par des travaux de terrain et par télédétection à l'aide d'images satellite. 

 Agrégation de 1195 qubbas autour et au sommet d'un petit éperon rocheux.


Ils ont ensuite analysé la disposition de ces sites à l'aide d'un modèle Neyman-Scott Cluster, développé à l'origine pour étudier les modèles spatiaux des étoiles et des galaxies. 

Ce modèle a révélé que, tout comme les étoiles se regroupent autour des centres de gravité élevée, les sépultures à Kassala se regroupent par centaines autour des points «parents» centraux qui représentent probablement des tombes plus anciennes d'importance. 

 

C'est la première fois que cette approche cosmologique est appliquée à l'archéologie, ce qui représente un nouvel outil pour répondre aux questions sur l'origine des sites archéologiques. 

Les auteurs émettent l'hypothèse que la distribution à plus grande échelle des tombes est déterminée par l'environnement, avec des zones de « haute gravité » centrées sur des régions aux paysages favorables et aux matériaux de construction disponibles. La distribution à plus petite échelle semble être un phénomène social, avec des tombes généralement construites à proximité de structures plus anciennes, comprenant peut-être des sépultures familiales récentes ou des sépultures plus anciennes d'importance traditionnelle.

Lien vers l'étude:"Creating the funerary landscape of Eastern Sudan" par Stefano Costanzo, Filippo Brandolini, Habab Idriss Ahmed, Andrea Zerboni et Andrea Manzo, 7 July 2021, PLOS ONE. DOI: 10.1371/journal.pone.0253511

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5.14.2018

Il y a 3000 ans, un cheval inhumé comme les hommes

Il y a plus de 3000 ans, dans la vallée du Nil, un corps a été soigneusement préparé pour un enterrement cérémoniel. Il fut enveloppé dans un linceul puis placé dans une tombe et entouré d'objets importants démontrant son statut élevé.

Ce qui est peu commun ici, c'est l'occupant de la tombe: un cheval tirant un chariot. Il devait être suffisamment important pour mériter une sépulture ornée habituellement réservée aux personnes de haut rang.

Il y a 3000 ans, un cheval inhumé comme les hommes
Découverts en 2011, les restes d'un cheval tirant un chariot ont été trouvés dans une tombe à plus de 1.5m sous terre. Photo: Schrader et al./Antiquity Journal, doi.org/10.15184/aqy.2017.239

Les scientifiques avaient mis au jour ce cheval en 2011 à Tombos au Soudan. Le squelette remonte aux environs de 949 avant JC, et serait le squelette de cheval le mieux préservé découvert jusqu'ici concernant cette période.

Une récente étude a décrit la tombe et son contenu dans la revue Antiquity Journal.
.
Les anciens égyptiens ont bâti Tombos vers 1450 avant JC comme avant poste étranger dans le royaume rival de Nubie. La cité est devenue plus tard une importante communauté nubienne après s'être retirée de la domination égyptienne.

Les artéfacts trouvés dans les sites archéologiques de Tombos révèlent beaucoup d'informations sur l'influence de la culture égyptienne et éclairent les aspects de la vie quotidienne qui étaient distinctement nubiens, rapportent les scientifiques dans l'étude.

Lorsque le site a été fouillé à l'origine, les archéologues avaient trouvé un complexe funéraire avec une chapelle et une pyramide, ainsi qu'un puits menant à plusieurs chambres souterraines; un agencement typiquement associé aux tombes pyramidales des élites.

Les quatre chambres funéraires contenaient des restes humains d'environ 200 personnes représentant plusieurs générations, ainsi que des poteries, des outils et objets décoratifs. Cependant, le tombeau contenait très peu de restes d'animaux, et trouver un cheval si bien préservé, dans le puits sous la chapelle, à une profondeur de 1.6m, a surpris les scientifiques.

"Il était clair que le cheval était une sépulture intentionnelle, ce qui était extrêmement fascinant" rapporte Michelle Buzzon, bioarchéologue au Département d'Anthropologie de l'Université de Purdue.

Des restes de fourrure marron avec des marques blanches s'accrochaient toujours aux pattes postérieures de l'animal, et les chercheurs ont trouvé des restes décomposés d'un linceul qui les a aidés à dater l'enfouissement entre 1005 et 893 avant JC.

Le puits de la tombe autour du squelette a également révélé d'autres artéfacts faisant allusion au statut du cheval, dont un scarabée sculpté et un morceau de fer (probablement une partie de la bride de l'animal) qui est le plus ancien exemple de fer mis au jour en Afrique.

Il y a 3000 ans, un cheval inhumé comme les hommes
Le tombeau contenant le squelette du cheval avait plusieurs chambres contenant des artéfacts et les restes de 200 personnes. Photo: Schrader et al./Antiquity Journal, doi.org/10.15184/aqy.2017.239

Après avoir examiné les dents du cheval et ses ossements, les scientifiques ont déterminé que l'animal était une jument morte entre 12 et 15 ans.

Des analyses plus poussées du squelette ont montré qu'elle a mené une vie active, et des signes de stress dans ses côtes et sa colonne vertébrale laissent supposer qu'elle portait un harnais pour tirer un char.

Cependant, son âge au moment de sa mort indiquent que le propriétaire avait bien pris soin de l'animal au cours de sa vie.

Le tombeau pour le cheval suggère qu'il avait probablement joué un rôle important pour son propriétaire et qu'il était plus qu'une simple bête de somme. La pièce de bride en fer trouvée dans la tombe (un objet cher et rare qui aurait été fait spécifiquement pour ce cheval) a contribué à établir son statut élevé.

Alors que les enterrements de chevaux étaient rares à l'époque, ils sont devenus plus tard plus courant dans la société nubienne et égyptienne, aux alentours de 728 et 657 avant JC.

Mais l'attention aux détails dans cette inhumation et la vénération affichée suggèrent que les chevaux pouvaient avoir déjà atteint une représentation symbolique de la richesse et du pouvoir pour le peuple nubien, et qu'ils ont pu jouer un rôle plus important dans la culture nubienne qu'on ne le supposait auparavant.

Merci à Audric pour l'info !

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1.10.2015

Quand les plantes étaient utilisées avant l'agriculture

Sur le site préhistorique d'Al Khiday, situé le long du Nil au Soudan, les archéologues ont découvert les preuves montrant que les habitants préhistoriques du lieu consommaient des quantités significatives de plantes pour leurs qualités nutritionnelles mais aussi médicinales.

Une des tombes du Méroïtique Tardif fouillées dans le cimetière, celle d'un jeune homme. Photo: Donatella Usai/Centro Studi Sudanesi and Sub-Sahariani (CSSeS)

L'équipe a analysé les composés chimiques d'échantillons et des microfossiles de la plaque dentaire calcifiée de dents humaines de 14 individus provenant de sépultures du site.
Ces tombes couvrent trois périodes différentes: le pré-Mésolithique, le Néolithique et le Méroïtique Tardif.
Les chercheurs ont pu déterminer que ces hommes avaient ingéré une plante spécifique, le souchet pourpre (Cyperus rotundus), pendant au moins 7000 ans, soit sur des périodes pré-agricoles et agricoles.

Largement considérée de nos jours comme une mauvaise herbe, le souchet pourpre était apparemment une denrée de base importante pour cette population préhistorique.

"En extrayant la substance de ces échantillons d'ancien tartre dentaire, nous avons trouvé que, plutôt qu'être un nuisible, le souchet pourpre était un aliment et probablement que ses vertus médicinales étaient connues" estime l'auteur qui a dirigé l'étude, Karen Hardy, "nous avons aussi découvert que ces gens mangeaient d'autres plantes, et nous avons trouvé des traces de fumée, de cuisine et des fibres végétales mâchées pour préparer les matières premières. Ces petits détails biographiques s'ajoutent aux éléments de plus en plus nombreux prouvant que les hommes préhistoriques avaient une compréhension détaillée des plantes bien avant le développement de l'agriculture".

Le souchet pourpre

Cette découverte donne un aperçu sur la connaissance que les hommes préhistoriques avaient sur l'écologie et sur les propriétés thérapeutiques potentielles des plantes.

En plus des bénéfices nutritionnels du souchet pourpre, il inhibe un type spécifique de Streptococcus ce qui contribue à abaisser le niveau des cavités dentaires. Cela explique pourquoi les dents des squelettes mis au jour sur le site ont peu de cavités.

Relecture par Marion Juglin
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5.05.2014

Un tatouage chrétien découvert sur une momie vieille de 1300 ans

Un tatouage chrétien a été découvert sur le haut de l'intérieur de la cuisse d'une femme soudanaise momifiée, il y a quelques 1300 années.

Visualisation 3D du scanner de la momie. Credit: © Trustees of the British Museum

De nouvelles images, publiées par le British Museum, montrent ces anciennes traces d'encre. Le corps bien préservé avait été découvert lors d'une récente fouille archéologique dans le Nord du Soudan, le long des rives du Nil.

Des scanners ont permis aux chercheurs de voir sous la peau de la femme et de regarder ses os. C'est ainsi que l'imagerie infrarouge a révélé le faible tatouage sur sa cuisse.

Les chercheurs du British Museum ont décrit le tatouage comme étant un monogramme pour l'archange Michel: les anciennes lettres grecques pour épeler Michel (M-I-X-A-H-A) y sont empilées.

Des archéologues avaient déjà trouvé, auparavant, ce symbole imprimé sur des mosaïques d'église ou des artéfacts, mais jamais sur la peau humaine.

Réflectographie infrarouge du tatouage trouvé sur les restes momifiés. Credit: © Trustees of the British Museum.

Le conservateur, Daniel Antoine, a expliqué que cet ancien art corporel constitue le premier tatouage de cette période, ce qui en fait une "découverte très rare". Antoine ne sait pas à quoi pouvait servir ce tatouage, mais il suppose qu'il devait servir à protéger la femme.

La momie va être exposée au British Museum, ce mois-ci, dans le cadre de l'exposition "Anciennes Vies: Nouvelles Découvertes" (Ancient Lives: New Discoveries).

Cette momie n'est pas la première, ni la plus ancienne, à porter des tatouages. Cela était courant dans de nombreuses cultures autour du monde. Des momies découvertes dans des endroits comme le Pérou, L'Egypte et les Philippines attestent d'une histoire longue et diverse de l'art corporel.

Ainsi, il y a 5300 ans, Ötzi, l'Homme des Glaces qui est la plus vieille momie d'Europe, portait des traces de tatouages; les plus vieux au monde dans ce cas.
La momie avait été trouvée gelée dans les Alpes en 1991. Ses tatouages avaient principalement la forme de petites lignes et croix, autour de ses articulations. Ces marques auraient été moins décoratives que thérapeutiques, sachant qu'Ötzi souffrait de douleurs articulaires avant de mourir.

Une autre momie intéressante, découverte dans les années 90, avait aussi des tatouages. Il s'agissait du corps d'une femme d'une vingtaine d'années, remontant à 2500 ans. Elle avait été découverte dans le permafrost du plateau d'Ukok, dans le Sud-Ouest de la Sibérie.
Elle était tatouée avec des motifs complexes d'animaux, des formes abstraites et des créatures mythologiques telles qu'un cerf avec une tête de griffon.

D'autres momies de la culture Pazyryken, en Sibérie, étaient tatouées avec des dessins similaires et aussi des animaux comme des tigres, des léopards ou encore des élans.

Relecture par Marion Juglin
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9.12.2013

Des archéologues polonais font d'intéressantes découvertes à al-Ghazali au Soudan


Des archéologues polonais ont découvert une église, unique dans l'architecture monastique byzantine, à al-Ghazali dans le nord du Soudan.
Ils ont aussi mis au jour un grand nombre de fragments de stèles funéraires et de récipients portant des inscriptions.

 Le monastère d'Al-Ghazali. Photo: CAS UW

Les chercheurs ont préparé une documentation complète sous forme de prospection géophysique, avec plusieurs milliers de photographies prises d'un cerf-volant. Cela a permis de préparer une orthophotocarte: carte réalisée avec des orthophotographies, clichés aériens sur lesquels est effectué un redressement différentiel.


Le projet inclut le monastère, le village et le cimetière adjacent. 

"Il s'est avéré que les plans publiés antérieurement, à la fois du monastère et de l'église principale, étaient loin de la réalité. Aussi, aujourd'hui, nous pouvons réfuter l'hypothèse que le monastère était le centre de production de céramique, comme cela a été avancé jusqu'ici. Le fer était fondu à proximité du monastère, mais la production n'était pas nécessairement liée à la présence des moines", explique le chef de projet, le Dr Artur Obłuski.

Il a également souligné l'importance de l'investissement dont le monastère a fait l'objet. Selon lui, la taille de la structure est comparable aux fondations impériales byzantines, comme le célèbre Monastère de Sainte-Catherine dans le Sinaï, qui, selon les historiens, fut l'un des investissements de l'empereur Justinien qui drainait la trésorerie vers Constantinople.

"Cela nous donne une échelle de comparaison sur le pouvoir et la richesse de Makourie, un puissant royaume médiéval oublié de l'Afrique. Ghazali n'est qu'un des nombreux projets spectaculaires des rois nubiens, qui ont également construit un réseau de colonies fortifiées le long de la vallée du Nil à partir d'Assouan jusqu'à Khartoum. Le joyau de la couronne était la capitale du royaume, Old Dongola" ajoute Obłuski.

Le monastère d'Al-Ghazali. Photo: CAS UW

Le bâtiment principal du complexe du monastère est l'église construite en blocs de grès aux formes parfaites (l'Eglise du Nord). D'après Szymon Maślak, du Centre d'Archéologie méditerranéenne de l'Université de Varsovie, elle peut être comparée à l'architecture byzantine en termes de conception et de qualité de fabrication.


Une seconde église mise au jour.

Les fouilles de cette année ont également révélé une seconde église dans les structures du monastère, appelée Église du Sud. C'est une petite structure en briques sèches, mais avec toutes les caractéristiques des églises nubiennes.

Le Dr. Grzegorz Ochala, du département de papyrologie à Université de Varsovie, travaille sur les inscriptions de l'Eglise du Nord: "C'est un travail difficile. Les inscriptions sont moins bien conservées que les dessins. Parfois, je passe de nombreuses heures sur quelques lettres sans aucun résultat. Et parfois, un faisceau de lumière éclairant l'inscription pendant quelques secondes dans la bonne direction me permet de lire tout le texte qui était illisible".
À son avis, l'une des inscriptions les plus intéressantes est la prière "Agneau de Dieu" écrite en grec, ce qui prouve que cette langue était utilisé en Nubie médiévale beaucoup plus longtemps que dans les territoires byzantins conquis par les Arabes.

En outre, il y a, gravés sur les murs, les noms des personnes qui visitaient ou vivaient dans le monastère.
Pour Obłuski, "notre première saison de fouilles à al-Ghazali a donné des résultats positifs de façon inattendue et fait de Ghazali la deuxième source de stèles en Nubie".

Al-Ghazali est l'un des deux complexes religieux connus en Nubie médiévale, situés en dehors de la vallée du Nil. Le monastère est situé à Wadi Abu Dom, vallée régulièrement rempli des eaux traversant le désert Bayouda, et était autrefois la route commerciale le plus achalandée en Afrique du Nord-Est.
Il n'a pas encore été déterminé à quel moment le monastère a commencé à fonctionner, mais on sait qu'il a était actif jusqu'au treizième siècle.

Les recherches à al-Ghazali sont menées par une expédition du Centre d'Archéologie Méditerranéenne, de l'Université de Varsovie, et la Société Nationale Soudanaise pour les Antiquités et Musées. Elles sont dirigées par le Dr Artur Obłuski de l'Institut Oriental de l'université de Chicago.


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2.11.2013

A la recherche de la Cité Royale perdue de Nubie


Geoff Emberling fait ce que peu d'archéologues dans le monde peuvent faire: il est à la recherche d'une cité royale perdue !

Les restes de la pyramide de Piye. Image credit: Geoff Emberling 

L'ancienne capitale était gouvernée par des rois de Nubie, dans une région qui se trouve aujourd'hui dans le nord du Soudan, juste au sud de l'Egypte.

On sait peu de choses sur ces rois qui sont soudainement apparus sur la scène historique vers 800 avant JC et qui ont conquis toute l'Egypte avant de finalement retourner dans le désert.
"Nous n'avons aucune idée d'où provenaient ces rois", a déclaré Emberling, chercheur au Musée d'archéologie Kelsey à l'Université du Michigan, "en fait, ils ont surgi de nulle part."

La Nubie, aussi connue sous le nom de royaume de Koush, a été l'un des premiers centres africain d'autorité politique, de richesse et de puissance militaire. Mais en raison d'un manque d'informations, elle n'a pas fait partie des grandes discussions sur l'ascension et la chute des civilisations comme l'Egypte et la Mésopotamie.

Une grande partie de la recherche archéologique a mis l'accent sur les tombes et les temples de la capitale nubienne d'El Kuru (ou El Kourou) mais, précise Emberling, "Il y a eu un réel manque de fouilles des zones de peuplement, où l'on trouvait les gens vivant au quotidien."

Emberling est parti à El Kuru dans la dernière semaine de Décembre 2012 pour six semaines. Il a travaillé à proximité d'un tronçon de la rivière du Nil qui coule à travers le désert du Sahara. «J'ai l'espoir de repartir avec une bonne idée sur l'endroit où peuvent être les restes de la ville», a-t-il ajouté.

Emberling a une idée générale sur l'endroit où creuser, sur la base des carnets de George Reisner, un archéologue américain qui a étudié les pyramides nubiennes en 1918-1919. Les notes de Reisner mentionnent une longue muraille, avec une porte, face au Nil. Il a également écrit qu'il y avait un puits qui aurait pu être assez grand pour faire partie d'un palais.
Mais le site n'a pas été fouillé et a disparu sous le sable. "L'un des défis est que les restes de la ville sont complètement invisible sur le site aujourd'hui", a déclaré Emberling.

Il travaille en collaboration avec les archéologues du Danemark et du Soudan en utilisant une variété de techniques: l'imagerie satellite, les relevés topographiques, la magnétométrie et le carottage géologique.

"Nous pourrions ne pas trouver la ville. Il se pourrait qu'une crue du Nil l'ai détruite dans une certaine mesure et nous pourrions ne trouver que quelques restes éphémères. Nous verrons bien." Conclu Emberling.


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2.07.2013

35 pyramides découvertes dans une nécropole au Soudan


Au moins 35 petites pyramides, ainsi que des tombes, ont été découvertes sur un site appelé Sedeinga au Soudan.
Découvertes entre 2009 et 2012, les chercheurs sont surpris de voir à quel point les pyramides sont densément concentrées.

 La concentration des pyramides de Sedeinga vue du ciel.

En une seule saison, l'équipe de fouilles a découvert 13 pyramides entassées sur environ 500 mètres carrés.

Elles datent d'environ 2.000 ans, à une époque où fleurissait le Royaume Koush au Soudan. Il partageait une frontière avec l'Egypte et, plus tard, avec l'Empire romain.

L'aspiration des habitants du royaume à construire des pyramides a apparemment été influencé par l'architecture funéraire égyptienne. A Sedeinga, affirment les chercheurs, la construction des pyramides a continué pendant des siècles.
"La densité des pyramides est énorme", a déclaré le chercheur Vincent Francigny, associé de recherche à l'American Museum of Natural History à New York, et directeur des fouilles de la Mission Archéologique Française à Sedeinga, "Parce que cela a duré des centaines d'années, ils ont construit toujours plus de pyramides, et au bout de quelques siècles, ils ont commencé à remplir tous les espaces qui étaient encore disponibles dans la nécropole."

Les plus grandes pyramides découvertes ont environ 7 mètres de large à leur base et la plus petite, vraisemblablement construite pour l'enterrement d'un enfant, étant longue de seulement 75cm !

Les sommets des pyramides ne sont pas joints, probablement endommagés par le passage du temps et la présence d'une route de caravane de chameaux.

 Vue d'une pyramide avec un cercle intérieur.

Francigny pense que le sommet devait être orné d'une pierre représentant un oiseau ou une fleur de lotus au-dessus d'un orbe solaire.

Les constructions ont continué jusqu'à ce que, finalement, ils aient manqué d'espace pour construire les pyramides. "Ils ont atteint un point où il y avait tellement de gens et de tombes qu'ils ont dû réutiliser les plus anciennes" explique Francigny.


Le cercle intérieur 

Parmi les découvertes, il y avait plusieurs pyramides comprenant une structure circulaire interne (Voir photo ci-dessus) reliée aux quatre coins de la pyramide par des croisillons. Claude Rilly, le chef d'équipe, et Francigny ont noté dans leur rapport que le symbole de la pyramide ressemble à un "jardin à la française".

Seule une pyramide, en dehors de Sedeinga, est connue pour avoir été construite de cette façon. La raison pour laquelle les habitants de Sedeinga utilisaient cette conception reste encore un mystère. "Cela n'ajoutait rien à la solidité ou à l'aspect externe du monument" écrivent Rilly et Francigny.

Cependant, une découverte faite en 2012 pourrait fournir un indice: "Ce que nous avons découvert cette année est très curieux," ajoute Francigny, "la tombe d'un enfant n'était recouverte que par une sorte de cercle, presque complet, en brique."
Il est possible que lorsque la construction des pyramides est devenue une mode à Sedeinga, elle ait était combinée avec une tradition locale, la construction d'un cercle, ou tumulus. Ce qui aurait entraîné la naissance de pyramides avec des cercles en leur sein.


Une offrande pour grand-mère ?

Les tombes à côté des pyramides ont été largement pillées, peut-être dans l'antiquité, lorsque les archéologues ont fait les fouilles.

Les chercheurs ont trouvé des restes de squelettes et, dans certains cas, des artéfacts.
L'une des découvertes les plus intéressantes était une table d'offrandes trouvée dans les vestiges d'une pyramide. Elle semble dépeindre la déesse Isis et le dieu à tête de chacal, Anubis. Elle porte une inscription, rédigée en langue méroïtique, dédié à une femme appelée "Aba-la", qui peut être un surnom pour "grand-mère", selon Rilly:
Oh Isis! Ô Osiris! 
Ceci est Aba-la. 
Faites-lui boire de l'eau en abondance.
Faites-lui manger le pain en abondance.
Faites-lui faire servir un bon repas. 

La table d'offrande avec l'inscription était un dernier adieu à une femme, peut-être une grand-mère, enterrée dans une pyramide, il y a près de 2.000 ans.


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5.17.2011

De mystérieuses anciennes gravures rupestres trouvées prés du Nil

Une équipe d'archéologues a découvert, dans le désert de Bayuda au nord du Soudan, des dizaines de nouveaux dessins rupestres, dont certains ont été gravés il y a plus de 5.000 ans.
Ils révèlent des scènes que les scientifiques ne peuvent pas encore expliquer.


Ici un rocher gravé avec des motifs formant un croissant de lune et un globe...

L'équipe a découvert 15 nouveaux sites d'art rupestre dans une vallée aride connue sous le nom de Wadi Abu Dom, à quelque 29 kilomètres du Nil . C'est une vallée aride qui ne draine de l'eau que pendant les périodes pluvieuses. Beaucoup de dessins ont été gravés sur les parois rocheuses de lits de petits ruisseaux appelé "khors" qui se jettent dans la vallée.

Certains de ces sites n'ont révélé qu'un seul dessin tandis que d'autres en ont jusqu'à 30, a déclaré le chef d'équipe, Tim Karberg, de l'université Westfälische Wilhelms-Universität Münster en Allemagne.


Un certain nombre d'images semblent remonter autour de 1.500 ans, à une époque où le christianisme se répandait au Soudan. Ils comprennent des représentations de croix, une église (qui pourrait désigner un ancien monastère appelé al-Ghazali), et une image remarquable d'un chevalier qui monte un animal à cornes.
Cette pièce d'art rupestre découvert dans le Wadi Abu Dom représente un chevalier chevauchant un animal à cornes. Il y a une chance que le cavalier armé puisse être le soldat légendaire du nom de Saint-George, qui aurait tué un dragon. 


"L'un de ces dessins représente un cavalier armé, avec une lance et un bouclier, une sorte de représentation d'un chevalier, explique Karberg , ce pourrait être une image de Saint-Georges, le soldat légendaire qui a tué un dragon ".

Les dessins de Saint-Georges sont connues au Soudan et des textes parlant de lui ont été trouvés dans le pays. «Ces textes témoignent de la popularité du saint dans la Nubie chrétienne", écrit l'historien Gerald Brown, dans une étude qu'il a fait sur ​​le sujet.

L'équipe a également trouvé des représentations détaillées de bovins à Wadi Abu Dom qui, d'après les dessins rupestres provenant d'autres sites, datent probablement de la fin de l'Age du Bronze.
Pendant ce temps, il y a plus de 3.000 ans, les régions du nord du pays étaient occupées par l'empire égyptien.

Un autre dessin, encore plus mystérieux, semble être vieux d'au moins 5.000 ans, et montre un mélange de dessins géométriques. "L 'art rupestre le plus ancien que nous ayons trouvé sont des motifs en spirale", précise Karberg, qui, comme leur nom l'indique, tournent dans un certain sens qui est actuellement difficile à interpréter. Des dessins similaires ont été trouvés dans le désert du Sahara.

Ils ont été créés à une époque où l'Afrique était un endroit humide, avec des prairies et des savanes dominant le Soudan; les gens avaient un style de vie basé sur l'élevage des animaux et, dans certains cas, basé sur l'agriculture.

Comprendre ce que signifient ces dessins est difficile. Certains chercheurs relient les motifs en spirale à certaines formes astronomiques ou astrologique;  Karberg y voit plus un rapport avec les mathématiques: "la régularité de la spirale pourrait être l'une des premières idées mathématiques mis au point par les hommes."

Une deuxième série de dessins géométriques, probablement un peu plus jeunes que les spirales, est "difficile à décrire", selon Karberg. Ils consistent en des "motifs amorphes qui ne sont pas circulaires. ... Ils ressemble à des filets de forme irrégulières".

Il n'existe aucune preuve que les gens pratiquaient la pêche dans cette région il y a 5.000 ans; cela exclue les filets de pêche. Une possibilité est que ces "filets" irréguliers puissent être des peaux d'animaux. Des dessins similaires trouvés en Ouganda ont été identifiés comme montrant la peau d'un crocodile ou d'un autre animal.



L'équipe a également découvert plusieurs "gongs rocks", de grosses roches que l'on peut percuter avec une pierre pour faire du bruit. Lorsque les archéologues en ont tenté l'expérience, ils ont constaté que certains des gongs pouvaient produire des sons multiples.

Pour Karberg, il est difficile de savoir quand ils ont été utilisés; cela pourrait remonter à quelques siècles comme à des millénaires. Ils peuvent avoir été utilisés pour se signaler plutôt que pour faire réellement de la musique. Mais une chose est sûre, le bruit généré devrait être conséquent. "Lorsque nous avons essayé le son d'un grand nombre de ces gongs rock, on pouvait les entendre sur une longue distance," précise Karberg.

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9.23.2007

Soudan: une ancienne raffinerie d'or découverte à Hosh el-Geruf

Alors que le barrage de Méroé menace les restes du premier état sub-saharien, le Royaume de Kouch, des archéologues de l'université de Chicago ont découvert un centre de traitement de l'or à Hosh el-Geruf.
Ces installations ont servi entre 2000 et 1500 Avant JC., non loin a été trouvé aussi un cimetierre.



L'équipe de l'Institut Oriental de l'université a trouvé plus de 55 meules fabriquées en gneiss, similaire au granit dans cette région également connue sous le nom de Nubie dans l'antiquité.

le minerai moulu était probablement lavé avec l’eau, à proximité, pour séparer les fragments d’or.

«Ce grand nombre de meules ainsi que d’autres outils utilisés pour broyer et moudre le minerai montrent que le site était un centre de production d’or organisé», affirme Geoff Emberling, directeur de l' Oriental Institute Museum et un des responsables de l'expédition.

L'équipe a également mis au jour un cimetière où ils ont découvert un grand nombre d'objets façonnés donnant à penser que la région faisait partie du royaume de Kouch, qui aurait dont régné sur un secteur beaucoup plus important que ce que l'on croyait. De telles découvertes montrent ce le royaume, le premier en Afrique sous-saharien pour commander un territoire pas moins de 750 milles de longueur.

Selon Gil Stein,directeur de l'institut oriental, cette découverte permet de mieux cerner l'oragnisation économique de cet ancien royaume.
Par ailleurs, Le Royaume de Koush était hors du commun parce qu’il était en mesure d’utiliser les outils du pouvoir militaire et de gouverner sans avoir de système d’écriture, ni de bureaucratie importante, ni de nombreux centres urbains.

Devant la construction de ce barrage, ce sont environ 2.500 sites archéologiques à fouiller qui sont menacés. Heureusement, les effort des équipes internationales du Soudan, Angleterre, Pologne, Hongrie, Allemagne et des Etats-Unis ont permis d'augmenter le nombre d'archéologues de manière significative dans cette région.



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