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10.10.2024

L'archéologie expérimentale met en lumière les compétences et les techniques du combat à la lance à l'âge du bronze

Comment savoir si une arme préhistorique a été utilisée et de quelle manière? Comment mieux comprendre la dextérité et les compétences nécessaires aux combats à la lance à l’âge du bronze ?

L'archéologie expérimentale met en lumière les compétences et les techniques du combat à la lance à l'âge du bronze 
Tetst avec des combattants expérimentés qui s'entraînent librement en utilisant différents styles.  Photo: Journal of Archaeological Science (2024). DOI : 10.1016/j.jas.2024.106044

Une équipe de recherche composée de scientifiques de l’université de Göttingen présente une nouvelle approche pour répondre à ces questions : ils ont simulé le combat réel étape par étape pour obtenir de nouvelles informations sur les styles de combat et la formation des marques sur les armes. De plus, ils ont pris en compte l’évolution de ces marques au fil du temps. Leurs résultats ont été publiés dans le Journal of Archaeological Science.

L’étude des combats à la lance à l’âge du bronze aide les chercheurs à mieux comprendre les stratégies de combat et le développement des armes. 

Des méthodes expérimentales peuvent être utilisées pour étudier la manière dont les lances interagissent avec différents matériaux ainsi que la formation des marques et leur signification. Pour cette raison, l’équipe a construit des répliques de lances de l’âge du bronze et les a utilisées dans des scénarios de combat réalistes pour voir comment les pointes de lance réagissaient contre des lames métalliques, des tiges en bois et des boucliers. Les chercheurs ont également utilisé des tissus animaux pour imiter le corps humain.

Quelques traces d'usure dues au combat survenue lors de l'expérience avec des impacts contrôlés sur les répliques de pointes de lance en bronze. Crédit : Journal of Archaeological Science (2024). DOI : 10.1016/j.jas.2024.106044
 

L'équipe a utilisé les connaissances acquises lors de recherches antérieures pour développer cette méthode fiable et reproductible afin de mieux comprendre la dynamique du combat et la formation des marques sur les armes. Ces expériences permettent d'examiner le type et la fréquence des collisions lors des combats à la lance et montrent pour la première fois comment les marques d'impact sur les lances se développent au fil du temps.

Les tests ont permis de déterminer les compétences nécessaires à différentes techniques de combat et ont fourni des informations précieuses pour la reconstitution de combats à partir des marques que portent les armes à leur surface. 

En fait, les marques générées expérimentalement correspondent avec celles trouvées sur de nombreuses armes provenant de découvertes archéologiques. 

 

Il est désormais possible de reconstituer si et comment les lances de l'âge du bronze exposées dans les collections des musées ont été utilisées.

"Nos expériences profiteront aux recherches futures, car nous avons créé un guide utile pour reconnaître et comprendre l'usure des armes de l'âge du bronze. Cette source d'informations permettra aux chercheurs et aux conservateurs de musée d'étudier les objets déjà présents dans leurs échantillons et collections avec une nouvelle perspective. Ils peuvent comparer les marques qu'ils trouvent avec celles que nous avons documentées et mises à disposition gratuitement", explique le Dr Valerio Gentile, qui a mené l'étude dans le cadre de ses études de doctorat à l'Université de Leyde et mène actuellement des recherches similaires au Département de préhistoire et d'histoire ancienne de l'Université de Göttingen. 

"Nos découvertes montrent comment les armes étaient utilisées et quelles techniques étaient employées. Nous pourrions également utiliser nos recherches pour découvrir si les armes de l'âge du bronze étaient utilisées dans des batailles à grande échelle ou dans des duels. Cela est important pour comprendre la nature et l'intensité des conflits du passé."

Lien vers l'étude:

5.23.2018

Des chercheurs suisses tentent de faire fonctionner ce qui pourrait être un ancien réfrigérateur romain

Les romains auraient utilisé des sortes de puits, comme ceux d'Augusta Raurica profonds de 4 mètres à 20 kilomètres de Basel, en tant que chambres froides pendant l'été.

Ces puits étaient remplis de neige et de glace pendant l'hiver puis recouverts de paille pour que ces espaces restent frais pendants les périodes estivales.

Les chercheurs emplissent le puits d'Augusta Raurica avec de la neige. photo: Peter-Andrew Schwarz

Cela leur permettaient de préserver de la chaleur toutes les denrées, depuis le fromage jusqu'au vin, et même les huitres.

Aujourd'hui, une équipe menée par Peter-Andrew Schwarz, de l'Université de Basel, tente, pour la troisième fois, de démontrer que les puits d'Augusta Raurica étaient bien utilisés comme réfrigérateurs .

Une première tentative de recréer une ancienne chambre froide a échoué après que les archéologues aient rempli le trou avec de la neige en une seule fois. Mais l'expérience a montré que les températures dans le puits étaient au-dessus du point de congélation même en hiver.

La seconde tentative a eu plus de succès: le puits a été rempli progressivement avec de la neige et des blocs de glaces ont été placés à l'intérieur. La neige st restée ainsi jusqu'en juin.

Maintenant, cependant, les chercheurs prévoient d'utiliser une méthode développée par les "nevater" ou neigiers de l'île espagnole de Majorque. Schwarz et son équipe placeront des couches de neige de 20 à 30 centimètres d'épaisseur dans le puits. Ces couches individuelles seront ensuite compactées avec une couverture de paille placée au-dessus de chacune d'entre elles.

"Avec cette méthode, les habitants de Majorque pouvaient garder la nourriture au frais en été avant l'arrivée des réfrigérateur électriques" rapporte Schwarz.

Cette expérience ne prouvera cependant pas que ces puits étaient bien utilisés comme réfrigérateur par les romains, mais cela montrera que c'est possible.

Une évaluation finale sera faite en août.


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