Le Parthénon, temple du milieu du Ve siècle situé au sommet de l'Acropole, est dédié à Athéna, divinité grecque de la sagesse et déesse protectrice d'Athènes. Malgré des dommages durables, ce chef-d'œuvre demeure un exemple typique de l'architecture grecque classique, célèbre pour l'impressionnante statue chryséléphantine (incrustée d'or et d'ivoire) d'Athéna, haute de 12 mètres, qu'il abrite.
L'emplacement de la statue dans l'intérieur sombre du temple a suscité de nombreuses questions chez les chercheurs : quel éclairage l'artiste et l'architecte ont-ils imaginé pour cet espace sacré ? Comment l'interaction entre ombre et lumière pouvait-elle transformer l'expérience du spectateur ?
L'archéologue Juan de Lara de l'Université d'Oxford, à l'origine de la nouvelle étude, publiée dans The Annual of the British School at Athens, s'est donné pour mission de comprendre comment le Parthénon était illuminé. Des études antérieures soulignaient que le temple était un espace de marbre lumineux et ensoleillé. Cependant, après quatre années de reconstitution méticuleuse des anciens systèmes d'éclairage du temple, de Lara a constaté que l'espace était généralement assez sombre et tamisé.
L'architecture du Parthénon témoigne d'une conception réfléchie et soigneusement planifiée, tenant compte de la lumière : de son alignement avec le lever du soleil à l'emplacement des ouvertures, en passant par les plafonds en marbre translucide et même les bassins « réfléchissants » de divers liquides. Ces éléments contribuaient probablement à intensifier l'expérience visuelle et spirituelle du visiteur se tenant devant la statue dorée d'Athéna.
Les théories antérieures sur la conception de l'éclairage du Parthénon reposent sur des spéculations, des données incomplètes ou des reconstructions conceptuelles, ce qui a conduit à un manque de compréhension quantitative et physique précise de la dynamique de la lumière au sein de la structure du temple.
Pour tester l'hypothèse d'une conception axée sur la lumière, de Lara a combiné des connaissances archéologiques avec des technologies numériques 3D avancées et des simulations d'éclairage afin de recréer les conditions ambiantes et architecturales du temple d'origine. Le rendu physique (RPR) de l'intérieur du Parthénon a permis une simulation très précise, non seulement du flux lumineux à travers l'espace, mais aussi des propriétés matérielles des surfaces. Cette approche a permis d'attribuer avec précision les valeurs de réflectance et les couleurs, reproduisant fidèlement l'apparence des matériaux réels.
Les résultats ont bouleversé l'idée reçue d'une pièce de marbre baignée de soleil et lumineuse, et ont révélé que l'espace était généralement sombre. Il a été constaté que la lumière directe du soleil éclairait la partie inférieure de la statue à l'aube, pendant une brève période certains jours, mais qu'elle ne la baignait presque jamais entièrement de photons solaires. Les bassins réfléchissants n'avaient pratiquement aucun impact sur l'éclairage et étaient probablement destinés à réguler l'humidité ou à accomplir des rituels.
Le chercheur a noté que l'obscurité et l'éclairage sélectif renforçaient le sentiment d'émerveillement et l'expérience religieuse.
Lien vers l'étude:
- Annual of the British School at Athens: "ILLUMINATING THE PARTHENON"
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