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10.01.2018

Histoire du peuplement de l'Inde: ce qu'impliquent des découvertes au niveau du génome


Un nouveau document rédigé par 92 scientifiques du monde entier pourrait résoudre certaines questions majeures sur l'histoire du sous-continent et aurait des implications sur diverses théories de la civilisation indienne.

L'article intitulé "The Genomic Formation of South and Central Asia" (La formation génomique de l'Asie du Sud et Centrale), qui doit encore être examiné par les pairs, utilise la génétique pour examiner l'ascendance d'anciens habitants du sous-continent

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Histoire du peuplement de l'Inde: ce qu'implique des découvertes au niveau du génome


Voici un résumé de cette découverte et de ses implications:

Quels sont les auteurs de l'étude ?


Il y a 92 scientifiques nommés dans l'étude, avec des chercheurs de Harvard, du MIT, de l'académie des Sciences Russe, de l'Institut Birbal Sahni de Paléosciences à Lucknow, du Deccan College, de l'Institut Max Planck, de l'Institut pour la Recherche Archéologique en Ouzbékistan, et le Centre de Biologie Cellulaire et Moléculaire à Hyderabad.

Parmi les co-directeurs de l'étude, on retrouve le généticien David Reich, dont le nouveau livre a inspiré beaucoup de discussions sur l'histoire humaine ancienne et la théorie raciale (Who We Are and How We Got Here: Ancient DNA and the New Science of the Human Past).


Comment a été menée l'étude ?


Les chercheurs ont examiné des données à l'échelle du génome de 612 anciens individus, ce qui implique des échantillons d'ADN de personnes qui ont vécu il y a des millénaires. Ceux-ci comprenaient des échantillons provenant de l’est de l'Iran, une région appelée Turan qui couvre maintenant l’Ouzbékistan, le Turkménistan, le Tadjikistan, le Kazakhstan et l’Asie du Sud.

Sur les 612, l'ADN de 362 anciens individus a été examiné pour la première fois.

Ils ont ensuite comparé ces données avec celles prises à partir d'individus actuels, comprenant 46 groupes distincts en Asie du Sud. "


Qu'ont-ils cherché ?


Le manque d’ADN ancien et le fait qu'il n'y ait eu aucune étude appropriée sur le sujet font que nous ne comprenons toujours pas comment les populations d'Asie centrale et du sud se sont formées.

Il y a bien diverses théories à ce sujet, dont certaines très liées à la politique en Asie du sud et ailleurs. Ainsi, les nazis, par exemple, avaient aidé à propager la théorie de l'invasion aryenne, dans laquelle des gens aux yeux bleus ont envahi le sous-continent indien à cheval.

Les partisans de Hindutva ont fait valoir le contraire, connu sous le nom de théorie Out-of-India, ils affirment que les langues indo-européennes provenaient probablement de l'Inde et se sont répandues vers l'ouest.

Par le passé, l'ADN et d'autres recherches scientifiques basées sur les sciences humaines ont créé des signaux déroutants, avec l'ADN mitochondrial qui ne se transmet que de mère à fille, ce qui est surtout unique au sous-continent. Cela a suggéré que les habitants de l'Inde étaient indigènes depuis des milliers d'années.

Cependant, les chromosomes Y, qui passent de père en fils, montraient bien plus de connexions avec les eurasiens de l'ouest, voire européens, les peuples du plateau d'Iran, ou les asiatiques centraux.

Au milieu de tout ça, il y a la question de savoir qui était le peuple de la Vallée de l'Indus. Etaient-ils plus reliés à ceux que l'on nomme les dravidiens, poussés vers le sud par les aryens en migration ?
Ou bien étaient-ils eux-mêmes des aryens, qui se seraient déplacés vers le sud ?

A bien des égards, l'étude vise à résoudre cette contradiction et cherche à répondre à une partie de la question: quels sont les peuples du sous-continent et comment sont -ils arrivés ici ?


Qu'ont-ils trouvé ?


L’article repose sur la compréhension génétique qu'il y a eu deux groupes séparés dans l'Inde ancienne.

Les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud, ou ANI et ASI. Ces deux groupes étaient, comme l'explique Reich dans son nouveau livre  "aussi différents l'un de l'autre que les européens le sont des asiatiques aujourd'hui".

Mais d'où venaient donc ces deux populations qui se sont amalgamées aux alentours de 2000 avant l'ère commune ?

Il y a trois groupes potentiels qui, lorsqu'ils sont mélangés dans diverses combinaisons, peuvent être responsable de la création des populations des indiens ancestraux du nord et des indiens ancestraux du sud.

Le premier sont des chasseurs-cueilleurs de l'Asie du Sud, décrit dans l'étude comme les anciens indiens ancestraux du sud (AASI), le plus ancien peuple du sous-continent, liés aux habitants modernes des îles Andaman.

Il y a ensuite les agriculteurs iraniens, dont on sait qu'ils sont venus dans le sous-continent, apportant avec eux certaines formes de culture de blé et d'orge.

Et, finalement, il y a les éleveurs des steppes, les habitants des vastes prairies d'Asie centrale jusqu'au nord de l'Afghanistan, auparavant connues sous le nom de "aryens".

Il reste aussi une autre population importante avec des connexions sud-asiatiques qui se trouve quelque part au milieu de tout cela: la population de la vallée de l'Indus.

Dans le Touran, région nord de l'actuel Iran aussi connu sous le nom de complexe archéologique bactro-margien (civilisation de l'Oxus), il y avait une immense communauté qui semblent avoir peu de lien génétique avec les habitants du sous-continent.

Pourtant, les auteurs ont trouvé trois individus de cet ancien complexe ayant des liens avec l’Inde, spécifiquement une ascendance faite d'un mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ou anciens indiens ancestraux du sud. Cela correspond a des individus de la vallée de Swat au Pakistan, un autre site de la Vallée de l'Indus.

Comme les chercheurs n'avaient pas un accès direct à l'ancien ADN des sites de la Vallée de l'Indus en Inde, l'article préfère les appeler "individus périphériques de la Vallée de l'Indus".

Ces trois individus sont la clé de ces découvertes.


Où se situe la Vallée de l'Indus ?


La raison pour laquelle les chercheurs les nomment individus périphériques de la Vallée de l'Indus est qu'ils ne peuvent être sûrs que leur composition génétique est la même que la plupart de ceux qui vivaient dans la vallée de l'Indus, car ils n'ont pas accès à un ADN ancien provenant de sites indiens.

La composition des individus de la périphérie de la vallée de l'Indus est simple: c'est un mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ou anciens indiens ancestraux du sud.

L'étude a découvert que ces deux ascendances sont également présentes dans les deux populations suivantes: les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud. Mais il y a quelques différences clés.

Tout d'abord les indiens ancestraux du sud ont ce mélange de base: des chasseurs-cueilleurs sud asiatiques et des agriculteurs iranien. Ensuite, et surtout, les indiens ancestraux du nord ont une autre ascendance mélangée qui ne se retrouve pas chez les indiens ancestraux du sud: les éleveurs des steppes ou aryens.


Qu'en conclu l'article ?


En termes simples, le mélange d'agriculteurs iraniens et de chasseurs-cueilleurs sud asiatiques ont créé la population de la vallée de l'Indus.

Ensuite, vers le second millénaire avant l'ère commune, les éleveurs des steppes se sont déplacés vers le sud à travers le sous-continent rencontrant la population de la Vallée de l’Indus d’une manière qui a pu provoquer des bouleversements.

Ce qui semble se passer par la suite, c'est que certaines populations de la Vallée de l'Indus se sont déplacées plus au sud, se mélangeant encore plus avec les chasseurs-cueilleurs sud asiatiques, et créant la population des indiens ancestraux du sud.

Pendant ce temps, au nord, les éleveurs des steppes se sont mélangés avec la population de la Vallée de l'Indus, créant le groupe des indiens ancestraux du nord.

La plupart des populations subséquentes d'Asie du Sud sont ainsi le résultat d'un mélange supplémentaire entre les indiens ancestraux du nord et les indiens ancestraux du sud.

Cela signifie donc que les peuples de la civilisation de la Vallée de l'Indus sont le pont vers la plupart des populations indiennes existantes. "En co-analysant les données génomiques et celles des anciens ADN provenant de divers sud asiatiques actuels, nous avons montré que les individus liés à la périphérie de l'Indus sont la source d'ascendance la plus importante en Asie du Sud."


Qu'est-ce que tout cela signifie ?


Pas mal de choses assez difficiles à résumer. Voici ce que l'on peut retenir: une certaine forme de migration «aryenne» a eu lieu, même si ce terme n’est pas utilisé. L'introduction des éleveurs des steppes dans le sous-continent pourrait être la manière dont se sont répandues la langue et la culture indo-européennes, puisque ce sont les mêmes peuples des steppes qui se sont également déplacés vers l'Europe.

De plus, il peut y avoir un lien entre la migration des steppes et la caste et la culture des prêtres. Les chercheurs disent avoir trouvé 10 des 140 groupes indiens avec une plus grande quantité d'ascendance de steppe par rapport à l'ascendance de la vallée de l'Indus.

Plus généralement, les groupes de statut sacerdotal semblent avoir une ascendance steppique plus élevée, ce qui suggère que ceux qui ont ce mélange peuvent avoir joué un rôle central dans la diffusion de la culture védique.

La théorie Out-of-India est maintenant encore plus improbable, du moins au niveau génétique.

Les chercheurs disent que les anciens agriculteurs iraniens n’avaient aucun mélange significatif d’ascendance sud-asiatique de chasseurs-cueilleurs, "et donc les modèles que nous observons sont entraînés par le flux de gènes vers l'Asie du Sud et non l'inverse".

Cela dit, et pour ne pas simplifier les choses, il y a des preuves de mouvement des habitants de la Vallée de l'Indus vers la région de Turan, d'après des données du complexe archéologique Bactria-Margiana. Les ancêtres des habitants de la région révèlent une très petite quantité de mélange de chasseurs-cueilleurs sud-asiatiques, et la présence des trois individus, qui sont des cas uniques; pourrait être la preuve que des habitants de la vallée de l'Indus ont migré vers Turan.

Les données attendues de l'ancien ADN de la civilisation de la Vallée de l'Indus à partir du site d'Haryana à Rakhigarhi, devraient apporter leur contribution à cette image de l'ascendance des populations sud-asiatiques.

Lien vers l'article scientifique (PDF): The  Genomic Formation of South and Central Asia

Merci à Audric pour l'info !

Relecture par Marion Juglin (Archeow.fr)
Source:

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11.15.2016

Fin du mystère de l'amulette de Mehrgarh, plus ancien témoignage de fonte à la cire perdue

L'amulette de Mehrgarh est le plus ancien objet fabriqué à la cire perdue, il y a environ 6000 ans. Le secret de fabrication de cette amulette en cuivre a été résolu, grâce l'imagerie spectrale de photoluminescence UV/visible.

Mehrgarh, aujourd’hui au Pakistan
Vue du site archéologique MR2 à Mehrgarh occupé de 4 500 à 3 600 ans avant J.-C. où a été retrouvée l'amulette. Photo: C. Jarrige, Mission archéologique de l'Indus.

Grâce à cette technologie, on connait maintenant la pureté du cuivre, la températures de fusion et de solidification, et tous les paramètres de conception de cet objet.


Cette étude a permis aux scientifiques de percer le mystère de l'invention de la fonte à la cire perdue, une technique à l'origine de la fonderie d'art.



L'amulette de Mehrgarh, en cuivre, a été découverte dans les années 1980 sur une zone occupée il y a 6000 ans, à Mehrgarh, aujourd’hui au Pakistan. Sa forme indique qu'elle a été conçue avec la première technique de fonderie de précision : la fonte à la cire perdue (encore utilisée de nos jours). Cette technique part d'un modèle sculpté dans un matériau à bas point de fusion comme la cire d'abeille. Ensuite, le modèle est enrobé de terre argileuse, l'ensemble chauffé pour évacuer la cire, puis cuit. Le moule est alors rempli de métal en fusion puis brisé pour libérer l'objet métallique.

Photographie de l'amulette de Mehrgarh, plus ancien témoignage de fonte à la cire perdue. Photo: D. Bagault, C2RMF.


On n'en savait pas plus sur la fabrication de cette amulette en cuivre, jusqu'à cette nouvelle approche par photoluminescence, qui vient de révéler une structure interne… étonnante !

Aujourd'hui majoritairement composée d'oxyde de cuivre (cuprite), l'amulette émet pourtant une réponse non uniforme sous illumination UV/visible. En effet, entre les dendrites formées au début de la solidification du métal en fusion, les chercheurs ont découvert des bâtonnets, invisibles avec toutes les autres approches testées. La forme et la disposition de ces bâtonnets ont permis à l'équipe de reconstruire la chaîne de fabrication de l'amulette avec un niveau de détail sans précédent pour un objet aussi corrodé.

Il y a 6000 ans, après solidification à haute température du cuivre la constituant, l'amulette était composée d'une matrice de cuivre pur constellée de bâtonnets de cuprite, une conséquence des conditions oxydantes de la fonte. Avec le temps, le cuivre de la matrice s'est également corrodé en cuprite. Le contraste observé par photoluminescence résulte d'une différence de défauts cristallins entre les deux cuprites présentes : des atomes d'oxygène sont manquants dans la cuprite des bâtonnets, défaut qui n'existe pas dans celle formée par corrosion.

Images comparées de photoluminescence à haute dynamique spatiale (PL, haut) et de microscopie optique (bas), d'une portion d'un des rayons de l'amulette. L'image PL révèle une structure eutectique en bâtonnets invisible par toute autre technique testée. Grâce à cette image, le procédé de fabrication de l'amulette peut enfin être expliqué. Photo T. Séverin-Fabiani, M. Thoury, L. Bertrand, B. Mille, IPANEMA, CNRS / MCC / UVSQ, Synchrotron SOLEIL, C2RMF.

Cette nouvelle technique d'imagerie, à haute résolution et très grand champ de vue, a permis d'identifier le minerai, du cuivre particulièrement pur, la teneur en oxygène absorbée par le métal en fusion, et même les températures de fonte et de solidification (proche de 1072°C).

Cette découverte illustre le potentiel de cette nouvelle approche d'analyse qui pourra être appliquée à l'étude d'une très large gamme de systèmes complexes : matériaux semi-conducteurs, composites… et bien sûr objets archéologiques.


Source:
  • CNRS: "Fin du mystère de l'amulette : son altération cachait le secret de sa fabrication"

8.10.2015

Une couronne en cuivre vieille de 4,000 ans découverte en Inde

Les archéologues indiens ont découvert une couronne en cuivre vieille de 4000 ans dans le village de Chandayan, au nord de l'Inde, dans l'état d'Uttar Pradesh. Elle remonterait à la fin de la Civilisation de la Vallée de l'Indus.

Les restes de la couronne en cuivre trouvée sur un crâne remontant à 4000 ans, à la fin de la période de la Civilisation de l'Indus. (A.K. Pandey/Archaeological Survey of India)

D'après le Dr Rakesh Tewari, directeur général de l'Archaeological Survey of India (ASI), c'est seulement la deuxième couronne à être découverte sur un site de la Vallée de l'Indus, que ce soit en Inde ou au Pakistan.

Auparavant, une couronne en argent avait été trouvée dans un autre site de la Vallée de l'Indus, dans l'état d'Haryana au nord-est de l'Inde.

"La personne portant la couronne a pu être un personnage important dans la société" suppose le Dr A.K. Pandey, directeur des fouilles à Chandayan et archéologue superintendant de l'ASI, "mais on ne sait pas si à cette époque les gens l'utilisaient comme une couronne ou une sorte de casque" ajoute-t-il.

La couronne en cuivre, décorée avec une perle de cornaline et une en faïence, a été trouvée sur un crâne et déterrée par des laboureurs pendant qu'ils extrayaient de l'argile pour faire des briques.

L'annonce de la découverte a fait le tour de l'Inde, et attiré l'attention de l'ASI, qui a commencé à fouiller le site en décembre dernier. "Notre objectif était de procéder à un opération de sauvetage, afin de voir ce qui pouvait être trouvé sur le site autour des restes du squelette" explique Tewari.


D'autres trouvailles

Lors des fouilles, Pandey a aussi trouvé des ossements animaux et des marmites en argile à la même profondeur que le site funéraire à 20m de là.

Cela suggère qu'un animal a été sacrifié lors d'une cérémonie funéraire pour la personne dont on a trouvé les restes. "C'était une pratique de cette époque" confirme Pandey.

Une autre pièce de cette même couronne, ainsi qu'un os pelvien et un fémur de la jambe gauche de la personne ont été mis au jour avec 21 pots en terre.
A 45m du site funéraire, les archéologues ont déterré une habitation de la même période et trouvé un sol compact, des murs de boue et des trous pour des poteaux de clôture. Pour Pandey, la découverte est importante car c'est la première fois que l'on trouve les traces d'une habitation de la fin de la Civilisation de l'Indus aussi loin à l'est.

Des pots en terre trouvés sur le site funéraire dans le village de Chandayan, au nord de l'Uttar Pradesh. (A.K. Pandey/Archaeological Survey of India)


La civilisation Harappéenne

La période faste de la Civilisation de la Vallée de l'Indus, appelée aussi civilisation Harappéenne, s'étend de 2600 avant JC à 1900 avant JC. Située au Pakistan et nord-ouest de l'Inde, les artéfacts de la civilisation de la Vallée de l'Indus ont été trouvés sur une surface de 930000m², plus grande que l'Europe de l'Ouest.

C'était l'une des quatre plus grandes anciennes civilisations avec la Chine, l'Egypte et la Mésopotmaie qui s'étendait sur ce qui est aujourd'hui l'Irak, des parties du Koweït, l'Iran, la Turquie et la Syrie.

Le système d'écriture de la Civilisation de la Vallée de l'Indus n'a pas encore été déchiffrée, et c'est par conséquent la plus mal comprise de ces quatre civilisations.


Source:

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5.21.2015

Un puits à degrès harappéen vieux de 5000 ans découvert en Inde

Un puits à degrés vieux de 5000 ans a été découvert dans l'une des plus grande cité Harappéenne: Dholavira, dans l'état du Gujarat en Inde. Ce puits est trois fois plus grand que le "Grand Bain" de Mohenjo Daro.

Le puits à degrés découvert lors des fouilles à Dholavira.

Localisé à l'est du réservoir de Dholarvira par les experts de l'Archaeological Survey of India, travaillant avec l'Indian Institute of Technology de Gandhinagar, le site représente le plus grand et le mieux approvisionné des anciens réservoirs découvertes jusqu'ici dans le pays. Il est rectangulaire et fait 76.4m de long sur 29.3m de large et 10m de profondeur.

Un autre site, Rani-ki-Vav ou puits à degrés de la Reine, dans la ville de Patan, est déjà sur la liste de l'Unesco.

"Il est au moins trois fois plus grand que le Grand Bain de Mohenjo Daro qui mesure 12m de long sur 7m de large avec 2.4m de profondeur" rapporte V N Prabhakar, professeur invité à l'IITde Gandhinagar, "nous allons mener des analyses dans plusieurs endroits car des études ont indiqué que d'autres réservoirs et puits à degrés pourraient être enterrés à Dholavira. Nous suspectons aussi qu'un immense lac et d'anciens rivages sont enfouis dans le site qui est l'un des cinq plus grands sites archéologiques Harappéens et le plus important site archéologique en Inde appartenant à la civilisation de la Vallée de Indus."

Les experts étudierons l'ingénierie hydraulique avancée utilisée par les Harappéens pour construire le puits à degrés. Ils utiliserons pour cela un scanner laser 3D, la télédétection et un radar à pénétration de sol.

"Nous étudierons comment l'eau s'écoulait dans le puits et pour quelles raisons l'eau était ainsi conservée" ajoute Prabhakar

D'autres réservoirs vont aussi être étudiés, ainsi que des pots en grès, des blocs de briques, des chambres d'assainissement et des pierres semi-précieuses.
Les pierres précieuse,s comme la cornaline, étaient très demandées à l'époque Harappéenne. Le Gujarat était la plaque tournante des industries manufacturières de perles et d'artisanat.

"Les perles d'agate cornaline étaient aussi convoitées" d'après Prabhakar.

Siddharth Rai et V Vinod de l'IIT travaillent sur la caractérisation des structures internes de différentes formes de poteries trouvées sur le site afin d'identifier le régime alimentaire des Harappéens. "A travers la typologie des poteries, nous découvrirons si différentes communautés vivaient à Dholavira" explique Rai.

Source:

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7.08.2014

Des traces de l'influence de la civilisation de l'Indus à Oman


Archaeologists have unearthed a site near Sinaw that could reveal India's ancient Indus Valley civilisation's far reaching influence on the Omani society 2,300 years ago, according to officials of the Ministry of Heritage and Culture.

Read more at: http://archaeologynewsnetwork.blogspot.fr/2014/06/harappan-style-burial-found-in-oman.html#.U7rIcbE8Sqa
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Les fouilles de plusieurs tombes remontant à plusieurs périodes ont eu lieu dans la région d'Al Oyoon (Wilaya de Sinaw). 

Les chercheurs ont mis au jour un site archéologique près de Sinaw qui pourrait révéler l'influence de l'ancienne Civilisation de l'Indus, en Inde, sur la société omanaise il y a 2300 ans.

Lors d'une fouille, les archéologues ont trouvé la tombe d'un homme qui a été enterré avec une épée et des poignards en fer et en acier que l'on dit avoir d'abord été inventé dans la vallée de l'Indus.

D'après Sultan Saif al Bakri, directeur des fouilles et du département des études archéologiques, cette découverte pourrait révéler l'influence de la civilisation indienne sur Oman au cours de cette période. 

Cependant, il a précisé que de plus amples études devaient être menées à ce sujet. Al Bakri a ajouté qu'une chambre souterraine, vieille de 2300 ans, a été trouvée au cours de fouilles de sauvetage à 22 km au sud de Sinaw.
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Une tombe vieille de 2000ans trouvée près de Sinaw [Credit: Ministry of Heritage and Culture, Oman]


Il s'agissait de la chambre funéraire d'un homme décédé lorsqu'il avait une cinquantaine d'années, enterré avec ses armes personnelles. Près de sa tombe, deux chameaux mâles et femelles ont également été enterrés. Les murs des tombes de ces chameaux ont été érigés avec des pierres.

L'homme a été inhumé avec son épée de 88cm en face de lui, et deux poignards étaient attachés sur les côtés droit et gauche de sa taille. La poignée de l'épée était en partie recouverte d'ivoire texturé en forme de bec d'aigle.

Une robe et une capuche en laine étaient également enterrées avec lui, ce qui laisse à penser que l'homme était un chef de tribu. Il portait aussi des chaussures en cuir. 

 [Credit: Ministry of Heritage and Culture, Oman]

D’après les descriptions fournies par les archéologues, l'épée et les poignards étaient en fer et en acier. C'est une technologie qui a d'abord été utilisée dans la civilisation indienne avant de s'étendre aux civilisations voisines, dont Oman, a précisé Al Bakri.

Cette découverte a été faite lors d'une fouille de sauvetage menée par le ministère du Patrimoine et de la Culture en coordination avec le ministère des transports et des communications qui travaillaient sur le projet d'une route entre Sinaw, Mahout et Duqm.

Mise à part cette découverte, les fouilles ont montré que les tombes appartenaient à deux périodes distinctes: celle du 3ème millénaire avant JC et celle du premier millénaire avant JC.

Ces tombes étaient riches en matériel archéologique avec de nombreuses poteries et des récipients en roche tendre.

[Credit: Ministry of Heritage and Culture, Oman]


Le ministère du Patrimoine et de la Culture va lancer des travaux de restauration concernant ces découvertes. Il va aussi acquérir et reconstruire un modèle de ce tombeau rarissime dans le Musée National.

Des études et fouilles archéologiques supplémentaires seront effectuées à Sinaw sous l'égide du ministère afin de documenter tout le matériel archéologique et les restes de monuments afin de les conserver.

Relecture par Marion Juglin
Sources:

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4.18.2013

Rakhigari pourrait apporter des réponses sur l'énigmatique civilisation de l'Indus


Les restes sont presque imperceptibles près du petit village de Rakhigari dans le nord de l'Inde.
Les caractéristiques les plus visibles sont constituées de monticules bien ordonnés de galettes de bouse de vache, l'engrais naturel pour les exploitations agricoles des villageois d'aujourd'hui...

 Une vue de Rakhigari

Sous la surface, cependant, se trouvait un vaste réseau de ruines et d'objets, autant d'indices d'une ancienne ville.
Elle devait rivaliser, et probablement dépasser, l'énorme site archéologique le plus connu de la civilisation de l'Indus: Mohenjo-Daro.

Avec 224 hectares, le site de Rakhigari peut se vanter d'être le plus grand site Harrapéen connu (civilisation de l'Indus) en Inde.

Depuis 1997, l'Archaeological Survey of India a entrepris une fouille minutieuse du site, révélant non seulement sa taille, mais aussi de nombreux objets, y compris des routes pavées, un système de drainage, un grand système de collecte des eaux pluviales, un système de stockage, une fabrique de briques en terre cuite...
Ils ont aussi trouvé des métaux finements travaillés, des bijoux, des coquilles de conque, de l'or, des pierres semi-précieuses, des cachets, des autels, et au moins un site funéraire.

Certains des artéfacts et éléments ont plus de 5000 ans.
Les restes sont dispersés parmi cinq tertres, dont trois peuvent être fouillés. Les deux autres sous-tendent des zones peuplées et des parcelles agricoles.



Les tertres de Rakhigarhi tels qu'ils apparaissent aujourd'hui. Notez l'utilisation extensive pour le stockage du fumier; Photo Credit: Sourav De, courtesy Global Heritage Fund


La culture Harappéenne, dont Rakhigari faisait partie, était l'une des premières civilisations les plus avancées et était un important partenaire commercial de l'Egypte antique et de la Mésopotamie.
Néanmoins, on en sait relativement peu sur celle-ci. C'est la raison pour laquelle Rakhigari est un site clé pour la recherche et la conservation.

La plupart de la superficie du site reste à fouiller, et son intégrité archéologique est confrontée à un certain nombre de menaces graves, dont l’empiétement urbain, l'agriculture et l'érosion.

Pour faire face à ces menaces et protéger et préserver le site (pour des fouilles supplémentaire et pour le tourisme), des équipes d'experts, ainsi que des participants de la communauté locale, vont mettre en œuvre un certain nombre de mesures de conservation et de planification pour assurer sa pérennité.

Ainsi, le Fonds du patrimoine mondial (Global Heritage Fund - GHF), une organisation américaine à but non lucratif, espère mettre en place une approche holistique pour la protection et l'aménagement du site en intégrant la planification, la conservation, le développement communautaire et des partenariats stratégiques.

Comme les anciennes structures ont été construites avec des briques de boue, l'érosion peut survenir rapidement après la mise au jour, il est donc impératif de commencer la conservation de suite.
Jusqu'à présent, le GHF et ses partenaires ont déjà terminé les sondages au géoradar et à la résistivité électrique du site. Ils ont effectué des relevés d'échantillons en surface pour identifier les zones d'activité et orienter les fouilles.

Pour la communauté scientifique, il s'agit d'un véritable trésor de nouvelles information et de données qui peuvent apporter un éclairage précieux sur la compréhension d'une ancienne grande civilisation.

"Par sa taille, sa dimension, son emplacement stratégique et l'importance unique de la colonie", rapporte GHF ", Rakhigari correspond aux grandes villes harappéennes de Dholavira, Harappa et Mohenjo-Daro. Par ailleurs, les phases anciennes, mature et tardives de la culture Harappéenne sont toutes représentées à Rakhigari, offrant un excellente et rarissime endroit où étudier le développement et le déclin de cette civilisation antique énigmatique".


Source:

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11.26.2012

La civilisation de l'Indus, 2000 ans plus ancienne ?

La récente Conférence internationale sur l'archéologie harappéenne a débouché sur une annonce inattendue des archéologues BR Mani et KN Dikshit, de l'Archaeological Survey of India: ils prétendent que les fouilles ont apporté de nouvelles datations.

Ainsi, la civilisation de l'Indus, ou civilisation harappéenne, aurait vu le jour environ 2000 ans plus tôt qu'on ne le pensait.

 Le site Mohenjo-daro de la vallée de l'Indus.

Une nouvelle datationt de la culture harappéenne

Sur la base de leurs recherches, qui n'a pas encore été entièrement publiée, les deux archéologues ont déclaré:
"Les résultats préliminaires des données, provenant d'anciens sites du sous-continent indo-pakistanais, suggèrent que la civilisation indienne a émergé dans le 8e millénaire avant JC dans la région de Ghaggar-Hakra et du Baloutchistan. Sur la base de datations radio-métriques de Bhirrana (Haryana), les vestiges culturels de l'horizon pré-harappéen remontent entre 7380 à 6201 avant notre ère ".


Contemporain avec l'essor de la civilisation Mésopotamienne

Cette annonce a été faite lors de la Conférence internationale sur l'archéologie harappéenne par l'Archaeological Survey of India (ASI) à Chandigarh et conteste la théorie actuelle selon laquelle les colonies de peuplement dans la région de l'Indus ont commencé autour de 3750 avant notre ère.

Les résultats préliminaires de la vallée de l'Indus, s'ils sont confirmés, situeraient l'origine de la culture harappéenne à peu près à la même période où la civilisation mésopotamienne a pris son essor.

La première civilisation mésopotamienne, celle de Sumer, a émergé dans la période d'Obeïd, vers 6500 avant notre ère.


Une connexion au niveau de la langue?

Les textes sumériens qui ont été déchiffrés n'ont aucun rapport avec les langues des environs, mais il y a une hypothèse selon laquelle les populations vivant dans les zones côtières d'Iran (Elam), entre les deux civilisations en question, parlaient ce qui est décrit comme une langue Elamo-dravidienne.

Mise à part les similitudes linguistiques, l'hypothèse Elamo-dravidienne  repose sur l'affirmation que l'agriculture s'est propagée du Proche-Orient vers la vallée de l'Indus via l'Elam.
Cela suggère que les agriculteurs ont apporté une nouvelle langue en même temps que l'agriculture depuis la Mésopotamie.
Cette hypothèse est étayée par des données ethno-botaniques, comme la propagation du blé originaire du Moyen Orient.

Des preuves de commerce important entre l'Elam et la civilisation de vallée d'Indus suggère des liens permanents entre les deux régions.

Les récentes fouilles ont été réalisées sur deux sites au Pakistan et en Inde. Il est possible que d'autres travaux puissent modifier les chronologies en cours.


La chronologie actuelle:

Dates

Phase
ère
7000 – 5500 avant JC
Mehrgarh
I (aceramic Neolithic)
Early Food Producing Era

5500-3300
Mehrgarh II-VI (ceramic Neolithic)
Regionalisation Era5500-2600
3300-2600 Early Harappan
3300-2800
Harappan 1 (Ravi Phase)
2800-2600
Harappan 2 (Kot Diji Phase, Nausharo I, Mehrgarh VII)
2600-1900 Mature Harappan (Indus Valley Civilization) Integration Era
2600-2450
Harappan 3A (Nausharo II)
2450-2200
Harappan 3B
2200-1900
Harappan 3C
1900-1300 Late Harappan Localisation Era
1900-1700
Harappan 4
1700-1300
Harappan 5
1300-300

Northern Black Polished Ware (Iron Age)

Indo-Gangetic Tradition


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6.28.2012

Le changement climatique aurait conduit à l'effondrement de la civilisation Harappéenne

Une nouvelle étude combinant les derniers éléments archéologiques et les connaissances géoscientifiques ont démontré que le changement climatique a été un ingrédient clé dans l'effondrement de la grande civilisation de la vallée de l'Indus ou civilisation harappéenne il y a près de 4000 ans.


Les Harappéens se sont appuyés sur les crues du fleuve pour alimenter leurs excédents agricoles. Aujourd'hui, de nombreux vestiges des colonies harappéennes sont situées dans une vaste région désertique, loin de toute rivière qui coule. (Liviu Giosan, Woods Hole Oceanographic Institution, Stefan Constantinescu, Université de Bucarest;. James PM Syvitski, Université du Colorado) 

Cette étude résout également un débat de longue date sur la source et le sort du fleuve Sarasvati, fleuve sacré de la mythologie hindoue.

S'étendant sur plus de 1 million de kilomètres carrés à travers les plaines de l'Indus, depuis la mer d'Arabie jusqu'à l'Himalaya et le Gange (sur ce qui est maintenant le Pakistan, l'Inde et au nord-ouest est de l'Afghanistan), la civilisation de l'Indus fut la plus importante, mais la moins connue, des premières grandes civilisations urbaines comme celles de l'Egypte et de la Mésopotamie.
Comme leurs contemporains, les Harappéens vivaient près des rivières qui fertilisaient les terres chaque année. "Nous avons reconstruit le paysage dynamique de la plaine, où la civilisation de l'Indus s'est développée il y a 5200 ans, a construit ses villes, puis s'est lentement désintégrée il y a 3000 à 3900 ans", a déclaré Liviu Giosan, un géologue de la Woods Hole Oceanographic Institution (WHOI) et auteur principal de l'étude. "Jusqu'à présent, les spéculations ont abondé sur les liens entre cette ancienne culture et ses mystérieuses rivières puissantes et vivifiantes."


Aujourd'hui, de nombreux vestiges des colonies harappéennes sont situées dans une vaste région désertique, loin de toute rivière qui coule.

Cette culture extraordinairement complexe d'Asie du Sud a eu une population qui à son apogée a pu atteindre 10 pour cent des habitants de la planète.
Une vague de recherches archéologiques au Pakistan et en Inde a permis de découvrir une culture urbaine sophistiquée avec une myriade de routes commerciales internes et des liaisons maritimes bien établies avec la Mésopotamie. On y trouve aussi des normes pour la construction des bâtiments, des systèmes d'assainissement, arts et l'artisanat, et un système d'écriture en cours de déchiffrage.

 "Nous avons estimé qu'il était grand temps pour une équipe de scientifiques interdisciplinaires de contribuer au débat sur le sort énigmatique de ces habitants", a ajouté Giosan.
La recherche a été menée entre 2003 et 2008 au Pakistan, depuis la côte de la mer d'Arabie jusque dans les vallées fertiles irriguées du Pendjab et du nord du désert de Thar.

L'équipe internationale comprend des scientifiques des Etats-Unis, du Royaume-Uni, du Pakistan, de l'Inde et de Roumanie avec des spécialités en géologie, géomorphologie, archéologie, et mathématiques.
En combinant des photos satellites et des données topographiques recueillies par le Shuttle Radar Topography Mission (SRTM), les chercheurs ont crée et analysé des cartes numériques des reliefs construits par l'Indus et les rivières voisines. Des sondages ont ensuite été effectués par forage, carottage, et même manuellement en creusant des tranchées.
Les échantillons collectés ont été utilisés pour déterminer l'origine des sédiments (ont-ils été portés et façonnés par les rivières ou les vents) et leur âge afin de développer une chronologie des changements dans le paysage.

"Une fois que nous avons obtenu des nouvelles informations sur l'histoire géologique, nous avons pu réexaminer ce que nous savions sur les zones de peuplement: ce qui était cultivé par les habitants et à quel moment, et comment l'agriculture et les modes de vie ont évolué," a déclaré Dorian Fuller, archéologue de la University College London et co-auteur de l'étude, "cela a donné de nouvelles perspectives dans le processus de déplacement de la population vers l'est, la réduction de la taille des communautés agricoles, et le déclin des villes pendant les périodes harappéennes tardives."


La nouvelle étude suggère que la diminution des pluies de mousson a conduit à un affaiblissement de la dynamique fluviale, et a joué un rôle essentiel tant dans le développement que dans l'effondrement de la culture harappéenne.

En effet, la civilisation de l'Indus s'appuyait sur les crues du fleuve pour produire ses excédents agricoles. Cette nouvelle étude dresse un tableau convaincant de 10.000 ans de changement dans les paysages.
Avant que la plaine ne soit massivement occupée, le sauvage et puissant fleuve Indus, et ses affluents, s'écoulaient des vallées découpées de l'Himalaya dans leurs propres dépôts et laissaient des bandes de terres interfluviales entre eux.
Dans l'Est, les pluies de mousson ont soutenu la pérennisation des rivières sillonnant le désert et laissant derrière elles leurs dépôts sédimentaires à travers une vaste région.

Parmi les caractéristiques les plus frappantes les chercheurs ont identifié une plaine en forme de monticule, de 10 à 20 mètres de haut, de plus de 100 kilomètres de large, et longue de près de 1000 kilomètres le long de l'Indus, qu'ils appellent la "méga-crête Indus". Elle a été construite par la rivière qui déposait des sédiments le long de son cours inférieur.
"A cette échelle, rien de semblable n'a jamais été décrit dans la littérature géomorphologique", a déclaré Giosan, "la méga-crête est un indicateur surprenant de la stabilité du paysage de la plaine de l'Indus sur les quatre derniers millénaires. Des restes de colonies harappéens gisent encore à la surface de la crête, plutôt que d'être enterrés dans le sol."

Cartographiées au-dessus de la vaste plaine indo-gangétique, les données archéologiques et géologiques montre que les colonies ont fleuri le long de l'Indus de la côte vers les collines donnant sur l'Himalaya.


Une autre grande découverte: les chercheurs pensent avoir résolu une longue controverse concernant le sort du fleuve mythique Sarasvati

Les Védas, les anciennes écritures indiennes composées en sanskrit il y a plus de 3000 ans, décrivent la région ouest du Gange comme "la terre des sept rivières." l'Indus et ses affluents actuels sont facilement reconnaissable, mais la Sarasvati, dépeinte comme "dépassant en majesté toutes les autres eaux" et "dans son cours de la montagne à l'océan" a été perdu.
Basé sur les descriptions bibliques, on a cru que la Sarasvati était alimenté par les glaciers de l'Himalaya. Aujourd'hui, la Ghaggar, une rivière intermittente qui ne coule que pendant les fortes moussons et qui se dissipe dans le désert le long du parcours sec de la vallée Hakra, pourrait être le meilleur emplacement de la mythique Sarasvatî. Mais son origine Himalayenne, si elle a été active aux temps védiques, reste controversée.
Des preuves archéologiques soutiennent qu'il y a eu un peuplement intensif pendant les périodes harappéennes le long de la Ghaggar-Hakra. Les nouveaux éléments géologiques (les sédiments, la topographie) montrent que les rivières étaient en effet importantes et très actives dans cette région, mais plus probablement en raison des fortes moussons.
Cependant, il n'existe aucun indice de larges vallées encaissées comme le long de l'Indus et de ses affluents et les chercheurs n'ont pas trouvé de connexions avec l'une des deux proches rivières, Sutlej et Yamuna, provenant de l'Himalaya.
La nouvelle étude fait valoir que ces différences cruciales prouvent que la Sarasvati (Ghaggar-Hakra) n'était pas alimentée par l'Himalaya, mais un cours d'eau alimenté en permanence par les moussons, et que l'aridification l'a réduit à de courts flux saisonniers.


"Ainsi, les villes se sont effondrées, mais les petites communautés agricoles ont pu prospérer..."

Il y a 3900 ans, avec l'assèchement des rivières, les Harappéens avaient une issue à l'est du bassin du Gange, où les pluies de mousson restaient soutenues. "Nous pouvons imaginer que cette évolution a entrainé un changement vers des formes d'économies plus localisées: des petites communautés locales reposant sur une agriculture pluviale et la diminution des cours d'eau", explique Fuller, "cela peut avoir produit une diminution des excédents, insuffisants pour les grandes villes."
Un tel système n'était pas favorable à la civilisation de l'Indus, qui s'était construite sur les excédents de récoltes exceptionnelles le long de l'Indus et des rivières Ghaggar-Hakra.
"Ainsi, les villes se sont effondrées, mais les petites communautés agricoles ont pu prospérer. La plupart des arts urbains, comme l'écriture, ont disparu, mais l'agriculture a continué et s'est diversifiée", ajoute Fuller.

D'après Giosan: "Une quantité incroyable de travail archéologique a été accumulé au cours des dernières décennies, mais cela n'avait jamais été lié correctement à l'évolution du paysage fluvial. Nous voyons maintenant que la dynamique des paysages avait un lien crucial entre le changement climatique et les populations..."

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9.02.2009

Décoder l'ancienne écriture de la vallée de l'Indus

Un sceau Harappéen de licorne, datant de 2400 av. J.-C, de la civilisation de la Vallée de l'Indus antique qui s'étend à travers la partie de ce qu'est maintenant l'Inde moderne et le Pakistan.
Depuis les années 1920, des dizaines d'expéditions archéologiques ont mis au jour les traces d'une culture urbaine vieille de 4500 ans et couvrant près de 500.000 km² dans l'actuel Pakistan et nord-ouest de l'Inde.

Les fouilles sur des sites importants comme Mohenjo-Daro et Harappa ont révélé une société évoluée, dont les villes avaient des systèmes d'assainissement perfectionnés, des bains publics etc...
Des indices prouvant des relations commerciales avec l'Egypte, Sumer en Mésopotamie, ainsi qu'avec l'Asie centrale, suggèrent que le fertile bassin de l'Indus a pu être un empire plus grand et plus ancien que ses contemporains célèbres au Moyen-Orient .

Mais la civilisation de la vallée de l'Indus pose un problème insoluble, intriguant des légions d'archéologues et de scientifiques depuis les premières fouilles. Il s'agit de son écriture: de minuscules signes gravés, sur des sceaux ou tablettes. Elle reste à ce jour non déchiffrée; laissant cette culture dans le mystère.
Un texte bilingues, comme la pierre de Rosette, doit encore être trouvé.

Plus de 100 déchiffrements des runes et signes souvent anthropomorphiques de cette civilisation ont été tenté au cours des décennies: aucun avec grand succès.
Certains archéologues ont établi des parallèles avec l'écriture cunéiforme de la Mésopotamie. D'autres spéculent sur un lien improbable entre des signes Harappa et des similarités avec les glyphes des "hommes-oiseaux" à plusieurs milliers de km dans l'océan Pacifique sur l'île de Pâques.
En 2004, un groupe de chercheurs même a déclaré que l'écriture n'était composée que de rudimentaires pictogrammes et que les habitants de la vallée de l'Indus étaient analphabètes. Cette hypothèse, qui a provoqué un tollé dans le monde des chercheurs de la vallée de l'Indus, a récemment été rejetée par une équipe de mathématiciens et d'informaticiens rassemblés par des institutions aux Etats-Unis et en Inde.

Cette équipe a examiné des centaines de textes harappéens et testé leur structure contre d'autres langues connues en utilisant un programme informatique.
Toutes les langues, suggèrent les scientifiques, possèdent ce qu'on appelle une "entropie conditionnelle": le degré d'incohérence dans une séquence donnée.

En anglais, par exemple, la lettre T peut être trouvé précédant une grande variété d'autres lettres, mais des cas comme TX et TZ sont beaucoup plus rares que les TH et TA. "Une langue écrite passe par ce mélange de règles intégrées et de variables flexibles», explique Mayank Vahia, astrophysicien à l'Institut Tata de recherche fondamentale à Bombay.

En quantifiant ce principe au moyen de tests de probabilités informatisés, les scientifiques ont déterminé que l'écriture d'Harappa avait une mesure similaire d'entropie conditionnelle à d'autres systèmes d'écriture, dont l'anglais, le sanscrit et le sumérien. Si mathématiquement, cela ressemble à une écriture, il y a de fortes chances que cela en soit une.

Mais ce n'est là qu'une première étape.

Vahia et ses collègues espèrent reconstituer une grammaire solide depuis la mer de signes impénétrables de l'Indus.

Leur étude cartographie la probabilité de certains caractères apparaissant dans les parties d'un texte - par exemple, un signe de poisson apparaît le plus souvent au milieu d'une séquence et un signe de demi-pot vers la fin.
Peu à peu, la structure du script est entrevue.

Rajesh Rao, professeur agrégé de science informatique à l'Université de Washington et co-auteur de l'étude, déclare que la tâche devant eux est «comme un puzzle, celui où vous essayer d'adapter des significations dans des schémas et des séquences."

Pour le moment, lui et son équipe se méfient d'attribuer un sens à ces signes - un acte de conjecture, dit-il, qui a conduit d'autres experts de la vallée de l'Indus, dans le passé «à aller trop loin."
Cependant, cette étude ne fait pas avancer le débat sur la nature des origines de l'écriture d'Harappa.

Les universitaires du sud de l'Inde prétendent qu'elle doit être liée au proto-dravidien, l'ancêtre des langues comme le tamoul, tandis que d'autres pensent qu'elle est liée au sanscrit védique du début de l'hindouisme, l'ancêtre de l'hindi et d'autres langues parlées dans le nord de l'Inde.

Et tandis que des programmes culturels en Inde ont contrecarré des efforts de collaboration, l'inimitié entre l'Inde et le Pakistan a empêché des avancées archéologiques.

Ganeriwala, un site désertique au Pakistan, qui détient peut-être les ruines de l'une des plus grandes villes de l'histoire de la civilisation, n'a pas encore été correctement fouillé parce qu'il se situe de façon précaire le long de la frontière fortement militarisée avec l'Inde.

Bryan Wells, chercheur principal à l'Institut des Sciences Mathématiques à Chennai, a passé 15 ans à examiner minutieusement les corps disparates des objets de la vallée de l'Indus et a compilation ce qui est aujourd'hui la plus grande base de signes harappéens: 676 au total. Même si personne ne connaît la racine de la langue derrière l'écriture, il compte sur une plus grande coopération et une dévotion monacale pour lentement en percer les secrets.

Wells et un collègue ont déjà fait d'importants progrès dans le décryptage du système harappéen des poids et mesures..

Ce processus d'analyse et examen scientifique minutieux prendra des années, probablement plusieurs décennies. Mais cela vaut la peine d'attendre.

Les chercheurs ne sont même pas sûr de savoir comment cette civilisation énigmatique a disparu.
A-t-elle été éradiquée par la conquête, emporté par les inondations, ou s'est-elle mélangée à d'autres cultures du sous-continent indien?

Bien que les villes harappéennes étaient vastes (Mohenjo-Daro aurait été peuplée par plus de 50.000 personnes, un chiffre énorme pour l'antiquité profonde), ils ont laissé peu de grands monuments.
Au lieu de cela, nous avons des indices en miniature, une figurine en cuivre d'une danseuse mercurielle, par exemple, et un trésor de sceaux délicatement sculptés, la plupart pas plus grand qu'un timbre-poste.

"Ces indices sont une fenêtre sur la façon dont ces gens pensaient, pense Vahia. "Et ils peuvent nous dire, en un sens, pourquoi nous sommes ce que nous sommes."

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