Un récipient en bois de l'âge du bronze a été découvert dans une plaque glaciaire à 2650m d'altitude, dans les Alpes suisses. Cette trouvaille fortuite devrait aider les archéologues à mieux comprendre la propagation et exploitation des céréales.
L'équipe d'archéologues s'attendait à mettre au jour un résidus de lait laissé dans le récipient (peut-être une sorte de bouillie de farine abandonnée par un chasseur ou un berger traversant un passage alpin enneigé). Mais les biomarqueurs à base de lipides, appelés alkylrésorcinol, concernaient du blé complet ou du seigle.
La domestication des plantes, telles que le blé, a été l'une des étapes évolutive et culturelle la plus importante pour notre espèce; mais la preuve directe de leur utilisation dans les anciennes pratiques culinaires et économies est difficilement saisissable. Les plantes se dégradent vite dans les dépôts archéologiques, c'est pourquoi, les archéologues utilisent de plus en plus des techniques moléculaires pour chercher leurs restes.
Le Dr André Colonese, de BioArCh, département d'archéologie de l'Université d'York rapporte ainsi: "nous n'avons pas trouvé de trace de lait, mais nous avons trouvé ces lipides phénoliques qui n'ont jamais été rapportés jusqu'ici dans un artéfact archéologique; ils sont abondants dans le son des céréales de blé et de seigle (...) C'est une découverte extraordinaire si l'on considère que de toutes les plantes domestiques, le blé est la céréale la plus cultivée au monde et la principale source de céréale alimentaire pour les hommes, et que l'on retrouve au cœur de nombreuses traditions culinaires contemporaines.
L'un des plus grands défis dans l'analyse des lipides en archéologie a été de trouver des biomarqueurs pour les plantes. Il y en a très peu et ne se conservent pas très bien dans les anciens artéfacts. Vous pouvez imaginer la pertinence de cette étude car nous avons maintenant un nouvel outil pour suivre l'utilisation culinaire ancienne des céréales. La prochaine étape est de les trouver dans les objets en céramiques"
L'équipe a combiné des analysés microscopiques et moléculaires pour identifier les lipides et protéines en utilisant la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (en anglais Gas chromatography-mass spectrometry ou GC-MS), une technique habituelle pour les objets en céramique.
Le Dr Jessica Hendy de l'Institut Max Planck ajoute ainsi: "les traces de céréales viennent de la détection des lipides, mais aussi des protéines encore préservées. Cette analyse a permis de nous dire que ce récipient ne contenait pas un mais deux types de céréales (grains de blé et grains d'orge ou de seigle). En combinant ces deux types d'analyses moléculaires, et avec la microscopie, c'est la preuve que les céréales étaient transportées à travers ce col alpin.
La détection des marqueurs moléculaires pour les céréales a également des implications pour l'étude du début de l'agriculture. Cela nous permet de reconstituer quand et où cette importante céréale alimentaire s'est propagée à travers l'Europe.".
Pour le Dr Francesco Carrer, de l’Université de Newcastle, "Cette découverte apporte un nouvel éclairage sur la vie des communautés préhistoriques alpines, et sur leurs liens avec les très hautes altitudes. Les gens voyageant à travers les cols alpins transportaient de la nourriture pour leur périple, comme les randonneurs actuels. Cette nouvelle étude contribue à comprendre quelle nourriture ils considéraient comme la plus adaptée pour leur voyage à travers les Alpes."
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La boite en bois de l'âge du bronze a été trouvée à 2650m d'altitude dans les Alpes suisses. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern
L'équipe d'archéologues s'attendait à mettre au jour un résidus de lait laissé dans le récipient (peut-être une sorte de bouillie de farine abandonnée par un chasseur ou un berger traversant un passage alpin enneigé). Mais les biomarqueurs à base de lipides, appelés alkylrésorcinol, concernaient du blé complet ou du seigle.
La découverte de ces biomarqueurs dans les résidus pourraient être utilisés comme un nouvel outil pour aider les archéologues à cartographier et tracer le développement du début de l'agriculture en Eurasie.
La domestication des plantes, telles que le blé, a été l'une des étapes évolutive et culturelle la plus importante pour notre espèce; mais la preuve directe de leur utilisation dans les anciennes pratiques culinaires et économies est difficilement saisissable. Les plantes se dégradent vite dans les dépôts archéologiques, c'est pourquoi, les archéologues utilisent de plus en plus des techniques moléculaires pour chercher leurs restes.
Le Dr André Colonese, de BioArCh, département d'archéologie de l'Université d'York rapporte ainsi: "nous n'avons pas trouvé de trace de lait, mais nous avons trouvé ces lipides phénoliques qui n'ont jamais été rapportés jusqu'ici dans un artéfact archéologique; ils sont abondants dans le son des céréales de blé et de seigle (...) C'est une découverte extraordinaire si l'on considère que de toutes les plantes domestiques, le blé est la céréale la plus cultivée au monde et la principale source de céréale alimentaire pour les hommes, et que l'on retrouve au cœur de nombreuses traditions culinaires contemporaines.
L'un des plus grands défis dans l'analyse des lipides en archéologie a été de trouver des biomarqueurs pour les plantes. Il y en a très peu et ne se conservent pas très bien dans les anciens artéfacts. Vous pouvez imaginer la pertinence de cette étude car nous avons maintenant un nouvel outil pour suivre l'utilisation culinaire ancienne des céréales. La prochaine étape est de les trouver dans les objets en céramiques"
Les chercheurs ont découvertes des biomarqueurs à base de lipides dans le récipient. Photo: Archaeological Service of the Canton of Bern.
L'équipe a combiné des analysés microscopiques et moléculaires pour identifier les lipides et protéines en utilisant la chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (en anglais Gas chromatography-mass spectrometry ou GC-MS), une technique habituelle pour les objets en céramique.
Sur les 30 dernières années, des milliers d'artéfacts en céramique d'Europe ont été analysés pour leur contenu moléculaire, beaucoup ont révélé des traces de lait et de produits carnés, mais presque aucune preuve de céréale.
Le Dr Jessica Hendy de l'Institut Max Planck ajoute ainsi: "les traces de céréales viennent de la détection des lipides, mais aussi des protéines encore préservées. Cette analyse a permis de nous dire que ce récipient ne contenait pas un mais deux types de céréales (grains de blé et grains d'orge ou de seigle). En combinant ces deux types d'analyses moléculaires, et avec la microscopie, c'est la preuve que les céréales étaient transportées à travers ce col alpin.
La détection des marqueurs moléculaires pour les céréales a également des implications pour l'étude du début de l'agriculture. Cela nous permet de reconstituer quand et où cette importante céréale alimentaire s'est propagée à travers l'Europe.".
Pour le Dr Francesco Carrer, de l’Université de Newcastle, "Cette découverte apporte un nouvel éclairage sur la vie des communautés préhistoriques alpines, et sur leurs liens avec les très hautes altitudes. Les gens voyageant à travers les cols alpins transportaient de la nourriture pour leur périple, comme les randonneurs actuels. Cette nouvelle étude contribue à comprendre quelle nourriture ils considéraient comme la plus adaptée pour leur voyage à travers les Alpes."
Source:
- Past Horizons: "Bronze Age box containing ancient wheat found in Swiss Alps"
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1 commentaire:
Merci de nous partager ces belles découvertes, on sait mieux où on va quand on sait d’où on vient.
Bonne continuation !
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