En utilisant la datation au radiocarbone, l'équipe dirigée par Greg Hodgins dans le département de physique de l'université de l'Arizona a pu dater les pages manuscrites du parchemin: l'ouvrage remonte ainsi au début du 15ème siècle, soit un siècle plus tôt qu'on ne le pensait auparavant.
Le livre est constitué de 234 pages de 15 cm de large et 23 cm de haut. Le manuscrit est en vélin et 42 pages sont manquantes d'après la pagination. Une plume d'oie a été utilisée pour le texte et le contour des figures. Plusieurs couleurs ont été apposées sur les figures d'une manière parfois grossière. On pense que ces ajouts de peinture ont été faits après la rédaction du texte.
À première vue, le manuscrit de Voynich semble ne pas être différent de tous les autres travaux d'écriture et de dessin dans l'antiquité.
Mais on s'aperçoit bien vite que les caractères, des lettres à ressemblance latine, jamais utilisés dans aucune langue connue, sont disposés dans ce qui semble être des mots et des phrases.
Chimiste et archéologue scientifique de formation, Hodgins travaille pour l'AMS laboratory (Spectrométrie de masse par accélérateur), qui est partagé entre la physique et les géosciences. Son équipe a réussi à dater le moment où le manuscrit de Voynich a été crée.
Actuellement détenu par l'Université de Yale, le manuscrit a été découvert dans la Villa Mondragone, près de Rome en 1912 par Wilfrid Voynich. Il a consacré le reste de sa vie à tenter de dévoiler le mystère des origines du livre et à déchiffrer ses significations.
C'est grâce au spectromètre de masse par accélérateur capable de renifler les traces d'atomes de carbone-14, qui sont présents dans les échantillons, que les scientifiques ont pu dater ceux-ci. C'est parce que les pages du manuscrit de Voynich ont été fabriquées à partir de peaux d'animaux, qu'il a pu être daté au radiocarbone.
Pour obtenir des échantillon du manuscrit, Hodgins s'est rendu à l'Université de Yale, où les conservateurs avaient auparavant identifiés les pages qui n'avaient pas été reprises ou réparées. Il a ainsi coupé quatre échantillons de quatre pages, chacun mesurant 1 à 6 millimètres et les a ramenés au laboratoire à Tucson, où ils ont été nettoyés.
"Dans la datation au radiocarbone, il y a beaucoup de gens qui travaillent ensemble" précise Hodgins, "Il faut de nombreuses compétences pour produire une date. Depuis le début jusqu'à la fin: il y a l'expertise archéologique, il y a l'expertise biochimique et chimique; nous avons aussi besoin des physiciens, des ingénieurs et des statisticiens."
L'équipe a ainsi été en mesure de repousser l'âge présumé du manuscrit de Voynich de 100 ans, une découverte qui a tué quelques-unes des hypothèses concernant ses origines et son histoire.
Par ailleurs, les experts ont analysé les encres et les peintures qui constitue les écrits et images de l'étrange manuscrit. "Ce serait formidable si nous pouvions directement dater au radiocarbone les encres, mais cela est en réalité très difficile à faire. D'abord, parce qu'elles sont sur une surface à l'état de traces" explique Hodgins, "La teneur en carbone est généralement très faible. En outre, l'échantillonnage d'encre sans traces de carbone du parchemin sur lequel il se trouve est actuellement au-delà de nos capacités. Enfin, certaines encres sont dérivées de minéraux. Elles sont inorganiques et ne contiennent donc pas de carbone. "
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Liens:
- CNRS: Spectrométrie de masse par accélérateur
- Le manuscrit de Voynich en images: http://voynichcentral.com/gallery/
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